Les spécialistes des Écritures reconnaissent pour la plupart que le livre de l'Apocalypse
place Christ et Son peuple fidèle au centre même de la bataille d'Harmaguédon. Christ
lance un appel particulier à Son Église en cette heure de crise :
« Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements,
afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte! » (
Apocalypse 16.15 )
L'Apocalypse présente à l'Église le message sidérant qu'Harmaguédon constituera le
conflit final entre les forces coalisées de Satan d'une part, et de Christ et Ses
disciples élus et fidèles d'autre part. Deux passages expliquent cette future
polarisation d'Harmaguédon.
« Ils combattront contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur
des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec
lui les vaincront aussi. » (
Apocalypse 17.14 )
« Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire
la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. » (
Apocalypse 19.19)
Ces révélations additionnelles ont pour objectif de protéger l'Église de la confusion et
la crainte en lui donnant l'assurance que Christ est bien aux commandes et qu'Il conduira
Son peuple à une délivrance certaine. L'Apocalypse explique qu'Harmaguédon représente le
dernier conflit entre la Babylone du temps de la fin et le Messie d'Israël. Ce symbolisme
dynamique ne devrait pas nous cacher la réalité dramatique que les « rois », les
puissances politiques, feront la guerre à « l'Agneau » en persécutant et en déclarant
légalement hors-la-loi les fidèles disciples de Christ. Le point culminant de cette
guerre future et non sainte est seulement le prélude de la guerre sainte des sept
dernières plaies de Dieu.
L'Apocalypse de Jean révèle aussi le contexte religieux de cette bataille cosmique.
Toute l'histoire du salut est à la base une guerre entre Dieu et Satan (voir
Apocalypse 12 ). Même si elle est en principe une
controverse religieuse, l'histoire nous enseigne que la guerre spirituelle se manifeste
périodiquement sous forme de persécutions sanglantes des saints (
Apocalypse 2.10;
13.6-9;
12.11 ). Le chapitre 12 nous informe que Satan, en
tant que serpent-dragon apocalyptique, est le même séducteur et meurtrier en cette fin des
temps qui a séduit Adam et Ève en Éden (
Apocalypse 12.9 ). L'objectif particulier de Satan
était de détruire Christ, le Messie d'Israël (
verset 4 ). Quand son plan fut défait et que Christ
ressuscita des morts victorieux et fut intronisé au ciel comme dirigeant de toutes les
nations (
verset 5 ), le dragon commença à intensifier sa
guerre contre la communauté messianique, le peuple du reste de Dieu.
« Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre aux restes
de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage
de Jésus. » (
Apocalypse 12.17 ).
Cette bataille satanique contre l'Église du reste forme le thème central d'Apocalypse 12-19.
Tandis que la guerre du malin contre le corps vivant de Christ continue sans répit
depuis la première venue du Seigneur, le livre de l'Apocalypse concentre particulièrement
son attention sur la crise finale de l'Église (voir
Apocalypse 12.17;
13.15-17;
14.6-12;
17.12-14;
18.4-5;
19.11-21). Il se concentre sur les sept dernières
plaies qui ont pour point de départ la salle du trône de Dieu dans le ciel (
Apocalypse 15.1, 6, 7 ).
Dans ces plaies, la sainte colère de Dieu est déversée sur l'ennemi juré du peuple de
Christ. Comme nous l'avons vu plus tôt, certains de ces jugements surnaturels nous
rappellent les plaies que Dieu envoya sur une Égypte rebelle qui retenait en esclavage le
peuple de Son alliance (Exode 7-12). Mais plus encore, l'Apocalypse décrit la colère
divine comme la réponse finale de Dieu à la colère de la Babylone du temps de la fin.
Babylone a fait « boire à toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité » (
Apocalypse 14.8 ). Au milieu de cette apostasie
universelle vis-à-vis de Dieu, l'Apocalypse ordonne à chaque individu d'adorer le
Créateur selon Sa vérité révélée.
« Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur
sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la
coupe de sa colère » (
Apocalypse 14.9-10; cf.
Apocalypse 16.19 ).
La métaphore de « la coupe de la colère de Dieu » est le symbole hébreu familier pour
le jugement et la rétribution (cf.
Psaume 75.7-8;
Jérémie 25.15-16, 28;
Ésaïe 51.17;
Ézéchiel 23.31-33 ). La proclamation de l'ultimatum
divin (
Apocalypse 14.6-11 ), en dépit des menaces de
l'Antéchrist, crée un reste fidèle à l'échelle mondiale une Église formée de ceux
« qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (
Apocalypse 14.12 ). Ce passage précis de l'Écriture
révèle que c'est vraiment la question religieuse et morale qui est en jeu dans le test
final de loyauté envers Dieu et Jésus-Christ.
Si Babylone symbolise l'union des ennemis de Dieu et de Christ (le dragon, la bête et le
faux prophète; voir
Apocalypse 14.8,
17.5,
18.2 ), alors le même genre d'imagerie peut nous
faire voir les chrétiens fidèles comme constituant « l'Israël de Dieu » (cf.
Galates 3.29;
6.16 ). L'issue dramatique du combat mortel entre
cette Babylone et cet Israël est symboliquement appelée « Harmaguédon » (
Apocalypse 16.16 ), parce qu'elle signifie la
destruction totale de Babylone (
v. 19 ).