La plupart des parents aiment leurs enfants... Affirmation
gratuite ou exacte? S'il est question de l'amour humain, elle
s'avère exacte. Jésus Lui-même reconnaissait l'existence
d'un amour humain, un amour qu'Il a Lui-même semé dans le coeur
de l'homme à la création mais qui s'est malheureusement corrompu
avec la chute et au cours des siècles.
« Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner
de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison
le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui
demandent. » (
Matthieu 11.13 ).
Belle définition des parents! Le portrait que trace ici Jésus nous
place dans l'obligation de reconnaître un fort contraste entre
l'amour de l'homme et l'amour de Dieu. Il nous faut alors répondre
à notre question de manière négative : la plupart des parents
n'aiment pas vraiment leur enfant! Nous allons voir pourquoi.
Il faut savoir au départ qu'une bonne conception de la nature de
l'homme est essentielle à une bonne conception du salut et à une
approche évangélique aimante avec nos enfants. Demandons-nous :
que nous apprennent les Écritures sur l'homme?
« Le mal est attaché à moi » dit Paul (
Romains 7.21 ).
« Il n'y a point de juste, pas même un seul... tous sont égarés, tous
sont pervertis. » (
Romains 3.10-11 ).
« Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait
tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît
témoignage d'aucun homme; car Il savait lui-même ce qui
était dans l'homme. » (
Jean 2.24-25 ).
Et encore : « Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, qui
prend la chair pour son appui...! » (
Jérémie 17.5 )
De qui s'agit-il, de quel homme, sinon de nous-mêmes?
« Le coeur de l'homme est tortueux par-dessus tout [notez
au-delà de tout], et il est méchant : Qui peut le connaître? » (
Jérémie 17.5, 9 ).
Combien de fois nous a-t-on prêché : prenez la résolution de donner
votre coeur à Dieu! Malheureusement, comme Paul, nous ne
pouvons que constater la profondeur de l'étreinte du péché sur le
coeur humain (
Romains 7 ) et notre impuissance à la briser. Nous
ne pouvons pas non plus prendre une seule bonne résolution, sans
imiter l'ancienne alliance que contractèrent les Israélites après que
Dieu leur eut donné Sa loi, en disant : « Nous ferons tout ce que
l'Éternel a dit, et nous obéirons » (
Exode 24.7 ). C'était là une
manoeuvre présomptueuse car l'homme n'a pas le pouvoir de briser
lui-même les chaînes de l'iniquité (la nature pécheresse) et
conséquemment du péché. La suite de l'histoire nous le confirme,
puisque le peuple est tombé dans l'idolâtrie à peine trois semaines
plus tard. Ils avaient fait une promesse qu'ils ne pouvaient tenir.
Nos promesses les mieux intentionnées ne sont en fait que des toiles
d'araignées, des cordes de sable selon l'expression anglaise originale
(Vers Jésus, p. 47). Avez-vous déjà tenté de grimper après une
corde de sable? Elle s'effrite dans vos mains au premier contact.
Telles sont nos promesses et nos résolutions, elles ne tiennent pas,
parce qu'elles s'appuient sur la faiblesse de la chair. La nature de
l'homme est pécheresse et nous ne pourrons nous en départir avant
le retour de Jésus et la résurrection.
Mais que s'est-il passé dans l'homme pour qu'il en arrive à une telle
dégradation? N'avait-il pas été créé parfait? L'inimitié, le principe
du mal, s'est glissé furtivement dans le jardin d'Éden, puis dans
l'esprit de la première femme qui, séduite, donna prise aux
suggestions de Satan et s'abandonna entre ses mains. Elle devint
à son tour l'instrument de la chute de son compagnon auquel Dieu
avait confié la responsabilité d'un monde, et avec lui toute la race
à venir. Satan, l'Adversaire, devint dès ce moment le maître du
monde terrestre et de la race humaine. Elle n'aurait jamais pu se
libérer de son étreinte diabolique, n'eut été de l'intervention rapide
d'un Être excessivement aimant, préparée depuis les jours de
l'éternité, pour empêcher le désastre inéluctable. En prononçant
ces paroles contre Satan, Il proposait du même souffle une nouvelle
relation à l'homme et à la femme : « Je mettrai inimitié entre toi
et la femme, entre ta postérité et sa postérité [Christ et ceux qui sont
à Lui, les chrétiens] » (
Genèse 3.15;
Galates 3.16 ).
Cette inimitié dirigée contre Satan et placée dans le coeur de l'homme
allait dès ce moment contrecarrer et détruire l'inimitié contre
Dieu que l'ennemi venait de placer dans le coeur de nos pauvres
parents.
Depuis ce jour, l'homme peut, de son propre choix, remettre le
contrôle de sa vie entre les mains de son Sauveur. Voilà la décision
quotidienne qu'il doit prendre! La victoire lui est acquise en Christ;
saurait-il l'apprécier? L'initiative vient ici de Dieu, l'oeuvre est
totalement divine; l'homme dans son impuissance se voit proposer
des vêtements divins (
Genèse 3.21 ), des vêtements chauds, de la
chaleur de cet amour déployé dans le prodigieux sacrifice de
Golgotha, préfiguré par la mort de l'agneau. L'homme n'a qu'à les
recevoir. Sa réponse, son appréciation, c'est ce qu'on appelle la
foi. Il contemple l'oeuvre de Christ dans Son incarnation, dans Sa
vie de continuel renoncement et dans Sa mort sacrificielle, et il voit
l'amour suprême. Voilà comment l'homme peut apprendre à aimer
Dieu et à devenir un canal d'amour pour ceux qui l'entourent et
pour ses enfants!
« Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de
n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de
revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que
Dieu a départie à chacun. » (
Romains 12.3 ).
Cesser de compter sur nos oeuvres et sur nos mérites, voilà ce que
signifie « se revêtir de sentiments modestes. » Une trop haute
opinion de nos capacités ne nous porte-t-elle pas aussi à nous croire
riches, n'ayant besoin de rien (
Apocalypse 3.17 )? Comment alors
recevoir et porter le vêtement préparé pour nous?
« Cessez de vous confier (faire confiance) en l'homme. »
(Review and Herald, 23-07-95).
Nous ne pouvons de nous-même donner notre coeur à Dieu. Que
notre prière soit plutôt : « Prends mon coeur, car je ne peux Te le
donner. » L'Éternel s'en occupera. Votre espérance n'est pas en
vous-même, elle est en Jésus-Christ. Nous vivons de Ses promesses
qui sont, au contraire de nos promesses et de nos résolutions, sûres
et certaines, et ne manquent jamais de s'accomplir.
Le Christ ne nous a pas laissés seuls et sans défense contre les
tentations de Satan. « Prenez courage, j'ai vaincu le monde
(l'inimitié, le péché). » Les tendances de notre nature humaine
pécheresse, nos défauts et nos imperfections peuvent être vaincus
quand l'homme participe à la nature divine en communiant avec
Dieu par la prière et l'étude de la parole. Mais c'est un échange
particulier, l'homme écoute d'abord et ne parle qu'ensuite. Le
grand-prêtre Éli avait bien enseigné le jeune Samuel : « Parle,
Seigneur, car ton serviteur écoute. » L'homme regarde et vit.
La parole nous apprend qu'en dehors de Christ, l'homme reste
pécheur, mais en Christ, il devient parfait. Et ceci vaut aussi bien
au niveau de sa relation personnelle avec Dieu que dans son
expérience quotidienne pratique d'adulte ou d'enfant, dans sa vie
intérieure comme dans sa vie extérieure. Cela dépasse la simple
théorie, c'est une expérience.
Avec cette définition plus exacte de l'homme et par ricochet de
l'enfant, nous serons maintenant mieux préparés pour réfléchir aux
méthodes et aux moyens de réaliser l'objectif que nous avons décrit
précédemment. Nous envisagerons différents points de vue, divers
scénarios qui nous sont offerts. Gardons cependant à l'esprit que
si l'homme est à ce point faible, qu'en est-il de l'enfant? Avec
quelle patience devrions-nous l'accueillir, une patience d'ange
sûrement!