Le véritable amour dans l'éducation

3. Il ne se fiait point à eux!

La plupart des parents aiment leurs enfants... Affirmation gratuite ou exacte? S'il est question de l'amour humain, elle s'avère exacte. Jésus Lui-même reconnaissait l'existence d'un amour humain, un amour qu'Il a Lui-même semé dans le coeur de l'homme à la création mais qui s'est malheureusement corrompu avec la chute et au cours des siècles.
« Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » ( Matthieu 11.13 ).
Belle définition des parents! Le portrait que trace ici Jésus nous place dans l'obligation de reconnaître un fort contraste entre l'amour de l'homme et l'amour de Dieu. Il nous faut alors répondre à notre question de manière négative : la plupart des parents n'aiment pas vraiment leur enfant! Nous allons voir pourquoi.

Il faut savoir au départ qu'une bonne conception de la nature de l'homme est essentielle à une bonne conception du salut et à une approche évangélique aimante avec nos enfants. Demandons-nous : que nous apprennent les Écritures sur l'homme?
« Le mal est attaché à moi » dit Paul ( Romains 7.21 ).
« Il n'y a point de juste, pas même un seul... tous sont égarés, tous sont pervertis. » ( Romains 3.10-11 ).
« Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car Il savait lui-même ce qui était dans l'homme. » ( Jean 2.24-25 ).
Et encore : « Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, qui prend la chair pour son appui...! » ( Jérémie 17.5 )

De qui s'agit-il, de quel homme, sinon de nous-mêmes?
« Le coeur de l'homme est tortueux par-dessus tout [notez au-delà de tout], et il est méchant : Qui peut le connaître? » ( Jérémie 17.5, 9 ).
Combien de fois nous a-t-on prêché : prenez la résolution de donner votre coeur à Dieu! Malheureusement, comme Paul, nous ne pouvons que constater la profondeur de l'étreinte du péché sur le coeur humain ( Romains 7 ) et notre impuissance à la briser. Nous ne pouvons pas non plus prendre une seule bonne résolution, sans imiter l'ancienne alliance que contractèrent les Israélites après que Dieu leur eut donné Sa loi, en disant : « Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit, et nous obéirons » ( Exode 24.7 ). C'était là une manoeuvre présomptueuse car l'homme n'a pas le pouvoir de briser lui-même les chaînes de l'iniquité (la nature pécheresse) et conséquemment du péché. La suite de l'histoire nous le confirme, puisque le peuple est tombé dans l'idolâtrie à peine trois semaines plus tard. Ils avaient fait une promesse qu'ils ne pouvaient tenir. Nos promesses les mieux intentionnées ne sont en fait que des toiles d'araignées, des cordes de sable selon l'expression anglaise originale (Vers Jésus, p. 47). Avez-vous déjà tenté de grimper après une corde de sable? Elle s'effrite dans vos mains au premier contact. Telles sont nos promesses et nos résolutions, elles ne tiennent pas, parce qu'elles s'appuient sur la faiblesse de la chair. La nature de l'homme est pécheresse et nous ne pourrons nous en départir avant le retour de Jésus et la résurrection.

Mais que s'est-il passé dans l'homme pour qu'il en arrive à une telle dégradation? N'avait-il pas été créé parfait? L'inimitié, le principe du mal, s'est glissé furtivement dans le jardin d'Éden, puis dans l'esprit de la première femme qui, séduite, donna prise aux suggestions de Satan et s'abandonna entre ses mains. Elle devint à son tour l'instrument de la chute de son compagnon auquel Dieu avait confié la responsabilité d'un monde, et avec lui toute la race à venir. Satan, l'Adversaire, devint dès ce moment le maître du monde terrestre et de la race humaine. Elle n'aurait jamais pu se libérer de son étreinte diabolique, n'eut été de l'intervention rapide d'un Être excessivement aimant, préparée depuis les jours de l'éternité, pour empêcher le désastre inéluctable. En prononçant ces paroles contre Satan, Il proposait du même souffle une nouvelle relation à l'homme et à la femme : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité [Christ et ceux qui sont à Lui, les chrétiens] » ( Genèse 3.15; Galates 3.16 ).

Cette inimitié dirigée contre Satan et placée dans le coeur de l'homme allait dès ce moment contrecarrer et détruire l'inimitié contre Dieu que l'ennemi venait de placer dans le coeur de nos pauvres parents.

Depuis ce jour, l'homme peut, de son propre choix, remettre le contrôle de sa vie entre les mains de son Sauveur. Voilà la décision quotidienne qu'il doit prendre! La victoire lui est acquise en Christ; saurait-il l'apprécier? L'initiative vient ici de Dieu, l'oeuvre est totalement divine; l'homme dans son impuissance se voit proposer des vêtements divins ( Genèse 3.21 ), des vêtements chauds, de la chaleur de cet amour déployé dans le prodigieux sacrifice de Golgotha, préfiguré par la mort de l'agneau. L'homme n'a qu'à les recevoir. Sa réponse, son appréciation, c'est ce qu'on appelle la foi. Il contemple l'oeuvre de Christ dans Son incarnation, dans Sa vie de continuel renoncement et dans Sa mort sacrificielle, et il voit l'amour suprême. Voilà comment l'homme peut apprendre à aimer Dieu et à devenir un canal d'amour pour ceux qui l'entourent et pour ses enfants!
« Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. » ( Romains 12.3 ).
Cesser de compter sur nos oeuvres et sur nos mérites, voilà ce que signifie « se revêtir de sentiments modestes. » Une trop haute opinion de nos capacités ne nous porte-t-elle pas aussi à nous croire riches, n'ayant besoin de rien ( Apocalypse 3.17 )? Comment alors recevoir et porter le vêtement préparé pour nous?
« Cessez de vous confier (faire confiance) en l'homme. » (Review and Herald, 23-07-95).
Nous ne pouvons de nous-même donner notre coeur à Dieu. Que notre prière soit plutôt : « Prends mon coeur, car je ne peux Te le donner. » L'Éternel s'en occupera. Votre espérance n'est pas en vous-même, elle est en Jésus-Christ. Nous vivons de Ses promesses qui sont, au contraire de nos promesses et de nos résolutions, sûres et certaines, et ne manquent jamais de s'accomplir.

Le Christ ne nous a pas laissés seuls et sans défense contre les tentations de Satan. « Prenez courage, j'ai vaincu le monde (l'inimitié, le péché). » Les tendances de notre nature humaine pécheresse, nos défauts et nos imperfections peuvent être vaincus quand l'homme participe à la nature divine en communiant avec Dieu par la prière et l'étude de la parole. Mais c'est un échange particulier, l'homme écoute d'abord et ne parle qu'ensuite. Le grand-prêtre Éli avait bien enseigné le jeune Samuel : « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute. » L'homme regarde et vit.

La parole nous apprend qu'en dehors de Christ, l'homme reste pécheur, mais en Christ, il devient parfait. Et ceci vaut aussi bien au niveau de sa relation personnelle avec Dieu que dans son expérience quotidienne pratique d'adulte ou d'enfant, dans sa vie intérieure comme dans sa vie extérieure. Cela dépasse la simple théorie, c'est une expérience.

Avec cette définition plus exacte de l'homme et par ricochet de l'enfant, nous serons maintenant mieux préparés pour réfléchir aux méthodes et aux moyens de réaliser l'objectif que nous avons décrit précédemment. Nous envisagerons différents points de vue, divers scénarios qui nous sont offerts. Gardons cependant à l'esprit que si l'homme est à ce point faible, qu'en est-il de l'enfant? Avec quelle patience devrions-nous l'accueillir, une patience d'ange sûrement!