Job a-t-il simplement péché d'un péché que Dieu peut pardonner en
vertu du sacrifice de Christ, ou a-t-il perdu la foi? Car nous savons
que :
« Nous devrons souvent nous prosterner aux pieds de Jésus pour y venir
pleurer sur nos manquements et nos erreurs, mais ce n'est pas une
raison pour nous laisser aller au découragement. Même si nous sommes
vaincus par l'ennemi, nous ne sommes pas repoussés, délaissés ni
rejetés de Dieu. Non; Jésus-Christ est à la droite de Dieu et Il
intercède en notre faveur. Le disciple bien-aimé disait : 'Je vous
écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a
péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste'. »
(VJ, p. 63-64)
Nous pouvons recueillir quelques indices supplémentaires d'une autre
comparaison pour mener à terme notre investigation, cette fois avec
Pierre :
« Satan a eu la permission de tenter ce Pierre trop confiant comme il
a eu la permission de tenter Job; mais quand le travail a été
complété, il a fallu qu'il se retire. Si Satan avait eu la permission
de faire ce qu'il lui semblait bon, il n'y aurait plus eu d'espoir
pour Pierre. Il aurait totalement fait naufrage au niveau de la foi.
Mais l'ennemi n'osa pas aller au-delà du domaine qui lui avait été
assigné. Il n'y a aucune puissance dans toute la force satanique pour
arrêter l'âme qui se confie simplement dans la sagesse qui vient de
Dieu. » (ML , p. 316)
Si nous comparons l'expérience de Pierre à celle de Job, nous devons
constater que :
- Pierre a été tenté à l'instar de Job.
- Il est tombé en raison de sa trop grande confiance en lui-même,
alors que Job a voulu pour sa part se justifier.
- Dans les deux cas, Christ est intervenu et n'a pas laissé Satan
aller au-delà de certaines bornes. Il gagnera ce droit
d'intervenir en S'incarnant et en mourant pour l'humanité, ce
qu'Il avait promis.
- Enfin Pierre, comme Job, et malgré son erreur, n'a pas fait
naufrage selon la foi. Pierre a renié Jésus et il a dû accepter
le reproche de Jésus : « M'aimes-tu? », et reconnaître son
incapacité à produire l'amour-agapé et sa propre injustice, pour
pouvoir reprendre sa place parmi les apôtres, c'est-à-dire les
colonnes de l'Église (
Jean 21.15-19
). Celui qui s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera
élevé. Job a frisé la rébellion contre Dieu et c'est pourquoi
Dieu lui reproche d'avoir voulu anéantir Sa justice en se
justifiant, ce qui constitue une sorte de rébellion.
Il nous faut comprendre que si la lutte avait porté sur le péché, Job
aurait perdu et n'aurait mérité aucune approbation ni bénédiction de
Dieu. Si au contraire, la lutte porte sur la foi (ce que Dieu demande
de chacun de nous), Job a gagné, car il n'a pas fait naufrage selon la
foi. Il s'est accroché à son Rédempteur vivant jusqu'au bout, même
s'il était dérouté et ne comprenait plus rien, même si sa pensée était
confuse (
Job 38.2 et
42.3 ).
L'attaque de Satan porte-t-elle sur le péché ou sur la foi? Qu'est-ce
que Satan veut le plus : que nous péchions ou que nous perdions la
foi? La réponse est facile. « Si nous péchons, nous avons un avocat,
Jésus-Christ le juste », qui a réussi à accomplir toute justice là où
nous ne le pouvions pas (
1 Jean 2.1 ).
Notre espérance de justice est en Christ et non en nous-mêmes. Mais si
nous perdons la foi, alors cela signifie que nous négligeons ou
refusons volontairement de nous réclamer de la défense de notre Avocat
Jésus-Christ, une défense basée sur Ses mérites et non sur les nôtres.
Le conflit, le bon combat, porte sur la foi et non sur le péché. Jésus
a dit à Pierre : « J'ai prié afin que ta foi ne défaille point ».
Pierre a péché en d'autres temps et en particulier par son reniement et
son découragement subséquent, mais il s'est ressaisi et a fixé les
yeux sur Christ, d'où lui est venu le secours, et il est considéré
comme l'un des champions du Seigneur. Il en est de même avec Job.