Romains 3 : DIEU JUSTIFIÉ!

L'ÉMANCIPATION

La justification vient par la rédemption établie et validée en Christ seul. Le mot rédemption (apolutroseos, génitif singulier de apolutrosis qui vient de apo, de, et lutrow, relâcher) employé au verset 24 signifie délivrer, détacher ou libérer. C'est le mot utilisé pour la libération des prisonniers de guerre et l'émancipation des esclaves. Il y a deux aspects à cette émancipation. Il y a d'abord l'acte juridique d'émancipation, puis la condition de celui qui est émancipé. Pour l'illustrer, considérons la proclamation d'émancipation faite par le président Abraham Lincoln et sa ratification par la Législature des États-Unis.

Le 1er janvier 1863, Lincoln déclara libres tous les esclaves résidant sur les territoires en rébellion contre le gouvernement fédéral. Mais l'esclavage devait être arrêté par une action locale. Cette déclaration montra que la guerre civile était alors livrée afin de mettre fin à l'esclavage. Cela devint un objectif de guerre et une certitude virtuelle. L'esclavage a finalement pris fin aux États-Unis avec l'adoption du treizième amendement de la Constitution, le 18 décembre 1865.

Dès le moment où le document de Proclamation de l'Émancipation fut signé et décrété, chaque esclave devenait légalement libre. Mais chaque esclave ne fut pas libéré en expérience. L'acte légal n'avait pris qu'un moment. Or, avant que l'aspect expérimental puisse avoir lieu, plusieurs choses devaient arriver :
  1. L'esclave devait entendre la bonne nouvelle. La connaissance d'un acte légal de libération était essentielle, mais pas ses sentiments.

  2. L'esclave devait croire la bonne nouvelle.

  3. L'esclave devait reconnaître que la bonne nouvelle est vraie dans son cas.

  4. L'esclave devait refuser de rester dans son état d'esclavage.

  5. Il devait affirmer sa liberté devant son ancien maître.

  6. L'esclave devait compter sur l'autorité et la puissance de la Législature des États-Unis d'Amérique pour l'appuyer dans son refus de servir davantage comme esclave.

Il en est de même de la race humaine déchue! Christ a signé nos papiers d'émancipation avec Son propre sang.
  1. Nous devons entendre la bonne nouvelle. La connaissance de l'acte légal d'émancipation est essentiel, mais pas nos sentiments.

  2. Il nous faut croire cette bonne nouvelle.

  3. Nous devons reconnaître la bonne nouvelle comme étant véridique dans notre cas.

  4. Nous devons refuser de demeurer en soumission comme esclave.

  5. Nous devons affirmer la liberté donnée par Dieu devant notre ancien maître d'esclaves.

  6. Nous devons compter sur l'autorité et la puissance du gouvernement divin pour nous appuyer, nous défendre et nous soutenir (derrière nous, devant nous et avec nous) alors que nous refusons de poursuivre cet esclavage sous la férule de l'ennemi de la liberté.

Dans cette illustration tout comme dans la réalité évangélique, la condition d'émancipé suit l'acte légal d'émancipation. Tout en faisant partie d'un même tout, ce sont des aspects de l'émancipation séparés, distincts et pouvant être distingués comme tels. L'un est la racine, l'autre le fruit. L'un initie la chose, l'autre y participe. L'ordre est ici vital. Ce n'est pas la participation qui vient en premier. Ni est-ce que c'est le fruit qui pousse et prend ensuite racine.

L'aspect légal de la justification opérée sur le Calvaire fournit une raison juridique suffisante pour permettre à Dieu de transformer le pécheur lorsqu'il accepte Christ par la foi. Dans ce plan, il s'agit de la justice de Christ du commencement à la fin. Il n'y a pas de place pour la grâce sacramentelle du Moyen Âge dans cette méthode.

(L'Église du Moyen Âge utilisait la justification dans le sens latin limité de rendre juste. Aussi fallait-il, avant qu'une personne ne puisse être justifiée, c'est-à-dire être rendue juste, qu'elle soit d'abord sanctifiée. La sanctification était l'oeuvre de toute une vie axée sur la réception de la grâce sacramentelle, commençant par le baptême [peu après la naissance] et se terminant par l'Extrême-Onction [une onction juste avant la mort] selon cette théorie de l'Église de Rome. Si une personne n'était pas pleinement sanctifiée, son âme allait dans un endroit appelé purgatoire [un état dans lequel les âmes de ceux qui sont morts dans la grâce liturgique doivent expier leurs péchés par une extrême souffrance]. Après cela, elle pouvait être justifiée [rendue juste] et passer au ciel. Selon cette tradition, quelqu'un doit d'abord devenir apte à vivre au ciel avant d'obtenir le droit d'y entrer.

Luther rejeta la doctrine du purgatoire parce qu'elle est contraire à l'enseignement biblique de la justification et le nie. L'enseignement de la justification refuse d'admettre l'existence de la doctrine du purgatoire. Dans le plan biblique du salut, le droit [la justification en Christ] vient en premier, puis vient la préparation pour le ciel [sanctification]. Le fruit croit à cause de la racine qui le nourrit.)