En vertu de Son nom symbolique, la bataille d'Harmaguédon semble faire allusion à
l'ancienne guerre d'Israël contre Sisera, le commandant militaire des rois cananéens, et à
la victoire surprenante d'Israël près des eaux de Meguiddo (
Juges 5.19 ). Quand Sisera attaqua Israël avec ses
900 chariots de guerre en fer, « les étoiles » du ciel devinrent l'allié de l'armée
d'Israël. Comme résultat, une ondée soudaine provoqua l'enlisement de tous les chariots
ennemis. Le Dieu d'Israël manifesta ainsi Son aide en tant que divin guerrier. Il marcha
réellement devant Israël et « mis en déroute Sisera » (
Juges 4.14-15 ), et « toutes les troupes de Sisera
tombèrent sous l'épée, pas un homme ne fut laissé » (
v. 16; cf.
Juges 5.19-21 ).
Le cantique de Debora loue cette intervention de Dieu près de Meguiddo comme étant un acte
de « la justice de Yahweh » en faveur d'Israël. Et cette victoire fut d'une telle
importance historique qu'il était nécessaire de la raconter et de la remémorer (
Juges 5.10-11 ). Le chant se termine avec cette
perspective future : « Que tous tes ennemis périssent ainsi, ô Seigneur ! » (
v. 30, NKJV).
Dans l'Apocalypse, tous les livres de l'Ancien Testament prennent une nouvelle perspective
christocentrique relative à la fin de l'histoire. Jean relie spécialement l'Exode et les
guerres sacrées en une mosaïque créative ayant son centre d'unification et de
transformation en Christ, l'Agneau de Dieu. La clef de cette interprétation à saveur
d'évangile des types et des prophéties hébraïques réside dans la vision inaugurale du
Christ ressuscité que Jean reçoit alors qu'il est en exil sur l'île de Patmos (
Apocalypse 1 ). Cette vision présente Christ comme
notre Souverain Sacrificateur royal, exerçant constamment Son ministère au milieu des sept
chandeliers du temple céleste. L'ange qui l'interprète explique qu'ils représentent les
sept Églises (
Apocalypse 1.10-13 ).
Cette explication nous donne la clef. Nous devons appliquer toute l'imagerie hébraïque se
trouvant dans le livre de l'Apocalypse comme trouvant son accomplissement en Christ et en
Son Église universelle. L'introduction du livre établit déjà que Christ nous a délivrés de
nos péchés « et a fait de nous un royaume et des sacrificateurs pour servir son Dieu et
Père » (
Apocalypse 1.6; cf.
Exode 19.6 ). L'histoire de l'Église de Christ a donc
pour objectif l'accomplissement et la consommation de l'histoire de la rédemption
d'Israël. Ceci nous interdit d'appliquer encore les noms hébreux et les lieux géographiques
selon les restrictions ethniques et locales de l'Ancien Testament.
Le « jour du Seigneur Yahvé » sera accompli comme étant le jour du retour de Christ. La
sainte guerre du Seigneur Yahvé est transformée en guerre de Christ comme Roi des rois.
La colère de Yahvé se manifeste comme étant la colère de l'Agneau (
Apocalypse 6.14-17;
14.14-20;
19.11-21 ). Le cantique de Moïse sera de nouveau
chanté mais sur la note plus élevée du cantique de l'Agneau (
Apocalypse 15.2-3 ). La manière dont Jean utilise la
typologie dans l'Apocalypse peut-être décrite comme l'accomplissement ultime ou la
consommation de tous les types et de toutes les prophéties d'Israël en Jésus-Christ et en
Son peuple.
Par ses allusions aux anciens oracles de guerre, le dernier livre de la Bible révèle que
les guerres du Dieu d'Israël suivent le divin dessein des modèles locaux et constituent
un avant-goût de la bataille universelle cosmique d'Harmaguédon. L'Apocalypse a un objectif
clair : assurer l'Église du temps de la fin que le Dieu d'Israël interviendra de façon
dramatique dans l'histoire du salut en faveur du peuple de Son alliance dans un dernier
exode rédempteur. En ce jour-là, Christ se manifestera dans une splendeur divine comme
Roi-guerrier et Juge devant toutes les nations. Il prendra alors la défense de Son fidèle
reste tandis que « la bête », « le faux prophète » et leurs disciples périront à cause de
la splendeur consumante de Son apparence (
Apocalypse 19.11-21 ).