PAUL TRÈS PRÉOCCUPÉ PAR SES FRÈRES JUIFS
1 Après vous avoir ainsi exposé les glorieuses vérités de l'évangile, à vous chrétiens qui
êtes à Rome, j'aimerais maintenant partager avec vous la profonde préoccupation qui m'anime
à l'égard de mes frères Juifs. Je réalise que vous avez pu entendre sur mon compte certains
rapports négatifs, la manière dont je me suis opposé à la loi de Dieu, au temple et à mon
propre peuple (
Ac 21:28 );
j'aimerais cependant rétablir les faits. Contrairement à ces faux rapports,
je vous exposerai toute la vérité; car, en tant que chrétien dont la conscience est
contrôlée par le Saint-Esprit, je ne mens pas.
2 Je suis, au fond de mon coeur, plein de tristesse et d'inquiétude par rapport à la
destinée éternelle qui attend ma nation, [c'est-à-dire] les Juifs.
3 Croyez-moi, je serais prêt à me voir séparé de Christ et éternellement perdu si cela
pouvait d'une quelconque façon apporter le salut à mon peuple,
4 qui fait partie d'Israël par sa naissance, nation ayant reçu le privilège d'être appelée
le peuple de l'alliance divine, bénie par Sa présence exceptionnelle au cours de l'Exode et
objet d'alliances spéciales de Sa part, dans le don de Sa loi et de Son merveilleux plan de
la rédemption au travers du rituel du sanctuaire, ainsi que de nombreuses autres promesses
aussi précieuses.
5 Ils ont été, de plus, richement bénis parce qu'ils étaient les descendants d'Abraham,
d'Isaac et de Jacob. Et par surcroît, c'est par eux que le Christ, le Fils de Dieu, s'est
fait chair pour devenir le Sauveur du monde. Puisse le nom de Dieu être loué à jamais, car
Il a droit à tout notre crédit pour nous avoir accordé toutes ces bénédictions! Amen!
QUEL EST LE VÉRITABLE ISRAËL?
6 Le fait que la nation juive ne constitue plus aujourd'hui l'Église de Dieu ne signifie
pas que Dieu a manqué à Sa promesse faite à Israël par les patriarches et les prophètes.
Car en vérité, ce ne sont pas tous les Juifs qui appartiennent au véritable Israël
spirituel de Dieu.
7 Tout comme les descendants d'Abraham n'appartiennent pas tous à la nation d'Israël,
citons en exemple les Arabes; mais la promesse faite à Abraham était : « Seuls ceux qui
font partie de la postérité d'Isaac, c'est-à-dire qui sont nés de Dieu, sont qualifiés pour
faire partie d'Israël. »
8 En d'autres mots, ce ne sont pas les descendants naturels d'Abraham ou d'Isaac qui
constituent le peuple de Dieu, mais ce sont ceux qui ont expérimenté la nouvelle
naissance par la foi dans le Fils de la promesse, qui composent le véritable Israël aux
yeux de Dieu.
9 Car, selon les Écritures, voici comment Dieu a accompli Sa promesse de donner un fils
à Abraham. Premièrement, Dieu a attendu presque vingt-cinq ans jusqu'à ce que Sara ait
passé l'âge de devenir mère. Puis, lorsqu'il est devenu impossible qu'elle puisse
concevoir un enfant, Dieu lui a dit, après être entré dans une alliance de foi avec
Abraham par la circoncision : « L'an prochain, vers la même période, je bénirai Sara
d'un fils. » (
Gn 17 ).
C'est ainsi qu'Isaac, le fils promis, représente ou forme le prototype de
tous ceux qui, comme lui, sont nés de Dieu par la foi en Christ.
10 Mais ce n'est pas tout; la femme d'Isaac, Rebecca, qui avait conçu des jumeaux, a
elle aussi vécu une expérience qui nous enseigne une vérité vitale.
11 Avant même que les jumeaux Ésaü et Jacob ne soient nés, alors qu'ils étaient encore
dans son sein et n'avaient donc fait ni bien ni mal, afin qu'il soit clairement établi que
c'est par la grâce de Dieu et par Son appel que nous sommes sauvés et non par nos propres
réalisations,
12 Dieu s'est adressé ainsi à Rebecca : « L'aîné (i.e. le premier-né) servira le plus
jeune. » (
Gn 25:19-23 ).
C'était tout à fait contraire à la tradition juive; mais Dieu l'a fait afin de
démontrer que le salut est basé sur Sa volonté souveraine et non sur l'héritage familial
ou les antécédents ancestraux d'une personne.
13 Tout ceci est parfaitement conforme avec cette déclaration des Écritures : « J'ai
accepté Jacob, mais j'ai rejeté Ésaü. »
LA VOLONTÉ SOUVERAINE DE DIEU
14 Cela veut-il dire que Dieu a fait preuve de favoritisme ou d'injustice à l'égard
d'Ésaü? Certainement pas! Dieu n'est jamais injuste dans aucun de Ses actes.
15 En réalité, personne ne mérite le salut, mais comme Dieu l'a déclaré à Moïse :
« C'est mon droit absolu de manifester de la miséricorde et de la compassion envers
une personne et non un droit humain; je puis donc faire miséricorde envers qui je veux. »
(En fait, le salut avait été offert à Ésaü comme à Jacob, mais dans Sa prescience, Dieu
savait qu'Ésaü mépriserait le droit d'aînesse, symbole du salut en Christ, alors que
Jacob l'apprécierait. Ce n'est donc pas vraiment Dieu qui a rejeté Ésaü mais plutôt
l'inverse, et Dieu s'y est tout simplement soumis.) (
He 12:15-16 ).
16 Ainsi donc le salut ne nous appartient pas en vertu de nos origines ou de notre
hérédité; ce n'est pas non plus une chose que nous pouvons gagner par nos choix ou nos
efforts, mais plutôt une faveur non méritée, entièrement basée sur la miséricorde
souveraine de Dieu et sur Son amour inconditionnel (
Tt 3:4-5 ).
17 Et pour prouver Sa souveraineté, lisons dans l'Ancien Testament ce que Dieu a dit au
Pharaon : « Je t'ai permis de devenir le plus puissant dirigeant de l'Antiquité dans le but
exprès de démontrer la supériorité de Ma propre puissance en délivrant les Juifs de
l'esclavage des Égyptiens. De cette façon, toute la race humaine pourra réaliser qu'il n'y
a personne comme Moi. »
18 En conclusion donc, l'homme dépend totalement de la volonté souveraine de Dieu pour
son bonheur éternel et Dieu a parfaitement le droit de faire miséricorde on de rejeter
quiconque, selon Sa volonté.
LE LIBRE CHOIX DE L'HOMME
19 Je sais parfaitement ce que certains intellectuels d'entre vous allez me répondre;
vous direz : « Si tout dépend de la volonté souveraine de Dieu, Il doit aussi porter la
responsabilité de toute condamnation, puisque les humains n'ont finalement aucune liberté
de choix dans cette affaire! »
20 Une telle remarque est présomptueuse; comment, pauvres créatures que nous sommes,
oserions-nous douter de l'infinie sagesse et de l'omniscience de notre Créateur?
21 Par exemple, le potier n'a-t-il pas le plein contrôle de son argile pour tirer de la
même masse un vase destiné à un usage royal ou à un usage ordinaire?
22 L'autorité de Dieu est, de la même manière, absolue. Cependant, afin de montrer Son
grand déplaisir face à l'incrédulité et à l'exploitation abusive, Il a révélé Sa
toute-puissance contre les Égyptiens, après avoir fait preuve d'une grande patience à
l'égard de ces gens arrogants et trop surs d'eux qui, par leur rejet délibéré du Dieu
céleste, ont clairement démontré qu'ils méritaient la destruction.
23 Mais en même temps, Il s'est avéré miséricordieux et patient envers les esclaves
Israélites, révélant par leur intermédiaire Son amour inconditionnel et désintéressé,
l'agapè, et prouvant au monde qu'Il ne veut détruire personne mais qu'Il désire que tous
se détournent de leurs péchés (
2 P 3:9 ).
24 Telle est notre position - tous ceux d'entre nous qui avons répondu positivement à
Sa grâce salvatrice en Christ, que nous soyons Juifs ou Gentils, puisque le salut est
le don de Dieu à toute la race humaine et non pas seulement aux Juifs.
25 Ce n'est pas mon opinion mais celle de Dieu Lui-même qui nous l'a bien fait comprendre
par le prophète Osée lorsqu'Il a déclaré : « Ceux qui n'appartiennent pas à l'Israël
littéral, seront un jour appelés 'Mon peuple'. Et les nations païennes qui n'étaient pas
considérées comme faisant partie du peuple de l'alliance seront appelées 'Ma bien-aimée' (
Os 2:25 ).
26 Et, au lieu qu'on nous dise : 'Vous n'appartenez pas [à ce peuple],' ils seront
appelés fils et filles du Dieu vivant. » (
Os 2:1 ).
27 Et voici ce que le prophète Ésaïe avait à dire concernant la nation d'Israël :
« Même si la population d'Israël devient impossible à dénombrer et aussi nombreuse que le
sable de la mer, un reste seulement (c'est-à-dire ceux qui croient) sera sauvé.
28 Et parce que l'incrédulité se sera accrue partout, Dieu interviendra et mettra fin à
la période de sursis accordée aux hommes, afin d'exécuter Son jugement pour tous les
incroyants. » (
Es 10:22-23 ).
29 En fait, comme Ésaïe l'avait déjà prophétisé : « Si le Seigneur du repos éternel
(sabbat) n'intervient pas, même l'Église chrétienne deviendra comme Sodome et Gomorrhe,
complètement dépourvue de vrais croyants. » (
Es 1:9 ).
LE JUDAÏSME ET L'ÉVANGILE
30 Voilà donc la véritable situation de mon peuple, les Juifs : les Gentils, qui ont
réalisé qu'ils ne pouvaient pas se sauver eux-mêmes par leurs propres bonnes oeuvres, ont
obtenu la justice, la vraie justice, celle qui sauve, qui vient de Dieu et qui devient
effective par la foi seulement;
31 tandis que les Juifs qui pensaient pouvoir se sauver en gardant la sainte loi de Dieu
ont échoué lamentablement.
32 Et pourquoi ont-ils échoué? Ce n'est pas qu'ils n'ont pas essayé, mais ils ont refusé
de reconnaître le moyen de salut conçu par Dieu, c'est-à-dire la foi en Jésus-Christ. En
conséquence, ils n'ont pas seulement échoué, mais la justice de Christ est devenue à leurs
yeux une injure envers leur propre justice.
33 Dieu, dans Sa prescience, avait prédit la chose en déclarant : « Voici, j'ai mis en
Sion (Israël) une pierre d'achoppement qui deviendra une insulte pour les Juifs
propres-justes. Mais quiconque réalisera son état de péché et la valeur de ce Rocher
(Jésus-Christ) et croira en Lui, ne sera pas déçu au jour du jugement. » (
Es 28:16 et
Ph 3:8-9 ).