Jésus-Christ fut persécuté parce qu'Il ne gardait pas le
Sabbat pour plaire aux Pharisiens, aux scribes et aux prêtres
alors qu'Il était sur terre.
Christ fut non seulement persécuté, mais Il fut rejeté et
un voleur et meurtrier fut choisi à Sa place; Il fut crucifié parce
qu'Il ne voulait pas garder le Sabbat pour plaire aux Pharisiens,
aux scribes et aux prêtres.
Même s'Il était le Seigneur (ou le maître) du Sabbat, Il
fut dénoncé comme un transgresseur du Sabbat, fut espionné,
persécuté, rejeté et un voleur et un meurtrier fut choisi à Sa
place; puis Il fut crucifié parce qu'Il ne voulait pas se conformer
aux idées étroites et bigotes du Sabbat entretenues par les
Pharisiens, les scribes et les docteurs de la loi.
Tout ceci mérite aujourd'hui qu'une attention particulière
soit portée à tous ces aspects alors que les Pharisiens, les
scribes, les chefs des prêtres et les docteurs de la loi font tant
d'agitation autour de la question du Sabbat et espionnent,
persécutent et emprisonnent les gens qu'ils considèrent comme
des « profanateurs du Sabbat », alors qu'ils sont en fait des
observateurs du Sabbat, selon la parole la plus claire du
Seigneur et selon l'exemple que Jésus-Christ Lui-même nous
a donné pendant toute Sa vie. Par conséquent, il serait bon
d'étudier la vie et l'exemple de Jésus en rapport avec cette
question.
« C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation
céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de
la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui
l'a établi... » (
Hébreux 3.1-2 )
La seule chose que nous devons tous faire en tout temps
est de considérer Jésus. En Lui se trouvent unies toutes les
perfections; nous Le trouvons fidèle en toutes choses; et si
vous voulez être fidèle et que vous voulez « tenir ferme »,
considérez simplement Jésus-Christ qui a été fidèle et tirez de
Lui la fidélité. Nous devons tirer de Lui la fidélité comme nous
devons tirer la justice et toutes les autres vertus. Il doit être
pour nous fidélité exactement comme Il doit être pour nous
sagesse, justice (justification), sanctification et rédemption.
« C'est pourquoi... considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur
de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui
qui l'a établi... »
Ce verset commence par « C'est pourquoi », c'est-à-dire
pour cette raison; et la raison est exprimée dans un verset
précèdent. « En conséquence, il a dû être rendu semblable en
toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur
miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire
la réconciliation pour les péchés du peuple; car, ayant été tenté
lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont
tentés. » « En conséquence », c'est-à-dire pour cette raison,
« considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi
que nous professons, Jésus, qui a été fidèle ». Ceci est vrai en
toutes choses et c'est spécialement vrai pour nous maintenant;
et nous devons considérer Sa fidélité en rapport avec le Sabbat
du Seigneur et Son observation, si nous voulons être fidèles
dans notre observation du Sabbat. Le Sabbat signifie Christ et
Christ signifie le Sabbat. Le Sabbat est le signe même du
Seigneur de ce que Jésus-Christ est pour les hommes;
et nous devons Le considérer par rapport au Sabbat et à Sa fidélité
dans son observation.
Et en même temps, nous devons considérer Sa fidélité
dans l'observation du Sabbat sous la persécution et au risque
de Sa vie, allant même jusqu'à donner Sa vie plutôt que
d'abandonner le Sabbat du Seigneur. Car ce n'est pas pour
n'avoir pas observé le Sabbat à la convenance des Pharisiens,
des scribes et des docteurs de la loi qu'Il fut d'abord persécuté;
mais c'est quand Il persista dans Sa manière de garder le
Sabbat, c'est-à-dire à la manière du Seigneur, en dépit de leur
persécution, qu'ils décidèrent de Le tuer. Mais Dieu Le
ressuscita des morts et L'emmena dans un monde où Il pouvait
garder le Sabbat sans être ennuyé et sans « déranger » personne.
Quand Jésus est venu ici-bas, Il n'est pas venu exactement
de la manière qui convenait aux Pharisiens, aux scribes et
aux docteurs de la loi; néanmoins, ils n'étaient pas sûrs qu'Il
n'en viendrait pas là après un certain temps. Par conséquent,
ils étudièrent Son cheminement pendant une période de temps
considérable sans s'opposer à Lui publiquement de quelque
façon. En fait, pendant à peu près dix-huit mois de Son
ministère public, ces gens L'ont étudié et ont attendu de voir ce
qu'il adviendrait de Lui. Évidemment, comme Il n'a pas agi
selon leurs idées, ils ne voulurent rien à voir à faire avec Lui à
moins qu'Il n'en arrive à ce qui serait conforme à leurs idées.
Ils Le surveillèrent donc pour voir ce qui en adviendrait. Mais
Il ne fit aucune manifestation d'envergure pour Se mettre sur la
sellette ou attirer l'attention sur Lui; Il continua simplement à
enseigner calmement et à guérir les gens, faisant du bien
partout où Il allait. Ils ne pouvaient réellement trouver de faute
sous ce rapport et tout irait très bien s'Il devenait finalement ce
qu'on attendait de Lui.
Mais voilà, une année et demie avait passé, Sa renommée
s'était répandue dans tout le pays et avait attiré
l'attention des Pharisiens, des scribes et des docteurs de la loi,
aussi bien que des gens ordinaires. À ce moment-là, Il s'était
attiré leur attention active, leur attention intéressée ainsi que
leur attention égoïste; comme ils Le surveillaient dans Ses
agissements, ils virent non seulement qu'Il ne deviendrait pas
ce qu'ils espéraient, mais au contraire, ils virent qu'Il gagnait
de l'influence sur le peuple d'une manière qu'ils ne pouvaient
contrôler et que plus le temps passait, plus les gens étaient
attirés à Lui. Ils espéraient que s'Il ne devenait pas ce qu'ils
voulaient -- en fait, ils pensaient, ils supposaient vraiment que
s'Il ne devenait pas ce qu'ils attendaient -- alors, bien sûr, ce
serait là une évidence claire qu'Il ne pouvait être le Messie et
que, par conséquent, Son oeuvre n'irait nulle part.
Mais il y avait dans Ses paroles quelque chose qui
captait l'attention du peuple -- des gens ordinaires. Et ils
étaient contents de L'entendre de nouveau, une fois qu'ils
L'avaient entendu; car Ses paroles étaient dites avec une
douceur et une simplicité telles que tous pouvaient les comprendre.
Il ne s'exprimait pas comme les docteurs de la loi et
les scribes dans des envolées oratoires savantes, mais Il utilisait
toujours un langage que les gens pouvaient comprendre. Ils
n'avaient pas à prendre un dictionnaire pour découvrir la
signification des mots qu'Il employait. Sa parole était
prononcée avec simplicité et puissance et elle s'attachait aux gens
et leur restait dans l'idée, et elle avait toujours cette faculté de
les attirer encore plus à Lui. En voyant cela, les Pharisiens et
les scribes commencèrent à penser qu'il leur faudrait faire
quelque chose s'ils voulaient maintenir leur propre crédit
auprès du peuple. Ainsi, à la fin de la première année et demie,
alors qu'approchait Sa seconde pâque, l'événement suivant
arriva, que l'on trouve enregistré dans Luc au chapitre 5 et
également au chapitre 2 de Marc; mais le récit de Luc contient
un point ou deux que Marc ne mentionne pas. C'était au
moment où Il se trouvait dans la maison en train d'enseigner.
Une grande foule se rassembla autour de la maison et quelques
hommes arrivèrent, portant un homme atteint de paralysie. Ils
ne pouvaient passer par la porte à cause de la présence massive
des gens, alors ils montèrent sur le toit, enlevèrent les tuiles et
laissèrent descendre l'homme aux pieds de Jésus. Puis Jésus
lui dit : « Tes péchés te sont pardonnés ». Maintenant il est
rapporté :
« Un jour Jésus enseignait. Des Pharisiens et des docteurs
de la loi étaient là assis, venus de tous les villages de la
Galilée, de la Judée et de Jérusalem; et la puissance du
Seigneur se manifestait par des guérisons. » (
Luc 5.17 ).
Au moment où Jésus dit au paralytique « Tes péchés te
sont pardonnés », ces Pharisiens et docteurs de la loi commencèrent
à raisonner et à murmurer dans leur coeur : « Qui peut
pardonner les péchés si ce n'est Dieu seul? » Et au lieu de
suivre la logique de leur propre proposition, -- que personne ne
pouvait pardonner les péchés que Dieu seul et voici quelqu'un
qui pardonnait les péchés, c'était donc que Dieu était avec eux,
-- ils raisonnèrent à l'inverse et dirent : « Cet homme pardonne
les péchés, Il est donc un blasphémateur. » Mais nous lisons :
« Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la
terre le pouvoir de pardonner les péchés : Je te l'ordonne,
dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta
maison. Et, à l'instant, il se leva en leur présence, prit le lit
sur lequel il était couché, et s'en alla dans sa maison,
glorifiant Dieu. » (
Luc 5.24-25 ).
Ils avaient entendu Sa parole « Tes péchés te sont
pardonnés », mais comme ils ne pouvaient pas y voir la
puissance de Sa parole, Il dit aussi à l'homme : « Lève-toi,
prends ton lit et va dans ta maison ». Alors ils virent qu'il y
avait une puissance divine et même créatrice dans la parole
qu'Il avait dite. Il en découlait que la puissance de pardonner
les péchés se trouvait dans le pardon qu'Il avait prononcé. Et
comme ils avaient eux-mêmes déclaré « Personne ne peut
pardonner les péchés si ce n'est Dieu », il résultait des évidences
qu'Il leur donna que, selon leur propre proposition, Il était
Dieu. Cependant leurs coeurs égoïstes ne voulaient pas céder
et même si Jésus leur avait donné la preuve basée sur leur
propre raisonnement qu'Il était Dieu avec eux et que Dieu était
là présent, ils ne l'acceptèrent pas mais continuèrent à penser
qu'Il était un blasphémateur.
On peut voir de ce passage à quel point Christ attirait
l'attention à ce moment-là parmi ces classes, les Pharisiens, les
scribes et les docteurs de la loi, et les raisons de ce qui survint
par la suite. Ce verset montre clairement que Christ avait déjà
attiré l'attention intéressée et égoïste de cette classe d'hommes
partout dans le pays, à Jérusalem comme ailleurs. Et nulle part
ailleurs l'égoïsme des Pharisiens et des docteurs de la loi
n'avait pris une direction plus perverse que sur la question du
Sabbat, de sa véritable signification et de son objectif.
En ce qui concernait le sens ou l'objectif du Seigneur par rapport à
Son Sabbat, ils l'avaient totalement perdu de vue et par leurs
traditions et exactions, ils l'avaient complètement caché au
coeur et à l'esprit du peuple. C'était le résultat qui couronnait
le cheminement de leur esprit perverti. Et comme Jésus est
Seigneur du Sabbat et que la véritable intention du Sabbat est
de rappeler ce qu'Il est pour la race humaine, -- en d'autres
termes, Sa propre vie au milieu d'eux était la manifestation du
véritable objectif du Sabbat, -- il est évident que rien dans Ses
agissements ne pouvait susciter un antagonisme plus amer de
la part de ces hommes que ce qui touchait le Sabbat dans Ses
paroles et dans Ses actes.
Le passage cité plus haut se rapportait à la fin de Sa
première année complète de ministère, vers la seconde pâque
à laquelle Il assista; le passage suivant se rapporte à Sa
seconde pâque. Il est possible qu'il ne se soit écoulé que
quelques jours entre les deux mais peu importe la longueur du
temps, nous savons qu'il était court.
« Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à
Jérusalem. Or, à Jérusalem, près du marché des brebis, il
y a une piscine qui s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a
cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés en grand
nombre des impotents, des aveugles, des boiteux, des
paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau; car un
ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait
l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau
avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie. Là se
trouvait un homme infirme depuis trente-huit ans. Jésus,
l'ayant vu couché, et sachant qu'il était ainsi depuis longtemps,
lui dit : Veux-tu être guéri? L'homme impotent lui
répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la
piscine quand l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un
autre descend avant moi. Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton
lit, et marche. Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit,
et marcha. C'était un jour de Sabbat. Les Juifs dirent donc
à celui qui avait été guéri : C'est le Sabbat; il ne t'est pas
permis par la loi d'emporter ton lit. Il leur répondit : Celui
qui m'a guéri m'a dit : Prends ton lit, et marche. Il leur
répondit : Celui qui m'a guéri, le même m'a dit : Prends ton
lit, et marche. Alors ils lui demandèrent : Qui est l'homme
qui t'a dit : Prends ton lit, et marche? Mais celui qui avait
été guéri ne savait pas qui c'était; car Jésus était parti et la
foule était en ce lieu. Par la suite, Jésus le trouva dans le
temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de
peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. Cet homme
s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait
guéri. » (
Jean 5.1-15 ).
Et bien sûr, ils savaient alors qui lui avait dit d'accomplir
cette chose « illégale » -- prendre son lit et marcher le jour
du Sabbat.
« C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, et cherchaient
à le tuer, parce qu'il avait fait ces choses le jour du
Sabbat. » (
Jean 5.16 ).
Nous savons et avons toujours su que la persécution
viendra sur les gens qui de nos jours gardent le Sabbat. Aussi
de tous ceux qu'il nous faut considérer maintenant, c'est bien
Jésus dans Son observation du Sabbat. Ce texte nous y enjoint
aujourd'hui même : « C'est pourquoi, frères saints, qui avez
part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain
sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été
fidèle à celui qui l'a établi... » (
Hébreux 3.1-2 ),
alors qu'Il était
persécuté parce qu'Il gardait le Sabbat. Nous avons besoin de
connaître Sa fidélité dans l'observation du Sabbat, afin d'être
nous-mêmes fidèles dans notre observation, considérant les
temps dans lesquels nous allons maintenant entrer.
Jésus fut persécuté parce qu'Il gardait le Sabbat. Alors
quiconque est persécuté pour la même raison est en très sainte
compagnie.
Maintenant pensez à ceci. Jésus étant le Seigneur du
Sabbat et le Sabbat étant le signe de ce qu'Il est pour la race
humaine, et étant dans Sa vie l'expression vivante du Sabbat,
il Lui était impossible de faire quoi que ce soit le jour du
Sabbat qui fut en désaccord avec son observation, parce que
son observation était l'expression même de ce que signifie le
Sabbat.
Mais Son observation du Sabbat ne convenait pas aux
idées des Pharisiens, docteurs de la loi et scribes, et ils l'appelèrent
une transgression du Sabbat. Il était donc considéré
comme transgresseur du Sabbat alors qu'Il était un observateur
du Sabbat. Nous voyons à notre époque des gens qui, comme
Lui, sont considérés comme des transgresseurs du Sabbat alors
qu'ils en sont des observateurs. Que de telles personnes soient
aussi comme Lui en toutes autres choses!
Maintenant les idées de Christ en ce qui concerne le
Sabbat sont les idées de Dieu du Sabbat. Les idées des
Pharisiens sur le Sabbat et l'observation du Sabbat, étant
directement contraires à celles du Seigneur Jésus, étaient donc
incorrectes. C'est pourquoi la controverse de l'époque entre
Christ et les Pharisiens et docteurs de la loi était simplement de
savoir si les idées de Dieu sur le Sabbat devaient prévaloir ou
si les idées de l'homme sur celui-ci devaient l'emporter. Il n'y
avait aucune dispute alors sur le jour qui devait être considéré
comme le Sabbat; la dispute tournait autour de ce qu'était
l'idée du vrai Sabbat. Nous vivons aujourd'hui la même
controverse mais elle s'accompagne d'une dispute sur le jour;
pourtant la pensée est la même aujourd'hui qu'elle l'était alors,
à savoir si l'idée de Dieu sur le Sabbat l'emportera ou si celle
de l'homme prévaudra. Dieu dit que le septième jour est le
Sabbat; l'homme dit que le premier jour est le Sabbat; c'est
donc encore la même controverse qui a cours entre Christ et les
Pharisiens de notre époque que celle qui avait cours entre
Christ et les Pharisiens de cette époque.
Ainsi donc, comme Jésus fut persécuté pour avoir
enfreint le Sabbat alors qu'Il gardait réellement le Sabbat, tous
les gens qui sont persécutés pour avoir brisé le Sabbat alors
qu'ils le gardent sont à jamais en bonne compagnie.
« C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, et cherchaient
à le tuer, parce qu'il avait fait ces choses le jour du Sabbat.
Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu'à présent;
moi aussi, j'agis. À cause de cela, les Juifs cherchaient
encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il
violait le Sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre
Père, se faisant lui-même égal à Dieu. » (
Jean 5.16-18 ).
Nous voyons ici que les premières démarches publiques
que les Pharisiens et docteurs de la loi ont faites contre Jésus-Christ
pour Lui faire du tort d'une façon ou d'une autre ont été
prises parce qu'Il ne gardait pas le Sabbat à leur convenance.
Voilà quelle était la controverse entre eux et Christ; et c'est
autour de ce point que tout le reste tournait.
Peu après cela, nous arrivons au compte-rendu du
second chapitre de Marc,
verset 23, allant jusqu'au troisième
chapitre, verset 6 : nous le trouvons aussi au douzième chapitre
de Matthieu et au sixième chapitre de Luc, versets 1 à 12; mais
le récit de Marc mentionne un point qui ne se trouve dans
aucun des autres évangiles, un point d'une importance capitale :
« Il arriva, un jour de Sabbat, que Jésus traversa des champs
de maîs. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher
des épis. Les Pharisiens lui dirent : Vois, pourquoi font-ils
ce qui n'est pas permis par la loi le jour du Sabbat? Jésus
leur répondit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David,
lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux
qui étaient avec lui; comment il entra dans la maison de
Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et
mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux
sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui
étaient avec lui! Puis il leur dit : Le Sabbat a été fait pour
l'homme, et non l'homme pour le Sabbat, de sorte que le
Fils de l'homme est maître aussi du Sabbat. » (
Marc 2.23-28 )
Maintenant Matthieu et Marc présentent l'action comme
si elle se déroulait le même jour de Sabbat. Le récit de Luc
dit que c'était « un autre jour de Sabbat », de toute manière,
il ne semble pas que cela se soit produit plus tard que le Sabbat
suivant. Nous lisons donc :
« Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait
un homme qui avait la main sèche. Et ils le surveillaient,
pour voir s'il le guérirait le jour du Sabbat : c'était afin de
pouvoir l'accuser. » (
Marc 3.1-2 )
Maintenant remarquez : ils Le persécutaient déjà pour
Son observation du Sabbat, -- pour ce qui était à leurs yeux une
transgression du Sabbat -- et ils étaient prêts à Le tuer. La fois
suivante où ils en obtiennent l'occasion, ils Le surveillent pour
voir s'Il cédera à leurs exigences et fera un compromis sur le
Sabbat, ou Se compromettra Lui-même, afin de leur plaire.
Ils Le surveillent maintenant pour voir si leur tentative de Le
pousser au compromis et de céder à leurs idées réussira; et
ainsi ils Le surveillent pour voir ce qu'Il va faire afin de
pouvoir L'accuser s'Il agit comme Il l'avait fait précédemment.
Et s'Il ne fait pas maintenant un compromis et ne cède pas à
leurs idées du Sabbat, ils L'accuseront et suivront dans la voie
que nous montre le récit.
Or, Jésus savait qu'ils Le surveillaient, ce qu'ils
pensaient et la raison pour laquelle ils Le surveillaient. Il savait
que toute leur attention était tournée vers Lui. Et afin qu'ils
puissent avoir la meilleure preuve possible, Il appela l'homme
qui avait la main sèche et lui dit : « Tiens-toi au milieu ».
L'homme s'avança au milieu de la synagogue. Ceci attira
l'attention de tous sur Jésus et sur l'homme qui se tenait là dans
l'attente. Puis Il demanda aux Pharisiens et à ceux qui L'accusaient :
« Est-il légal de faire du bien le jour du Sabbat ou de
faire du mal, de sauver une vie ou de tuer? » Ils ne pouvaient
pas dire qu'il était légal de faire du mal car cela eut été contraire
à leur propre enseignement, et ils n'osèrent pas dire qu'il
était légal de faire du bien parce qu'ils approuveraient ainsi la
guérison de cet homme le jour du Sabbat. « Est-il légal de
sauver une vie ou de tuer? » Ils n'osèrent pas dire qu'il était
légal de tuer et ils n'osèrent pas dire qu'il était légal de sauver
une vie. Car Il le leur avait dit en face et ils le savaient,
puisque si l'un d'eux avait une brebis qui tombait dans un fossé
le jour du Sabbat, ils allaient l'en retirer pour sauver sa vie.
Qu'ils le fassent par pitié pour la brebis ou par crainte d'en
perdre le prix, peu importe, ils savaient qu'il en était ainsi. Par
conséquent, « ils gardèrent le silence » et ils auraient eu
avantage à le faire plus souvent.
« Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et
en même temps affligé de l'endurcissement de leur coeur, il
dit à l'homme : Étends ta main. Il l'étendit, et sa main fut
guérie. Les Pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent
avec les Hérodiens contre lui sur les moyens de le faire
périr. » (
Marc 3.5-6 )
Voici maintenant un autre élément qui entre en jeu. Les
Pharisiens se consultèrent avec les Hérodiens. Les Hérodiens
étaient une secte de Juifs tout à fait à l'opposé du pharisaïsme.
Ils tenaient leur titre d'Hérodiens au fait qu'ils étaient les amis,
les supporters et les partisans convaincus d'Hérode et de sa
famille dans leur domination de la nation d'Israël. Les Pharisiens
étaient les « saints » de la nation, du moins à leurs propres
yeux. Ils croyaient être les justes de la nation, ceux qui se
tenaient le plus près de Dieu et ils se tenaient donc aussi loin
que possible d'Hérode et de Rome. Ils méprisaient Hérode; ils
haïssaient Rome. Les Hérodiens éaient les supporters politiques
d'Hérode et, par conséquent, les amis de Rome et du
pouvoir romain. C'est pourquoi, en tant que dénomination, en
tant que secte, les Pharisiens et les Hérodiens étaient aussi
éloignés qu'on pouvait l'être.
Maintenant Hérode était l'étranger qui siégeait sur le
trône de Juda quand la prophétie dont Jacob avait parlé fut
accomplie : « Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le
bâton souverain d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le
Schilo; et les peuples se rassembleront autour de lui. » (
Genèse 49.10 ).
Hérode, un étranger, un Iduméen et un païen, était assis
sur le trône de Juda et avait été directement nommé par Rome
et par le Sénat romain pour régner sur Juda; alors tous savaient
que le temps était venu où le Messie paraîtrait. Car quand les
hommes sages [les mages] vinrent à Jérusalem et dirent : « Où
est celui qui vient de naître, le Roi des Juifs? », Hérode fut
troublé et « tout Jérusalem avec lui ». Pourquoi Hérode fut-il
troublé et tout Jérusalem avec lui quand ils entendirent que
Christ était né? Parce qu'ils savaient que le temps pour Lui de
naître était venu. Et c'est pourquoi ils appelèrent les scribes et
leur demandèrent où Christ devait naître, ce à quoi ils répondirent :
« À Bethléhem en Judée; car voici ce qui a été écrit par le
prophète : Et toi, Bethléhem, dans le pays de Juda, tu n'es
certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, car
de toi sortira un Gouverneur qui dirigera mon peuple
Israël. » (
Matthieu 2.1-6;
Michée 5.2 ).
Hérode était un étranger et les Pharisiens le haïssaient,
lui et sa famille parce qu'il faisait partie des Gentils, des païens,
et qu'il gouvernait la maison de Dieu. Plus encore, ils haïssaient
Rome parce que c'était le pouvoir romain qui non
seulement les avait abaissés mais avait élevé Hérode.
En ceci nous voyons aussi que ces Hérodiens étaient
une secte politique, -- ils étaient aussi une secte religieuse par
la force des choses, mais plus politique que religieuse. Ils
étaient des partisans d'Hérode et de sa famille afin de le
soutenir parmi le peuple, plaider pour lui, l'excuser et le placer
sous le jour le plus favorable en tout temps; et ils devaient
évidemment se montrer amicaux envers Rome et la couvrir, car
le pouvoir romain soutenait Hérode.
Maintenant quand les Pharisiens virent que Christ
n'était pas pour céder à leurs idées sur l'observation du Sabbat,
dans le but d'exécuter leur dessein de Le mettre à mort, --
c'était un but d'une portée considérable -- non seulement ils
s'unirent aux opposants d'une autre secte, mais à ces ennemis
particuliers formant cette secte politico-religieuse, afin de
pouvoir influencer d'abord Hérode et finalement Pilate,
pour avoir le gouvernement de leur côté, placer sous leur contrôle le
pouvoir civil, et ainsi réaliser leur dessein de détruire Jésus. Ils
entrèrent donc en politique.
Et c'est la raison pour laquelle Hérode et Pilate devinrent
justement des amis; les prêtres, les scribes et les Pharisiens
emmenèrent Christ à Pilate, et Pilate L'envoya à Hérode
pour qu'il Le juge, ce qu'il fit. Puis ils L'emmenèrent de
nouveau à Pilate et ils poussèrent ensuite Pilate à Le juger
aussi, par leurs menaces. Nous pouvons donc voir le dessein
profond que les Pharisiens avaient de consulter les Hérodiens.
C'était afin de s'emparer à la fois de la puissance d'Hérode et
de Rome pour exécuter leur dessein bien arrêté de tuer Jésus
parce qu'Il ne voulait pas Se plier à leurs idées du Sabbat et
abandonner les idées de Dieu sur le Sabbat.
C'est pourquoi ils s'unirent aux Hérodiens, ils voulaient
le pouvoir politique, un pouvoir politique qu'ils méprisaient
eux aussi. Les Pharisiens méprisaient ce pouvoir politique et
ils professaient en être séparés et bien indépendants de lui. Ils
méprisaient Hérode et haïssaient Rome, mais ils haïssaient
Jésus plus qu'ils n'haïssaient ces derniers. Et afin d'exécuter
leur dessein contre Jésus dessein qui était en réalité opposé
au Sabbat ils se joignirent à leurs ennemis sectaires les plus
extrêmes afin d'obtenir le pouvoir politique nécessaire pour
réaliser leurs souhaits; car ils ne pouvaient réaliser leurs
souhaits sans l'aide du pouvoir politique.
Bien, nous ferions aussi bien de poursuivre le parallèle.
N'avons-nous pas, nous et tous les gens, vu la même chose se
produire à notre époque, au cours des cinq dernières années?
N'avons-nous pas vu un peuple professer et confesser être
distinct du pouvoir politique les Protestants, pourtant
favorables à une séparation totale du pouvoir politique et
totalement indépendant de celui-ci n'avons-nous pas vu un
protestantisme de nom s'opposer ouvertement au Sabbat du
Seigneur et s'unir aux politiciens et à Rome elle-même, la
principale puissance politique et politico-religieuse de la terre?
N'avons-vous pas vu ce protestantisme consulter le catholicisme
pour s'emparer du pouvoir civil afin de bannir de à tout
jamais l'idée divine du Sabbat, même du Sabbat du Seigneur tel
qu'Il l'a créé et appelé, et pour établir l'idée de l'homme,
même du dimanche papal tel que l'Église catholique l'a désigné?
Alors n'avons-nous pas besoin de considérer Jésus-Christ,
l'Apôtre et Grand Prêtre de notre profession, dans Sa
fidélité vis-à-vis de l'observation du Sabbat dans un temps
comme celui-ci, alors que nous vivons maintenant dans un
même contexte? L'histoire de Jésus a été écrite pour nous.
Elle a été écrite pour les gens qui vivent aux États-Unis et dans
le monde actuel. Alors veillons à considérer Sa fidélité et à
tirer de Lui cette fidélité qui nous gardera aussi fidèles à l'idée
divine du Sabbat qu'elle L'a gardé.
Nous avons ici même un autre point important à
souligner. L'Écriture dit : « Ils furent remplis de fureur, et ils
se consultèrent pour savoir ce qu'ils pourraient faire à Jésus. En
ces jours-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il
passa toute la nuit à prier Dieu. » (
Luc 6.11-12 ). Pendant
qu'ils complotaient, Il priait. Pendant qu'ils plaçaient leur
confiance dans la puissance de l'homme et dans un gouvernement
terrestre, Il Se confiait totalement au Dieu du ciel et de la
terre. Qu'il en soit ainsi aujourd'hui avec nous et avec tous
ceux qui voudraient Lui ressembler!
L'exemple suivant vient du septième chapitre de Jean.
Il survient peu de temps après l'autre. Commençant au premier verset :
« Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait
pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le
faire mourir. »
Et pourquoi cherchaient-ils à Le tuer? Parce qu'Il
gardait le Sabbat du Seigneur, selon l'idée de Dieu et ne voulait
pas leur céder ni à eux ni à leurs idées.
« Or, la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche.
Et ses frères lui dirent : Pars d'ici, et va en Judée, afin que
tes disciples voient aussi les oeuvres que tu fais. Personne
n'agit en secret, lorsqu'il désire paraître : si tu fais ces
choses, montre-toi toi-même au monde. Car ses frères non
plus ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit : Mon temps
n'est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt.
Le monde ne peut vous haïr; moi, il me hait, parce que je
rends de lui le témoignage que ses oeuvres sont mauvaises.
Montez, vous, à cette fête; pour moi, je n'y monte point,
parce que mon heure n'est pas encore venue. Après leur
avoir dit cela, il resta en Galilée. Lorsque ses frères
furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement,
mais comme en secret. Les Juifs le cherchaient
pendant la fête, et disaient : Où est-il? Il y avait dans la
foule grande rumeur à son sujet. Les uns disaient : C'est un
homme de bien. D'autres disaient : Non, il égare la multitude.
Personne, toutefois, ne parlait librement de lui, par
crainte des Juifs. Vers le milieu de la fête, Jésus monta au
temple. Et il enseigna. »
Et alors qu'Il enseignait dans le temple, nous voyons au verset 19 :
« Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Et pourtant nul de
vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire
mourir? La foule répondit : Tu as un démon. Qui est-ce qui
cherche à te faire mourir? Jésus leur répondit : J'ai fait une
oeuvre, et vous en êtes tous étonnés. Moïse vous a donné la
circoncision (non qu'elle vienne de Moïse, car elle vient des
patriarches), et vous circoncisez un homme le jour du
Sabbat. Si un homme reçoit la circoncision le jour du
Sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi
vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme
tout entier le jour du Sabbat? Ne jugez pas selon l'apparence,
mais jugez selon la justice. »
Quel est encore l'objet de la controverse? Le Sabbat. Lisez au verset 30 :
« Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit
la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore
venue. Plusieurs parmi la foule crurent en lui, et ils
disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de
miracles que n'en a fait celui-ci? Les Pharisiens entendirent
la foule murmurant de lui ces choses. Alors les principaux
sacrificateurs et les Pharisiens envoyèrent des officiers
pour le saisir. »
Mais quand les officiers survinrent, ils L'entendirent
parler, et ils se tinrent là charmés, écoutant Ses paroles. Et
quand Jésus cessa de parler, ils s'en retournèrent sans Lui vers
le Sanhédrin qui les avait envoyés. Maintenant, commençant
au verset 43, il est dit :
« Il y avait donc, à cause de lui, division parmi le peuple.
Quelques-uns d'entre eux voulaient le saisir, mais personne
ne mit la main sur lui. Ainsi les officiers retournèrent vers
les principaux sacrificateurs et les Pharisiens. Et ceux-ci
leur dirent : Pourquoi ne l'avez-vous pas amené? Les
huissiers répondirent : Jamais homme n'a parlé comme cet
homme. Les Pharisiens leur répliquèrent : Est-ce que vous
aussi, vous avez été séduits? Y a-t-il quelqu'un des chefs
ou des Pharisiens qui ait cru en lui? Mais cette foule qui ne
connaît pas la loi, ce sont des maudits! Nicodème, qui était
venu de nuit vers Jésus, et qui était l'un d'entre eux, leur
dit : Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on l'entende
et qu'on sache ce qu'il a fait? Ils lui répondirent : Es-tu
aussi Galiléen? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne
sort point de prophète. Et chacun s'en retourna dans sa
maison. » (
Jean 7.43-53 )
Dans leur zèle irrité, ils étaient sur le point de Le juger
et de Le condamner sur-le-champ, sans aucune forme de procès
et même sans Lui, mais Nicodème fit avorter les procédures en
demandant : « Notre loi juge-t-elle un homme avant qu'on
l'entende et qu'on sache ce qu'il a fait? » L'assemblée prit fin
et chaque homme retourna chez lui. Mais Jésus s'en alla au
« Mont des Oliviers » (
Jean 8.1 ).
Pendant qu'ils s'en allaient
poursuivre leurs complots contre Lui, Il s'en alla au Mont des
Oliviers pour prier et pour prier pour eux (
« Mont des Oliviers » (
Psaumes 31.13-15;
69.11-13 ).
Tandis qu'ils faisaient alliance avec le pouvoir
romain, Il s'accrochait fermement à Dieu. Tandis qu'ils
mettaient leur confiance dans le pouvoir terrestre, Il montrait Sa
ferme confiance en Dieu.
Pour notre prochain point sur le sujet, voyons le
chapitre 9
de Jean en commençant au premier verset. Jésus y
rencontre l'homme qui était aveugle de naissance et oint ses
yeux avec de l'argile puis l'envoie au réservoir de Siloé;
l'homme y va, se lave et revient en voyant. Ses voisins et
d'autres emmenèrent cet homme auquel la vue avait été rendue
chez les Pharisiens.
« Or, c'était un jour de Sabbat que Jésus avait fait de la
boue, et lui avait ouvert les yeux... Sur quoi quelques-uns
des Pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car
il n'observe pas le Sabbat. » (
Jean 9.14-16 )
Le cas suivant est rapporté dans
Luc 13.10-17 :
« Jésus enseignait dans une des synagogues, le jour du
Sabbat. Et voici, il y avait là une femme possédée d'un
esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était
courbée, et ne pouvait pas du tout se redresser. Lorsqu'il la
vit, Jésus l'appela à lui, et lui dit : Femme, tu es délivrée de
ton infirmité. Et il lui imposa les mains. À l'instant elle se
redressa, et glorifia Dieu. Mais le chef de la synagogue,
indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison un jour
. de Sabbat, dit à la foule : Il y a six jours pour travailler;
venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour
du Sabbat. Le Seigneur alors lui répondit : Hypocrites!
Est-ce que chacun de vous, le jour du Sabbat, ne détache pas
de la crèche son boeuf ou son âne, pour le mener boire? Et
cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait
liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette
chaîne le jour du Sabbat? Et quand il eut dit ces choses,
tous ses adversaires furent honteux, et la foule se réjouissait
de toutes les choses glorieuses qu'il faisait. »
Nous lisons encore :
« Jésus étant entré, un jour de Sabbat, dans la maison de
l'un des chefs des Pharisiens, pour prendre un repas, les
Pharisiens le surveillaient. Et voici, un homme hydropique
était devant lui. Jésus prit la parole, et dit aux docteurs de
la loi et aux Pharisiens : Est-il permis, ou non, de faire une
guérison le jour du Sabbat? Ils gardèrent le silence. Alors
Jésus avança la main sur cet homme, le guérit, et le renvoya.
Puis il leur dit : Lequel de vous, si son fils ou son boeuf
tombe dans un puits, ne l'en retirera pas aussitôt, le jour du
Sabbat? Et ils ne purent rien répondre à cela. » (
Luc 14.1-6 )
Chaque fois qu'ils Le surveillaient pour voir s'Il ferait
ceci ou cela le jour du Sabbat, ils voyaient exactement ce qu'ils
cherchaient. Et ils le voyaient aussi de manière si claire qu'il
n'y avait aucune erreur possible. Il ne s'en excusait jamais non
plus; ni est-ce qu'Il tenta jamais de prouver que ce qu'Il avait
fait n'avait « dérangé » personne.
Nous lisons ensuite au
chapitre 11 de Jean. Jésus
continua à faire Ses miracles jusqu'à ressusciter Lazare des
morts et ils allèrent aussi loin que d'essayer de tuer Lazare, de
détruire la preuve du pouvoir de Christ de ressusciter les
morts. Mais alors que l'oeuvre de Christ continuait, ils
trouvaient qu'ils perdaient de plus en plus d'influence auprès
des gens alors que Christ en gagnait de plus en plus.
« Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui
avaient vu ce qu'avait fait Jésus, crurent en lui. Mais
quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les Pharisiens, et
leur dirent ce que Jésus avait fait. » (
Jean 11.45-46 )
C'était quand Il ressuscita Lazare des morts. Maintenant
l'histoire ne s'arrête pas ici. Certains d'entre eux allèrent
vers les Pharisiens et racontèrent les choses que Jésus avait
faites à la résurrection de Lazare. À ce moment-là, les chefs
des prêtres et les Pharisiens tinrent conseil et dirent :
« Que ferons-nous? Car cet homme fait beaucoup de
miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les
Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. » (
Jean 11.47-48 )
Maintenant remarquez l'argument qui était dans leur
coeur et en fait, dans leurs paroles. Ils accusaient tout le temps
Jésus de briser le Sabbat; et les voici maintenant en train de
dire : « Si nous le laissons faire, tous croiront en lui », et cela
fera de tous les hommes des transgresseurs et nous aurons une
nation de transgresseurs du Sabbat; et quand la nation sera
devenue une nation de transgresseurs du Sabbat, les jugements
de Dieu tomberont sur nous et le Seigneur amènera les Romains
et anéantira toute la nation.
« L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette
année-là, leur dit : Vous n'y entendez rien; vous ne réfléchissez
pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme
meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse
pas... Dès ce jour, ils se consultèrent pour le faire mourir. » (
Jean 11.49, 50, 53 )
Maintenant pourquoi décident-ils de Le mettre à mort?
La raison, c'est qu'ils persistent à dire que Son observation du
Sabbat est une transgression du Sabbat. Et maintenant, ils
argumentent que s'Il continue à briser ainsi le Sabbat, tous les
hommes croiront en Lui, ce qui fera d'eux des transgresseurs du
Sabbat et on verra alors toute une nation de transgresseurs du
Sabbat; la nation elle-même transgressera le Sabbat. C'est
pourquoi, afin de sauver la nation, ils proposent de tuer Jésus.
Mais en agissant ainsi, ils tuent le Sauveur. Aussi, afin de
sauver la nation, oui, pour se sauver eux-mêmes et la nation, ils
détruiraient leur Sauveur et celui de la nation. Alors qui
devenait leur Sauveur et celui de la nation? Eux-mêmes.
Jésus était le Sauveur de la nation et le Sauveur du peuple s'ils
voulaient croire en Lui. Jésus gardait le Sabbat, le signe qu'Il
est le Sauveur. Or, maintenant ils rejetaient Son salut, Sa
personne, le Sabbat et tout le reste avec Lui, afin de sauver la
nation, se faisant donc leurs propres sauveurs et faisant de
l'exaltation de soi le chemin du salut, à la place de Christ.
Ainsi, en dernière analyse, le conflit entre Christ et les
Pharisiens était de savoir si le salut venait de Christ ou d'eux-mêmes.
Ils étaient en voie de Le détruire, Lui, leur Sauveur et
Celui de la nation afin de se sauver eux-mêmes et la nation.
Tout revenait par conséquent simplement à ceci : est-ce que
Christ est le chemin du salut ou est-ce le moi qui est le chemin
du salut? Et le Sabbat, selon l'idée de Christ du Sabbat, est
le signe du salut en Christ. L'idée de l'homme en ce qui concerne
le Sabbat est le signe du salut par soi-même, le salut de
soi, par soi, à travers soi et pour soi, toujours le moi. De sorte
que dans l'enjeu du Sabbat, aujourd'hui comme en ce temps-là,
se trouve impliquée la question : Qui est le Sauveur? Est-ce
Christ, par la foi et la puissance de Dieu seul, ou est-ce que ce
sont qui se sont nommés eux-mêmes dirigeants d'église, par la
puissance et la force d'un gouvernement terrestre?
Ils eurent cependant recours à un autre manège avant
d'opter ouvertement pour la violence. Ils Lui tendirent un
piège pour L'amener à dire quelque parole ou à donner quelque
signe qu'ils pourraient transformer en une accusation de
trahison ou de manque de respect envers l'autorité, de manière
à le faire tomber entre les mains du pouvoir et de l'autorité
romaine. « Alors les Pharisiens allèrent se consulter sur les
moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles. » Et ils se
mirent à Le surveiller. « Ils envoyèrent auprès de Lui leurs
disciples avec les Hérodiens », comme espions qui feindraient
d'être de simples hommes, afin qu'ils puissent se saisir de Ses
paroles et Le livrer au pouvoir et à l'autorité du gouverneur. Et
ils Lui posèrent cette question insidieuse concernant le tribut,
à laquelle Il répondit : « Rendez donc à César ce qui est à
César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Étonnés de ce qu'ils
entendaient, ils se turent, et s'en allèrent. » (
Matthieu 22.15-22;
Luc 20.20-30;
Marc 12.17 ). C'était le mardi précédant la
crucifixion. Puis le jour suivant, « les principaux sacrificateurs
et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain
sacrificateur, appelé Caïphe; et ils délibérèrent sur les moyens
d'arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir. Mais ils dirent :
Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas de
tumulte parmi le peuple, car ils craignaient le peuple » (
Matthieu 26.3-5 ).
Et le même jour (mercredi), Judas vint vers les
chefs des prêtres et les officiers et offrit de Le leur livrer
secrètement. « Et ils lui payèrent trente pièces d'argent. Dès
ce moment, il chercha une occasion favorable pour livrer Jésus
en l'absence de la foule. » (
Matthieu 26.15-16 ). Le soir du jour
suivant, ils Le capturèrent à Gethsémané, après minuit, et Le
conduisirent à Anne, puis à Caïphe, ensuite à Pilate et à Hérode
et enfin de retour à Pilate.
Pilate essaya par deux fois de les amener à Le juger
eux-mêmes; mais ils répondirent : « Il ne nous est pas permis
de mettre aucun homme à mort » (
Jean 18.31 ). « Nous avons
une loi; et, selon notre loi, il doit mourir » (
Jean 19.7 ). Et
quand Pilate eut insisté, pour la sixième fois, qu'il n'avait point
trouvé de faute en Lui, et qu'il eut parlé à trois reprises de Le
relâcher, cherchant réellement un moyen de Le relâcher, c'est
alors qu'ils s'écrièrent dans leur désespoir : « Si tu le relâches,
tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare
contre César. » (
Jean 19.12 ).
Pilate prit alors place au tribunal
et ils demandèrent que Jésus soit crucifié. Pilate dit :
« Crucifierai-je votre Roi? » Et reniant complètement Dieu et
tout ce qu'Il avait fait pour eux, ils répliquèrent : « Nous
n'avons de roi que César. » (
Jean 19.15 ). Par conséquent, il Le
leur livra pour qu'Il soit crucifié. « Et ils l'emmenèrent pour le
crucifier. » « Et ils le crucifièrent. »
Ils accomplirent ainsi leur dessein; ils persécutèrent
Jésus à mort pour Son observation du Sabbat - ce qu'ils
appelaient toujours Sa transgression du Sabbat. Ils détruisirent
ainsi le Fils de Dieu, le Sauveur du monde et firent tout ce qui
était en leur pouvoir pour cacher au monde les idées divines du
Sabbat, afin que les idées humaines puissent prévaloir.
Ils enlevèrent au monde le Fils de Dieu, Son salut et le
signe de Son salut, afin qu'ils puissent paraître se sauver eux-mêmes.
Mais comment l'ont-ils accompli? Quand Pilate
décida de Le libérer et cherchait le moyen de Le relâcher, et
qu'ils virent qu'Il était sur le point de leur filer entre les doigts,
ils lancèrent alors une accusation de haute trahison, impliquant
à la fois Pilate et Jésus; Pilate, s'il le laissait partir, et Jésus, si
Pilate émettait un jugement sur le cas.
Maintenant, n'importe qui dans l'empire romain qui se
déclarait roi ou prétendait vouloir le faire, ne serait-ce que par
un signe ou un mot, devenait tout de suite coupable de haute
trahison; car Tibère régnait. Qu'un Juif Galiléen fasse une
telle chose était pire que tout. Car les Juifs étaient le peuple le
plus indiscipliné sous le joug de Rome et les Galiléens les plus
turbulents des Juifs. Et quand ils dirent à Pilate, « Si tu le
relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se
déclare contre César », ils lui disaient simplement en d'autres
termes : « Voici un Juif, et un Juif Galiléen en plus qui s'est
prétendu le roi des Juifs. Nous, les Juifs, l'avons poursuivi en
justice devant votre tribunal. Maintenant si vous refusez de
porter attention à ce cas et que vous laissez ainsi vous échapper
et nous échapper ce prétendu roi des Juifs, quand nous informerons
Tibère à Rome qu'un Juif Galiléen s'est désigné comme
roi et que nous-mêmes l'avons rejeté et poursuivi devant le
tribunal romain, et que vous avez approuvé sa royauté, l'avez
laissé partir et avez refusé de nous entendre, vous savez ce
qui vous arrivera. Vous savez que ce sera votre ruine. » C'était
ce que signifiait leur argument, Pilate savait et ils savaient
qu'un tel rapport à Tibère signifiait sa propre mort et rien
d'autre pour avoir approuvé la royauté d'un Juif. Et c'est donc
par cette menace qu'ils obtinrent que Pilate fasse ce qu'il était
déterminé à ne pas faire.
Et en disant « Nous n'avons d'autre roi que César », et
en faisant parvenir à Rome le reste le leur rapport, le fait qu'ils
se soient unanimement proclamés loyaux à César et que Pilate
lui-même soit devenu un traître envers César et les ait renvoyés
contre leur gré, vous pouvez voir le poids immense qu'aurait
une telle accusation au sein de leurs représentations ou fausses
représentations menaçantes auprès de Tibère. C'est ainsi qu'ils
atteignirent finalement leur objectif de persécuter Jésus parce
qu'Il gardait le Sabbat d'une manière qui ne leur convenait pas.
Mais ce n'est pas la fin de l'histoire. Ils l'ont fait pour
sauver la nation de l'emprise des Romains. Ils se sont dits, si
nous laissons cet homme s'en aller, tous croiront en Lui et les
Romains viendront et ils nous enlèveront notre pays et notre
nation pour toujours. Ils ne L'ont pas laissé tranquille et les
Romains sont venus et leur ont enlevé leur pays et leur nation
pour toujours. Leurs efforts en vue de sauver la nation ont
détruit la nation. Les efforts personnels de quelqu'un en vue de
se sauver détruiront toujours son auteur.
Mais attachons-nous à leur intention et à leur objectif.
Leurs efforts de sauver la nation ont non seulement amené la
destruction sur la nation mais le geste même qu'ils posèrent
cette nuit-là régla le sort de la nation à tout jamais. Il n'y aurait
pas plus de salut pour cette nation comme telle après cette nuit
qu'il y en eut pour Sodome quand Lot en sortit. C'était
seulement une question de temps avant que la destruction ne
survienne. Et considérant cette destruction, Jésus envoya Ses
disciples avec l'Évangile éternel de ce même Sauveur qu'ils
avaient crucifié, afin d'appeler chaque membre de la nation à
titre individuel, à croire en Lui, non seulement pour être délivré
du moi mais aussi de la destruction certaine qui devait assurément
venir. Ceux qui n'ont pas cru en Lui n'y ont pas échappé.
À partir de ce moment, ils auraient besoin de Jésus-Christ
pour leur salut dans cette vie comme dans la vie à venir.
Ils étaient tout aussi dépendants de Jésus-Christ pour les sauver
de la ruine à venir qu'ils dépendaient de Lui pour les sauver de
leurs propres péchés personnels. Et Il leur donna un signe par
lequel ils connaîtraient le moment de s'enfuir pour sauver leur
vie et échapper à cette ruine :
« Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées,
alors que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;
que ceux qui seront dans les champs n'entrent pas
dans la ville; que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en
sortent; que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour
prendre ce qui est dans sa maison; et que celui qui sera dans
les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son
manteau. Mais priez pour que votre fuite n'arrive pas en
hiver, ni un jour de Sabbat. Car ce seront des jours de
vengeance. » (
Luc 21.20-22;
Matthieu 24.15-20 ).
Ainsi fut scellé le sort de la nation cette nuit-là. Et tout
ce que le Seigneur Lui-même pourrait faire par la suite en leur
faveur, c'était d'envoyer Son message de salut à toute la nation,
à tous les gens, leur disant de croire en Jésus pour être ainsi
sauvés de la nation et de la ruine qui devait venir sur toute cette
nation incrédule.
Nous avons déjà parlé d'un parallèle actuel à cette suite
d'événements. Examinons-le d'un peu plus près maintenant.
Depuis près de cinquante ans maintenant, au sein de cette
nation [les États-Unis], un peuple, les vrais chrétiens,
a donné un message spécial dans lequel les idées de Dieu
sur le Sabbat sont défendues avec force, crues et observées.
Les Pharisiens et les docteurs de la loi l'avaient vu quand tout
a commencé et ils l'ont surveillé depuis lors; et ils ont dit :
« Oh, cela ne réussira pas; ce ne sont que des broutilles; leur
prédication créera un certain malaise pendant un peu de temps,
mais aussitôt qu'ils seront partis, toute la chose s'éteindra et
c'en sera fait. » C'est ce qu'ils avaient dit au début et par la
suite; mais ils ont vu constamment que cela n'allait pas comme
ils le croyaient. Ils ont vu les idées divines du Sabbat s'implanter
toujours davantage parmi les gens et se répandre largement.
Même si la parole était dite avec faiblesse, il y avait quelque
chose dans ces paroles qui les amenait à rester dans l'esprit des
gens et dans le coeur d'une personne pendant vingt ans ou plus,
pour finalement la conduire à Dieu. Ils en ont été témoins. Et
puis ils ont vu qu'ils auraient à prendre des mesures plus
actives que cela s'ils voulaient maintenir les idées humaines du
Sabbat contre celles du Seigneur, et c'est ce qu'ils ont fait. Ils
ont mis en application les lois du dimanche des États à un plus
ou moins grand degré, à différents moments et à différents
endroits; mais ceci n'arrêta pas la diffusion du Sabbat de Dieu.
Il continuait à se répandre. Alors ils se dirent : « Si nous
laissons aller la chose et n'intervenons pas auprès de ce peuple,
nous deviendrons une nation entière de transgresseurs du
Sabbat. Ils iront dans une communauté et prêcheront et ils n'en
s'en trouveront que quelques-uns tout au plus, et probablement
pas un, pour garder le Samedi; mais ils feront cesser
l'observation du dimanche et feront ainsi de cette nation une
nation de transgresseurs du Sabbat; cela doit être arrêté ou la
nation périra pour avoir brisé le Sabbat; les jugements de Dieu
viendront sur le pays et nous détruiront tous. »
C'est pourquoi ils furent forcés de s'adjoindre le
pouvoir de la nation pour écraser et bannir à tout jamais, autant
qu'il leur était possible, l'idée divine du Sabbat tout en exaltant
celle de l'homme. Ils ont essayé petit à petit et de plus en plus
d'obtenir l'appui de la législature et du pouvoir national; mais
un grand nombre de membres de la législature nationale ont
d'abord dit, comme Pilate autrefois : « Nous ne trouvons
aucune faute en ceci; nous n'avons rien à faire avec ceci;
occupez-vous en vous-mêmes; c'est une controverse qui vous
regarde; c'est une question religieuse; et si elle vient jusqu'ici,
nous voterons contre elle, chacun d'entre nous. » Des dizaines
de représentants firent cette remarque. Alors ces Pharisiens et
docteurs de la loi ont dit aux représentants du gouvernement :
« Si vous ne faites pas ce que nous vous demandons, si vous ne
votez pas pour cette loi du dimanche, établissant ici le
dimanche comme Sabbat de cette nation, nous ne voterons plus
jamais pour vous aussi longtemps que nous vivrons, pour
quelque position que ce soit. » (1)
Alors, exactement comme Pilate en dernier lieu, ces
législateurs abandonnèrent leur position et dirent : « Nous le
ferons, nous le ferons ». Ils ont pris leur fonction officielle et
ont exercé leur mandat de légiférer sur ce cas, devant les
menaces de ces Pharisiens et docteurs de la loi. En agissant
ainsi, ces Pharisiens et docteurs de la loi ont aussi sûrement
tourné le dos à Dieu pour s'unir à César au pouvoir terrestre
que les Pharisiens, prêtres et docteurs de la loi autrefois.
L'évangile est la puissance de Dieu pour le salut; la
puissance de Dieu appartient à toute personne qui professe
l'évangile et celui qui a la puissance de Dieu ne peut en avoir
une autre. Aucune puissance ne peut être additionnée à la
puissance de Dieu.
Alors celui qui professe l'évangile et fait appel à
n'importe quelle autre puissance, renie la puissance de Dieu;
et quand il renie la puissance de Dieu et met sa confiance dans
la puissance de l'homme, en tant qu'individu ou gouvernement,
il met sa confiance dans la puissance humaine au lieu de la
puissance divine. Et quand ces gens ont envoyé leurs pétitions
et leurs prières au Congrès plutôt qu'à Dieu, ils ont tourné le
dos au Seigneur, à la puissance qui accompagne l'évangile et
ont tourné leur attention vers l'homme pour obtenir son aide,
pour mener à bien cette oeuvre dans laquelle ils étaient engagés.
Et ils ont ainsi amené le Congrès oui, ils ont amené
le gouvernement entier des États-Unis à légiférer sur le cas.
Ils ont pris le quatrième commandement tel qu'enregistré dans
la parole de Dieu et l'ont inscrit dans le compte-rendu officiel
des procédures du gouvernement, puis l'ont délibérément
changé. Ils ont, de manière définie et volontaire, enlevé le
Sabbat du Seigneur, le septième jour, du commandement de
Dieu et mis le dimanche de la papauté à sa place. Ils ont dit
que les mots « jour du Sabbat » peuvent signifier samedi ou
dimanche; ce peut être un jour ou l'autre et nous déclarons que
c'est et ce sera le premier jour de la semaine communément
appelé dimanche et que c'est là la signification du quatrième
commandement.
Ainsi, par l'influence de leurs menaces, les Pharisiens
et les docteurs de la loi modernes ont amené l'autorité gouvernementale
à faire exactement ce qu'elle a fait autrefois ils ont
amené le pouvoir gouvernemental à fouler aux pieds le Sabbat
du Seigneur et, autant que c'était en leur pouvoir de le faire, à
le bannir de l'existence et à le remplacer par les idées de
l'homme. C'est accompli. Tout le monde sur terre sait que
c'est chose du passé. Et c'est là que nous en sommes
aujourd'hui dans les étapes franchies par Jésus dans Son observation
fidèle du Sabbat.
Cette nation se trouve maintenant là où Israël se trouvait
quand il a rejeté Jésus-Christ à cause de Ses idées sur l'observation
du Sabbat. Ils l'ont fait à l'époque pour maintenir leurs
propres idées du Sabbat contraires à celles du Seigneur, et ils
l'ont fait pour sauver leur nation. Et nos compatriotes l'ont fait
dans le même but. Trois Sénateurs des États-Unis, chacun dans son
État, ont précisément mentionné que ceci devait être fait
pour le salut de la nation. Deux d'entre eux ont eu plus à faire
que n'importe qui d'autre pour faire passer l'idée, et le troisième
pas beaucoup moins; les sénateurs Hawley du Connecticut,
Colquitt de Georgie et Frye du Maine ont tous trois
identifié le salut de la nation comme étant le but de l'établissement
du dimanche comme Sabbat suite à ces menaces. (2)
Puis la même chose s'étant passée ici et maintenant par
de semblables partis, dans le même but et par les mêmes moyens,
nous voilà rendus à ce stade dans l'histoire. Qu'est-ce
qui vient ensuite? L'histoire se répétera-t-elle jusqu'au bout?
Oui, elle le fera; car tout ceci a été écrit pour nous. Nous
sommes maintenant rendus au point où était la nation quand
Pilate a cédé et décidé de juger le cas sur lequel il savait ne
posséder aucune juridiction. Et lorsqu'ils furent rendus à ce
point, le sort de la nation fut scellé. Comme ce qu'ils firent à
ce moment-là fixa pour de bon le sort de cette nation pour sa
destruction, car la destruction s'en est assurément suivie, ainsi
la destruction de cette nation suivra en conséquence de ce
qu'elle a fait, aussi sûrement que la destruction de cette nation
est survenue en conséquence de ce qu'ils firent cette nuit-là.
Quand cela arriva cette nuit-là et que le sort de la nation
fut fixé, le châtiment ne tomba pas immédiatement sur eux.
Non; Jésus raconta à Ses disciples qu'ils devraient rendre
témoignage de Lui à Jérusalem, en Judée puis à Samarie et dans
les parties les plus reculées de la terre. D'abord à Jérusalem et
en Judée parce que la ruine les attendait, puis au monde entier.
Mais d'abord à Jérusalem et en Judée afin de sauver par cet
évangile ceux qui voudraient échapper à une ruine certaine. Et
cette nation se trouve maintenant là où se trouvait alors la
nation juive. Sa ruine est décidée, elle est fixée; c'est seulement
une question de temps avant qu'elle ne vienne.
Mais voici, Jésus a aujourd'hui un peuple qui défend
Son Sabbat et l'idée de Dieu du Sabbat telle qu'Il la révèle au
monde. Il dit à ce peuple par la voix de l'ange :
« Allez dans le monde entier, ayant un évangile éternel, pour
le prêcher à ceux qui habitent la terre, à toute nation, à toute
tribu, à toute langue, et à tout peuple. » (
Marc 16.15;
Apocalypse 14.6-7 ).
Cette question concerne chaque nation, race, langue
et peuple, parce que l'influence de cette nation est mondiale, que
ce que cette nation a fait dans ce pays entraînera toutes les
autres nations dans la même voie perverse et que sa ruine
tombera également sur toutes les autres.
Le message est donc maintenant « Allez », et comme
autrefois il s'adresse au « monde entier » parce qu'il est destiné
à périr. Allez porter l'évangile éternel pour sauver ceux qui
voudront être sauvés de la ruine résultant de leurs actions.
Mais avant que ces disciples puissent y aller, Jésus leur a dit :
« Mais vous, restez dans la ville de Jérusalem jusqu'à ce que
vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. » « Mais vous
recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous,
et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée,
dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » (
Luc 24.49;
Actes 1.87 ).
Ils ne sont pas partis avant que la Pentecôte ne les ait
revêtus de la puissance d'en haut. Nous sommes maintenant en
présence de la seconde Pentecôte. Nous devons être revêtus de
puissance. Chercherez-vous cette puissance? Vous ne pouvez
pas être fidèles au Sabbat du Seigneur comme le fut Jésus-Christ
sans Sa présence vivante que vous apporte le Saint-Esprit.
« Ayez cette pensée en vous qui était en Jésus-Christ. »
Le voulez-vous? Voici l'appel : Allez par toute la terre et
prêchez cet évangile à toutes les créatures afin que celles qui
veulent échapper à la ruine qui viendra certainement et rapidement
puissent être sauvées de ce monde . Nous en sommes
maintenant là avec cette nation, là où ils étaient lorsqu'ils
rejetèrent Jésus-Christ et que le sort de la nation fut fixé. Nous
nous trouvons maintenant au point où ils se trouvaient alors, et
ce n'est qu'une question de temps avant que cette ruine certaine
ne s'abatte sur nous.
Comme le Sabbat du Seigneur -- le septième jour -- est
le signe même venant du Seigneur du salut en Jésus-Christ,
comme c'est le signe de ce que Christ est pour les hommes, en
rejetant le Sabbat du Seigneur, ils rejettent Christ. De même
que les Pharisiens en rejetant autrefois Christ ont rejeté le
Sabbat du Seigneur, ainsi ces gens rejettent aujourd'hui Christ
en rejetant le Sabbat du Seigneur. Car le Sabbat du Seigneur
représente Jésus-Christ et Christ représente le Sabbat du
Seigneur. À ces hommes d'antan, Il a dit :
« La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la
pierre angulaire. » « Voici la pierre rejetée par vous qui
bâtissez, et qui est devenue la principale de l'angle. Il n'y
a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun
autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel
nous devions être sauvés. ». (
Matthieu 21.42;
Actes 4.11 ).
Et à ces personnes aujourd'hui, Il dit la même chose.
Comme leur salut était contenu dans ce qu'ils rejetèrent à l'époque,
ainsi le salut de ces gens est maintenant contenu dans ce
qu'ils ont rejeté ici même. Il est vrai que les princes de ce
monde ne savaient pas jadis ce qu'ils faisaient, car s'ils l'avaient
su, « ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de Gloire ».
Mais ils l'ont fait. Et maintenant ces personnes ne savaient pas
non plus ce qu'elles faisaient. Mais elles l'ont fait, elles aussi.
Elles ne savaient pas jadis ce qu'elles faisaient quand
elles condamnèrent et rejetèrent Jésus à cause du Sabbat. Ceux
qui ont fait ce grand péché aujourd'hui ne savent pas ce qu'ils
ont fait ou ce qu'ils font ils ne savent pas qu'en condamnant
et en rejetant le Sabbat, ils condamnent et rejettent également
le Seigneur Jésus-Christ. Ils ne savent pas que leur action a
scellé le châtiment de cette nation. Ils ne le savaient pas non
plus en ce temps-là. Ne l'ont-ils pas pourtant fait? Assurément.
Ils n'auraient pas pu le faire avec autant de conviction
s'ils avaient su tout cela dès le commencement. Aujourd'hui
ils ne savent pas ce qu'ils ont fait; mais ils l'ont fait : et ils
n'auraient pas pu le faire avec plus de conviction s'ils l'avaient
fait intentionnellement et sciemment, et s'ils avaient cherché à
le faire dès le commencement.
Toute cette histoire a été écrite pour l'avertissement et
l'instruction des hommes des époques à venir. Et elle ne
pourrait être plus applicable ou plus pertinente en aucune
époque ou aucun temps qu'en ce jour précis et cette heure aux
États-Unis. Le parallèle est complet : Ici les Pharisiens, scribes
et docteurs de la loi ont rejeté l'idée divine du Sabbat et ont
établi celle de l'homme. L'idée divine de ce sujet est clairement
définie : « Le septième jour est le Sabbat du Seigneur ton
Dieu ». L'idée humaine est et est déclarée être : « Le dimanche
est et sera le Sabbat », prenant clairement la place du Sabbat du
Seigneur tel que défini par le Seigneur Lui-même.
De plus aujourd'hui, les deux groupes religieux les plus
éloignés dans leur profession de foi, les Protestants et les
Catholiques, se sont unis comme les Pharisiens et les Hérodiens
pour obtenir le contrôle de l'autorité gouvernementale afin de
réaliser leur objectif d'anéantir l'idée du Seigneur sur le Sabbat
et d'exalter celle d'un homme, même celle de « l'homme du
péché ». Aujourd'hui ces gens, comme ceux d'autrefois, ont
accompli leur objectif face à l'autorité gouvernementale en les
menaçant de les ruiner politiquement, comme ils le firent jadis
avec Pilate. Et de nos jours, dans de nombreuses parties du
pays, ces Pharisiens persécutent ceux qui défendent l'idée du
Seigneur à propos du Sabbat, telle qu'exprimée dans Ses
propres paroles, exactement comme les Pharisiens d'antan
persécutèrent Jésus parce qu'Il faisait la même chose. Aujourd'hui,
ces Pharisiens surveillent et épient ceux qui sont
loyaux envers l'idée divine du Sabbat, exactement comme ils
surveillèrent et espionnèrent Jésus pour la même chose.
Aujourd'hui, ces Pharisiens font tout ceci pour amener les
vrais chrétiens à faire des compromis ou à
abandonner l'idée du Seigneur concernant le Sabbat et à
adopter l'idée de l'homme, qui n'est que l'idée de l'homme du
péché, comme le firent autrefois les Pharisiens pour amener
Jésus à faire la même chose.
Et ayant maintenant la puissance du gouvernement de
leur côté et sous leur contrôle, ils l'utiliseront comme les
Pharisiens jadis pour persécuter à mort tous ceux qui ne
voudront pas abandonner l'idée divine du Sabbat et adopter
celle de l'homme du péché. (
Apocalypse 13.15 ).
Mais nous sommes des plus heureux maintenant de
savoir et de voir ces Pharisiens découvrir qu'il y a aujourd'hui
des gens qui ressemblent tellement à Jésus que lorsqu'ils seront
persécutés pour leur faire abandonner le Sabbat du Seigneur et
adopter celui de l'homme, ils tiendront ferme. Nous sommes
contents de savoir qu'il y a aujourd'hui des gens qui ressemblent
tellement à Jésus que lorsqu'ils se conforment strictement
à l'idée divine du Sabbat et sont par conséquent de fidèles
observateurs du Sabbat, ils sont encore persécutés et emprisonnés
comme étant des transgresseurs du Sabbat. Et nous
sommes particulièrement joyeux de savoir que ces gens
ressemblent tellement à Jésus que lorsque les Pharisiens
modernes les suivent et les épient comme les autres le firent
avec Jésus, ils voient exactement ce qu'ils recherchent, comme
les autres Pharisiens le virent quand ils surveillaient Jésus.
Nous espérons sincèrement que ces gens seront encore
tellement comme Jésus qu'ils endureront la persécution jusqu'à
la mort comme Il l'a fait, plutôt que de faire des compromis ou
de dévier, ne serait-ce que d'un cheveu, de leur allégeance
envers l'idée divine du Sabbat, ou d'adopter sur ce point l'idée
humaine du Sabbat à la place de celle de Dieu ou même en
parallèle avec celle du Seigneur. Car mettre l'idée de l'homme
au même niveau que celle du Seigneur, c'est la mettre instantanément
à la place de celle du Seigneur. Il est écrit à propos des
Vaudois qui gardaient le Sabbat : « Plusieurs, au sein du vrai
peuple de Dieu, avaient été si troublés que, tout en observant le
Sabbat, ils s'étaient abstenus de travailler le dimanche. » (La
tragédie des siècles, p. 67). Dieu nous garde qu'aucun membre
du vrai peuple de Dieu de nos jours ne s'égare ainsi! Il est
beaucoup mieux d'être comme Jésus et de mourir pour notre
allégeance envers la vérité divine que de vivre en faisant des
compromis avec les mensonges et les abominations des
Pharisiens et des Hérodiens, soutenus par l'autorité gouvernementale.
« C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la
vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur
de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à
celui qui l'a établi. » (
Hébreux 3.1-2 )
Notes de bas de page
- Voici un exemple de ces menaces. Il était attaché aux « pétitions »
envoyées par les églises Presbytériennes de New-York.:
« Résolu que nous nous engageons par la présente et conjointement,
à dorénavant refuser de voter ou de soutenir, pour n'importe quelle
fonction ou position de confiance, quelque membre du Congrès, Sénateur
ou Représentant, qui votera pour une aide supplémentaire de quelque sorte
à la Foire Mondiale excepté selon les conditions stipulées dans ces
résolutions. » (Registre du Congrès, 25 mai 1892, p. 5144)
- Le Sénateur Hawley a dit :
« En ce jour même et en cette heure, je ne voudrais pas pour le
profit matériel des dix expositions, avoir sur mes épaules la responsabilité
d'avoir pris une mauvaise décision en ce qui pourrait être un point tournant
dans l'histoire des États-Unis. Ouvrez l'Exposition le dimanche et il n'y
aura plus de retenue... Je vous demande de considérer ce qui est d'une
importance infinie pour le salut d'une nation, le sentiment grand et profond
de l'obligation religieuse. » (Registre du Congrès, 12 juillet 1892,
p. 6699-6700)
Le Sénateur Colquitt a dit :
« Sans législation relative aux grands débats qui se déroulent dans
ce pays, sans l'interférence des baïonnettes, sans l'appel à la milice, sans
l'implication des forces armées, s'il existe un palliatif, s'il existe un geste
préventif, s'il y a un geste de retenue, s'il y a un remède qui peut guérir tous
ces éléments discordants de lutte et de violence, c'est l'observation du jour
du Sabbat et aussi l'observation des restrictions de notre foyer. » (Id., 13
juillet 1892, p. 6755)
Le Sénateur Frye a dit :
« Je crois que le salut de ce pays dépend de la proximité avec
laquelle il se rapproche du Sabbat des premiers temps. Nous avons erré de
plus en plus loin de lui. Plus vite nous y reviendrons, mieux ce sera pour
notre République. » (Id., 12 juillet 1892, p. 6703)