Romains 3.23.
« Tous » les croyants et les non-croyants sans exception, Juifs et
Gentils, ont péché et sont continuellement privés de la gloire de Dieu
[dépourvus du caractère de Dieu]. Il y a deux vérités contenues dans
cette déclaration. Nous en connaissons une par expérience : nous avons
tous personnellement péché par un choix volontaire et/ou par la
faiblesse de la nature déchue dont nous avons hérité. La seconde
vérité est que nous étions dans les reins d'Adam quand il a péché.
Cette vérité est illustrée par le fait que nous mourons tous de la
première mort. C'est à cause du péché d'Adam. Non pas en guise de
punition, mais par conséquence. Ainsi les bébés meurent avant d'avoir
atteint l'âge de responsabilité, non à cause de leurs péchés
personnels mais à cause du péché d'Adam. La mort est une preuve pour
nous du péché d'Adam. Tous sont privés de la gloire de Dieu à cause du
péché d'Adam premièrement. La gloire de Dieu est révélée dans
l'Évangile de la grâce de Christ aussi bien que dans la loi de Dieu (
2 Corinthiens 4.6
). Et ainsi Paul nous apporte ensuite l'enseignement de la
justification par grâce qui est donnée à tous ceux qui ont péché et
échouent continuellement à vivre selon la gloire [ou le caractère] de
Dieu.
Romains 3.24.
Le « tous » mentionné aux versets 4, 9, 20, 22, 23 Juifs et Gentils
(la totalité de la race humaine) « sont justifiés gratuitement par Sa
grâce à travers la rédemption qui est en Jésus-Christ ». Cette
justification par grâce (parce que la grammaire inclut ici « tous »
ceux qui sont justifiés par la foi et « tous » ceux qui n'ont pas cru
à la justification à la fois croyants et non-croyants ) est légale
dans sa nature. La justification légale ne vient pas ni par la loi, ni
par la foi, mais par la grâce seulement. Et elle est donnée
gratuitement. Elle est en Christ. Elle ne peut être séparée de Lui. Il
a été donné à la race déchue. Et ce cadeau incluait le don de la
justification légale. C'est une justification unilatérale. Il n'y a
aucun changement de caractère dans cette justification. Pour résumer
le sens littéral de ce passage, nous apprenons que « tous » :
- ont péché (hamarton, troisième personne du pluriel, temps
aoriste 2, indicatif, vient de hamartono);
- échouent par eux-mêmes (husterountai, troisième personne du
pluriel, indicatif présent moyen, venant de hustereo) [à
démontrer le caractère de Dieu];
- sont en train d'être justifiés (dikaiomemoi, nominatif masculin
pluriel, participe passif venant de dikaioo).
Le changement de caractère vient quand quelqu'un croit. C'est ce qu'on
appelle la justification par la foi. Les deux, la justification et la
foi, ont été données à chacun, tout comme Christ a été donné à chacun.
Alors pourquoi tous ne sont-ils pas sauvés? Parce qu'ils refusent de
croire. Si chacun voulait garder ce que Dieu lui a donné, tous
seraient sauvés. La majorité des gens repoussent les dons de Dieu. Un
jour, on verra que Dieu a donné à tous les hommes en tous lieux,
Christ, la justification et la foi, mais que la race humaine a, en
général, rejeté Dieu et Ses dons.
Laissez-moi l'illustrer. Le pardon est un terme équivalent à la
justification actuellement en usage dans notre système légal. Il peut
être obtenu sans aucun changement de dispositions ou de caractère chez
celui ou celle qui est coupable d'un crime. Pardonner signifie
relâcher une personne reconnue coupable du châtiment encouru pour un
crime qu'elle a commis. Le pardon est habituellement accordé par le
gouverneur d'un état. L'offense est oubliée sans que la peine ait été
complétée. C'est l'acte de pardon d'une personne coupable des
pénalités consécutives à une offense ou à un crime par le pouvoir de
l'exécuteur des lois. Le pardon unilatéral existe déjà dans le système
légal actuel de l'homme. Il est accompli ou entrepris par une seule
entité l'administrateur de la loi.
Peut-on rejeter ou abuser de ce pardon? Oui. Cela a sans aucun doute
été fait. Mais ceci ne contredit pas le fait qu'il ait été donné par
l'administrateur chargé de la loi. S'il croit et accepte le pardon, le
transgresseur de la loi est libéré. N'y-a-t-il pas un risque de la
part du gouverneur de libérer le coupable? Assurément. Mais c'est un
risque calculé. La personne pardonnée peut retourner à ses anciennes
activités criminelles. Bien des citoyens soucieux de la loi deviennent
très nerveux devant ces pardons unilatéraux. La question est posée
avec anxiété : une fois que le coupable sera libéré, retournera-t-il à
ses activités criminelles? S'il apprécie vraiment le pardon et la
personne qui le lui a accordé, il ne reprendra pas ses pratiques
illégales passées. Ses énergies seront réorientées vers une obéissance
nouvelle au système de gouvernement qui l'a d'abord condamné puis
pardonné.
Il en est de même du pardon légal ou de la justification de Dieu. Le
monde, l'humanité est comme un criminel condamné mais libéré de la
pénalité de la seconde mort. Ce pardon a été donné à la race humaine
sans qu'il y ait eu changement de dispositions ou de caractère.
L'offense a été ignorée et laissée impunie. Certains chrétiens
soucieux de la loi deviennent nerveux à la pensée d'une justification
légale, d'un pardon unilatéral de la part de Dieu. C'est parce que
beaucoup d'entre eux ont l'impression que la justification signifie
seulement rendre juste. Ils se basent sur la définition latine au lieu
de s'en tenir à l'usage grec et hébreu de la Bible (voir la discussion
plus haut).
Cependant, quand une personne apprécie réellement la bonté de Dieu
manifestée par le don de Christ et du pardon accordé en Lui, elle sera
justifiée par la foi, née de nouveau et changée. Elle ne retournera
pas à ses anciennes voies. Ses énergies seront motivées par l'amour de
Dieu et elle sera obéissante à la loi de Dieu par la puissance de
Christ en elle. Le pardon de Dieu est gratuit, mais ce n'est pas la
doctrine de la grâce à bon marché. Il provient de la grâce et est
terriblement dispendieux. Son coût est infini. Une fois apprécié dans
le coeur de celui qui le reçoit, il sera extrêmement difficile de le
détourner de Dieu.
Dans
Romains 3.24,
le mot traduit « gratuitement » (dorean : accusatif de l'adverbe
dorea) est un terme légal. Il dénote un don formel. Il signifie
gratis, avec gratuité, librement, sans réserve et sans cause. Il est
utilisé dans
Jean 15.25
à propos de l'attitude des ennemis de Christ envers Lui. « Ils m'ont
haï sans cause », disait Jésus.
La justification légale est un don et non pas simplement une
disposition. Elle est accordée gratuitement et n'est pas une simple
provision. Jésus est le cadeau de Dieu donné unilatéralement à
l'humanité, c'est-à-dire à tout homme, gratuitement. La justification
légale est aussi le don de Dieu. Elle est accordée unilatéralement
parce qu'elle est enchâssée dans la personne de Jésus-Christ. Et comme
Christ est donné à chaque homme, la justification de Dieu l'est
aussi.
Christ, le don de Dieu, a été haï sans cause par ceux qui L'ont
refusé. De même, la justification légale et universelle est accordée
gratuitement sans raison. Elle est aussi haïe sans cause par ceux qui
la refusent. En dépit de la haine dirigée contre elle, la
justification légale est accordée gratuitement à chacun. Il n'y a pas
plus de raisons que la justification légale soit détestée qu'il y en
avait que Jésus soit détesté, haï.