La Passion de Jésus-Christ

TRAHISON ET ARRESTATION

Toute trace de Ses récentes souffrances avait, semble-t-il, disparu lorsque le Sauveur S'avanca à la rencontre du traître. Se tenant devant Ses disciples, Il demanda à la foule : « Qui cherchez-vous? » Ils répondirent : « Jésus de Nazareth. » Jésus répliqua : « C'est moi. » (Jean 18.4-5) Alors que Jésus prononçait ces mots, l'ange qui avait récemment pris soin de Lui vint se placer entre Lui et la racaille. Une lumière divine éclaira la face du Sauveur et une forme semblable à une colombe vint Le couvrir de son ombre. La foule meurtrière ne put se tenir debout un seul instant en présence de cette gloire divine. Ils reculèrent en vacillant. Les prêtres, les chefs et les soldats tombèrent sur le sol comme des hommes morts. L'ange se retira et la lumière, pâlit et disparut. Jésus aurait pu S'échapper mais Il resta là, calme et en pleine possession de Ses moyens. Ses disciples étaient trop étonnés pour dire un seul mot.

Les soldat romains se remirent vite sur leurs pieds. Avec les prêtres et Judas, ils se rassembèrent autour de Christ. Ils semblaient honteux de leur faiblesse et effrayés qu'Il ne leur échappe. De nouveau le Rédempteur posa la question : « Qui cherchez-vous? » De nouveau ils répondirent « Jésus de Nazareth ». Le Sauveur leur dit alors : « Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci (indiquant Ses disciples). » (Jean 18.7-8) En cette heure d'épreuve, les pensées de Christ allaient vers Ses disciples bien-aimés. Il ne souhaitait pas les voir souffrir, même s'Il devait Lui-même aller en prison et à la mort.

Judas, le traître, n'oublia pas le rôle qu'il devait jouer. Il s'approcha de Jésus et L'embrassa. Jésus lui dit : « Mon ami, pourquoi es-tu venu? » (Matthieu 26.50) Sa voix tremblait lorsqu'Il ajouta : « C'est par un baiser que tu trahis le Fils de l'homme » (Luc 22.48). Ces paroles gentilles auraient dû toucher le coeur de Judas, mais tout honneur et toute tendresse semblaient l'avoir quitté. Judas s'était abandonné au contrôle de Satan. Il se tenait là devant le Seigneur, impudent, et ne ressentait aucune honte de Le livrer à la foule cruelle. Christ ne refusa pas le baiser du traître. En ceci, Il nous donne un exemple de patience, d'amour et de pitié. Si nous sommes Ses disciples, nous devons traiter nos ennemis comme Il a traité Judas.

La foule meurtrière devint plus osée en voyant Judas ainsi toucher le corps qu'ils avaient vu si récemment glorifié devant leurs yeux. Ils se saisirent alors du Sauveur et lièrent ces mains qui avaient toujours été employées à faire du bien. Les disciples ne pensaient pas que Christ Se laisserait saisir. Ils savaient que la puissance qui pouvait faire tomber ces hommes comme morts pouvait les réduire à l'impuissance jusqu'à ce que Christ et Ses compagnons se soient échappés. Ces derniers furent désappointés et indignés en voyant les cordes apportées pour attacher les mains de Celui qu'ils aimaient. Dans sa colère, Pierre tira rapidement son épée et voulut défendre son maître. Mais il ne fit que couper une oreille du serviteur du souverain sacrificateur. Quand Jésus vit ce qui s'était passé, Il libéra Ses mains, qui étaient pourtant fermement retenues par les soldats romains, et dit : « Laisse, arrête » (Luc 22.51). Il toucha l'oreille blessée et elle fut instantanément guérie. Il dit ensuite à Pierre : « Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Ne penses-tu pas que je pourrais invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? » (Matthieu 26.52-54) « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donné à boire? » (Jean 18.11)

Christ Se tourna alors vers les chefs des prêtres et les officiers du temple qui étaient avec la foule et dit : « Êtes-vous venus comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi? J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi. Mais c'est afin que les Écritures soient accomplies. » (Marc 14.48-49)

Les disciples furent offensés quand ils virent que le Sauveur ne faisait aucun effort pour Se libérer de Ses ennemis. Ils Le blâmèrent de ne pas le faire. Ils ne pouvaient comprendre pourquoi Il Se soumettait ainsi à la foule et, frappés de terreur, ils L'abandonnêrent et s'enfuirent. Christ avait prédit cette désertion. « Voici, avait-Il dit, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés, chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. » (Jean 16.32)