« Nous devrions sentir l'importance d'éduquer et de former
nos enfants de manière à ce qu'ils recherchent et apprécient
la vie éternelle. Leur volonté doit être soumise à la
volonté de Dieu et ils doivent constamment chercher à réprimer tout
ce qui est mauvais dans leur nature. Si les pères et les mères
veulent que leurs enfants manifestent un caractère chrétien, ils
doivent en donner eux-mêmes l'exemple. Chacune de vos actions
devrait être de nature à préparer vos enfants pour le ciel et vous
disposerez en ceci d'une aide spéciale.
« Le Sauveur désire que votre joie soit totale; Il vous enjoint, par
conséquent, de demeurer en Lui, Il demeurera alors en vous.
Ouvrez la porte de votre coeur et laissez entrer Jésus et les brillants
rayons de Sa justice. Il nous aime d'un amour inexprimable, et si,
à n'importe quel moment, vous commenciez à craindre d'être
perdu, à penser que Jésus ne vous aime pas, dirigez vos regards
vers le Calvaire. Pouvez-vous demander une démonstration plus
claire de Son amour que celle que le Père vous a accordée dans le
don de Son Fils? La lumière qui brille de la croix du Calvaire devrait
faire de nous les gens les plus heureux sur terre. Maintenant je vous le
demande... pourquoi ne L'aimerions-nous pas? »
(Review and Herald, 08-05-90).
Peut-être avez-vous cru que le péché éloignait Dieu de vous; ce peut
être vrai pour ceux qui persistent à Le repousser, car Il respecte
notre choix; mais considérez cette déclaration :
« Les âmes qui venaient à Jésus découvraient auprès de Lui
l'espoir d'être elles aussi retirées de l'abîme du péché... le Christ les
accueillait comme des enfants de Dieu, éloignés en effet de la
maison du Père, mais jamais oubliés dans le coeur du Père. Leur
misère même et leur péché faisaient d'eux les objets d'une plus
grande compassion de Sa part. Plus ils étaient éloignés de Lui, plus
Il désirait les ramener et plus grand était le sacrifice consenti en leur
faveur. » ( Paraboles, p. 156).
Oui, la valeur de l'âme d'un enfant ne peut se mesurer qu'à la
profondeur du sacrifice consenti par le Rédempteur. Elle est infinie.
C'est ainsi que nous devons aussi la considérer, en nous gardant
bien de repousser ces petits loin de Lui par notre propre comportement,
comme l'ont fait les apôtres. « Laissez venir à moi les petits
enfants et ne les en empêchez pas » leur a dit Jésus. Mieux encore,
Il les aime et les attire imperceptiblement et constamment par Son
Esprit Saint. Si nous vivons en communion avec Lui, nous coopérerons
avec l'Esprit à l'éducation de nos enfants, c'est-à-dire à leur
rédemption, même au sein des circonstances les plus défavorables
et face aux erreurs les plus décourageantes. Car l'amour ne se
décourage jamais!
Un étranger retraité fit un jour un voyage en Suisse afin de profiter
du climat revigorant des Alpes et se refaire une santé. Il jouissait
paisiblement de son séjour, au pied du majestueux Matterhorn. Bien
enfoncé dans une chaise longue, il se laissait bercer par un vent
léger et un soleil printanier. Quel magnifique spectacle, pensait-il!
Or les clients de l'auberge de campagne étaient peu nombreux en
cette saison et les vrais alpinistes se préparaient lentement pour une
nouvelle saison. Le meilleur guide de cette montagne ne pouvait
pour sa part s'empêcher de chercher parmi les voyageurs ceux qui
auraient l'audace et le cran de l'accompagner sur les flancs apparemment
difficiles à escalader et les surplombs infranchissables aux
craintifs et aux tièdes. Plusieurs, en effet, sentaient un frisson
glacial leur parcourir l'échine dès qu'ils touchaient la montagne. Le
guide s'approcha donc de l'homme dans la soixantaine, dans
l'intention évidente de lui offrir ses services. « Venez avec moi, dit-il,
vous ferez une excursion inoubliable que vous ne regretterez jamais. »
C'était à n'en pas douter une occasion en or, un privilège unique.
Grimper en compagnie du plus illustre alpiniste de la contrée. « Oh
non! répondit le voyageur, je suis trop vieux pour ce genre de
péripétie. Je n'y arriverais pas. » L'assurant du contraire, le guide
le quitta mais à regret.
Cependant, il ne s'avoua pas aussi facilement vaincu. Un homme
de sa trempe avait depuis longtemps appris la leçon de la persévérance
et il entendait bien la mettre à profit. Il revint donc à la
charge quelques jours plus tard, mais avec quelques arguments
additionnels, se faisant toujours plus convaincant : « Ce ne sera pas
si difficile, je connais bien le parcours pour l'avoir exploré depuis ma
jeunesse; je ne vous demanderai que ceci : marcher dans mes traces
et suivre mes instructions à la lettre. » Mais encore une fois, la
réponse aurait dû refroidir son ardeur : « Pourquoi risquerais-je ma
vie? Qu'est-ce que cela pourrait bien m'apporter? » Le guide lui
rétorqua que l'escalade valait à elle seule tout le prix du voyage,
qu'on ne pouvait venir en Suisse sans toucher la montagne et
retourner dans son pays aussi ignorant des beautés sublimes et de
l'expérience de l'alpinisme et de la montagne. Son voyage aurait
pour ainsi dire été inutile. Il n'aurait jamais connu la joie des neiges
éternelles. La réponse fut la même. Cependant les paroles du
montagnard produisirent leur effet et le désir de gravir la montagne
germa en lui, toujours plus grand à mesure que son séjour avançait
et qu'il contemplait les replis rocheux et la blancheur des neiges
éternelles.
Pour une troisième fois, le sympathique guide vint le déranger dans
sa sieste. Il lui vanta tous les attraits des Alpes et souligna encore
et encore la certitude du succès de leur expédition. L'attrait presque
irrésistible, doublé d'une assurance toujours plus confiante de
pouvoir dominer les pentes escarpées, eurent finalement raison de
lui. L'étranger ne put résister davantage et céda. Les préparatifs
commencèrent aussitôt et déjà une certaine complicité s'établit
entre les deux nouveaux compagnons. C'est ainsi qu'ensemble, ils
s'élancèrent à l'assaut des pics rocheux, toujours plus confiants l'un
dans l'autre, toujours plus près l'un de l'autre.
Le nouvel élève se comportait comme un montagnard de naissance,
à son grand étonnement d'ailleurs; mais il prenait bien soin de
suivre les instructions, de ne jamais quitter son guide des yeux, et
surtout de ne pas regarder en arrière. On lui avait bien raconté
comment certains touristes avaient été pris d'un vertige soudain, au
péril de leur vie. Attachés solidement l'un à l'autre, les deux
alpinistes prenaient ainsi plaisir à être ensemble et l'homme âgé
écoutait avec intérêt et ravissement les nombreuses histoires et
expériences que lui relatait son premier de cordée. Ils montaient,
toujours plus haut, passant par-dessus les abîmes, audacieux mais
sûrs d'eux, les regards dirigés au-delà des nuages. Ils finirent par
atteindre le but malgré les difficultés accrues des derniers mètres, et
se tinrent enfin debout au sommet, resplendissants de joie devant le
spectacle incroyable d'un ciel tout à fait splendide, tandis qu'ils
foulaient du pied les neiges éternelles. Ils prirent tour à tour
quelques photos, pour la postérité.
Notre voyageur revint dans son pays natal un homme transformé.
Il avait un récit peu commun, une expérience rare à partager avec
ses enfants et petits-enfants. C'était l'histoire inoubliable du
Matterhorn, photos à l'appui, dont celle, tracée à tout jamais dans
son esprit, du teint basané et du sourire éclatant de ce merveilleux
guide qui l'avait mené jusqu'en haut, tout en haut, sur les fantastiques
neiges éternelles. Puissions-nous aussi avancer sur le sentier
de la perfection, toujours plus haut dans l'amour! (
Philippiens 1.9
). Nous aurons alors quelque chose à partager avec nos enfants.
Cher lecteur, ce que nos premiers parents ont perdu, par la
transgression de la loi d'amour, Dieu l'a maintenant racheté pour
notre bénéfice, par Son Fils, pour l'éducation de la dernière
génération des rachetés, ceux qui verront la gloire. Émergeant des
ténèbres, leur amour n'en sera que plus profond, ce sera l'agapè, le
véritable amour inconditionnel. Avez-vous choisi votre Guide? Qui
est votre professeur?
« Il y a en Christ la tendresse du berger, l'affection du parent, et la
grâce incomparable d'un Sauveur plein d'amour. »
(Desire of Ages, p. 826; Jésus-Christ, p. 829).