Voyons maintenant quel jugement Dieu porte sur cette affaire alors
qu'Il Se manifeste dans un tourbillon. Il est important que nous en
prenions connaissance, étant donné que nous avons cet avantage que les
paroles de Dieu nous ont été transmises par Moise, probablement
apprises sur le mont Sinaï de la bouche de Dieu. Dieu nous fait encore
ici une faveur, Il vient Lui-même nous expliquer l'inexplicable, nous
révéler l'incompréhensible. Quel Dieu! Il vient à la rescousse de Job
et à notre rescousse pour que nous comprenions ce récit inspiré. Cela
démontre à quel point Dieu désire que nous comprenions et retenions la
leçon. Ce livre est important car il recèle les bases du jugement final.
Maintenant le jugement de Dieu est double : il touche les amis de Job
et Job lui-même. Mais comme nous l'avons souligné, il ne dit rien du
quatrième ami de Job, qui est le dernier à s'exprimer et qui montre
l'issue de secours à Job, ni non plus sur Satan qui sera plus tard
jugé à la croix (
Jean 12.31-33
), signifiant qu'il y perdra tout soutien et démontrera son vrai
caractère.
Sur les amis de Job d'abord :
« Après que l'Éternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Éliphaz
de Théman : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux
amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a
fait mon serviteur Job. » (
Job 42.7 )
Ceci signifie que le caractère de Dieu a été dénaturé par les trois
amis de Job qui ont cherché à l'entraîner avec eux dans cette voie. En
quoi n'ont-ils pas parlé avec droiture ou justesse de Dieu?
« Il y a de la méchanceté dans notre monde mais la souffrance ne
provient pas toute d'une vie de perversion. Job nous est clairement
présenté comme un homme dont le Seigneur a permis qu'il soit affligé
par Satan. L'ennemi l'a dépouillé de tout ce qu'il possédait; ses
liens familiaux ont été brisés; ses enfants lui ont été enlevés. Son
corps fut pendant un certain temps couvert d'ulcères repoussants et il
a beaucoup souffert. Ses amis étaient venus le réconforter mais ils
ont essayé de lui faire comprendre qu'il était responsable de ses
afflictions, à cause de son comportement pécheur. Il s'est cependant
défendu et a nié l'accusation, déclarant : Vous êtes tous de
misérables consolateurs. En cherchant à le rendre coupable devant Dieu
et méritant sa punition, ils l'ont soumis à rude épreuve et ont
représenté Dieu sous un faux jour; mais Job n'a pas bronché dans sa
loyauté et Dieu a récompensé Son fidèle serviteur. »
(Ms 22, 1898; 3BC, p. 1140)
Les amis de Job étaient légalistes et ils ont cherché à lui
communiquer leur façon de voir, à l'attirer dans cette voie détournée
et à ébranler sa confiance en Dieu pour le perdre (inconsciemment ou
non). Mais Job a parlé avec droiture de Dieu en ce sens qu'il n'a pas
voulu accepter les allégations de ses amis que Dieu le punissait parce
qu'il était coupable.
« Il est très naturel pour les êtres humains de penser que de grandes
calamités sont un indice sûr de grands crimes et de péchés énormes;
mais les hommes font souvent erreur de juger ainsi du caractère. Nous
ne vivons pas dans le temps des châtiments. Le bien et le mal sont
mêlés et les calamités s'abattent sur tous. Il arrive quelquefois que
les hommes outrepassent les limites de la protection divine, et que
Satan exerce son pouvoir sur eux, sans que Dieu ne s'interpose. Job
fut sévèrement affligé, et ses amis cherchèrent à lui faire
reconnaître que sa souffrance était le résultat du péché, et lui faire
sentir qu'il était coupable. Ils présentèrent son cas comme celui d'un
grand pécheur; mais le Seigneur les réprimanda pour leur jugement de
Son fidèle serviteur. » (Ms 56, 1894; 3BC, p. 1140)
Cependant, sous d'autres aspects, Job n'a pas été correct, comme en
témoignent ces paroles :
« Quand je serais juste, je ne répondrais pas; je ne puis qu'implorer
mon juge. Et quand il m'exaucerait, si je l'invoque, je ne croirais
pas qu'il eût écouté ma voix, lui qui m'assaille comme par une
tempête, qui multiplie sans raison mes blessures, qui ne me laisse pas
respirer, qui me rassasie d'amertume... Qu'importe après tout? Car,
j'ose le dire, il détruit l'innocent comme le coupable. Si du moins le
fléau donnait soudain la mort! ... Mais il se rit des épreuves de
l'innocent. La terre est livrée aux mains de l'impie; il voile la face
des juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc? » (
Job 9.15-18, 21-24 )
Ses amis veulent qu'il se reconnaisse coupable. Job accuse Dieu d'être
injuste et donc coupable. Il fait ainsi la même chose envers Dieu que
ses amis envers lui. Il dénature le caractère de Dieu comme ses amis
ont dénaturé le sien.
Job sombre dans les profondeurs du découragement et de la dépression
mais il subsiste en lui un doute que ce n'est pas Dieu qui l'afflige
ainsi : « Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc? » S'il a été fautif en
ne comprenant pas bien les desseins de Dieu dans cette affaire (qui
est en fait un épisode de la grande controverse entre Christ et
Satan), il s'est néanmoins accroché à son Rédempteur et sa foi a fini,
comme l'aigle, par percer les nuages et triompher de l'ennemi. Mais,
mis à part ces paroles d'amertume qu'on pourrait à la limite
comprendre, en quoi Job a-t-il failli?
« Certains amis peu perspicaces et peu expérimentés ne peuvent
apprécier les sentiments de quelqu'un qui a vécu en harmonie étroite
avec l'âme de Christ sur la question du salut d'autrui. Ses motifs
sont mal compris et ses actions sont mal jugées par ceux qui
voudraient être ses amis jusqu'à ce que, comme Job, il adresse cette
prière sincère : Sauve-moi de mes amis. Dieu Lui-même prit le cas de
Job en charge. [Quel Dieu de miséricorde! Quel amour inconditionnel!
Job doute de Dieu, Dieu lui répond par l'amour, comme Jésus-Christ
avec Thomas. Il prend encore l'initiative.] Sa patience avait été
sérieusement taxée; mais quand Dieu parlât, tous les sentiments qu'il
caressait s'envolèrent. La propre justification qu'il avait jugée
nécessaire face à la condamnation de ses amis n'est pas nécessaire
avec Dieu. Il ne juge jamais mal, Il ne se trompe jamais. Le Seigneur
dit à Job : 'Ceins tes reins maintenant comme un vaillant homme.' À
peine Job eut-il entendu la voix divine que son âme s'inclina dans le
sentiment de son état pécheur et il dit devant Dieu : 'Je me condamne
et je me repens dans la poussière et sur la cendre.' (
Job 42.6 ) » (3T, p. 509)
Job se soumet et accepte son sort, sa maladie en disant :
« C'est pourquoi j'ai horreur de moi-même et dans la peine, je
m'assieds dans la poussière. » (
Job 42.6,
The New Testament in Basic English).
« Je me rétracte de tout ce que j'ai dit, et je me repens dans la
poussière et sur la cendre. » (
Job 42.6, Jérusalem)
« Je me prends moi-même en dégoût et me repens dans la poussière et
sur la cendre. » (
Job 42.6, The Living Bible)
Mais que veulent dire ces paroles de Job?
« Quel bénéfice ces chrétiens de profession apportent-ils au monde,
s'ils n'ont rien à dire à propos de Jésus? Se tiennent-ils sous la
bannière du Prince Emmanuel alors qu'ils ne font pas leur devoir de
fidèles soldats à Son service? Votre étude de la loi de Dieu, la norme
de toute justice, vous a-t-elle conduit comme Ésaïe à vous exclamer :
'Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres
sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont
impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées' (
Ésaïe 6.5
)? Cette vision vous a-t-elle amené à voir que votre seule espérance
est en Christ, le Sauveur qui pardonne le péché? La vue de Christ sur
la croix, mourant à cause de la culpabilité de l'homme, vous a-t-elle
amené à la contrition au pied de la croix, de sorte que vous pouvez
dire avec Job : 'Je me condamne et je me repens dans la poussière et
sur la cendre'? Avez-vous totalement soumis votre volonté à la volonté
de Dieu, vos voies aux voies de Dieu? Avez-vous renoncé à votre
confiance en vous, à votre vantardise et accepté Jésus qui S'est fait
tout pour vous, sagesse, justice, sanctification et rédemption?
Voyez-vous Christ comme l'antitype de tous les types, la substance
précieuse et glorieuse de toutes les ombres, la pleine signification
de tous les symboles? Les types et les ombres ont été institués par
Christ Lui-même, afin de transmettre à l'homme une idée du plan conçu
pour son salut. » (ST, 08-24-91)
Cette expérience de Job l'aura fait grandir spirituellement et mieux
comprendre le plan du salut, l'histoire du salut et la grande
controverse dont le centre se trouve à la croix, controverse qu'il ne
comprenait qu'imparfaitement.
« Quel est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins? Oui, j'ai
parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je
ne conçois pas. Écoute-moi, et je parlerai; je t'interrogerai, et tu
m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant
mon oeil t'a vu. » (
Job 42.3-5 )
Or, l'enjeu se situait à un niveau beaucoup plus élevé que celui du
simple péché (néanmoins toujours grave) ou du découragement de Job. Il
ne se situait pas non plus au niveau de la simple confiance ou de la
foi en Dieu où Job a remporté la victoire, ni même au niveau de
l'incompréhension et de la méconnaissance du caractère de Dieu. Il y
avait beaucoup plus derrière cette attaque contre Job : le rejet futur
de Christ Voyons ce qu'en dit la servante du Seigneur :
« Chez les Juifs, on croyait généralement que le péché était puni dans
cette vie. Toute affliction était considérée comme une punition
consécutive à quelque mauvaise action, soit de la part de celui qui
souffrait ou de ses parents. Il est vrai que toute souffrance résulte
de la transgression de la loi de Dieu, mais cette vérité a été
pervertie. Satan, l'auteur du péché et de tout ce qui en a résulté, a
amené les hommes à considérer la maladie et la mort comme venant de
Dieu, comme une punition infligée arbitrairement en raison du péché.
Ainsi, celui sur lequel était tombé une grande affliction ou calamité
portait le fardeau additionnel d'être considéré comme un grand
pécheur.
« La voie était ainsi préparée pour que les Juifs rejettent Jésus.
Celui qui 'a porté nos douleurs et enduré nos peines' fut considéré
par les Juifs comme 'frappé de Dieu et affligé'; et ils se
détournèrent de Lui (
Ésaïe 53.4, 3 ).
« Dieu avait donné une leçon conçue pour prévenir une telle chose.
L'histoire de Job avait démontré que la souffrance est infligée par
Satan et utilisée par Dieu dans des desseins miséricordieux. Mais
Israël ne comprit pas la leçon. La même erreur pour laquelle Dieu
avait réprimandé les amis de Job fut répétée par les Juifs dans leur
rejet de Christ. » (DA, p. 471; JC, p. 468)
Tout ceci était en réalité une attaque lointaine et millénaire,
planifiée contre le Fils de l'homme et contre la croix, instrument de
notre salut. L'incompréhension et l'ignorance des Juifs de l'histoire
de Job les amena à crucifier Jésus. Quelle déclaration! Combien
important donc que nous comprenions, tous et chacun, ce récit
millénaire unissant le passé au présent! La croix est vraiment le
centre autour duquel se greffent toutes les motivations pécheresses de
Satan et de l'homme, la profondeur et la noirceur du péché, en même
temps qu'elle démontre l'immensité et l'intensité de l'amour de Dieu.
Quand deux armées se rencontrent en un point stratégique, une bataille
s'ensuit. Deux mystères, deux mobiles se sont rencontrés à la croix :
le mystère de la piété et le mystère de l'iniquité. La bataille a eu
lieu... dans le coeur de Jésus, à la fois homme et Dieu, Sa nature
divine ayant été revêtue de la nature de l'homme pécheur. Il est
devenu le porteur du péché. Quelle lutte dans ce coeur divin! De loin
supérieure à ce que Job a vécu! Job a tout perdu involontairement.
Jésus a tout perdu volontairement et consciemment. Il S'est dépouillé
pour nous. Job n'était qu'un homme de la race d'Adam, Jésus était le
second Adam.
Mais Dieu a sauvé le peuple juif et l'humanité entière en Christ
malgré cette attaque sournoise de Satan, ce rejet planifié de Jésus,
comme celui de Job. Les Juifs ont échoué à saisir l'histoire de Job et
ils ont crucifié Christ, le Messie qu'ils avaient tant espéré, le tant
Désiré de leur nation.
Pour notre part, le défi qui nous attend aujourd'hui porte sur la foi
en Christ, dans l'adversité comme dans la prospérité. Saurons-nous
discerner l'amour de Dieu à travers les événements de la fin, le temps
de détresse et un amer découragement? Nous devrons oublier nos propres
sentiments et ce que nos sens nous transmettent pour ne reconnaître
que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. C'est notre Gethsémané.
Mais quel reproche Dieu fait-Il à Job?
« L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit : Qui est
celui qui obscurcit mes desseins par des discours sans intelligence?
Ceins tes reins comme un vaillant homme; je t'interrogerai, et tu
m'instruiras. » (
Job 38.1-3 )
« L'Éternel, s'adressant à Job, dit : Celui qui dispute contre le
Tout-Puissant est-il convaincu? Celui qui conteste avec Dieu a-t-il
une réplique à faire? Job répondit à l'Éternel et dit : Voici, je suis
trop peu de chose; que te répliquerais-je? Je mets la main sur ma
bouche. J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus; deux fois, je
n'ajouterai rien. L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et
dit : Ceins tes reins comme un vaillant homme; je t'interrogerai, et
tu m'instruiras. Anéantiras-tu jusqu'à ma justice? Me condamneras-tu
pour te donner droit? » (
Job 40.1-8 )
Dieu disait en fait : « Crucifieras-tu mon Fils le Juste pour te
donner droit, pour te justifier? » La réponse de Job et de l'humanité
est oui. Nos péchés L'ont crucifié pour nous donner droit au ciel.
Dieu avait conçu ce plan. Cette allusion fait directement référence à
la croix. Ici Dieu dit : « Seule la justice de Mon Fils compte et elle
est suffisante. Tu n'as pas à te justifier, Job, surtout pas par tes
oeuvres car c'est Moi qui les ai faites en toi. »
« Quel est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins? » (
Job 42.3 )
Dieu répète ici Son reproche pour qu'il soit bien compris et Il
confirme par Son jugement la propre justice de Job. « Anéantiras-tu
jusqu'à ma justice? Me condamneras-tu pour te donner droit? » « Tu
obscurcis mes desseins », dit Dieu, mon Évangile, ma bonne nouvelle
d'une justification gratuite acquise par Jésus, par Sa vie et Sa mort
sur la croix, en cherchant à y ajouter ta justice. Ta justice est un
cadeau de ma part. Tu n'as rien de bon en toi. La formule de
l'Évangile n'est pas « moi plus Christ » mais « non pas moi, mais
Christ ». Et c'est ce « non pas moi » qui est le plus difficile.