Le véritable amour dans l'éducation

9. Excelsior! Toujours plus haut!

« Nous devrions sentir l'importance d'éduquer et de former nos enfants de manière à ce qu'ils recherchent et apprécient la vie éternelle. Leur volonté doit être soumise à la volonté de Dieu et ils doivent constamment chercher à réprimer tout ce qui est mauvais dans leur nature. Si les pères et les mères veulent que leurs enfants manifestent un caractère chrétien, ils doivent en donner eux-mêmes l'exemple. Chacune de vos actions devrait être de nature à préparer vos enfants pour le ciel et vous disposerez en ceci d'une aide spéciale.

« Le Sauveur désire que votre joie soit totale; Il vous enjoint, par conséquent, de demeurer en Lui, Il demeurera alors en vous. Ouvrez la porte de votre coeur et laissez entrer Jésus et les brillants rayons de Sa justice. Il nous aime d'un amour inexprimable, et si, à n'importe quel moment, vous commenciez à craindre d'être perdu, à penser que Jésus ne vous aime pas, dirigez vos regards vers le Calvaire. Pouvez-vous demander une démonstration plus claire de Son amour que celle que le Père vous a accordée dans le don de Son Fils? La lumière qui brille de la croix du Calvaire devrait faire de nous les gens les plus heureux sur terre. Maintenant je vous le demande... pourquoi ne L'aimerions-nous pas? » (Review and Herald, 08-05-90).

Peut-être avez-vous cru que le péché éloignait Dieu de vous; ce peut être vrai pour ceux qui persistent à Le repousser, car Il respecte notre choix; mais considérez cette déclaration :
« Les âmes qui venaient à Jésus découvraient auprès de Lui l'espoir d'être elles aussi retirées de l'abîme du péché... le Christ les accueillait comme des enfants de Dieu, éloignés en effet de la maison du Père, mais jamais oubliés dans le coeur du Père. Leur misère même et leur péché faisaient d'eux les objets d'une plus grande compassion de Sa part. Plus ils étaient éloignés de Lui, plus Il désirait les ramener et plus grand était le sacrifice consenti en leur faveur. » ( Paraboles, p. 156).
Oui, la valeur de l'âme d'un enfant ne peut se mesurer qu'à la profondeur du sacrifice consenti par le Rédempteur. Elle est infinie. C'est ainsi que nous devons aussi la considérer, en nous gardant bien de repousser ces petits loin de Lui par notre propre comportement, comme l'ont fait les apôtres. « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas » leur a dit Jésus. Mieux encore, Il les aime et les attire imperceptiblement et constamment par Son Esprit Saint. Si nous vivons en communion avec Lui, nous coopérerons avec l'Esprit à l'éducation de nos enfants, c'est-à-dire à leur rédemption, même au sein des circonstances les plus défavorables et face aux erreurs les plus décourageantes. Car l'amour ne se décourage jamais!

Un étranger retraité fit un jour un voyage en Suisse afin de profiter du climat revigorant des Alpes et se refaire une santé. Il jouissait paisiblement de son séjour, au pied du majestueux Matterhorn. Bien enfoncé dans une chaise longue, il se laissait bercer par un vent léger et un soleil printanier. Quel magnifique spectacle, pensait-il! Or les clients de l'auberge de campagne étaient peu nombreux en cette saison et les vrais alpinistes se préparaient lentement pour une nouvelle saison. Le meilleur guide de cette montagne ne pouvait pour sa part s'empêcher de chercher parmi les voyageurs ceux qui auraient l'audace et le cran de l'accompagner sur les flancs apparemment difficiles à escalader et les surplombs infranchissables aux craintifs et aux tièdes. Plusieurs, en effet, sentaient un frisson glacial leur parcourir l'échine dès qu'ils touchaient la montagne. Le guide s'approcha donc de l'homme dans la soixantaine, dans l'intention évidente de lui offrir ses services. « Venez avec moi, dit-il, vous ferez une excursion inoubliable que vous ne regretterez jamais. » C'était à n'en pas douter une occasion en or, un privilège unique. Grimper en compagnie du plus illustre alpiniste de la contrée. « Oh non! répondit le voyageur, je suis trop vieux pour ce genre de péripétie. Je n'y arriverais pas. » L'assurant du contraire, le guide le quitta mais à regret.

Cependant, il ne s'avoua pas aussi facilement vaincu. Un homme de sa trempe avait depuis longtemps appris la leçon de la persévérance et il entendait bien la mettre à profit. Il revint donc à la charge quelques jours plus tard, mais avec quelques arguments additionnels, se faisant toujours plus convaincant : « Ce ne sera pas si difficile, je connais bien le parcours pour l'avoir exploré depuis ma jeunesse; je ne vous demanderai que ceci : marcher dans mes traces et suivre mes instructions à la lettre. » Mais encore une fois, la réponse aurait dû refroidir son ardeur : « Pourquoi risquerais-je ma vie? Qu'est-ce que cela pourrait bien m'apporter? » Le guide lui rétorqua que l'escalade valait à elle seule tout le prix du voyage, qu'on ne pouvait venir en Suisse sans toucher la montagne et retourner dans son pays aussi ignorant des beautés sublimes et de l'expérience de l'alpinisme et de la montagne. Son voyage aurait pour ainsi dire été inutile. Il n'aurait jamais connu la joie des neiges éternelles. La réponse fut la même. Cependant les paroles du montagnard produisirent leur effet et le désir de gravir la montagne germa en lui, toujours plus grand à mesure que son séjour avançait et qu'il contemplait les replis rocheux et la blancheur des neiges éternelles.

Pour une troisième fois, le sympathique guide vint le déranger dans sa sieste. Il lui vanta tous les attraits des Alpes et souligna encore et encore la certitude du succès de leur expédition. L'attrait presque irrésistible, doublé d'une assurance toujours plus confiante de pouvoir dominer les pentes escarpées, eurent finalement raison de lui. L'étranger ne put résister davantage et céda. Les préparatifs commencèrent aussitôt et déjà une certaine complicité s'établit entre les deux nouveaux compagnons. C'est ainsi qu'ensemble, ils s'élancèrent à l'assaut des pics rocheux, toujours plus confiants l'un dans l'autre, toujours plus près l'un de l'autre.

Le nouvel élève se comportait comme un montagnard de naissance, à son grand étonnement d'ailleurs; mais il prenait bien soin de suivre les instructions, de ne jamais quitter son guide des yeux, et surtout de ne pas regarder en arrière. On lui avait bien raconté comment certains touristes avaient été pris d'un vertige soudain, au péril de leur vie. Attachés solidement l'un à l'autre, les deux alpinistes prenaient ainsi plaisir à être ensemble et l'homme âgé écoutait avec intérêt et ravissement les nombreuses histoires et expériences que lui relatait son premier de cordée. Ils montaient, toujours plus haut, passant par-dessus les abîmes, audacieux mais sûrs d'eux, les regards dirigés au-delà des nuages. Ils finirent par atteindre le but malgré les difficultés accrues des derniers mètres, et se tinrent enfin debout au sommet, resplendissants de joie devant le spectacle incroyable d'un ciel tout à fait splendide, tandis qu'ils foulaient du pied les neiges éternelles. Ils prirent tour à tour quelques photos, pour la postérité.

Notre voyageur revint dans son pays natal un homme transformé. Il avait un récit peu commun, une expérience rare à partager avec ses enfants et petits-enfants. C'était l'histoire inoubliable du Matterhorn, photos à l'appui, dont celle, tracée à tout jamais dans son esprit, du teint basané et du sourire éclatant de ce merveilleux guide qui l'avait mené jusqu'en haut, tout en haut, sur les fantastiques neiges éternelles. Puissions-nous aussi avancer sur le sentier de la perfection, toujours plus haut dans l'amour! ( Philippiens 1.9 ). Nous aurons alors quelque chose à partager avec nos enfants.

Cher lecteur, ce que nos premiers parents ont perdu, par la transgression de la loi d'amour, Dieu l'a maintenant racheté pour notre bénéfice, par Son Fils, pour l'éducation de la dernière génération des rachetés, ceux qui verront la gloire. Émergeant des ténèbres, leur amour n'en sera que plus profond, ce sera l'agapè, le véritable amour inconditionnel. Avez-vous choisi votre Guide? Qui est votre professeur?

« Il y a en Christ la tendresse du berger, l'affection du parent, et la grâce incomparable d'un Sauveur plein d'amour. » (Desire of Ages, p. 826; Jésus-Christ, p. 829).