LA BÊTE ET son IMAGE : Apocalypse 12-13

APOCALYPSE 12
1 Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.

Cette femme représente la véritable Église ( Ap 19.7-8; Ep 5.25 ), vivant au confluent de deux époques, celle des douze patriarches, représentants des douze tribus d'Israël, et celle des douze apôtres, représentants de l'Église qui contemple maintenant la pleine splendeur de l'Évangile en Jésus-Christ.

La lune qui luit n'est que le reflet du soleil, c'est l'ombre des choses à venir ( Colossiens 2.17 ). Ainsi le rituel du sanctuaire n'était que la représentation de la vie et la mort de Jésus-Christ.

Cette Église est revêtue de Jésus-Christ, décrit comme la lumière du monde, la splendeur de l'évangile ( 2 Corinthiens 4.4 ), le Soleil de justice déversant Ses bénédictions et Sa miséricorde sur un monde perdu.

Cette prophétie doit atteindre son plein accomplissement dans le rassemblement d'un reste, un peuple venant de toutes les nations et préparé pour la seconde venue de Christ ( Ap 19.7 ).

2 Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement.

Ce n'est pas sans douleurs que l'Église chrétienne remplira sa mission. Elle a commencé avec le Christ, a vécu l'oeuvre universelle de propagation de l'évangile et a souffert la persécution comme son Maître. On cherchera encore à l'empêcher de proclamer le don du salut en Jésus ( Ap 13.17; 3.18 )

3 Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.

Satan est identifié comme le grand dragon rouge ( Ap 12.9 ); c'est lui qui dirige le mouvement d'opposition à l'Église chrétienne. Selon Apocalypse 17.9-12, les sept têtes correspondent aux sept ennemis d'envergure mondiale qui ont osé s'élever contre Israël pour le détruire; ce furent d'abord l'Assyrie, ensuite Babylone, qui était la tête d'or de la statue du roi Nebucadnetsar ( Daniel 2.38 ), puis l'Égypte, la Perse, la Grèce, et Rome dans ses deux phases, païenne et religieuse.

Les dix cornes sont les dix royaumes d'Europe de l'époque, aussi représentés dans Daniel 2 par les dix orteils de la statue. La petite corne de Daniel 7.8 (la Rome religieuse soutenue par Clovis, le roi des Francs) prendra la place de trois rois, les Goths, les Hérules et les Vandales, trois peuplades responsables d'invasions sur Rome au cinquième siècle.

4 Sa queue (le mensonge, Ésaïe 9.15 ) entraînait le tiers des étoiles du ciel (les anges, Ap 1.20 ), et les jetait sur la terre ( Ap 12.9,12 ). Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté.

Par ses mensonges, Satan entraîna dans la rébellion le tiers des anges. Ils se détournèrent du Père et du Fils pour s'unir à l'instigateur de la rébellion. ( Ézéchiel 28.1-19; Ésaïe 14.4-20 ).

Lucifer (Astre brillant, selon la signification de son nom, Ésaïe 14.12 ) était un chérubin protecteur sur la sainte montagne de Dieu. Il commandait les armées du ciel et le choeur angélique. Il vivait dans la gloire du trône de Dieu. Mais Christ ayant été honoré par le Père comme Son Fils, second après Lui et participant à Son conseil de paix ( Éphésiens 1.12 ), Lucifer fit valoir auprès des anges que Dieu l'avait traité injustement et s'attira par ses insinuations la sympathie du tiers des anges. C'est ainsi que le bonheur céleste fut brisé. Et Lucifer, l'Astre brillant, devint alors Satan, c'est-à-dire l'Adversaire.

Cette prophétie d'Apocalypse 12 commence avec la tentative du dragon de tuer Jésus dès Sa naissance. Quand Jésus vint dans le monde pour sauver la race humaine devenue captive de Satan et du péché, ce dernier déploya toute sa puissance contre Lui. Dès qu'Il apparut sous la forme d'un bébé à Bethléhem, l'usurpateur se mit à l'oeuvre pour Le détruire; ainsi c'est lui qui influença le roi Hérode pour qu'il cherche à faire périr notre Sauveur. De toutes les manières possibles, il chercha à empêcher Jésus de mener une enfance parfaite, une vie sans tache et un saint ministère, pour finalement S'offrir en sacrifice parfait pour racheter l'humanité pécheresse et lui offrir un salut entier et gratuit. Mais Satan fut défait. Il ne put entraîner Jésus dans le péché. Il ne put le décourager ni le détourner de l'oeuvre qu'Il était venu accomplir sur cette terre. Du désert jusqu'au Calvaire, la tempête de la colère satanique s'abattit sur Lui, mais plus elle tombait, implacable et sans merci, plus fermement le Fils de l'homme et de Dieu s'accrochait à la main de Son Père et S'avançait résolu sur le sentier ensanglanté. Tous les efforts de Satan pour L'opprimer et Le vaincre ne firent que faire resplendir davantage Son caractère immaculé. Il peut en être de même pour nous.

Hérode était à cette époque le gouverneur de Judée et le vassal de Rome. Or, le principal agent de Satan pour faire la guerre à Christ et à Son peuple durant les premiers siècles de l'ère chrétienne fut justement l'Empire romain dont la religion dominante était le paganisme. Aussi, bien que le dragon représente d'abord Satan, il est, dans un sens secondaire, un symbole de la Rome païenne.

5 Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.

Cette verge de fer symbolise la parole de Dieu; elle peut punir ou consoler, selon qu'elle se présente comme la loi ou la grâce. La parole de Dieu est également représentée par l'épée aiguë à deux tranchants ( Hébreux 4.12 ). On peut également dire que la loi divine étant aussi immuable que le trône de Dieu, elle est cette verge de fer. Mais comment peut-elle aider? Elle est utile pour chasser le brigand et le loup vorace et, par sa houlette de grâce, elle peut retirer la brebis de sa position fâcheuse et la ramener au Berger.

Enfin la loi est l'instrument du jugement. Son caractère est inflexible. Elle ne peut pardonner. C'est pourquoi il a fallu la grâce manifestée dans le sacrifice d'expiation (Christ a accompli la loi parfaitement; Jean 8.46.) La grâce seule accomplit la loi; il est donc nécessaire qu'elle vienne de Dieu, au même titre que la loi. ( Tite 2.11-14 )

6 Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.

Un désert est un lieu reculé et inhabité. Spirituellement, c'est un lieu où l'onction céleste se fait rare, causant ainsi une sécheresse ou une famine de la parole de Dieu. Il s'agit ici de l'époque du moyen âge où l'Église doit se cacher dans les montagnes mais où Dieu la nourrit de Sa parole. ( Amos 8.11 )

La persécution éclata sur les fidèles avec une plus grande furie que jamais auparavant et le monde devint un vaste champ de bataille. Pendant des centaines d'années, l'Église de Christ trouva refuge dans le désert de la réclusion et de l'obscurité. C'est à cette Église que les trésors de la vérité furent confiés et non à l'Église opulente et orgueilleuse qui exerçait la royauté sur les rois de la terre ( Ap 17.18 et 18.7 ).

La persécution de l'Église ne se poursuivit pas pendant la période entière des 1 260 années allant de 538 à 1798 (un jour prophétique équivaut à une année, voir Nombres 14.34; Ézéchiel 4.6). Dieu dans Sa miséricorde envers Son peuple abrégea le temps de leur épreuve ( Matthieu 24.22 ). Grâce à l'influence de la Réforme, la persécution prit fin avant 1798. C'est ainsi que l'épée de la Parole de Dieu lui infligea spirituellement une blessure mortelle ( Ap 13.10 ) tandis que l'épée littérale concrétisait ensuite la chose au niveau politique. Officiellement, l'Église opulente et fière perdit son pouvoir politique en 1798, à la fin des 1 260 années, alors que le général Berthier de l'armée de Napoléon entra dans Rome et fit du pape son prisonnier. L'année 538 représente la concrétisation de la nomination en 533 de l'évêque de Rome comme remplaçant de l'empereur Justinien (parti à Constantinople) à la tête de l'empire occidental. L'appui de Clovis, le roi des Francs, rendit la chose possible.

7-8 Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel.

L'apôtre Jean revient ici sur l'origine de cette guerre spirituelle.

Le nom Michel signifie « qui est ce que Dieu est » et ne peut par conséquent s'appliquer à d'autres qu'à Christ, le Fils de Dieu. Contrairement à la croyance populaire, il n'y a qu'un seul Archange dans le ciel (le mot Archange signifiant « plus élevé que les anges ») et c'est lui qui ressuscita Moïse malgré l'opposition du diable ( Jude 9 ), un geste que seul le Fils de Dieu pouvait accomplir.

Il faut comprendre le texte du verset comme décrivant une lutte spirituelle et non une guerre physique. Il en va de même pour le dernier épisode du grand conflit final; car comment deux esprits pourraient-ils se livrer une guerre physique, lorsque le coeur et l'affection de l'humanité et des habitants de l'univers constitue leur véritable objectif?

9 Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

La guerre entreprise dans le ciel s'est poursuivie sur la terre, nos premiers parents étant ses premières victimes, séduits par l'ennemi.

Satan, le chef des anges déchus, possédait jadis une position très élevée dans le ciel. Il était le plus honoré des anges, tout juste après Christ. Tout comme les anges qui tombèrent avec lui, la connaissance qu'il avait acquise du caractère de Dieu, de Sa bonté, de Sa miséricorde, de Sa sagesse et de Sa gloire excellente, rendit leur culpabilité impardonnable. Dieu leur offrit le pardon mais ils le refusèrent. Ils étaient allés trop loin, ils ne pouvaient plus revenir en arrière, ils ne croyaient plus en l'amour et la bonté infinies du Père. Leur résistance les coupa de la miséricorde de Dieu. Soyons vigilants à ne pas imiter cet exemple.

Une rébellion existe. Lucifer s'est révolté, a coupé toute allégeance avec Dieu et fait maintenant la guerre au gouvernement divin. Christ a été désigné pour mater la rébellion. Ce monde est devenu le champ de bataille de l'univers. Christ a pris Lui-même la tête de la race humaine. Il a revêtu Sa divinité de l'humanité, est passé par le chemin même où Adam est tombé; enfin Il a enduré tous les assauts et toutes les tentations de l'Adversaire sans lui céder un seul instant. C'est là Sa gloire.

Satan a poussé d'autres anges à se rebeller avec lui et après avoir été jeté hors du ciel, il se ligua avec eux en une confédération afin de faire le plus de mal possible à l'homme, le seul moyen de frapper Dieu. Il veut priver le Créateur de Sa créature, séparer l'homme de Dieu. Partout où il a libre cours, il sème la division. Inversement, Dieu cherche la communion avec Ses créatures et l'unité entre nous. ( Jean 17.20-26; Éphésiens 4.10-16 ).

10 Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit

Christ est notre Souverain Sacrificateur et Il intercède pour nous devant le Père. Satan se tient debout devant Lui jour et nuit comme accusateur des frères ( Zacharie 3 ). De sa puissance dominatrice, il présente chaque aspect de leur caractère comme étant une raison suffisante pour que Christ leur retire Sa protection, cherchant ainsi à décourager et détruire ceux qu'il a poussés à pécher. Mais Christ a fait l'expiation pour chaque pécheur, Il les a réconciliés avec Lui-même ( 2 Corinthiens 5.18-19 ) Pouvons-nous entendre par la foi notre Avocat dire : « Que le Seigneur te réprime, Satan, que le Seigneur qui a choisi Jérusalem te réprime : n'est-ce pas là un tison arraché du feu? »? ( Zacharie 3.2 )

11 Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.

L'homme ne peut de lui-même faire face aux accusations de l'ennemi. Les vêtements tachés de sang, confessant sa culpabilité, il se tient debout devant Dieu. Mais Jésus, notre Avocat, plaide avec efficacité en faveur de tous ceux qui, par la repentance et la foi, Lui ont confié la garde de leur âme. Il plaide leur cause et par les puissants arguments du Calvaire, triomphe de leur accusateur. Son obéissance parfaite à la loi de Dieu Lui a donné tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, et Il réclame de Son Père la miséricorde et la réconciliation pour l'homme coupable. Cher lecteur, nous pouvons aller à Lui tels que nous sommes. Il prend plaisir à nous combler de Son amour.

12 C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps.

Voyant que son temps est court, il travaille avec encore plus d'ardeur pour séduire et détruire. Les tentations de Satan sont plus grandes maintenant que jamais auparavant, car il sait que très bientôt, chaque cas sera décidé, soit pour la vie, soit pour la mort. Il est irrité parce qu'il voit sur terre un peuple qui a du respect pour la loi de Dieu, malgré ses faiblesses et ses iniquités. Il est déterminé à l'empêcher d'obéir à Dieu. Il oeuvrera « avec toute puissance, signes et miracles mensongers » ( 2 Thessaloniciens 2.9 ).

13 Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle.

14 Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent.

Ce sont les trois ans et demi prophétiques de 360 jours, soit 3,5 x 360 ou 1 260 années réelles, s'étendant de 538 à 1798 et correspondant à la période du moyen âge, la même période qu'en Apocalypse 12.6.

15 Et, de sa bouche, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve.

Il inonda le monde de fables plaisantes et le peuple aime qu'on lui dise de belles choses. Il s'agit des fausses doctrines de Babylone, c'est-à-dire de l'Église officielle (baptême des enfants, transsubstantiation, indulgences, prières aux saints, immortalité naturelle de l'âme, purgatoire, enfer, faux sabbat, etc.). Toutes ces doctrines se sont développées au moyen âge (ou Dark Ages une époque de ténèbres spirituelles). Elles sont propres à égarer et elles n'ont aucun fondement biblique.

16 Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche.

Un nouveau pays, peu peuplé (la terre, par opposition à la mer, Ap 17.15), accueillit les croyants persécutés dans l'Ancien monde, leur procurant pour la première fois une complète liberté civile et religieuse. Ce pays fut les États-Unis d'Amérique qui reçut de nombreux protestants persécutés en Europe tels les Pères pèlerins de Hollande qui vinrent trouver refuge sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre.

17 Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus.

Le témoignage de Jésus est, selon Apocalypse 19.10, l'esprit de prophétie ou le don de prophétie.

Le grand conflit entre la vérité et l'erreur n'est que la lutte séculaire de la grande controverse entre le bien et le mal, qui ne peuvent être définis que par la loi de Dieu. Nous sommes maintenant entrés dans cette bataille, une bataille entre les lois humaines et les préceptes de Dieu, entre la religion de la Bible et la religion des fables et des traditions.

Alors que le peuple de Dieu voit les périls des derniers jours s'approcher à grands pas, Satan consulte ses anges pour trouver le plan le plus susceptible de réussir à renverser leur foi. Il voit que les Églises populaires sont déjà endormies par sa puissance séductrice. Par des sophismes plaisants et des miracles mensongers, il peut continuer à les garder sous son contrôle. C'est pourquoi il dirige ses anges pour qu'ils tendent leurs pièges de façon toute spéciale devant ceux qui attendent la seconde venue de Christ et s'efforcent de garder les commandements de Dieu et la foi de Jésus. ( Ap 14.12 )

Il dit à ses suppôts : Gardez l'esprit des gens dans les ténèbres jusqu'à ce que l'oeuvre entière soit terminée et nous nous emparerons alors du monde ainsi que de l'Église. Nous devons agir par des signes et des miracles pour les aveugler en ce qui concerne la vérité et les amener à mettre de côté la raison et la crainte de Dieu au profit des coutumes et de la tradition, au profit du courant populaire, au profit de leur égoïsme, de leur plaisir et de leurs sentiments.

Un refus d'obéir aux commandements de Dieu les pousse à vouloir détruire ceux qui proclament Ses commandements et les mettent en pratique ( Jacques 1.22-25 ), et mènera à une guerre des plus déterminée de la part du dragon, dont toutes les énergies seront canalisées pour opprimer le peuple de Dieu qui garde Ses commandements tels que cités dans Exode 20 et Deutéronome 5. Cette prophétie indique clairement que l'Église du reste reconnaîtra Dieu dans Sa loi et possédera le don de prophétie. L'obéissance à la loi de Dieu ( Ecclésiaste 12.15; Ap 14.12 ) et l'esprit de prophétie ( Amos 3.7 ) ont toujours distingué le véritable peuple de Dieu. Et comme tout prophète prouve sa fonction lorsque ses prophéties se réalisent, ainsi le peuple de Dieu prouve son onction céleste par sa compréhension des prophéties de son temps, y reconnaissant la main de Dieu dans l'histoire.

La véritable Église est donc identifiée. Elle doit garder tous les commandements de Dieu sans exception, y compris le sabbat du septième jour et elle possède le don de prophétie. Quelle est cette Église? Elle doit sûrement exister puisque la parole de Dieu l'affirme. Une seule Église remplit ces conditions.

18 Et il se tint sur le sable de la mer.

Le texte d'Apocalypse 17.15 nous dit : « Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée (Babylone, Ap 17.5) est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues. » Ainsi les eaux représentent le monde en général, ces gens qui soutiennent en grand nombre le faux système religieux de Babylone, l'Église opulente qui se glorifie et se livre à l'impudicité avec les rois (les gouvernements) de la terre ( Ap 18.7, 9 ).

« Et il se tint sur le sable (qui est sur le bord) de la mer. » Ceci marque l'approche du diable qui tente d'envahir le royaume de Dieu, l'Église fidèle, précédemment attaquée par un déluge de fausses doctrines et secourue par une terre d'asile. Celui qui a tant persécuté le peuple de Dieu doit maintenant recourir à une nouvelle tactique, et il lance pour ainsi dire son opération de débarquement sur une plage, avec l'idée d'attaquer ce peuple protestant par la ruse et le mensonge, ses armes favorites. Le résultat donnera finalement ce qu'on appelle l'image de la bête, un portrait, une reproduction du caractère persécuteur de la première bête.

APOCALYPSE 13
1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.

Pour les Juifs, blasphémer, c'était se faire l'égal de Dieu ( Marc 2.7 ). La bête ici décrite n'hésite pas à se faire égale à Dieu, accordant le pardon, le ciel et la sainteté comme bon lui semble, des prérogatives qui n'appartiennent pourtant qu'à Dieu. ( Matthieu 9.3; Jean 10.33 )

On trouve au chapitre 13 (versets 1 à 10) la description d'une autre bête « semblable à un léopard » à laquelle le dragon donne « sa puissance, son trône, et une grande autorité ». Ce symbole, comme l'ont cru la plupart des Protestants de la Réformation, représente la papauté qui a hérité de la puissance, du trône et de l'autorité autrefois détenus par l'ancien Empire romain. Cette prophétie est presque identique à la description donnée de la petite corne dans Daniel 7, et elle décrit immanquablement la papauté.

2 La bête que je vis était semblable à un léopard (la Grèce); ses pieds étaient comme ceux d'un ours (les Mèdes et les Perses), et sa gueule comme une gueule de lion (Babylone). Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité.

Cette bête est encore plus féroce que les précédentes car elle possède les caractéristiques des empires mondiaux qui l'ont précédée et qui sont ici présentés en ordre de succession inverse ( Daniel 2, 7.2-8, 8.20-26 ). Le dragon, représentant l'Empire romain païen, cèda sa puissance, son trône et une grande autorité à l'empire romain chrétien. L'évêque de Rome devint le successeur de l'empereur Justinien en 538 alors que ce dernier alla s'établir à Constantinople.

Au sixième siècle et grâce à l'appui du roi des Francs, Clovis, la papauté se trouva fermement établie. Le trône de sa domination fut placé dans la ville impériale et l'évêque de Rome est déclaré chef de toute l'Église. Jusque là tous les évêques étaient égaux et aucun ne dominait sur les autres.

Le paganisme céda alors sa place à la papauté. Le dragon donna à la bête « sa puissance, son trône et une grande autorité » ( Ap 13.2 ). Puis commencèrent les 1 260 années d'oppression papale prédites dans les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse. ( Daniel 7.25; Ap 13.5-7 ). Les chrétiens furent forcés de choisir entre céder leur intégrité et se soumettre au culte papal d'une part, et voir leur vie ruinée dans des donjons ou souffrir la mort sous la torture, le bûcher ou la hache du bourreau d'autre part. La persécution éclata sur les fidèles avec une furie jusqu'alors inconnue et le monde devint un vaste champ de bataille. Pendant des centaines d'années, les Vaudois, les Cathares, les Albigeois qui formaient l'Église de Christ trouvèrent refuge dans les cavernes et les replis rocheux des montagnes.

La papauté était devenue le tyran du monde. Rois et empereurs se pliaient aux décrets du pontife romain. La destinée des hommes, à la fois pour un temps et pour l'éternité, semblait sous son contrôle. Pendant des centaines d'années, les doctrines de Rome furent enseignées partout et de toutes les manières, ses rites accomplis avec révérence, ses fêtes observées de manière scrupuleuse et générale. Son clergé était honoré et largement soutenu par les offrandes. Jamais depuis, l'Église romaine n'est parvenue à une aussi grande dignité, magnificence ou puissance.

3 Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête.

Après avoir régné de manière despotique sur le monde et les rois, la papauté fut dénoncée par les réformateurs comme étant l'Antéchrist grâce à la parole de Dieu (l'épée, Ap 13.14 et Hébreux 4.12 ).

C'est à ce moment que la prophétie s'accomplit : la papauté reçut une blessure mortelle, accomplissant ainsi la phase spirituelle de la blessure mortelle et prédite ainsi : « Si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. » ( Ap 13.10 ).

Mais cette blessure doit être guérie. Or, c'est une blessure mortelle. Elle doit donc reparaître ( Ap 17.8 ) ou ressusciter, et toute la terre lui rendra hommage en gardant le faux sabbat qu'elle a transféré au dimanche, en opposition au vrai Sabbat du Dieu de l'Exode.

Et ils adorèrent le dragon qui avait donné son autorité à la bête et ils adorèrent la bête... ( Ap 13.4 ). Au lieu de se confier dans le Fils de Dieu pour le pardon de leurs péchés et leur salut éternel, les gens se tournaient vers le pape, ses prêtres et ses prélats. On leur enseignait que le pape était leur médiateur terrestre, que personne ne pouvait s'approcher de Dieu sinon par son intermédiaire, qu'il occupait pour eux la place de Dieu et devait recevoir de leur part une obéissance implicite. Toute désobéissance à ses exigences était suffisante pour procurer la plus sévère punition au corps et à l'âme des offenseurs. L'esprit des gens était ainsi détourné de Dieu et tourné vers des hommes faillibles et cruels, non, pire encore, vers le Prince des ténèbres lui-même, exerçant son pouvoir par leur intermédiaire. Le péché était caché sous un vêtement de sainteté. Quand les Écritures sont supprimées et que l'homme en vient à se considérer comme suprême, nous pouvons nous attendre à de la fraude, de la supercherie et une iniquité dégradante. Avec l'accent donné aux lois et aux traditions humaines se trouvait manifestée la corruption qui résulte toujours d'un rejet de la loi de Dieu.

L'utilisation du latin, le mode de confession et l'interprétation obligatoire des Écritures par les prêtres et les religieux sont quelques exemples montrant que le peuple ne pouvait s'approcher de Dieu sans intermédiaire. Or, il y existe un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ. ( Actes 4.12; 1 Timothée 2.5 ). L'histoire nous apprend les nombreux péchés et abus des gens en soutane, comment pourrait-on se confier en eux pour qu'ils intercèdent pour nous? Notre Intercesseur au contraire plaide auprès du Père les mérites d'une vie parfaite et de Sa mort expiatoire en notre faveur. ( Hébreux 7.26 )

« L'homme du péché » est aussi décrit comme « le mystère de l'iniquité », « le fils de la perdition » et « le malin », et il représente la papauté. « Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. » ( 2 Thessaloniciens 2.3-4 ). Ne dit-on pas « Notre très saint Père, le pape »? Le mot Pape veut dire papa ou père. Or, Jésus nous avait prévenus : « Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » ( Matthieu 23.8-9 ). Les titres de Père, Seigneur et Révérend ne conviennent pas à l'homme.

4 Et ils adorèrent le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; ils adorèrent la bête, en disant : Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle?

« Qui est semblable? » Une telle question ne se pose que devant la perfection de Dieu. Nul n'est semblable à Lui. Et c'est notre but de Lui ressembler en caractère : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils. » ( Romains 8.29; voir 2 Corinthiens 3.18 ) Cette déclaration est en fait un défi lancé à Dieu et aux vrais chrétiens : Qui est semblable à la papauté? Qui peut lui ressembler en apparat, en pompes, en puissance, et qui peut lui résister? Elle a dominé le monde au Moyen âge et elle cherche à regagner sa suprématie en contractant des alliances avec les religions protestantes qui ont perdu l'esprit du véritable christianisme et du vrai protestantisme et ont oublié que leurs fondateurs ont lutté contre l'Antéchrist..

5 Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois.

Encore les 42 mois x 30 jours = 1 260 jours prophétiques, c'est-à-dire des années. C'est toujours la même période : 538 à 1798 (ou encore 533-1793, du décret de Justinien jusqu'au renversement du pape). Dieu veut être certain que nous ne manquons pas d'indices permettant d'identifier la bête.

6 Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel.

Nos vies sont aussi précisément enregistrées dans les livres du ciel que sur une photo. Nous sommes non seulement tenus responsables de ce que nous avons fait, mais aussi de ce que nous aurions dû accomplir. Nous devrons rendre des comptes pour le caractère que nous avons négligé de développer, les occasions dont nous n'avons pas su profiter. Les paroles et les pensées arrogantes qui cherchent à glorifier le moi au lieu de glorifier Dieu sont un blasphème contre Dieu, en usurpant ce qui revient à Lui seul. Prendre le nom de Dieu, la place de Dieu et des amis de Dieu constitue une transgression du troisième commandement ( Exode 20.7 ).

7 Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation.

Ce nouvel empire romain fut universel, c'est-à-dire qu'il couvrit le monde alors connu.

Il fit la guerre aux saints, aux hommes restés fidèles à Dieu. Les historiens croient généralement que de 50 à 60 millions de gens auraient péri dans les persécutions religieuses de cette puissance tyrannique du Moyen âge ( Ap 17.6 ). Qui n'a pas lu la vie de paresse et de luxure menée par un clergé dominateur aux dépens de pauvres gens crédules? Qui n'a pas entendu parler de l'Inquisition, tribunal qui a fait brûlé des millions d'innocents?

8 Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'Agneau qui a été immolé.

Il est important de ne pas se méprendre sur ce texte qui nous présente, non pas la prédestination, mais la prescience de Dieu sous la forme du Livre de vie.

Le plan du salut a été élaboré avant la création de la terre; c'est pourquoi Christ est décrit comme « l'Agneau immolé dès la fondation du monde » ( Ap 13.8 ) et c'est là Son caractère de renoncement à soi; ce fut cependant une lutte, même pour le Roi de l'univers, de donner Son Fils à la mort pour une race coupable ( Jean 3.16 ). Ô mystère de la rédemption! Amour de Dieu pour un monde qui ne L'a pas aimé! Qui peut connaître la profondeur de cet amour qui « surpasse toute connaissance »? ( Éphésiens 3.19 )

Cette phrase peut également signifier ceux dont le caractère n'a pas été décrit dans la Parole de Dieu comme propre aux saints et à Jésus ( Ap 14.12 ) car les noms des personnages sont symboles du caractère dans la Bible.

9 Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende!

Entendre signifie aussi comprendre ( Matthieu 13.13 ).

10 Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints.

Certains ont dû parfois avoir le coeur à la vengeance, mais le vrai chrétien se confie en Dieu et en Son jugement futur. ( Psaumes 73.5, 16, 17 )

Celui qui prétend manier l'épée de la Parole à son avantage en subira le coup. Il sera lui-même condamné par cette Parole. Ici la foi des saints est encore imparfaite. Elle doit croître de Martin Luther à John Wesley et de Wesley à nos jours. Où en sommes-nous? Avons-nous gardé la foi de Jésus, la foi qui agit par amour et qui garde les commandements de Dieu? ( Ap 14.12; Romains 12.3; Galates 5.6 )

11 Puis je vis monter de la terre ( Ap 17.15, endroit peu peuplé) une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon.

Au lieu de monter de la mer, elle vient de la terre. Au lieu de renverser d'autres puissances pour s'établir, la nation ainsi représentée doit s'élever sur un territoire précédemment inoccupé et croître graduellement et paisiblement. Elle ne pouvait donc pas surgir parmi les nations populeuses et tumultueuses de l'Ancien Monde, mer agitée de « peuples, multitudes, nations et langues » ( Ap 17.15 ). Il nous faut la chercher sur un continent nouvellement découvert à l'ouest.

Quelle nation du Nouveau Monde était en 1798 en voie de devenir une puissance, donnant promesse de force et de grandeur et attirant l'attention du monde? Une nation, une seule, rencontre les spécifications de cette prophétie; elle indique infailliblement les États-Unis d'Amérique.

Les deux cornes représentent les deux principes sur lesquels cette nation a été bâtie : la liberté civile et la liberté religieuse. Mais elle en viendra à publier des lois coercitives, à user de sanctions punitives : elle parlera « comme un dragon », comme Satan.

Parmi les chrétiens exilés qui les premiers ont fui vers l'Amérique et cherché un asile loin de l'oppression et de l'intolérance des prêtres, nombreux étaient ceux qui étaient déterminés à établir un gouvernement sur le noble fondement de la liberté civile et religieuse. Leur point de vue a trouvé place dans la Déclaration d'Indépendance qui établit cette grande vérité que « tous les hommes sont créés égaux » et dotés du droit inaliénable à « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur ». Et la Constitution garantit au peuple le droit de se gouverner lui-même, prévoyant que des représentants élus par vote populaire édicteront et administreront les lois. La liberté religieuse en matière de foi fut aussi accordée, tout homme ayant la permission d'adorer Dieu selon les diktats de sa conscience.

Les cornes semblables à celles d'un Agneau (le Christ) et la voix de dragon (Satan, Ap 12.9, et puissance persécutrice) du symbole montrent une contradiction frappante entre ce que la nation ainsi représentée professe et pratique, ou entre ce qu'elle a été et deviendra. Le « parler » de la nation est l'action de son autorité judiciaire et législative. Elle trahit par là les principes libéraux et pacifiques qu'elle avait mis de l'avant comme fondement de sa politique. La prédiction qu'elle parlera « comme un dragon » et exercera « toute l'autorité (ou la puissance) de la première bête » prédit clairement le développement de l'esprit d'intolérance et de persécution manifesté par les nations représentées par le dragon et la bête semblable à un léopard. Et la déclaration que la bête à deux cornes « obligera la terre et ceux qui y habitent à adorer la première bête » indique que l'autorité de cette nation sera exercée pour appliquer une quelconque observance qui sera un acte d'hommage à la papauté. C'est ainsi qu'elle parlera comme un dragon.

Quand la papauté, privée de sa force, dut cesser ses persécutions, Jean vit une nouvelle puissance surgir pour faire écho à la voix du dragon et poursuivre la même oeuvre cruelle et blasphématoire. Cette puissance, la dernière qui doit faire la guerre contre l'Église et contre la loi de Dieu, était symbolisée par une bête ayant des cornes semblables à celles d'un Agneau. Les bêtes précédentes étaient montées de la mer mais celle-ci vient de la terre, représentant l'ascension paisible de la nation qui est symbolisée. Les deux cornes comme celles d'un Agneau représentent bien le caractère du gouvernement des États-Unis, tel qu'exprimé dans ses deux principes fondamentaux, le républicanisme et le protestantisme. Ces principes sont le secret de sa puissance et de sa prospérité comme nation. Ceux qui ont les premiers trouvé asile sur les rives de l'Amérique se sont réjouis d'avoir atteint un pays libre des prétentions arrogantes de la papauté et de la tyrannie des rois. Ceux qui étaient opprimés et tyrannisés à travers la chrétienté se sont tournés vers ce pays avec intérêt et espoir. Des millions de gens ont cherché refuge sur ses rivages et les États-Unis se sont élevés au rang des plus puissantes nations de la terre. Ils décidèrent d'établir un gouvernement sur le grand fondement de la liberté civile et religieuse.

La bête à deux cornes dira aussi « à ceux qui habitent sur la terre de faire une image à la bête » et elle doit de plus ordonner à tous, « à la fois petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves » de recevoir la marque de la bête. Cette prophétie sera accomplie quand les États-Unis rendront obligatoire l'observation du dimanche, que Rome prétend être la reconnaissance particulière de sa suprématie. Mais dans cet hommage rendu à la papauté, les États-Unis ne seront pas seuls. L'influence de Rome dans les pays qui ont autrefois reconnu sa domination est encore loin d'être éteinte. Et la prophétie prédit une restauration de sa puissance. « Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête » ( Ap 13.3 ). La blessure mortelle indique la chute de la papauté en 1798 devant Napoléon. Cela prit de nombreuses années avant qu'elle regagne son pouvoir. Après cela, dit le prophète, « sa blessure mortelle fut guérie et le monde entier était dans l'admiration derrière la bête. » Paul déclare clairement que la carrière de « l'homme du péché » durera jusqu'au second avènement ( 2 Thessaloniciens 2.3-8 ). Il poursuivra son oeuvre de séduction jusqu'à la toute fin des temps. Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Monde, la papauté recevra hommage à travers l'honneur accordé à l'institution du dimanche qu'elle reconnaît comme reposant uniquement sur son autorité et n'avoir aucun fondement biblique.

12 Elle exerçait toute l'autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie.

Les deux bêtes sont donc contemporaines. Mais ce pays exerce l'autorité qu'avait jadis la première bête sur le monde. Il utilise cette autorité pour forcer le monde à rendre hommage à la puissance religieuse précédente.

Laisserons-nous aller les choses et permettrons-nous à l'esprit d'intolérance de se manifester à nouveau? Nous devons être vigilants et, s'il le faut, protester en faveur des droits humains. Le mouvement en faveur du dimanche avance subtilement et sournoisement. Ses dirigeants en cachent le véritable enjeu et nombreux sont ceux qui, s'unissant à ce mouvement, ne voient pas où les mène ce courant sous-marin.

13 Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.

Pour que les peuples de toute la terre adorent la première bête, elle fera descendre un faux Saint-Esprit, une fausse Pentecôte sur eux, accompagnée de miracles et de prodiges, tel le parler en langues ( Actes 1.8; 2.1-4 ).

Il est devenu blasphématoire de parler contre les esprits alors que le spiritisme se répand de plus en plus. Comment est-ce possible? Il a pris le manteau de la religion. La puissance de Satan augmente et certains de ses fidèles disciples ont le pouvoir de faire des miracles et même de faire descendre du feu du ciel sur la terre à la vue des hommes. Ces guérisseurs modernes ont la permission d'imiter l'oeuvre de Dieu. Tous ces miracles ont pour but de séduire, s'il était possible, même les élus. Le peuple de Dieu doit maintenant se tenir sur la plate-forme de la vérité telle qu'elle a été donnée dans le message du troisième ange ( Ap 14.6-12 ), une vérité acquise au prix du sang.

Satan, entouré d'anges méchants et prétendant être Dieu, fera des miracles de toutes sortes pour séduire, si possible, même les élus. Le peuple de Dieu ne trouvera pas sa sécurité dans les miracles car Satan imitera tout miracle pouvant se faire.

Le monde sera divisé en deux, les adorateurs de la bête et son image et les adorateurs du Dieu vrai et vivant.

Quand les principales Églises des États-Unis, s'unissant sur des points de doctrine communs, chercheront à influencer l'État pour qu'il applique leurs décrets et soutienne leurs institutions, alors l'Amérique protestante sera en train de former une image moderne de la hiérarchie passée et l'application de pénalités civiles sur ceux qui sont en désaccord résultera inévitablement.

La grande crise vient sur le monde. Les Écritures enseignent que la papauté doit regagner sa suprématie perdue et que les feux de la persécution seront rallumés grâce aux concessions actuelles du monde qu'on dit protestant. Ces concessions sont devenues un sujet de grande perplexité pour plusieurs de ces protestants qui y voient la perte de l'esprit qui anima autrefois les Réformateurs. Cette attitude est décrite comme étant l'union illicite ou adultère de la prostituée et de la bête ( Ap 17.2 ).

Nous devons être prêts et attendre les ordres de Dieu. Les nations seront agitées jusqu'en leur centre. Tout soutien sera retiré à ceux qui proclament la seule norme de justice divine, le seul vrai test du caractère. Et tous ceux qui ne se plieront pas devant le décret des assemblées nationales et n'obéiront pas aux lois nationales instituées par l'homme du péché au mépris du saint jour de Dieu, sentiront non seulement la puissance oppressive de la papauté, mais celle du monde protestant, de l'image de la bête.

Dans l'acte même du pouvoir séculier de rendre obligatoire un devoir religieux, les Églises vont elles-mêmes former une image à la bête; il s'ensuit que l'obligation d'observer le dimanche aux États-Unis sera l'établissement du culte de la papauté et de son image.

14 Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait.

« Disant à ceux qui habitent sur la terre qu'ils devraient faire une image à la bête. » Ici nous voyons clairement présentée une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir législatif est entre les mains du peuple, une preuve des plus frappante que les États-Unis sont la nation définie dans la prophétie.

Mais qu'est-ce que « l'image de la bête » et comment doit-elle être formée? L'image est faite par la bête à deux cornes et c'est une image à la bête. Elle est aussi appelée l'image de la bête. Et pour apprendre à quoi ressemble l'image et comment elle doit être formée, nous devons étudier les caractéristiques de la bête elle-même, c'est-à-dire de la papauté.

Quand la première Église est devenue corrompue en s'éloignant de la simplicité de l'évangile et en acceptant des rites et des usages païens, elle a perdu l'Esprit et la puissance de Dieu, ce que la Bible appelle son premier amour ( Ap 2.4; Romains 5.5 ); puis elle a cherché le soutien du pouvoir séculier afin de contrôler la conscience des gens. Il en est résulté la papauté, une Église qui contrôlait le pouvoir de l'État et l'employait à ses propres fins, en particulier celle de punir les hérétiques. Pour que les États-Unis en arrivent à former une image de la bête, le pouvoir religieux devra à ce point contrôler le gouvernement civil que l'autorité de l'État sera à nouveau employée par l'Église pour accomplir ses propres objectifs. Plusieurs fondamentalistes américains marchent déjà dans cette voie tandis que le gouvernement encourage l'action humanitaire par des subsides aux Églises.

15 Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

Ce gouvernement anime, donne vie à l'image, la reproduction de la bête. Qu'est-ce qui caractérisa la première bête? L'union de l'Église et de l'État, en violation du principe énoncé par Jésus ( Matthieu 22.21 ) et enchâssé dans la Constitution des États-Unis. L'image de la bête est formée quand, sous l'influence du protestantisme apostat, le gouvernement des États-Unis édicte une loi du dimanche et force tous les gens à s'y conformer sous peine de mort. L'État jadis si tolérant devient un état totalitaire et extrémiste au niveau religieux. C'est ici qu'intervient le terrorisme et l'agitation ( Luc 21.25-26 ) : resserrer les libertés individuelles. Les circonstances actuelles provoquées par le terrorisme et le déclin moral de la société contribuent à préparer cet état de choses, appuyé par le progrès des technologies d'information.

16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front,

Cette marque est l'opposé du sceau de Dieu qui est le Sabbat ( Ap 7.3; 14.1; Exode 20.7-8; Ézéchiel 20.12 ). Le front indique une soumission volontaire et réfléchie, alors que la main montre une soumission forcée, machinale ou conformiste.

Le décret a été passé par la plus haute autorité terrestre que tous doivent adorer la bête et recevoir sa marque sous peine de persécution et de mort. Puisse Dieu maintenant aider Son peuple car que peut-on faire dans un conflit aussi effrayant sans Son aide?

17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

Qui est passé maître dans le maniement de l'arme économique? La puissance qui contrôle l'économie du monde.

Toute la société se rangera en deux classes, les obéissants et les désobéissants. Dans quelle classe serons-nous trouvés? Ceux qui gardent les commandements de Dieu, ceux qui ne vivent pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu, ceux-là composent l'Église du Dieu vivant. Ceux qui choisissent de suivre l'Antéchrist (en réalité Anti-Christ) sont les sujets du grand apostat. Rangés sous la bannière de Satan, ils brisent la loi de Dieu et en amènent d'autres à faire de même. Ils s'efforcent de forger les lois des nations de manière à ce que les hommes doivent montrer leur loyauté envers les gouvernements terrestres en foulant au pied les lois du royaume de Dieu.

Satan, l'Adversaire, détourne l'esprit des gens sur des questions sans importance afin qu'ils ne voient pas clairement et distinctement les questions primordiales. L'ennemi veut séduire le monde encore davantage.

Le monde chrétien, comme on l'appelle, doit être le théâtre d'actions magistrales et décisives. Des hommes en position d'autorité publieront des lois contrôlant la conscience, suivant ainsi l'exemple de la papauté. Babylone (la papauté et le protestantisme apostat) fera boire du vin de la colère de sa fornication (union des Églises et du spiritisme sous la forme d'une Pentecôte) à toutes les nations. Chaque nation sera impliquée.

Satan se présentera pour séduire, si possible, même les élus. Il prétendra être le Christ et il se présentera comme le grand missionnaire guérisseur. Il fera descendre du feu du ciel aux yeux des hommes pour prouver qu'il est Dieu. Nous devons nous fortifier avec les vérités de la Bible. La forteresse de la vérité est la seule forteresse où nous pouvons nous abriter en toute sécurité.

Satan est descendu vers nous en ces derniers jours pour agir avec toutes les séductions de l'iniquité envers ceux qui périssent ( 2 Thessaloniciens 2.9-10 ). Sa majesté satanique fera des miracles à la vue des faux prophètes, aux yeux des hommes, prétendant être réellement Christ Lui-même. Satan donnera sa puissance à ceux qui l'aident dans ses séductions; c'est pourquoi ceux qui prétendent avoir la puissance de Dieu ne peuvent être discernés que par le grand détecteur du mensonge, la loi de Dieu.

Ce n'est que lorsque l'enjeu sera ainsi clairement présenté aux gens et qu'ils seront amenés à choisir entre les commandements de Dieu et les commandements des hommes que ceux qui persistent dans la transgression recevront la marque de la bête.

Personne n'a encore reçu la marque de la bête. Le temps de test n'est pas encore venu. Il y a de vrais chrétiens dans chaque Église, y compris l'Église Catholique. Personne ne sera condamné avant d'avoir eu la lumière et d'avoir vu l'obligation du quatrième commandement. Mais quand le décret sera publié, rendant obligatoire le faux sabbat, et que le grand cri du troisième ange ( Ap 14.9 ) avertira les hommes contre l'adoration de la bête et de son image, la ligne sera clairement tracée entre la vérité et le mensonge. Alors ceux qui persévéreront dans la transgression recevront la marque de la bête. On verra alors que l'apostasie nationale produit inévitablement une ruine nationale.

18 C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six.

Il existe trois langues où les lettres correspondent aussi à des nombres : le grec, l'hébreu et le latin. Dans la langue de la papauté, lorsque l'on calcule la valeur des mots suivants qui forment le titre privilégié et usurpateur du pape : VICARIUS FILII DEI (Vicaire ou Substitut du Fils de Dieu, en latin).

V I C A R I V S = 5 + 1 + 100 + 0 + 0 + 1 + 5 + 0 = 112

F I L I I = 0 + 1 + 50 + 1 + 1 = 53

D E I = 500 + 0 + 1 = 501

TOTAL = 112 + 53 + 501 = 666

Qui n'a pas entendu parler du fameux chiffre 666? Le nombre 6 indique la communion avec la bête. La sixième plaie indique qu'un rassemblement de toutes les forces du mal aura lieu grâce aux trois esprits impurs issus du catholicisme, du protestantisme apostat et du spiritisme ( Ap 16.14, 16 ).

Conclusion
Voici venue la fin de notre brève étude. Mais comment nous préparer à un tel bouleversement de choses qu'il en a même rendu malade le prophète Daniel ( Daniel 8.17-27 )?

De nous-mêmes, nous ne pouvons rien faire. Mais Dieu a prévu pour nous un Défenseur ( Daniel 12.1 ), Jésus-Christ Lui-même, ici appelé du nom de Michaël, signifiant « qui est ce que Dieu est ». Ce moyen de défense est encore la Parole de Dieu. On le trouve dans Apocalypse 14.6-13 où trois anges nous apportent un message, l'Évangile éternel, la bonne nouvelle du salut gratuit en Jésus pour tous les hommes. Il nous enjoint de rendre hommage, d'adorer le véritable Christ et non sa contrefaçon, et d'observer le véritable jour sanctifié par Dieu dès la création et donné à l'homme en signe d'allégeance à Dieu. Il nous déclare aussi que Babylone, le système apostat, le système du salut par les oeuvres, est tombé ( Ap 18.2 ). Il nous révèle le système divin de la justification par la foi qui produit l'obéissance à la loi de Dieu. Enfin le troisième ange nous met en garde contre l'acceptation du faux sabbat, marque de la bête et signe de soumission au grand apostat et à ses agents.

Ainsi le Sabbat devient le signe (ou sceau, Ap 7.3-4 ) de la justice de Jésus obtenue par la foi, tandis que le dimanche devient le signe de la justice cherchée dans les oeuvres et les mérites de l'homme. Le Sabbat peut seul rendre saint celui qui l'observe, selon ce que dit Exode 31.12-18 :

« L'Éternel parla à Moïse, et dit : Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur : Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie. Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera, sera puni de mort; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché du milieu de son peuple. On travaillera six jours; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos, consacré à l'Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage le jour du sabbat, sera puni de mort. Les enfants d'Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. Ce sera entre moi et les enfants d'Israël un signe qui devra durer à perpétuité; car en six jours l'Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son oeuvre et il s'est reposé. Lorsque l'Éternel eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu. »