1-5 : «
1 Je regardai, et voici, l’Agneau se tenait sur
la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes,
qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts.
2 Et j’entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses
eaux, comme le bruit d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis
était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes.
3
Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les
quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait
apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui
avaient été rachetés de la terre.
4 Ce sont ceux qui ne se sont
pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges; ils suivent
l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes,
comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau;
5 et dans leur
bouche il ne s’est point trouvé de mensonge, car ils sont
irrépréhensibles. »
Une caractéristique admirable de la parole prophétique est que nous
n’y voyons jamais le peuple de Dieu abandonné à une situation
désespérée par ses épreuves et ses difficultés. Après lui avoir montré
des scènes futures de danger, la voix de la prophétie ne le laisse pas
là, à deviner quel sera son sort, ni douter, ni même désespérer du
résultat final. Elle le conduit jusqu’à la fin, et lui révèle le
triomphe des fidèles.
Les premiers cinq versets d’
Apocalypse 14
en sont un exemple. Le
chapitre 13
se termine en nous présentant le peuple de Dieu comme une petite
compagnie, apparemment faible et sans défense, dans un conflit mortel
avec les plus grandes puissances de la terre que le dragon ait pu
mobiliser à son service. Avec l’appui de l’autorité suprême du pays,
un décret est promulgué pour que tous adorent l’image et reçoivent la
marque, sous peine de mort pour tous ceux qui s’y refusent. Que
peuvent faire les enfants de Dieu dans un tel conflit et dans une
telle extrémité? Qu’adviendra-t-il d’eux? Avec l’apôtre, regardons en
avant, la scène suivante du drame qui se déroule. Et que voyons-nous?
La même compagnie debout sur le Mont Sion en compagnie de l’Agneau.
Mais c’est une compagnie victorieuse, jouant de la harpe dans les
parvis célestes. Ceci nous assure que lorsque notre conflit avec les
puissances des ténèbres arrive, non seulement la délivrance est
certaine mais elle sera immédiate.
Les cent quarante-quatre mille.
Nous croyons que les cent quarante-quatre mille dont il est question
ici sur le Mont Sion, sont les saints qui dans
Apocalypse 13
furent l’objet du courroux de la bête et de son image.
Ils sont identifiés aux scellés décrits dans
Apocalypse 7,
qui nous ont été déjà montrés comme étant les justes qui vivent quand
Christ revient pour la seconde fois.
« Ils ont été rachetés d’entre les hommes » (verset 4), est une
expression qui peut seulement s’appliquer à ceux qui sont translatés
d’entre les vivants. Paul travailla avec le désir de parvenir à la
résurrection d’entre les morts (
Philippiens 3 :11
). Telle est l’espérance de ceux qui dorment en Jésus : la
résurrection des morts. Une rédemption d’entre les hommes, doit
signifier quelque chose de différent, et ne peut vouloir dire qu’une
chose, à savoir la translation. En conséquence, les 144 000 sont les
saints qui vivront et seront translatés quand se produira la seconde
venue de Christ (Voir le commentaire sur le verset 13).
Sur quel Mont Sion Jean voit-il cette compagnie? C’est le Mont Sion
céleste; parce que le chant des joueurs de harpe, qui provient sans
doute de cette même compagnie, s’entend comme provenant du ciel. C’est
la même Sion de laquelle le Seigneur laisse entendre sa voix quand il
parle à son peuple en étroite relation avec la venue du Fils de
l’Homme (
Joël 3 :16;
Hébreux 12 :25-28;
Apocalypse 16 :17
). Accepter le fait qu’il y ait dans le ciel un Mont Sion et une
Jérusalem est un puissant antidote contre la fausse doctrine d’un
second temps de grâce et un millénaire de paix sur la terre.
Quelques détails de plus sur les 144 000, outre ceux donnés dans
Apocalypse 7,
exigent notre attention :
Ils portent le nom du Père et de l’Agneau écrit sur leurs fronts. Dans
Apocalypse 7,
on dit qu’ils ont le sceau de Dieu sur leurs fronts. On nous donne
ainsi une clé importante pour comprendre ce qu’est le sceau de Dieu,
parce que de suite, nous percevons que le Père considère son nom comme
un sceau. Ce commandement de la loi qui contient le nom de Dieu est
donc le sceau de Dieu. Le commandement du Sabbat est le seul qui
contient le titre descriptif par lequel on peut distinguer le
véritable Dieu de tous les faux dieux. Partout où il était placé, là
se trouvait le nom du Père (
Deutéronome 12 :5, 14, 18, 21;
14 :23;
16 :2, 6; etc.).
Aussi, quiconque garde ce commandement porte le sceau du Dieu
vivant.
Ils chantent un cantique nouveau qu’aucun autre groupe ne peut
apprendre. Dans
Apocalypse 15 :3,
il est appelé le cantique de Moïse et de l’Agneau. Le cantique de
Moïse, tel qu’il se trouve dans
Exode 15,
célèbre une libération. Aussi, le cantique des 144 000 est celui de
leur libération. Personne d’autre ne peut y participer parce qu’aucun
autre groupe n’expérimentera ce qu’ils ont expérimenté.
« Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes ». Dans les
Écritures, une femme symbolise une église. Une femme vertueuse
représente une église pure; une femme corrompue est une église
apostate. C’est donc une caractéristique de cette compagnie, dont les
membres, au moment de leur libération, ne se sont pas contaminés avec
les églises déchues de la terre, et ne sont pas en relation avec
elles. Cependant, nous ne devons pas comprendre qu’ils n’aient jamais
eu de relation avec quelques-unes de ces églises, parce que c’est
uniquement à un certain moment que les gens sont contaminés par elles.
Dans
Apocalypse 18 :4,
nous trouvons un appel adressé au peuple de Dieu qui se trouve dans
Babylone, afin qu’il en sorte, pour ne pas participer à ses péchés.
En prêtant attention à cet avertissement et en se séparant d’elle,
ils échappent à la contamination de ses péchés. De même pour les
144 000. Bien que quelques-uns d’entre eux aient été, à un certain
moment, en relation avec les églises corrompues, ils ont coupé ces
rapports au moment où les poursuivre plus longtemps serait devenu un
péché.
Ils suivent l’Agneau partout où il va. Nous comprenons qu’il s’agit
d’eux dans leur état de rachetés. Ils sont les compagnons spéciaux de
leur Seigneur glorifié dans le royaume. Au sujet de cette compagnie et
de la même période, nous lisons : « Car l’Agneau qui est au milieu du
trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie » (
Apocalypse 7 :17 ).
Ils sont « comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ». Ce terme
semble s’appliquer à différentes personnes pour montrer leur condition
particulière. Christ représente les prémices comme antitype de la
gerbe agitée. Les premiers qui reçurent l’Évangile sont appelés par
Jacques « les prémices de ses créatures » (
Jacques 1 :18
). Aussi, les 144 000, préparés pour le grenier céleste pendant les
scènes troublées qu’ils vécurent ici sur la terre pendant les derniers
jours, translatés au ciel sans voir la mort, puis élevés à une
position prééminente, sont appelés dans ce sens « prémices pour Dieu
et pour l’Agneau ». La chaîne prophétique qui débuta avec
Apocalypse 12
se termine avec cette description des 144 000 triomphants.
6-7 : «
6 Je vis un autre ange qui volait par le milieu
du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de
la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout
peuple.
7 Il disait d’une voix forte : « Craignez Dieu, et
donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez
celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources
d’eaux. »
Le message du premier ange.
Ici, on nous présente une autre scène et une autre chaîne d’événements
prophétiques. Nous savons qu’il en est ainsi, parce que les versets
antérieurs décrivent un groupe de rachetés dans leur état immortel,
-- une scène qui fait partie de la chaîne prophétique commencée dans
le premier verset d’
Apocalypse 12,
et qui l’achève puisqu’aucune prophétie ne va au-delà de l’état
immortel. Chaque fois qu’une chaîne prophétique nous amène à la fin du
monde, nous savons qu’elle s’achève là, et ce qui est présenté
ultérieurement appartient à une nouvelle série d’événements. Le livre
de l’Apocalypse surtout, se compose de ces chaînes prophétiques
indépendantes, comme nous l’avons déjà démontré par quelques exemples.
Le message décrit dans ces versets est le premier de ceux connus comme
« les trois messages d’
Apocalypse 14 ».
La prophétie elle-même justifie leur appellation de premier, second et
troisième message. Dans les versets qui suivent, le dernier ange qui
se présente avec un message s’appelle distinctement « le troisième
ange », nous en déduisons donc que le précédent était le second ange;
et l’antérieur à celui-ci, le premier.
Ces anges sont évidemment symboliques, car l’oeuvre qui leur est
assignée est celle de prêcher l’Évangile éternel aux gens. Mais la
prédication de l’Évangile n’a pas été confiée à des anges littéraux,
mais à des hommes, et ceux-ci sont responsables de cette mission
sacrée placée entre leurs mains. Aussi, chacun de ces trois anges
symbolise ceux qui sont envoyés pour faire connaître à leurs
semblables les vérités spéciales qui constituent ces messages.
Les anges littéraux s’intéressent intensément à l’oeuvre que la grâce
accomplit parmi les hommes, et ils sont envoyés pour servir ceux qui
ont hérité du salut. Comme l’ordre règne dans tous les mouvements et
les rendez-vous du monde céleste, il n’est pas si insolite de supposer
qu’un ange littéral est chargé de l’oeuvre de chaque message (
Hébreux 1 :14;
Apocalypse 1 :1;
22 :16 ).
Nous voyons dans ces symboles le grand contraste que la Bible établit
entre les choses terrestres et les célestes. Chaque fois que des
gouvernements terrestres doivent être représentés, même les meilleurs
d’entre eux, le symbole le plus approprié qui peut être trouvé est une
bête sauvage. Mais quand l’oeuvre de Dieu doit débuter, elle est
symbolisée par un ange revêtu de beauté et ceint de puissance.
L’importance de l’oeuvre présentée dans
Apocalypse 14 :6-12
sera évidente pour celui qui l’étudie avec attention. Toutes les fois
où ces messages doivent être prêchés, ils devront constituer par leur
nature même le thème du plus grand intérêt pour la génération qu’ils
concernent. Nous ne voulons pas dire que la grande multitude de
l’humanité qui vit alors leur prêtera attention, parce qu’à toutes les
époques du monde ceux qui ne manifestèrent aucun intérêt pour la
vérité présente furent beaucoup trop nombreux. Mais ils constituent le
thème auquel les gens devraient prêter l’attention la plus fervente
s’ils sont conscients qu’ils concernent leurs intérêts les plus
élevés.
Quand Dieu envoie Ses ministres annoncer au monde que l’heure de Son
jugement est venue, que Babylone est tombée, que quiconque adore la
bête et son image devra boire « du vin de la fureur de Dieu, versé
sans mélange dans la coupe de sa colère », -- la menace la plus
terrible que l’on puisse trouver dans les Écritures -- personne ne
peut sans danger pour son âme, traiter cet avertissement comme sans
importance, ou le laisser de côté par négligence ou mépris. D’où, la
nécessité, à toutes les époques, de réaliser les efforts les plus
fervents pour comprendre l’oeuvre du Seigneur, de peur de perdre les
bénéfices de la vérité présente. Ceci s’applique surtout à notre
époque, alors que tant d’évidences nous avertissent de la prompte
venue de la crise finale sur la terre.
Cet ange d’
Apocalypse 14 :6
est appelé « l’autre ange », parce que Jean avait vu auparavant, un
ange qui volait par le ciel d’une manière singulière, selon ce que
décrit
Apocalypse 8 :13,
et proclamait que les trois dernières des sept trompettes seraient des
malheurs (Voir les commentaires sur Apocalypse 8 :13).
L’époque de la proclamation du message.
Le premier point qui doit d’abord être déterminé est l’époque à
laquelle ce message doit être donné. Quand doit-on attendre la
proclamation : « L’heure de son jugement est venue »? La possibilité
que ce soit à notre propre époque fait qu’il est essentiel pour nous
d’examiner cette question avec une sérieuse attention. Mais à mesure
que nous avançons nous voyons avec plus de preuves positives, qu’il en
est ainsi. Ceci devrait accélérer chaque battement et faire palpiter
tout coeur qui sent l’importance sublime de cette heure que nous
vivons.
Trois positions seulement sont possibles quant à l’époque où cette
prophétie doit s’accomplir. Ce sont :
- Que ce message fut donné dans le passé, à l’époque des apôtres,
ou des réformateurs;
- Qu’il doit être donné dans le futur;
- Qu’il appartient à la génération actuelle.
Informons nous d’abord de la première possibilité. La nature même du
message détruit l’idée qu’il ait été donné à l’époque des apôtres.
Eux-mêmes ne proclamèrent pas que l’heure du jugement de Dieu était
arrivée. S’ils l’avaient fait, ils n’auraient pas dit la vérité, et
leur message aurait porté l’estampille du mensonge infâme. Ils avaient
quelque chose à dire sur le jugement, mais ils indiquèrent qu’il
aurait lieu dans un futur indéfini. En accord avec les paroles de
Christ lui-même, le jugement final de Sodome et Gomorrhe, Tyr et
Sidon, Chorazin et Capernaüm, se trouvait à cette époque dans un futur
indéfini (
Matthieu 10 :15;
11 :21-24
). Paul déclara aux Athéniens superstitieux que Dieu avait convenu
d’un jour pour juger le monde (
Actes 17 :31
). Il parla à Félix « sur la justice, sur la tempérance, et sur le
jugement à venir » (
Actes 24 :25
). Il écrivit aux Romains au sujet d’un jour où Dieu jugerait les
secrets des hommes par Jésus-Christ (
Romains 2 :16
). Il invita les Corinthiens à regarder vers une époque où il serait
nécessaire que tous comparaissent « devant le tribunal de Christ » (
2 Corinthiens 5 :10
). Jacques écrivit aux frères dispersés que dans un temps futur ils
seraient jugés par la loi de la liberté (
Jacques 2 :12
). Tant Pierre que Jude parlent des premiers anges rebelles réservés
pour le jugement du grand jour, alors encore dans le futur, pour
lequel sont aussi réservés les impies de ce monde (
2 Pierre 2 :4, 9;
Jude 6
). Comme tout ceci est différent de la proclamation solennelle faite
au monde que « l’heure de son jugement est venue!», -- un son qui doit
être entendu quand le message nous est donné.
Depuis les jours des apôtres aucune situation n’aurait pu être
interprétée comme l’accomplissement de ce premier message, jusqu’à ce
que nous arrivions à la Réforme du XVIe siècle. Quelques-uns affirment
que Luther et ses collaborateurs donnèrent le premier message et que
les deux suivants ont été donnés depuis lors. Les faits historiques se
chargeront de décider de la question. Où sont les preuves que les
réformateurs firent une telle proclamation? Leurs enseignements ont
été totalement enregistrés, et leurs écrits conservés. Quand et où
réveillèrent-ils le monde par la proclamation que l’heure du jugement
de Dieu était arrivée? Nous ne trouvons nulle part qu’ils aient prêché
une telle chose.
« Certains interprètes supposent que le passage cité plus haut (
Apocalypse 14 :6-11
) se réfère à l’époque de la Réforme et qu’elle s’accomplit dans la
prédication de Luther et des autres personnages éminents qui furent
suscités à cette époque pour proclamer les erreurs de l’église
romaine... Mais il me semble que ces interprétations trouvent des
objections insurmontables. Le premier ange a pour mission de prêcher
l’Évangile d’une façon beaucoup plus étendue que ne le firent les
réformateurs. Loin de prêcher à tous les habitants de la terre, ils ne
prêchèrent même pas à toute l’Europe chrétienne. La Réforme ne put
pénétrer dans certains royaumes les plus étendus de la juridiction
romaine. L’Espagne, le Portugal et l’Italie furent totalement exclus.
On ne peut pas dire non plus, avec logique et véracité, que l’heure du
jugement de Dieu était arrivée à l’époque de la Réforme... L’heure du
jugement de Dieu est un temps bien connu et défini avec exactitude
dans les prophéties chronologiques de Daniel et Jean. »
« J’espère -- a dit Luther -- que le dernier jour du jugement n’est
pas loin, et en vérité je me persuade qu’il ne tardera pas plus de
trois cents ans; parce que la Parole de Dieu décroîtra et s’obscurcira
par faute de pasteurs fidèles et de serviteurs de Dieu. Bientôt, on
entendra la voix : ‘Voici, l’époux vient’. Dieu ne veut et ne peut pas
tolérer davantage ce monde impie; il doit se présenter au jour
terrible et châtier le mépris de Sa Parole. »
Ces notes sont décisives pour ce qui concerne les réformateurs.
Et comme les considérations précédentes suffisent pour nous empêcher
d’appliquer au passé le message du jugement, nous consacrerons notre
attention à l’opinion qui le situe dans une époque future, au-delà de
la seconde venue. La raison qui est invoquée pour situer le message à
cette époque est le fait que Jean vit l’ange voler au milieu du ciel
immédiatement après avoir vu l’Agneau sur le Mont Sion avec les
144 000, qui est un événement futur. Si le livre de l’Apocalypse était
une prophétie consécutive, ce raisonnement serait de poids; mais comme
elle consiste en une série de chaînes prophétiques indépendantes, et
comme il a déjà été démontré qu’une de ces chaînes se termine avec le
verset 5 de ce chapitre, et qu’une nouvelle commence au verset 6, la
position qui précède ne peut être soutenue. Pour démontrer que le
message ne peut pas trouver son accomplissement dans une époque
ultérieure au second avènement il suffira de donner quelques raisons.
La mission apostolique s’étend seulement jusqu’à la « moisson » qui
est la fin du monde (
Matthieu 13 :39
). Aussi, si cet ange vient avec « l’Évangile éternel » après cet
événement, il prêche un autre évangile, et il s’expose à l’anathème de
Paul dans
Galates 1 :8.
Le second message ne peut donc être donné avant le premier, mais le
second message annonce la chute de Babylone, et après cela, on
entendit une voix dans le ciel qui disait : « Sortez du milieu d’elle
mon peuple. » Il serait absurde de le situer après le second avènement
de Christ, puisque tous les enfants de Dieu, tant les vivants que ceux
qui étaient morts, sont enlevés à la rencontre du Seigneur dans les
airs, pour être avec Lui pour toujours (
1 Thessaloniciens 4 :17
). Ils ne peuvent pas être invités à sortir de Babylone après cet
événement. Christ ne les emmène pas à Babylone, mais à la maison de
son Père, où il y a beaucoup de demeures (
Jean 14 :2, 3 ).
Un regard au message du troisième ange, qui devrait s’accomplir à une
époque future, si c’est ce qui doit arriver avec le premier, nous
révélera mieux l’impossibilité de soutenir cette opinion. Ce message
donne un avertissement aux adorateurs de la bête papale. Mais la bête
papale a été détruite et jetée aux flammes à la venue de Christ (
Daniel 7 :11;
2 Thessaloniciens 2 :8
). Elle est alors jetée dans l’étang ardent afin de ne plus perturber
les saints du Très-Haut (
Apocalypse 19 :20
). Pourquoi nous empêtrer dans l’inconséquence de situer un message
contre l’adoration de la bête à une époque où la bête a cessé
d’exister, et dont l’adoration est impossible?
Dans
Apocalypse 14 :13,
une promesse est prononcée pour ceux qui meurent « dès à présent »
dans le Seigneur, c’est-à-dire depuis le moment où le triple message
est commencé à être donné. C’est une démonstration parfaite que le
message doit être proclamé avant la première résurrection, parce
qu’après cet événement tous ceux qui y prennent part ne mourront pas.
Aussi, nous écartons cette opinion relative à une époque future comme
antibiblique et impossible.
L’heure du jugement donne une note caractéristique.
Nous sommes maintenant préparés à examiner la troisième opinion, à
savoir, que le message appartient à la génération actuelle. Les
arguments des deux propositions antérieures ont beaucoup contribué à
établir la dernière. Si le message n’a pas été donné dans le passé, et
s’il ne peut pas être donné dans le futur, après la venue de Christ, à
quel autre endroit peut-il se situer si ce n’est dans la génération
actuelle, puisque nous vivons dans les derniers jours, juste avant la
seconde venue de Christ? À vrai dire, la nature même du message le
limite à la dernière génération. Il proclame que l’heure du jugement
de Dieu est arrivée. Le jugement appartient au moment final de
l’oeuvre du salut en faveur du monde, et la proclamation annonçant sa
venue ne peut se réaliser qu’au moment où nous approchons de la fin.
Il est d’ailleurs montré que le message appartient au temps actuel en
prouvant que cet ange est le même que celui d’
Apocalypse 10
(Voir les explications du chapitre 10).
L’apôtre Paul, qui parla du « jugement à venir » au gouverneur romain
Félix, proclama à ses auditeurs de l’Aréopage que Dieu « a fixé un
jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a
désigné » (
Actes 17 :31 ).
La prophétie des 2300 jours de
Daniel 8 et
9,
indiquait sans erreur possible cette heure du jugement. Cette période
prophétique, la plus longue des Écritures, va de 457 avant J.-C.
jusqu’en 1844 de notre ère. Alors, comme nous l’avons déjà vu en
étudiant la prophétie de Daniel, le sanctuaire allait être purifié.
Cette purification, en accord avec le service typique de
Lévitique 16,
était l’oeuvre finale de l’expiation. Il ressort des citations
suivantes que l’oeuvre du dernier jour de l’année, dans le service
typique, n’était qu’une figure du jour du jugement :
« Le grand Jour des Expiations, avec ses services si particuliers et
impressionnants, tombait le dixième jour du septième mois... C’était
un jour où chaque homme était appelé à jeûner et à humilier son âme; à
réfléchir avec tristesse et pénitence sur ses actions pécheresses et
ses transgressions... Celui qui ne s’affligeait pas de la sorte était
menacé de la peine de mort, châtiment direct de la main de Jéhova. »
« Remarquons la date exacte du Jour des Expiations. Elle tombait le
dixième jour du septième mois. Le Jubilé commençait aussi le même jour
et était annoncé par la trompette solennelle, symbole de Dieu qui
s’approche pour juger. »
« On supposait que le jour du Nouvel An (1er de Tishri) les décrets
divins étaient écrits, et qu’au Jour des Expiations (10 de Tishri),
ils étaient scellés, et c’est pour cette raison que cette décade
s’appelle les Jours Terribles, ou les Dix Jours de Pénitence. Le Jour
des Expiations était si terrible qu’un livre du rituel juif nous dit
que les anges eux-mêmes allaient d’un lieu à un autre avec crainte et
tremblement, en disant : ‘Voici, l’heure du jugement est arrivée.’ »
« Dieu, assis sur Son trône pour juger le monde... ouvre le Livre des
Annales; on le lit, et là, se trouve la signature de chaque homme. La
trompette sonne; on entend une petite voix; les anges tremblent, en
disant : ‘C’est le jour du jugement.’ Au jour du Nouvel An, le décret
est écrit; au Jour des Expiations, ceux qui doivent vivre et ceux qui
doivent mourir sont scellés. »
Quelqu’un pourrait se demander si un message de ce caractère a été
donné au monde, ou s’il est en train d’être proclamé. Nous croyons que
le grand mouvement de la seconde venue, du siècle passé, correspond
exactement à la prophétie.
La seconde venue de Christ est une autre note caractéristique.
Déjà, en 1831, William Miller, de Low Hampton, dans l’état de New
York, parvint à la conclusion, à la suite d’une fervente et
persévérante étude des prophéties, que la fin de l’ère évangélique
touchait à son terme. Il pensait que cette fin arriverait à la fin
des périodes prophétiques, vers l’année 1843. Plus tard, il déplaça
cette date à l’automne de 1844. Ses recherches furent une étude
persévérante et logique des prophéties, parce qu’il adopta une
règle d’interprétation saine. Sur elle se base toute forme religieuse
et tout progrès dans la connaissance prophétique. Cette règle consiste
à prendre tout le langage des Écritures, comme celui de n’importe quel
autre livre, dans son sens littéral à moins que le contexte ou la
linguistique requiert d’être compris figurativement, et laisser les
passages des Écritures s’expliquer les uns les autres. Il est vrai
qu’il commit une erreur sur un point vital, comme nous l’expliquerons
plus loin; mais en principe, et dans un grand nombre de détails, il
avait raison. Il suivait le chemin correct, et il fit un progrès
immense en comparaison de tous les systèmes théologiques de son
époque. Quand il commença à parler de ses opinions, elles furent
reçues très favorablement, et un grand réveil religieux se produisit
dans différentes parties du pays.
Bientôt, une multitude de collaborateurs se réunirent autour de son
étendard. Parmi eux, on peut mentionner des hommes comme F.G. Brown,
Charles Fitch, Josiah Litch, J. V. Himes, et d’autres qui étaient
alors des hommes éminents par leur piété et par l’influence qu’ils
exerçaient dans le monde religieux. La période entre 1840 et 1844
fut une époque d’intense activité et de grand progrès dans cette
oeuvre. Un message qui avait toutes les caractéristiques requises
pour être l’accomplissement de la proclamation d’
Apocalypse 14 :6, 7
fut proclamé au monde. Ce fut vraiment cet Évangile du royaume que
Christ avait déclaré devoir être annoncé au monde entier, alors
viendrait la fin (
Matthieu 24 :14
). L’accomplissement de n’importe lequel de ces deux passages implique
la prédication de l’imminence de la fin. L’Évangile ne pourrait être
prêché à toutes les nations comme signe de la fin sans être reconnu
comme tel, et la proximité de la fin était du moins un de ses thèmes
principaux. L’Advent Herald exprima clairement cette vérité dans le
langage suivant :
« Comme une indication de l’imminence de la fin, on devait voir
‘un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile
éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à
toute tribu, à toute langue, et à tout peuple.’ (
Apocalypse 14 :6
). La mission de cet ange était de prêcher le même Évangile qui avait
été proclamé dans le passé, mais il est mis en relation avec le motif
additionnel de la proximité du royaume, car ‘il disait d’une voix
forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son
jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre,
et la mer, et les sources d’eaux.’ (verset 7). Aucune simple
prédication de l’Évangile, sans l’annonce de la proximité de la fin,
ne pourrait accomplir ce message. »
Les personnes qui étaient engagées dans ce mouvement supposaient que
c’était l’accomplissement d’une prophétie, et assuraient qu’elles
étaient en train de donner le message d’
Apocalypse 14 :6, 7.
« Cette nuit, je voudrais vous dire : ‘Craignez Dieu, et donnez-lui
gloire, car l’heure de son jugement est venue’, dans un sens strict et
littéral. Nous sommes maintenant à la fin de ce dernier jour duquel
l’apôtre a dit : ‘par là nous connaissons que c’est la dernière heure.’...
Nous nous trouvons à l’aube de ce jour, -- nous sommes à sa dernière
heure; et il est proche, très proche, à la porte même. Mes chers
auditeurs, je vous supplie de considérer qu’il est là, à la porte
même, selon tous ceux qui ont étudié ce sujet et ont cherché
l’enseignement de Dieu;... lesquels déclarent unanimement que ... le
royaume de Christ est à portée de la main. »
«
Apocalypse 14
présente l’ange comme volant au milieu du ciel, tenant un Évangile
éternel pour le prêcher à ceux qui demeurent sur la terre, à toute
nation, tribu, langue et peuple. Quand l’événement indiqué par ce
symbole s’accomplira, le jour du jugement du Seigneur sera imminent,
parce que l’ange déclare à tous les hommes : ‘Craignez Dieu, et
donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue.’ »
« Le devoir incombe à tous de donner l’invitation : ‘Craignez Dieu, et
donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue’, mais c’est
davantage le devoir des ministres de Dieu. »
Mais le mouvement général relatif à la seconde venue de Christ et la
proclamation que ‘l’heure de son jugement est venue’, ne se limita pas
à l’hémisphère occidentale. Il fut mondial. Il accomplit sous ce
rapport, la proclamation de l’ange ‘à toute nation, à toute tribu, à
toute langue et à tout peuple.’ Mourant Brock, un ecclésiastique
anglican et grand leader du mouvement dans les Îles
Britanniques, nous dit :
« L’espérance de la proche venue du Rédempteur et de la voix de mise
en garde ne sont pas seulement attendues en Grande Bretagne, mais
aussi en Amérique, en Inde et dans le continent Européen. Un de nos
missionnaires allemands relata dernièrement qu’à Wurtemberg, il y a
une colonie chrétienne de plusieurs centaines de personnes qui se
distinguent principalement par leur attente du second avènement. Et un
ministre chrétien qui vient des rives de la Mer Caspienne m’a dit que
la même attente quotidienne existe parmi ceux de sa nation. Ils en
parlent constamment comme ‘du jour de la consolation’. Dans une petite
publication intitulée ‘Le millenium’, l’auteur dit qu’il sait qu’en
Amérique environ 300 ministres de la Parole sont en train de prêcher
cet ‘Évangile du royaume’, tandis que dans ce pays, ajoute-t-il, il y
a environ 700 églises anglicanes qui font de même. »
Le Dr. Joseph Wolff voyagea en Arabie, à travers la région habitée par
les descendants de Hobab, beau-frère de Moïse. Il écrit dans un livre
ce qu’il vit au Yémen :
« Les Arabes de ce lieu ont un livre appelé ‘Seera’, qui traite de la
seconde venue de Christ, et de son règne en gloire. »
« J’ai passé six jours au Yémen, avec les fils des Récabites... Ils ne
boivent pas de vin, ne plantent pas de vignes, ne sèment pas, ils
vivent sous des tentes, et se souviennent des paroles de Jonadab, fils
de Récab. Avec eux, il y avait des fils de la tribu de Dan, qui
résident près de Yerim, en Hadramaut, qui attendaient, comme les fils
de Récab, la proche venue du Messie sur les nuées des cieux. »
D. T. Taylor dit au sujet de la grande diffusion de l’espérance :
« A Wurtemberg, il y a une colonie chrétienne qui compte plusieurs
centaines de membres qui attendent la prochaine venue de Christ; il y
en a aussi une autre sur les rives de la Mer Caspienne qui a la même
croyance. Les Molokans, grand groupe de dissidents de l’église grecque
russe, qui résident sur les rives de la Baltique -- un peuple très
pieux dont on dit qu’ils ‘n’ont que la Bible pour credo, et les
Saintes Écritures comme norme de leur foi’ -- se caractérisent par
leur ‘espérance du règne proche et visible de Christ sur la terre’. En
Russie, la doctrine de la venue de Christ et de son royaume, se
prêche jusqu’à un certain point, et nombreux sont ceux de la classe
humble qui la reçoivent. Elle a été très débattue en Allemagne,
surtout au sud, parmi les Moraves. En Norvège, des affiches et des
livres sur le retour de Christ et cette doctrine, ont abondamment
circulé. Parmi les Tatares, du Tatarstan, l’expectative de l’avènement
de Christ prévaut plus ou moins à cette époque. Des publications
anglaises et américaines sur cette doctrine ont été envoyées en
Hollande, en Allemagne, en Inde, en Irlande, à Constantinople, à Rome
et dans presque toutes les stations missionnaire du globe...
« Le Dr. Joseph Wolff, selon les notes qu’il fit dans son journal
entre les années 1821 et 1845, proclama le proche retour du Seigneur
en Palestine et en Égypte, sur les bords de la Mer Rouge, en
Mésopotamie, en Crimée, en Perse, en Géorgie, à travers l’empire
Ottoman, en Grèce, en Arabie, au Turkestan, à Bokhara, en Afghanistan,
au Cachemire, en Hindoustan et au Tibet, en Hollande, en Écosse et en
Irlande, à Constantinople, à Jérusalem, à Santa Helena et aussi à bord
d’un bateau en Méditerranée, et dans la ville de New York à toutes les
dénominations. Il déclare avoir prêché parmi les Juifs, les Turcs,
les Mahométans, les Perses, les Hindous, les Chaldéens, les Syriens,
les Sabéens, aux pachas, aux cheikhs, aux shahs, aux rois d’Organtsh
et Bokhara, à la reine de Grèce, etc. Au sujet de ses travaux
extraordinaires, l’Investigator dit : ‘Il est probable que personne
n’a fait autant de publicité à la doctrine de la seconde venue du
Seigneur Jésus-Christ que ce missionnaire bien connu du monde entier.
Partout où il alla, il proclama l’imminence du retour en gloire du
Messie.’ »
Un autre écrivain du grand mouvement dit :
« Que l’avertissement du Seigneur ait été réellement entendu,
et que la voix se soit amplifiée dans l’église à cette même époque,
comme la proximité du retour, est indéniable. On peut affirmer sans
crainte que de 1828 à 1833... un plus grand nombre de feuillets et de
travaux destinés à traiter du thème de l’avènement et à déclarer sa
proximité parvinrent au public et furent annoncés dans les principaux
périodiques religieux de l’époque, que dans n’importe quel autre
siècle de toute la période écoulée depuis le temps des apôtres; oui,
et probablement plus que dans tous les siècles passés depuis lors. »
L’erreur commise par les vrais chrétiens en 1844 ne se référait pas au
temps, comme l’ont bien démontré les arguments sur les 70 semaines et
les 2300 jours de
Daniel 9.
Elle se rapportait à la nature de l’événement qui devait arriver à la
fin de ces jours, comme cela a été prouvé dans les raisonnements
relatifs au sanctuaire de
Daniel 8.
En supposant que la terre était le sanctuaire, dont la purification
devait être réalisée par le feu quand le Seigneur du ciel
apparaîtrait, ils s’attendaient naturellement à ce que Christ vienne à
la fin de ces jours. À cause de leur erreur sur ce point, ils
souffrirent une désillusion cinglante, prédite dans les Écritures
elles-mêmes, bien que tout ce que la prophétie déclarait, et tout ce
qu’ils devaient avoir attendu, s’accomplit avec une exactitude
absolue à cette époque. La purification du sanctuaire commença; mais
elle n’amena pas Christ sur cette terre, parce que la terre n’était
pas le sanctuaire; et sa purification n’entraîna pas la destruction de
la terre, parce que la purification du sanctuaire se réalisa par le
sang d’une offrande ou sacrifice, et non par le feu. Ceci fut
l’amertume du petit livre pour l’Église (
Apocalypse 10 :10
). Ce fut la venue du Fils de l’Homme, non pas sur la terre mais
auprès de l’Ancien des jours (
Daniel 7 :13, 14
). Ce fut l’arrivée de l’époux aux noces, présentée dans la parabole
des dix vierges de
Matthieu 25.
Les vierges folles dirent alors aux sages : « Donnez-nous de votre
huile, car nos lampes s’éteignent. » Les vierges sages répondirent :
« allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. » Il ne s’agit
pas de la venue de Christ sur cette terre, parce que c’est une venue
qui précède les noces; mais les noces, c’est-à-dire la réception du
royaume (Voir les commentaires sur Apocalypse 21), doivent précéder Sa
venue sur cette terre pour recevoir Son peuple, qui doivent être les
invités au banquet des noces (
Luc 19 :12;
Apocalypse 19 :7 à 9
). Cette venue dont il est question dans la parabole doit donc être la
même venue que celle de l’Ancien des Jours mentionnée dans
Daniel 7 : 13, 14 ).
« Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des
noces, et la porte fut fermée. » Après l’arrivée de l’époux aux
noces, un examen des invités est fait pour voir ceux qui sont prêts
pour participer à la cérémonie, selon la parabole de
Matthieu 22 :1 à 13.
La dernière chose qui précède les noces, est l’entrée du Roi qui vient
vérifier si les invités ont tous revêtu le vêtement adéquat des noces;
tous ceux qui, après cet examen, sont trouvés revêtus et acceptés par
le Roi, ne perdent plus cet habit, mais leur immortalité est assurée.
Mais cette question d’aptitude pour entrer dans le royaume est
déterminée uniquement par le jugement investigatif du sanctuaire.
L’oeuvre finale qui est accomplie dans le sanctuaire, l’expiation ou
purification de celui-ci, n’est donc rien d’autre que l’examen des
invités pour voir ceux qui possèdent l’habit des noces. En
conséquence, tant que cette oeuvre ne sera pas terminée, ceux qui
seront « prêts » à entrer dans la salle des noces ne seront pas
déterminés. « Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la
salle des noces. » Cette courte expression nous fait passer, à partir
du moment de l’arrivée de l’époux aux noces, à travers toute la
période de la purification du sanctuaire, ou examen des conviés.
Quand cet examen sera terminé, le temps de grâce sera achevé, et la
porte se fermera.
La relation qu’il y a entre la parabole et le message que nous
examinons est maintenant évident. Il présente une période durant
laquelle les invités se préparent pour les noces de l’Agneau, et c’est
l’oeuvre du jugement à laquelle le message nous conduit quand il
déclare : « L’heure de son jugement est venue. » Ce message doit être
proclamé d’une voix forte. Il fut annoncé avec la puissance indiquée
entre les années 1840 et 1844, surtout pendant l’automne de cette
dernière année, qui nous amène à la fin des 2300 jours, moment où le
jugement débute quand Christ commence la purification du
sanctuaire.
Comme nous l’avons déjà démontré, cette oeuvre ne nous amène pas à la
fin du temps de grâce, mais au commencement du jugement investigatif.
Et nous sommes maintenant en train de vivre cette heure du jugement.
Aujourd’hui, comme à l’époque à laquelle nous nous sommes déjà
référés, le message du jugement est en train d’être proclamé par toute
la terre. Aujourd’hui retentit la proclamation solennelle du jugement
« à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple »
qui « disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire,
car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le
ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. » (
Apocalypse 14 :6, 7 ).
Avant de considérer le message du second ange, méditons un moment sur
l’importance et la signification sublime de la vérité admirable
révélée ici si clairement. Nous nous trouvons au seuil même du monde
éternel. Le dernier message de la miséricorde de Dieu est en train
d’être donné à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout
peuple. Dans le sanctuaire céleste les scènes finales du grand plan de
la rédemption sont en train de se dérouler. Pensez-y! L’heure du
jugement de Dieu est arrivée. Le jugement investigatif qui touche
chaque âme et qui précède immédiatement la venue de Jésus, se déroule
actuellement dans le ciel. Un vêtement de noces -- le manteau immaculé
de la justice de Christ -- a été fourni à un prix infini à tous ceux
qui veulent l’accepter. « Comment cela va-t-il se passer pour toi et
pour moi lorsque le Roi viendra? « Mes petits enfants, je vous écris
ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché,
nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (
1 Jean 2 :1 ).
8 : « Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est
tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les
nations du vin de la fureur de son impudicité! »
Le message du second ange.
La période de ce message est grandement déterminée par celle du
premier. Le premier ne peut que précéder le second; mais le premier se
limite aux derniers jours. Cependant, le second doit être donné avant
la fin, parce qu’aucun mouvement de la classe décrite n’est possible
après cet événement. Il fait donc partie de ce mouvement religieux qui
apparaît à la fin des temps avec une référence spéciale à la venue de
Christ.
Il convient donc de se demander : que signifie le mot « Babylone »?
Qu’est-ce que sa chute? Comment se produit-elle? En ce qui concerne le
mot « Babylone », les notes marginales que contiennent certaines
Bibles, en face de
Genèse 10 :10 et
11 :9,
nous renseignent. Nimrod régna d’abord sur Babel, ou Babylone. Ce nom
signifie « confusion », parce que là, Dieu confondit le langage des
constructeurs de la tour. Le nom est ici utilisé figurativement pour
désigner la grande ville symbolique de l’Apocalypse, probablement en
référence spéciale à la signification du terme et à la manière dont
elle vit le jour. Il s’applique à quelque chose sur quoi on peut
inscrire le mot « confusion » pour spécifier ses caractéristiques
principales.
Il y a seulement trois choses auxquelles il est possible d’appliquer
cette parole. Ce sont : le monde religieux apostat en général,
l’église papale en particulier, et la ville de Rome. En examinant ces
termes, nous démontrerons ce que Babylone n’est pas.
Babylone ne se limite pas à l’église catholique romaine. Nous ne nions
pas que cette église forme la plus grande partie de la grande
Babylone. Les descriptions d’
Apocalypse 17
semblent s’appliquer particulièrement à elle. Mais le nom qu’elle
porte sur son front : « Babylone la grande, la mère des impudiques et
des abominations de la terre », révèle l’existence d’autres relations
familiales. Si cette église est la mère, qui sont ses filles? Le fait
qu’il est parlé de ses filles démontre qu’en plus de l’église
catholique romaine, il y a d’autres corps religieux qui sont englobés
sous cette désignation. De plus, un appel en relation avec ce message
doit être fait : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple. » (
Apocalypse 18 : 1 à 4
). Comme ce message doit être donné pendant la génération actuelle, il
ressort que, si aucune autre église que la catholique romaine n’est
incluse dans Babylone, le peuple de Dieu se trouve actuellement dans
la communion de cette église, et il est invité à en sortir. Mais aucun
protestant ne sera disposé à admettre cette conclusion.
Babylone n’est pas la ville de Rome. L’argument selon lequel certains
se basent pour affirmer que la ville de Rome est la Babylone de
l’Apocalypse est le suivant : L’ange dit à Jean que la femme qu’il
avait vue était la grande ville qui régnait sur les rois de la terre,
et que les sept têtes de la bête étaient sept montagnes sur
lesquelles la femme était assise. Ensuite, en donnant à la ville et
aux montagnes une signification littérale, ils appliquent la
déclaration à la Rome littérale vu que celle-ci est édifiée sur sept
collines.
Le principe sur lequel est basée cette interprétation suppose que
l’application d’un symbole doit toujours être littérale. Tout ceci
tombe à l’eau quand on peut démontrer que les symboles s’expliquent
parfois en les remplaçant par d’autres symboles, et en expliquant
ensuite ces derniers. Ceci peut se faire facilement. Dans
Apocalypse 11 :3,
le symbole des deux témoins nous est présenté. Le verset suivant dit :
« Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent
devant le Seigneur de la terre. » Dans ce cas, le premier symbole est
le même que l’autre symbole expliqué clairement dans une autre partie.
Il en est de même dans le cas qui nous occupe. « Les sept têtes sont
sept montagnes » et « La femme... c’est la grande ville »; et il ne
sera pas difficile de démontrer que les montagnes et la ville sont
utilisées symboliquement. Nous attirons l’attention du lecteur sur ce
qui suit :
Dans
Apocalypse 13,
il est dit qu’une des sept têtes est blessée à mort. Cette tête ne
peut donc pas être une montagne littérale, parce qu’il serait insensé
de parler d’une montagne blessée à mort.
Chacune des sept têtes porte une couronne. Qui a déjà vu une montagne
littérale porter une couronne?
Les sept têtes sont évidemment différentes formes de gouvernement qui
se succèdent dans le cours du temps, puisque nous lisons : « Cinq sont
tombés, un existe, l’autre n’est pas encore venu. » (
Apocalypse 17 :10
). Mais les sept collines sur lesquelles Rome est édifiée ne sont pas
successives, et il serait absurde de leur appliquer ce langage.
En accord avec
Daniel 7 :6
comparé avec
Daniel 8 : 8 et 22,
les têtes représentent des gouvernements, et selon
Daniel 2 : 35 et 44, et
Jérémie 51 :25,
les montagnes symbolisent des royaumes. En accord avec ces faits, une
traduction littérale d’
Apocalypse 17 :9 et 10,
dissipe toute obscurité : « Les sept têtes sont sept montagnes, sur
lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois. » On voit
ainsi que l’ange représente les têtes par des montagnes, et ensuite,
il explique que les montagnes sont sept rois successifs. La
signification est transférée d’un symbole sur l’autre, puis
l’explication du second symbole est donnée.
Il ressort de l’argument précédent que « la femme » ne peut pas
représenter une ville littérale, car les montagnes sur lesquelles la
femme est assise sont symboliques et une ville littérale ne peut
reposer sur des montagnes symboliques. De plus, Rome était le siège du
dragon d’
Apocalypse 12,
et le dragon le transféra à la bête (
Apocalypse 13 :2
). Elle devint ainsi le siège de la bête; mais ce serait mêler d’une
façon singulière les images que de faire du siège une seule chose, sur
laquelle s’assoit la bête, et une femme assise sur la bête.
Si la ville de Rome était la Babylone de l’Apocalypse, quelle
incongruité aurions-nous dans
Apocalypse 18 :1 à 4,
vu que dans ce cas, la chute de Babylone serait la déroute et la
destruction de la ville, en fait sa destruction complète par le feu,
selon le verset 8! Mais remarquons ce qui arrive après sa chute.
Babylone devient « une habitation de démons, un repaire de tout esprit
impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux ». Comment cela
peut-il se produire dans une ville après sa destruction complète par
le feu? De plus, après cela, on entend une voix qui dit : « Sortez du
milieu d’elle, mon peuple ». Les enfants de Dieu, sont-ils tous dans
Rome? Pas du tout. Pouvons-nous imaginer combien, parmi ceux qui
seraient là, pourraient être invités à sortir après que la ville ait
été brûlée par le feu? Il n’est pas nécessaire de s’étendre davantage
sur le sujet pour démontrer que Babylone ne peut être la ville de
Rome.
Que signifie Babylone?
Babylone signifie l’église universelle mondaine. Après avoir vu
qu’elle ne peut être aucune des deux choses auxquelles le terme
pourrait s’appliquer, c’est ce qu’elle doit représenter. Mais nous ne
nous voyons pas réduits à cette sorte de raisonnement sur ce sujet.
Babylone est appelée une « femme ». Le symbole d’une femme représente
une église. Nous interprétons la femme d’
Apocalypse 12
comme signifiant une église. La femme d’
Apocalypse 17
doit être interprétée sans l’ombre d’un doute comme symbolisant aussi
une église. Le caractère de la femme détermine le caractère de
l’église représentée. Une femme chaste représente une église pure, une
femme vile une église impure ou apostate. La femme de Babylone est
elle-même une prostituée, et la mère de filles qui lui ressemblent.
Cette circonstance, comme le nom lui-même, démontre que Babylone ne se
limite pas à un seul corps ecclésiastique, mais est composée de
plusieurs. Elle doit englober tous ceux qui ont une nature semblable,
et représente toutes les églises corrompues et apostates de la terre.
Ceci expliquera peut-être le langage d’
Apocalypse 18 :24,
qui nous dit que quand Dieu demande à la grande Babylone le sang de
Ses martyrs, on trouve chez elle « le sang des prophètes et des saints
et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre. »
A travers les siècles, presque tous les pays d’Europe ont eu leur
église d’État, et la majorité de ces pays ont actuellement leurs
religions établies, qui s’opposent avec zèle aux dissidents. Babylone
a enivré toutes les nations avec le vin de la fureur de sa
fornication, c’est-à-dire avec ses fausses doctrines. Aussi, elle ne
peut que symboliser l’église mondiale universelle.
La grande ville de Babylone se compose de trois parties. Les grandes
religions du monde peuvent, elles aussi, se regrouper en trois
groupes. La première, qui est aussi la plus ancienne et la plus
répandue, est le paganisme, qui est symbolisée à part, sous la forme
du dragon. La seconde est la grande apostasie papale, symbol
isée par la bête. La troisième sont les filles, ou descendantes de
cette église, symbolisées par la bête à deux cornes, bien qu’elles ne
les englobent pas toutes. La guerre, l’oppression, la conformité au
monde, le formalisme religieux, le culte de Mammon, la recherche des
plaisirs et la conservation d’innombrables erreurs de l’église
catholique romaine, identifient avec une exactitude fidèle et triste
la grande masse des églises protestantes comme partie importante de
cette grande Babylone, objet de l’avertissement.
Un coup d’oeil à la conduite suivie par l’église protestante face à
certaines occasions le prouvera encore mieux. Quand Rome eut le
pouvoir, elle détruisit de vastes multitudes de ceux qu’elle appelait
hérétiques. L’église protestante a manifesté le même esprit. Le
bûcher, sur lequel les protestants de Genève avec Jean Calvin en tête,
firent mourir Michel Servet, l’atteste. La longue oppression des
dissidents par l’église anglicane le prouve. Le fait que les pères
puritains de la Nouvelle Angleterre pendirent les Quakers et battirent
les Baptistes, bien qu’eux-mêmes avaient dû fuir une oppression
similaire de la part de l’église anglicane, en sont la preuve. Mais
ces choses, diront certains, appartiennent au passé. C’est vrai, mais
elles démontrent que, quand les personnes gouvernées par de forts
préjudices religieux peuvent exercer une coercition sur les
dissidents, elles ne savent pas refuser, et cette faiblesse doit se
voir aux États-Unis en accomplissement ultérieur de la prophétie
finale d’
Apocalypse 13.
Christ voulait que son Église soit Une. Il pria pour que ses
disciples soient Un, comme Lui et le Père sont Un; parce que
l’Évangile aurait alors eu de la puissance, et aurait induit le monde
à croire en lui. Au lieu de cela, voyez la confusion qui existe dans
le monde protestant, les nombreuses barrières de divisions qui les
séparent en un réseau de sociétés, et les nombreux credo aussi
discordants que les langues de ceux qui furent dispersés quand ils
édifièrent la tour de Babel. Dieu n’est pas l’auteur de tout ceci.
C’est l’état des choses que le mot « Babylone » décrit d’une façon
adéquate. Ce mot est évidement utilisé dans ce but, et pas comme un
terme de reproche. Au lieu d’être plein de ressentiment quand on
mentionne ce terme, les gens devraient plutôt examiner leur situation
et voir si leur foi ou pratique est coupable d’avoir une relation avec
cette grande ville de la confusion. Si c’est le cas, ils doivent
immédiatement se séparer d’elle.
La véritable église est une vierge chaste (
2 Corinthiens 11 :2 ).
L’église qui s’est unie par amitié avec le monde, est une prostituée.
C’est cette relation illicite avec les rois de la terre qui fait
d’elle la grande prostituée d’Apocalypse (
Apocalypse 17
). De même, l’église juive, au début, la jeune mariée du Seigneur (
Jérémie 2 :3;
31 :32
), se transforma en prostituée (
Ézéchiel 16
). Quand cette église apostasia et s’éloigna de Dieu, elle fut appelée
Sodome (
Ésaïe 1
), et la « grande ville » (Babylone) est aussi appelée de cette façon
dans
Apocalypse 11.
L’union illicite avec le monde dont Babylone est coupable, est une
preuve positive que ce nom ne désigne pas le pouvoir civil. Le fait
que les enfants de Dieu sont au milieu d’elle, juste avant sa
destruction, prouve qu’elle professe être un corps religieux. Pour ces
raisons, il est très évident que la Babylone d’Apocalypse est l’église
déclarée qui s’est unie au monde.
« Elle est tombée, Babylone ».
Portons maintenant notre attention sur la chute de Babylone. Après
avoir vu ce qui constituait Babylone, il ne sera pas difficile de
savoir ce que signifie l’annonce de sa chute. Comme Babylone n’est pas
une ville littérale, sa chute ne peut pas l’être non plus. Nous avons
déjà vu que ce serait absurde. De plus, la même prophétie établit la
plus claire distinction entre la chute et la destruction de Babylone.
Babylone « tombe » avant d’être « détruite » avec violence, comme une
pierre de moulin jetée dans la mer, et d’être complètement « brûlée
par le feu ». La « chute » est donc spirituelle car la voix s’adresse
aux enfants de Dieu qui sont encore en relation avec elle, et leur
dit : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple ». Ensuite, elle en donne
immédiatement la raison : « afin que vous ne participiez point à ses
péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. » Babylone
continue donc d’exister dans le péché, et ses plaies doivent
l’atteindre dans le futur, après sa chute.
Ceux qui appliquent le mot Babylone uniquement à la papauté,
soutiennent que la chute de Babylone est la perte du pouvoir civil de
l’église papale. À cause de cette chute, Babylone devient « un repaire
de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux »;
mais il n’en est pas ainsi de la perte du pouvoir civil de Rome.
Les enfants de Dieu sont appelés à sortir de Babylone, à cause de
l’augmentation du péché qui résulte de sa chute. Mais la perte du
pouvoir temporel de la papauté ne constitue pas une raison
supplémentaire pour laquelle le peuple de Dieu doit abandonner cette
église.
Babylone souffre de cette chute spirituelle parce qu’elle a abreuvé
toutes les nations avec « le vin de la fureur [pas la colère, mais la
passion] de son impudicité ». Ceci ne peut se référer qu’à une seule
chose, à savoir les fausses doctrines. Elle a corrompu les vérités
pures de la Parole de Dieu et a enivré les nations avec des fables
agréables. Sous la forme de la papauté elle supplanta l’Évangile et le
remplaça par un faux système de salut :
Par la doctrine de l’Immaculée Conception, elle nia qu’en Christ, Dieu
habita dans la chair humaine.
Elle mit de côté la médiation de Christ et la remplaça par un autre
système de médiation.
Elle tenta d’enlever le sacerdoce de Jésus et de le remplacer par un
sacerdoce terrestre.
Elle fit dépendre le salut de la confession à un homme mortel, et
sépara ainsi le pécheur de Jésus, le seul par qui les péchés peuvent
être pardonnés.
Elle rejeta le salut par la foi comme une « hérésie condamnable », et
la remplaça par la doctrine du salut par les oeuvres.
Son plus grand blasphème est la doctrine de la transsubstantiation, ou
sacrifice idolâtre de la messe, auquel elle donne la même valeur que
celui de la croix et déclare que, dans un certain sens, « il a des
avantages sur la croix » parce que par lui « s’accomplit l’oeuvre de
notre rédemption ».
Parmi les doctrines contraires à la Parole de Dieu qu’elle enseigne,
on peut mentionner les suivantes :
- La substitution de la tradition et la voix de l’Église comme
guides infaillibles à la place de la Bible.
- Le changement du Sabbat du quatrième commandement, ou septième
jour, par la fête du dimanche comme repos du Seigneur en
souvenir de sa résurrection, institution qui n’a jamais été
ordonnée par Dieu et qui ne peut pas commémorer adéquatement cet
événement. Engendré par le paganisme comme « la fête solaire
débridée de tous les temps païens », le dimanche fut emmené au
baptistère par le pape et christianisé comme institution de
l’église évangélique. Telle fut la tentative de destruction du
monument évocateur que le grand Dieu avait élevé pour commémorer
son oeuvre magnifique de la création, et on tenta d’en ériger un
autre à la place pour commémorer la résurrection de Christ, sans
motif, vu que le Seigneur lui-même avait déjà prévu une
institution dans ce but : le baptême par immersion.
- La doctrine de l’immortalité naturelle de l’âme provient aussi
du monde païen, et ce furent les « pères de l’église » qui
introduisirent cette doctrine pernicieuse comme faisant partie
de la vérité divine. Cette erreur annule les deux doctrines
bibliques de la résurrection et du jugement général, et ouvre
une porte au spiritisme moderne. De cette erreur sortiront
d’autres doctrines funestes comme l’état conscient des morts, le
culte des saints, la mariologie, le purgatoire, les récompenses
remises au moment de la mort, les prières et les baptêmes en
faveur des morts, les tourments éternels et le salut universel.
- La doctrine selon laquelle les saints, en tant qu’esprits
désincarnés, trouvent leur héritage éternel dans les régions
lointaines et indéfinies, « au-delà des limites du temps et de
l’espace ». Elle égare une multitude de personnes de
l’enseignement biblique selon lequel cette terre doit être
détruite par le feu au jour du jugement et de la destruction des
impies, et que de leurs cendres la voix du Tout-Puissant fera
surgir une nouvelle terre, qui sera le futur royaume éternel de
gloire que les saints posséderont comme héritage éternel.
- Le baptême par aspersion, au lieu de celui par immersion qui est
la seule façon biblique de baptiser et de commémorer de manière
adéquate la sépulture et la résurrection de notre Seigneur, en
accord avec le but auquel il était destiné. En corrompant cette
ordonnance et en détruisant le souvenir de la résurrection de
Christ, le terrain fut préparé pour la mise en place d’une autre
chose, à savoir le repos dominical.
- L’enseignement que la venue de Christ est un événement spirituel
et non littéral, qui s’est accompli lors de la destruction de
Jérusalem, ou qui a lieu lors de la conversion, de la mort ou au
moyen du spiritisme. Beaucoup ont été conduits par de tels
enseignements à s’opposer catégoriquement à la doctrine biblique
selon laquelle la seconde venue de Christ est un événement
défini, futur, littéral, personnel et visible, qui aura pour
résultat la destruction de tous ses ennemis, mais qui apportera
la vie éternelle à tous ses enfants.
- La doctrine d’un millénium temporel, ou mille ans de paix, de
prospérité et de justice pour toute la terre avant la venue de
Christ. Cette doctrine est surtout destinée à fermer les
oreilles des gens pour qu’ils n’entendent pas les avertissements
sur l’approche du second avènement, et elle endormira
probablement tant d’âmes dans un état de sécurité charnelle
qu’elle les conduira à leur ruine finale comme n’importe quelle
hérésie que le grand ennemi de la vérité ait jamais imaginée.
Application de la chute de Babylone.
Pour en venir plus particulièrement à l’application de la prophétie
concernant la chute de Babylone, voyons comment le monde religieux
répondit face à la possibilité d’un tel changement au moment de la
proclamation de ce second message conjointement au premier, vers 1844.
Le paganisme n’était qu’apostasie et corruption dès le début, et il
l’est toujours. Aucune chute spirituelle n’est possible pour lui. Le
catholicisme romain avait été dans une condition déchue pendant de
nombreux siècles. Mais les églises protestantes avaient commencé à
réformer la corruption papale et avaient fait une oeuvre noble. En un
mot, elles se trouvaient dans une position qui leur permettait de
souffrir une chute spirituelle. La conclusion est donc inévitable que
le message qui annonce la chute se réfère à presque toutes les églises
protestantes.
La question que l’on peut se poser est pourquoi cette proclamation ne
s’est pas faite avant, si une partie tellement importante de Babylone
était tombée depuis si longtemps. Voici la réponse : On ne pouvait pas
dire que Babylone dans son ensemble était tombée tandis qu’une partie
demeurait debout. On ne pouvait pas l’annoncer avant que la condition
du monde protestant n’empirât, et que la vérité -- unique sentier du
progrès -- ne fût sacrifiée. Quand ceci arriva, et que le
protestantisme expérimenta une chute spirituelle, la proclamation
concernant Babylone dans son ensemble put se faire, tandis qu’elle
n’avait pu se faire avant : « Elle est tombée, Babylone. »
Il convient peut-être de s’informer davantage de la raison ayant
provoquée la chute de Babylone, -- qui fit boire à toutes les nations
du vin de la fureur de sa fornication -- appliquée aux églises
protestantes à l’époque en question. Le problème de Babylone réside
dans sa confusion de la vérité et ses fausses doctrines qui en
découlent. Parce qu’elle les propage laborieusement et qu’elle s’y
accroche quand on lui offre la lumière et la vérité qui devrait la
corriger, elle se trouve dans une situation déchue.
Les églises protestantes étaient arrivées à un point où elles auraient
dû monter à un niveau religieux plus élevé. Elles pouvaient accepter
la lumière et la vérité qui leur étaient offertes, et atteindre ce
niveau supérieur, ou elles pouvaient les refuser, et perdre leur
spiritualité et la faveur de Dieu, ou en d’autres termes, expérimenter
une chute spirituelle.
La vérité que Dieu considéra adéquate d’employer comme instrument pour
cette oeuvre fut le message du premier ange. La doctrine qui était
prêchée était que l’heure du jugement de Dieu était arrivée, ce qui
rendait imminente la seconde venue de Christ. Après l’avoir
suffisamment écoutée pour y voir les bénédictions qui en découlait, et
les bons résultats qu’elle produisait, les églises dans leur ensemble
la rejetèrent avec mépris et moqueries. C’est ainsi que furent testés
ceux qui démontrèrent clairement que leur coeur était avec le monde et
pas avec le Seigneur, et qu’ils préféraient continuer de cette façon.
Mais le message aurait guéri les maux qui existaient alors dans le
monde religieux. Le prophète dit, peut-être en rapport avec ce temps :
« Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n’a pas guéri » (
Jérémie 51 : 9
). Quelqu’un peut demander : « comment savons-nous que la réception de
ce message aurait eu cet effet? » Parce que tel fut l’effet chez tous
ceux qui le reçurent. Ils sortirent des différentes dénominations, et
les barrières qui les séparaient furent enlevées; les croyances
conflictuelles furent réduites en poussière; ils abandonnèrent
l’espérance antibiblique d’un millénium temporel; ils corrigèrent
leurs fausses opinions sur la seconde venue de Jésus; l’orgueil et la
conformité au monde s’évanouirent; les torts furent redressés; les
coeurs s’unirent dans la douce communion; l’amour et la joie régnaient
pleinement. Si la doctrine fit tout ceci en faveur des quelques-uns
qui la reçurent, elle l’aurait aussi fait pour tous s’ils l’avaient
reçue, mais le message fut rejeté.
Dans tout le pays s’élevait le cri : « Elle est tombée, Babylone », et
en anticipation du mouvement présenté dans
Apocalypse 18 :1 à 4,
ceux qui proclamèrent le message ajoutèrent : « Sortez du milieu
d’elle, mon peuple. » En résultat, des milliers de personnes coupèrent
leurs relations avec les diverses dénominations.
Un changement notable se produisit dans les églises quant à leur
condition spirituelle. Quand une personne refuse la lumière, elle se
place obligatoirement dans les ténèbres; quand elle rejette la lumière
elle place inévitablement les pieds et les mains dans le carcan de
l’erreur. Une perte ou chute spirituelle suit. C’est ce
qu’expérimentèrent les églises. Elles décidèrent d’adhérer aux
vieilles erreurs, et de continuer à propager leurs fausses doctrines
parmi les gens. Aussi, la lumière et la vérité les abandonnèrent.
Quelques-unes sentirent et déplorèrent le changement. Des témoignages
de leurs écrivains nous dépeignent leur condition à cette époque.
En 1844, le Christian Palladium exprima les plaintes suivantes :
« Partout nous entendons des voix plaintives emportées par la brise du
ciel, glaciales comme les rafales venant des icebergs du nord, se
déposant comme des cauchemars sur les poitrines timides, et absorbant
les énergies des faibles, elles nous indiquent que la tiédeur, la
division, l’anarchie et la désolation angoissent les confins de
Sion. »
En 1844, le Religious Telescope, utilise aussi le langage suivant :
« Nous n’avons jamais expérimenté une décadence religieuse aussi
générale qu’à l’heure l’actuelle... Quand nous nous souvenons des
rares cas de vraie conversion, de l’impénitence et de la dureté
presque sans égales des pécheurs, nous nous écrions presque
involontairement : Dieu a-t-il oublié d’être miséricordieux? ou a-t-il
fermé la porte de sa grâce? »
À peu près à cette même époque, des invitations au jeûne et à la
prière pour le retour du Saint-Esprit furent publiées dans les
journaux religieux. Même le Sun de Philadelphie publia ce qui suit en
Novembre 1844 :
« Les soussignés, les pasteurs et les membres des diverses
dénominations de Philadelphie et de la région, croyant solennellement
que les ‘signes des temps’ actuels, à savoir, la pauvreté spirituelle
de nos églises en général et les maux extrêmes qui règnent dans le
monde autour de nous, semblent inviter à grands cris tous les
chrétiens à avoir des moments spéciaux de prière, accordons-nous donc,
si Dieu le permet, pour nous unir dans une semaine spéciale de prière
au Dieu Tout-Puissant, pour qu’Il déverse son Saint-Esprit sur notre
ville, notre pays et le monde. »
Charles G. Finney, un évangéliste bien connu a dit en Février 1844 :
« Nous avons gardé à l’esprit le fait, que les églises protestantes de
notre pays manifestaient en général de l’apathie ou de l’hostilité
envers presque toutes les réformes morales de l’époque. Il y a des
exceptions partielles, mais elles ne suffisent pas à empêcher que
cette réalité soit générale. Nous avons un autre fait qui le
corrobore : l’absence presque universelle d’influences vivifiantes
dans les églises. L’apathie spirituelle prévaut partout, et elle est
terriblement profonde, comme l’atteste la presse religieuse de tout le
pays... Les églises sont en général en train de dégénérer tristement.
Elles se sont beaucoup éloignées du Seigneur, et Lui, il s’est retiré
d’elles. »
En Novembre 1844, le Oberlin Evangelist observa dans l’article d’un
éditorial :
« Certains de nos journaux religieux déplorent le fait que les
réveils ont presque totalement cessé dans nos églises, comme tous
l’attestent. Il y a longtemps qu’on n’avait pas connu une époque de
pauvreté si générale. Il existe un grand esprit de réveil politique et
de zèle dans tous les départements des opérations commerciales; mais
hélas, la décadence et la mort s’installent comme un cauchemar au
coeur de l’activité chrétienne et du saint amour envers Dieu et envers
les âmes. Les formes extérieures de la religion sont conservées; la
routine des devoirs dominicaux continue; mais quant aux moments de
« rafraîchissement de la présence du Seigneur » dans lesquels la
crainte surprend l’hypocrisie, la conviction s’attache au pécheur et
les coeurs humbles s’accrochent aux promesses et luttent puissamment
pour la conversion des âmes, ces moments-là, ne sont connus qu’à
travers les doux souvenirs des jours qui furent mais qui n’existent
plus. »
Non seulement les églises souffrirent d’une perte marquée de la
spiritualité en 1844, mais depuis lors, la décadence s’est poursuivie
d’une façon notable.
Le Congregationalist dit en Novembre 1858 :
« La piété ne s’est pas réveillée dans nos églises au point de nous
permettre d’attendre avec confiance les fruits légitimes et pratiques
qu’elle aurait dû donner. Par exemple, nous aurions dû avoir la
sécurité qu’après une manifestation de la grâce les trésoreries de nos
sociétés de bienfaisance se rempliraient comme le lit des ruisseaux se
remplit après une pluie abondante. Mais les administrateurs de nos
sociétés se plaignent du manque de sympathie et d’aide apporté par les
églises.
« Voici une autre illustration encore plus triste de la même vérité
générale. Le Watchman and Reflector a déclaré récemment qu’il n’y
avait jamais eu parmi les églises baptistes une diffusion de la
dissension aussi lamentable que celle qui prévaut actuellement.... Il
suffira de jeter un coup d’oeil aux séminaires de notre propre
dénomination pour se convaincre que le mal ne se limite pas aux
Baptistes. »
Le principal journal méthodiste, le Christian Advocate, de New York,
publia un article en 1883 duquel nous recopions les déclarations
suivantes :
- « Qu’on maquille le fait comme on voudra, l’église se trouve,
dans son sens général, dans une décadence spirituelle rapide.
Bien qu’elle croisse en nombre et en force monétaire, elle est
en train de devenir extrêmement faible et limitée dans sa
spiritualité, tant sur la chaire que parmi les membres. Elle est
en train d’assumer la forme et le caractère de l’église de
Laodicée.
- « ... Il y a des milliers de ministres des églises locales et
des associations, et plusieurs milliers de membres laïcs qui
sont morts et qui ont aussi peu de valeur que des figuiers
stériles. Ils ne contribuent en rien à la nature temporelle ou
spirituelle des progrès et des victoires de l’Évangile sur toute
la terre. Si tous ces os secs de notre église et leurs
congrégations pouvaient ressusciter et être recrutés pour un
service fidèle et actif, comme les manifestations du pouvoir
divin seraient glorieuses et nouvelles! »
Le rédacteur du Western Christian Advocate écrivit en 1893 au sujet de
son église :
« Écris à l’église Méthodiste : La grande difficulté pour nous
aujourd’hui est que le salut des âmes en danger reçoit notre dernière
et mineure considération. Beaucoup de nos congrégations se conduisent
comme des clubs sociaux. Elles se sont changées en centre d’influence
sociale. On tente d’en faire partie pour progresser dans la société,
dans les affaires ou dans la politique. Les prédicateurs invités sont
ceux qui savent ‘adoucir les textes pour flatter les oreilles, et
cacher soigneusement la condamnation.’
« Les cultes dominicaux servent d’occasion pour étaler l’élégance des
dernières modes dans les parures. Même les plus petits sont ornés
comme s’ils étaient des complices de l’orgueil. Si on lit les
‘règlements’ c’est pour accomplir au pied de la lettre une loi dont
l’esprit a fui il y a longtemps. Les registres sont pleins de noms de
personnes inconverties. On peut rencontrer des membres officiels dans
les loges, les balcons et les parterres des théâtres et des opéras.
Ceux qui reçoivent la communion assistent aux courses, organisent et
participent à des bals et des parties de cartes. La distinction qu’il
y a entre ceux qui sont dans l’église et ceux du dehors est si vague
que les hommes sourient quand on les sollicite pour s’unir à
l’église, et parfois ils nous disent qu’au dehors ils trouvent les
hommes meilleurs.
« Quand nous allons auprès des foules, très souvent nous le faisons
avec tant de condescendance prétentieuse que le propre respect les
fait fuir loin de nous.
« Et cependant, sous l’influence des riches et des impies, nous nous
sommes tellement développés, qu’ils nous sont devenus nécessaires.
L’application de la discipline au pied de la lettre pendant une année
seulement réduirait de moitié la totalité de nos membres, notre
société missionnaire ferait banqueroute, nos églises luxueuses
fermeraient, paralyseraient nos intérêts identiques, laisseraient nos
pasteurs et nos évêques sans revenus et dans l’angoisse. Mais le fait
subsiste qu’une de ces deux choses doit arriver : ou l’église doit
être disciplinée ou le Saint-Esprit de Dieu cherchera d’autres
dénominations organisées. La cognée a été mise à la racine des arbres.
Nous sommes appelés à nous repentir. L’oeuvre de Dieu doit être faite.
Si nous nous plaçons au milieu du chemin, Il nous éliminera. »
L’Independent de New York, du 3 Décembre 1896, contenait un article de
D. L. Moody, duquel nous extrayons ce qui suit :
« Dans un numéro récent de votre journal, j’ai vu un article dans
lequel un correspondant déclarait qu’aucune des trois mille églises ou
plus des organisations congrégationalistes et presbytériennes de ce
pays ne pouvait signaler qu’un seul membre se soit ajouté par
profession de foi durant l’année passée. Est-ce vrai? Cette pensée
s’est emparée de moi de telle manière que je ne peux l’oublier. Elle
suffit à horrifier l’âme de tout véritable chrétien.
« Si une telle chose se produit dans ces deux grandes dénominations,
quelle sera la condition des autres? Allons-nous tous rester
tranquillement assis et laisser aller les choses? Nos journaux
religieux et nos pupitres vont-ils se taire comme des ‘chiens muets,
incapables d’aboyer’, au lieu d’avertir le peuple que le danger
approche? N’élèverons-nous pas tous notre voix comme des trompettes?
Que doit penser le Fils de Dieu du résultat de notre labeur? Que doit
penser le monde incrédule d’un chrétien qui ne produit plus de fruit?
Nous soucions-nous des multitudes d’âmes qui descendent à la perdition
chaque année tandis que nous demeurons assis à les regarder? Où en
sera notre pays à la fin des dix prochaines années si nous ne nous
réveillons pas? »
La condition de décadence spirituelle dans laquelle les églises, en
général, étaient tombées, comme résultats du rejet du message du
premier ange, les conduisit à accepter des doctrines erronées et
corrompues. Pendant la dernière partie du XIXe siècle on devait voir
un changement notable dans l’attitude des dirigeants et des fidèles
des églises protestantes, à l’égard des doctrines de base des
Écritures. Ayant refusé la vérité, ils acceptèrent l’erreur. La
théorie de l’évolution, adoptée par de nombreux dirigeants des
églises, était, selon les paroles d’un grand écrivain religieux, « le
rejet du Créateur ». Un défenseur religieux de la théorie déclare que
« la prière est la communion avec mon moi racial intime. »
Les effets de la théorie évolutionniste sur la foi des églises sont si
apparents que les commentaires publics sur la situation sont très
communs. Un professeur de théologie d’une grande université observe :
« Il semble qu’aujourd’hui, la grande tradition morale
judéo-chrétienne, qui est la partie la plus ancienne de notre
héritage, est en train de s’effriter sous nos yeux... La foi en la
science est devenue si forte, et elle a acquis tant de propre
suffisance, et s’est si bien enracinée dans notre société, que
beaucoup de ceux qui l’hébergent ont perdu tout désir de l’unir à
autre chose... L’homme qui se confie en une science physique pour
décrire le monde ne trouve aucune place concevable où placer une
divinité... Les philosophies qui expriment aujourd’hui leurs intérêts
basiques [des hommes] ne se préoccupent déjà plus, comme au XIXe
siècle, de justifier une croyance en Dieu et l’immortalité. Ces idées
ont simplement disparu de toute tentative sérieuse d’arriver à
comprendre le monde... L’actuel conflit de la foi religieuse avec la
science ne se rapporte déjà plus à une explication scientifique du
monde, mais à une explication scientifique de la religion. L’effet
vraiment révolutionnaire de la foi scientifique sur la religion
aujourd’hui, n’est pas sa nouvelle vision de l’univers mais sa
nouvelle vision de la religion. »
Quelle est cette nouvelle vision de la religion? Un porte-parole du
libéralisme moderne l’explique franchement :
« Les protestants libéraux ont abandonné la croyance en
l’infaillibilité verbale de la Bible. » « Nous croyons que Jésus fut
un être humain, non pas un être surnaturel différent de tous les
autres hommes en qualité. Nous croyons qu’il naquit normalement, et
qu’il affronta les problèmes et les difficultés de la vie sans aucun
renfort secret de pouvoir miraculeux... Pour nous, la mort de Jésus
n’est pas différente en essence de la mort des autres héros. »
« Aujourd’hui, la vieille croyance selon laquelle Jésus apparaîtra à
nouveau dans le ciel pour inaugurer un jugement dramatique du monde,
pour condamner Satan et les démons dans l’enfer, et conduire les anges
et les chrétiens au paradis, s’est réduite à la doctrine ésotérique
d’une minorité au lieu d’être une conviction universelle de grande
influence dans le monde chrétien. Une fois qu’un homme moderne accepte
ce que les historiens lui disent quant à l’âge de l’univers, et une
fois qu’il accepte ce que les hommes de science lui disent au sujet de
la nature du processus évolutionniste, il ne peut pas croire qu’il ne
se produira jamais un dénouement spectaculaire des affaires du monde
comme celui qu’attendaient les premiers chrétiens. » « Nous nous
proposons de prendre de l’ancien christianisme les éléments qui
semblent avoir une valeur permanente, de les combiner avec les
convictions religieuses et les perceptions éthiques qui ont surgi
pendant les temps modernes, et avec ce matériel composé, d’élaborer
une nouvelle formule du message chrétien. Nous admettons franchement
que notre évangile n’est pas le ‘vieil évangile’, ni même une version
modifiée du vieil évangile proclamé maintenant depuis les pupitres
conservateurs. Le nôtre, nous le confessons, est un ‘nouvel évangile’. »
Si le protestantisme avait accepté le message du premier ange, il
aurait permi à l’église d’être la lumière pour toutes les nations.
Mais par son rejet du message, il a trahi sa mission et a laissé les
nations sans le témoignage de la vérité présente qu’il aurait pu
avoir; en conséquence elles marchent à tâtons dans les ténèbres de
l’erreur et de la superstition comme résultat des influences
intoxicantes et stupéfiantes du système de fausses doctrines que cette
église édifia et ne voulut pas abandonner.
Robert M. Hutchins, recteur de l’Université de Chicago, dit au sujet
de notre condition spirituelle :
« Nous ne savons pas où nous allons, ni pourquoi, et nous avons
presque renoncé à la tentative de le découvrir. Nous sommes désespérés
parce que les clés qui devaient ouvrir les portes du ciel nous ont
introduits dans une prison plus grande, mais aussi plus oppressive.
Nous pensions que ces clés étaient la science et l’intelligence libre
de l’homme. Elles ont échoué. Il y a longtemps que nous avons rejeté
Dieu. Qui pouvons-nous appeler maintenant? »
Dans son numéro du 24 Mai 1941, l’Inquirer de Philadelphia tenta
d’analyser notre condition dans un article éditorial :
« Il semble que nous soyons arrivés à l’un de ces moments solennels de
l’histoire où la civilisation s’arrête épouvantée en présence de
forces beaucoup plus complexes et trop terribles par leur puissance
pour être évaluées avec exactitude. Confrontés à des problèmes qui ne
peuvent être écartés que par des enfants irréfléchis et insensés, nous
sommes arrivés au carrefour où tout poteau indicateur nous laisse
perplexes. Pendant des années, des assauts chaque fois plus acerbes
ont été lancés contre la religion. Il nous semblait que nous n’avions
pas besoin de nous préoccuper si ‘les vieilles croyances se
relâchaient ou s’effondraient.’ Il semblait que dans cette
civilisation, comme dans celles du passé quand elles approchaient de
leur fin inévitable, nous, et ce terme englobe toute l’humanité en
général, nous sommes devenus beaucoup trop sûrs de nous-mêmes...
« Nous avons observé, et beaucoup d’entre nous avec un peu de
méfiance, le développement des cultes étranges et la recrudescence des
philosophies païennes. Sans le moindre trouble, nous avons remarqué la
naissance de l’humanisme moderne, avec sa négation d’un pouvoir plus
grand que le nôtre; son exaltation de l’homme au point de le faire
l’égal de son Créateur. Maintenant, quand la civilisation est
peut-être en train de mourir debout, la barrière gonflée de notre
propre suffisance est en train d’éclater dans l’espace. Les êtres
humains sont enfin en train de commencer à découvrir qu’ils ne sont
pas de petits dieux, mais seulement de petits hommes. »
Mais à force de se séparer de Dieu, les églises populaires en
arriveront finalement à une condition où les vrais chrétiens ne
pourront plus continuer à être en relation avec elles; et ils seront
invités à en sortir. Nous le verrons dans l’avenir en accomplissement d’
Apocalypse 18 :1 à 4.
Nous croyons que ce moment viendra quand, en plus de leurs
corruptions, les églises commenceront à lever la main de l’oppression
contre les saints (Voir les commentaires sur Apocalypse 18).
9-12 : « 9 Et un autre ange, un troisième ange les
suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son
image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, 10 il
boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans
la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre,
devant les saints anges et devant l’Agneau. 11 Et la fumée de
leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont de repos ni
jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque
reçoit la marque de son nom. 12 C’est ici la persévérance des
saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. »
- Le message du troisième ange.
La signification de ce message est l’une des plus épouvantables. On ne
peut pas trouver dans toute la Bible une menace aussi sévère de la
colère divine. Le péché contre lequel nous sommes mis en garde doit
être un péché terrible, et il doit être si clairement défini que tous
pourront le comprendre, et savoir ainsi comment éviter les jugements
prononcés contre lui.
Il faut remarquer que ces messages s’ajoutent l’un à l’autre,
c’est-à-dire que l’un ne disparaît pas quand l’autre s’y ajoute. De
telle façon que pendant un moment, le premier message était le seul à
être proclamé. Puis le second message apparut sans que le premier ne
cesse d’être proclamé. Dès lors il y eut deux messages. Le troisième
les suivit sans les remplacer, mais il s’unit simplement à eux, de
telle façon que maintenant nous avons trois messages qui sont
proclamés simultanément, ou mieux dit, un triple message qui englobe
les vérités des trois; et le dernier est donc la proclamation
culminante. Tant que l’oeuvre ne sera pas terminée, l’heure du
jugement de Dieu et la chute de Babylone ne cesseront pas d’être
réelles. La proclamation de ces faits en relation avec les vérités
présentées par le message du troisième ange continuent d’être
nécessaires.
On notera aussi la relation logique qu’il y a entre les messages
eux-mêmes. Si nous considérons la situation au moment qui précède
immédiatement l’apparition du premier message, nous voyons que le
monde religieux protestant nécessitait une grande réforme. Des
divisions et la confusion existaient dans les églises. Celles-ci
continuaient à s’accrocher à beaucoup d’erreurs et de superstitions
papales. La puissance de l’Évangile était compromise entre leurs
mains. Pour corriger ces maux, la doctrine de la seconde venue de
Christ fut présentée et proclamée avec puissance. Elles auraient dû
la recevoir et obtenir d’elle une nouvelle vie. Au lieu de cela, elles
la rejetèrent et en souffrirent les conséquences spirituelles.
Ensuite, vint le second message qui annonçait le résultat de ce rejet,
et déclarait ce qui n’était pas seulement un fait en lui-même, mais un
verdict judiciaire divin prononcé contre les églises à cause de leur
rébellion; à savoir, que Dieu les avait abandonnées, et qu’elles
avaient souffert une chute spirituelle.
Ceci n’eut pas pour effet de les réveiller et de les induire à
corriger leurs erreurs, comme elles auraient pu le faire si elles
avaient été disposées à être reprises et corrigées. Quelle fut la
suite? Ceci prépara le chemin à un mouvement encore plus rétrograde,
vers une apostasie plus grande et des maux plus profonds. Les
puissances des ténèbres poursuivaient leur oeuvre, et si les églises
persévéraient dans cette conduite de rejet de la lumière et de la
vérité, elles ne tarderaient pas à adorer la bête et à recevoir sa
marque. Telle sera la conséquence logique de cette conduite qui débuta
par le rejet du premier message. Maintenant, une autre proclamation
est envoyée annonçant solennellement que ceux qui le feront [adorer la
bête] boiront le vin de la fureur de Dieu, versée sans mélange dans la
coupe de sa colère. Ce qui équivaut à dire : Vous rejetez le premier
message, et vous expérimentez une chute spirituelle. Si vous continuez
à refuser d’accepter la vérité et à mépriser les avertissements
envoyés, vous épuiserez les derniers recours de la grâce divine, et
vous subirez finalement une destruction littérale sans remède. C’est
la menace la plus sévère que Dieu puisse infliger dans cette vie, et
c’est la dernière. Peu l’écouteront et seront sauvés, mais la
multitude persévérera et périra.
La proclamation du message du troisième ange est le dernier mouvement
religieux spécial qui doit être accompli avant que le Seigneur
n’apparaisse, parce qu’immédiatement après, Jean contemple Quelqu’Un
comme le Fils de l’homme qui vient sur une grande nuée blanche pour
récolter la moisson de la terre. Ceci ne peut que représenter la
seconde venue de Christ. Aussi, si la seconde venue de Christ est
proche, le moment est arrivé de proclamer ce message. Ils sont
nombreux ceux qui de vive voix ou par écrit enseignent avec ferveur
que nous sommes dans les derniers jours, et que la venue de Jésus est
proche; mais quand nous leur rappelons cette prophétie, ils se
trouvent soudain comme perdus en pleine mer, sans ancre, sans carte ni
boussole. Ils ne savent qu’en faire. Ils ne peuvent voir comme nous
que, si ce qui a été enseigné sur la venue de Christ est vrai, et que
le Seigneur est proche, quelque part, -- oui, sur toute la terre --
ils doivent écouter les reproches du message du troisième ange.
Les arguments se rapportant aux deux messages précédents fixent
l’époque de la proclamation du troisième, et démontrent qu’il
appartient à ce temps-ci. Mais la meilleure évidence que le message
est en train d’être proclamé au monde se trouve dans les événements
qui démontrent son accomplissement. Nous avons identifié le premier
message comme la proclamation principale du grand mouvement
de 1840-1844. Nous avons l’accomplissement du second
message en relation avec ce mouvement pendant la dernière année
mentionnée. Regardons maintenant ce qui est arrivé depuis lors.
Quand Christ n’est pas venu en 1844, tout le corps des vrais chrétiens se
vit soumis à une confusion plus ou moins grande. Beaucoup renoncèrent
complètement au mouvement. Un grand nombre conclurent que l’argument
relatif au temps était erroné, et immédiatement ils tentèrent de
réajuster les périodes prophétiques, et fixèrent une nouvelle date
pour la venue du Seigneur, tâche qu’ils poursuivent à un degré plus ou
moins grand jusqu’au moment actuel, en fixant une nouvelle date chaque
fois qu’elle passe. Quelques-uns cherchèrent avec attention et
sincérité la cause de l’erreur, et se virent confirmés dans leur
opinion que le mouvement avait été providentiel, et
l’argument se référant au temps, correct; mais ils virent qu’ils
avaient commis une erreur quant au sanctuaire, et que cette erreur
expliquait leur désillusion. Ils virent que le sanctuaire de
Daniel 8 : 14
n’était pas la terre, comme ils l’avaient supposé, que la purification
ne se réalisait pas par le feu, et que la prophétie relative à cela ne
signifiait pas la venue du Seigneur. Ils trouvèrent dans les Écritures
des évidences claires que le sanctuaire en question était le temple
céleste, que Paul appelle le «sanctuaire », le « véritable tabernacle,
qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme ». De plus, ils
découvrirent que sa purification, selon l’image, allait consister dans
le ministère final du sacrificateur dans le second appartement, ou
lieu très saint. Ils comprirent alors que le moment était venu de
l’accomplissement d’
Apocalypse 11 : 19 :
« Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son
alliance apparut dans son temple. »
Leur attention ayant été attirée sur l’arche, ils se virent
naturellement poussés à examiner la loi contenue dans l’arche. Que
l’arche contenait la loi était évident puisqu’elle s’appelait
« l’arche du témoignage ». Elle n’aurait pas été appelée ainsi si elle
n’avait pas contenu la loi. Là, était donc l’arche céleste, le grand
antitype de celle qui, pendant l’époque des « ombres », exista ici sur
la terre. La loi que contenait cette arche céleste devait être, par
conséquent, le grand original de la loi écrite sur les tables dont la
copie se trouvait dans l’arche terrestre. Ces deux lois devaient dire
précisément la même chose, mot pour mot, trait pour trait. Supposer
autre chose serait imaginer des mensonges. Cette loi continue à être
la loi du gouvernement de Dieu, et son quatrième commandement,
aujourd’hui comme au commencement, exige qu’on observe le septième
jour de la semaine comme le Sabbat. Quiconque admet l’argument se
rapportant au sanctuaire ne discute ce point.
C’est ainsi que la lumière du message du troisième ange resplendit sur
l’église. Ses membres virent tout de suite que le monde avait le droit
d’exiger, de ceux qui professaient le proclamer, une explication de
tous les symboles qu’il contenait : la bête, l’image, le culte et la
marque. C’est pourquoi, ils firent de ces points les sujets d’une
étude spéciale. Ils découvrirent que le témoignage des Écritures était
clair et abondant, et ils n’eurent pas besoin de beaucoup de temps
pour formuler, à partir des vérités révélées, des déclarations et des
preuves claires qui expliquaient tous ces points.
- Un message d’avertissement.
Les arguments qui démontrent ce que constituent la bête, l’image et la
marque, ont déjà été présentés dans les commentaires sur
Apocalypse 13;
et on a démontré que la bête à deux cornes, qui fait une image à la
bête et impose sa marque, est les États-Unis d’Amérique. Cette oeuvre
et ses agents, contre lesquels le message du troisième ange lance un
avertissement, sont une preuve supplémentaire que ce message doit être
proclamé maintenant, et révèlent l’harmonie la plus concluante dans
toutes ces prophéties. Nous n’avons pas besoin de répéter les
arguments ici; il suffira de récapituler les points établis :
- La « bête » est la puissance catholique romaine.
- La « marque de la bête » est l’institution que cette puissance
présente comme preuve de son autorité pour légiférer sur les
affaires de l’église, et dominer les consciences des hommes pour
les maintenir dans le péché. Elle consiste à faire un changement
dans la loi de Dieu pour lui ôter sa signature royale. Le
Sabbat, ou septième jour de la semaine, qui est la grande
institution commémorative de l’oeuvre créatrice de Jéhova, est
enlevé de sa place dans le Décalogue et un sabbat contrefait, le
premier jour de la semaine, le remplace.
- « L’image de la bête » est une combinaison ecclésiastique qui
ressemble à la bête pour être revêtue de pouvoir afin d’imposer
ses décrets sous peine de châtiments de la loi civile.
- La « bête à deux cornes », qui donne à l’image le pouvoir de
parler et d’agir, représente les États-Unis d’Amérique, qui
avancent vers la formation de l’image de la bête.
- La bête à deux cornes impose la marque de la bête, c’est-à-dire
qu’elle établit légalement l’observation du premier jour de la
semaine, ou dimanche, comme jour de repos. Nous avons déjà
remarqué ce qui est en train de se faire dans ce sens. Le
mouvement est promu par des individus et des groupes organisés
qui suscitent l’agitation pour obtenir des lois religieuses avec
leurs meilleures revendications.
Mais les gens ne doivent pas être laissés dans les ténèbres quant à ce
sujet. Le message du troisième ange lance une protestation solennelle
contre tout ce mal. Il démasque l’oeuvre de la bête, révèle la nature
de son opposition à la loi de Dieu, avertit les gens contre
l’accomplissement de ses demandes, et signale à tous le chemin de la
vérité. Ceci réveille naturellement l’opposition, et l’église se sent
d’autant plus induite à chercher l’aide du pouvoir humain en faveur de
ses dogmes qu’elle manque d’autorité divine.
Qu’est-ce que ce message accompli, et quel progrès le monde a-t-il
fait jusqu’à maintenant? En réponse à ces questions, on peut présenter
quelques faits surprenants. La première publication qui a été faite
dans son intérêt, vit le jour en 1849. Aujourd’hui ce message est
proclamé dans les livres, les brochures et les journaux, qui sont
publiés dans 200 langues différentes, et 83 maisons d’édition le
disséminent dans les deux hémisphères, et éditent 313 journaux. La
valeur des publications qu’elles ont fait circuler en 1942 atteint les
5 467 664, 99 $ (or). Leur oeuvre d’évangélisation s’accomplit dans
413 pays, et dans plus de 810 langues.
Le moins que l’on puisse dire d’un tel mouvement est qu’il demande une
explication. Nous avons trouvé des mouvements qui accomplissaient
d’une façon surprenante et exacte les messages du premier et du second
ange. Ici nous en avons un autre qui attire l’attention du monde en
accomplissement du troisième message. Il affirme être cet
accomplissement, et demande au monde d’examiner les lettres de
créances sur lesquelles se basent ses droits de faire une telle
revendication. Examinons-les.
« Le troisième ange les suivit ». Ce mouvement suit donc les deux
mentionnés plus haut. Il reprend et continue la proclamation des
vérités qu’ils proclamaient, et il leur ajoute ce que contient le
message du troisième ange.
Le troisième message se caractérise par un avertissement contre la
bête. Ainsi, ce mouvement souligne, parmi ses thèmes, une explication
de ce symbole, expose aux gens ce qu’il est, et quels sont ses
affirmations et ses actes blasphématoires.
Le troisième message avertit le monde entier contre l’adoration de la
bête. Ce mouvement explique aussi comment cette puissance créa dans le
christianisme certaines institutions qui s’opposent aux commandements
du Très-Haut, et démontre que si on les honore, on adore cette
puissance. « Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme
esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous
obéissez? » (
Romains 6 :16 ).
Le troisième message met en garde le monde entier contre la réception
de la marque de la bête. Ce mouvement consacre aussi une grande partie
de son oeuvre à démontrer ce qu’est la marque de la bête, et avertit
les gens contre sa réception. Son désir de le faire est d’autant plus
grand que cette puissance anti-chrétienne a agi si astucieusement que
la majorité s’est laissée séduire et fait inconsciemment des
concessions à son autorité. Il démontre que la marque de la bête est
une institution qui a reçu le manteau chrétien, et s’est introduite
insidieusement dans l’église chrétienne de telle façon qu’elle annule
l’autorité de Jéhova et intronise celle de la bête. Dépouillée de tous
ses déguisements, elle établi simplement un sabbat contrefait, le
premier jour de la semaine, au lieu du Sabbat de Jéhova, le septième
jour de la semaine. Mais c’est une usurpation que le grand Dieu ne
peut tolérer et l’église du reste doit s’en libérer avant d’être prête
pour la venue de Christ. D’où l’avertissement urgent : Que personne
n’adore la bête et ne reçoive sa marque.
Le troisième message a quelque chose à dire contre l’adoration de
l’image de la bête. Aussi, ce mouvement parle de ce thème et explique
ce que sera l’image, ou du moins, il explique la prophétie de la bête
à deux cornes. Il révèle où doit se former cette image. La prophétie
concerne cette génération; et elle est de toute évidence sur le point
de s’accomplir.
En dehors des vrais chrétiens, il n’existe aucune
dénomination religieuse qui affirme être l’accomplissement du message
du troisième ange; il n’y en a aucune qui fasse ressortir les thèmes
frappants auxquels ce livre est dédié. Que ferons-nous de ces choses?
Est-ce l’accomplissement? On doit le reconnaître comme tel, à moins de
pouvoir démontrer que les messages du premier et du second ange n’ont
pas été entendus; que les interprétations données de la bête, de
l’image et de son adoration ne sont pas correctes; et que toutes les
prophéties et les signes, les évidences qui prouvent la proximité de
la venue de Christ, et donc la nécessité de proclamer le message,
peuvent être mises de côté. C’est une chose qui sera très difficile à
faire pour toute personne qui étudie la Bible avec intelligence.
Le fruit de la proclamation présentée dans le verset 12 démontre
encore mieux l’exactitude des interprétations offertes. On y mentionne
un groupe duquel il est dit : « C’est ici la persévérance des saints,
qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. » Cette
oeuvre est en train de s’accomplir au coeur même de la chrétienté, et
ceux qui reçoivent le message se distinguent par leur observation des
commandements de Dieu. Quelle différence y a-t-il dans leur pratique,
et quelle est la seule différence parmi les chrétiens sur ce sujet?
Seulement celle-ci : Certains pensent qu’ils gardent le quatrième
commandement en consacrant le premier jour de la semaine au repos et
au culte. D’autres soutiennent que le septième jour est celui qui a
été mis à part pour de tels devoirs, et ils passent ces heures en
conséquence, reprenant leurs activités ordinaires le premier jour. On
ne pourrait tracer une ligne de démarcation plus claire entre ces deux
classes de croyants. Le temps qu’une catégorie considère comme sacré
et destiné à des fins religieuses est considéré par l’autre catégorie
comme séculaire et consacré au travail ordinaire. Une partie se repose
pieusement tandis que l’autre travaille avec zèle. Tandis qu’un groupe
vaque à ses occupations mondaines, on trouve l’autre retirée de toute
activité, et ceci coupe brutalement toute voie aux relations
commerciales entre eux. Durant deux jours de la semaine, ces deux
groupes sont séparés par leur différence doctrinale et pratique, quant
au quatrième commandement. Aucun autre commandement ne pourrait créer
une différence aussi remarquable.
- Le Sabbat se détache dans le message.
Le message du troisième ange pousse ses adhérents à observer le
septième jour, parce que ce n’est que de cette façon qu’ils peuvent se
distinguer, dans la mesure où l’observation du premier jour ne
distinguerait pas une personne des foules qui observaient déjà ce jour
quand le message fut présenté. Nous avons des preuves supplémentaires
que l’observation du dimanche est la marque de la bête, parce que le
message, qui met surtout l’accent sur l’avertissement contre la
réception de la marque de la bête, conduira donc ses adhérents à
écarter cette pratique qui constitue la marque, et à adopter la
conduite opposée. Il les poussera à abandonner l’observation du
premier jour de la semaine et à adopter celle du septième. Compte tenu
de ceci, on voit immédiatement qu’il y a plus que de simples
déductions en faveur du fait que l’observation du dimanche est la
marque de la bête contre laquelle nous sommes mis en garde, et que
l’observation du septième jour est l’opposé, c’est-à-dire le sceau de
Dieu.
Ceci harmonise les arguments se rapportant au sceau de Dieu, donnés
dans les observations sur
Apocalypse 7.
On y démontre que les mots « signes », « sceau » et « marque » sont
synonymes, et que Dieu nous indique que Son Sabbat est Son signe, ou
sceau en référence à Son peuple. Ainsi, Dieu a Son sceau qui est Son
Sabbat. La bête a une marque qui est une contrefaçon du sabbat. L’un
est le septième jour, l’autre le premier jour. La chrétienté sera
finalement divisée en deux groupes seulement :
- Ceux qui seront scellés avec le sceau du Dieu vivant,
c’est-à-dire, ceux qui porteront Son signe et garderont Son
Sabbat;
- ceux qui recevront la marque de la bête, c’est-à-dire qu’ils
seront porteurs de son signe et observeront son sabbat
falsifié. À ce propos, le message du troisième ange nous
illumine et nous avertit.
Vu que le septième jour a tant d’importance, il convient de présenter
ici les faits principaux qui sont en relation avec l’institution du
Sabbat.
Le Sabbat fut établi au commencement, quand la première semaine [de la
création] fut achevée (
Genèse 2 :1 à 3 ).
C’était le septième jour de cette semaine, et elle fut basée sur des
faits immuables qui étaient en relation inséparable avec leur propre
nom et leur existence. En se reposant le septième jour, Dieu fit de
lui Son jour de repos, ou Sabbat (repos) de Jéhova; et il ne cessera
jamais d’être Son jour de repos, car ce fait ne pourra jamais être
changé. Dieu l’a alors sanctifié, ou mis à part, selon ce que nous
indique le récit; et cette sanctification ne doit jamais cesser, à
moins qu’un acte de Jéhova lui-même ne l’annule d’une manière aussi
directe et explicite que celui par lequel Il institua ce jour au
commencement. Personne ne peut dire qu’Il l’a fait et celui qui le
dira ne pourra pas le prouver.
Le Sabbat n’a rien qui soit de nature typique ou cérémonielle, parce
qu’il a été institué avant que l’homme ne pèche; il appartient donc à
une époque où aucun type, image ou ombre ne pouvaient exister.
Les lois et les institutions qui existaient avant la chute de l’homme
étaient originelles dans leur nature. Elles provenaient de la relation
qu’il y avait entre Dieu et l’homme, et de celle que devaientt avoir
les êtres humains entre eux; et ils auraient conservé pour toujours
son caractère si l’homme n’avait pas péché, et n’en avait pas été
affecté. En d’autres mots, elles étaient de par leur nature même
immuables et éternelles. Les lois cérémonielles et typiques doivent
leur origine au fait que l’homme avait péché. D’une dispensation à
l’autre elles étaient sujettes à des changements; et elles furent, et
elles seulement, abolies lors de la crucifixion. La loi du Sabbat
était une loi originelle, et donc immuable et éternelle.
La sanctification du Sabbat en Éden prouve son existence depuis la
création jusqu’au Sinaï. Là, il fut placé au coeur même du Décalogue
quand Dieu le prononça de sa voix audible et il l’écrivit de son doigt
sur des tables de pierre. Ce sont des circonstances qui le séparent
pour toujours des lois cérémonielles, et le place parmi les lois
morales et éternelles.
Le Sabbat n’est pas indéfini; ce n’est pas un quelconque septième jour
après les six jours de travail. La loi du Sinaï (
Exode 20 :8 à 11
) l’indique d’une façon aussi claire que le langage le permet. Les
événements qui l’engendrèrent (
Genèse 2 :1 à 3
) le limite à un septième jour bien défini. Les 6 240 miracles
accomplis à l’occasion du Sabbat, tandis que le peuple d’Israël était
dans le désert, à raison de trois chaque semaine pendant 40 ans, quand
une double provision de manne leur était accordée le sixième jour, et
se conservait du sixième au septième jour (
Exode 16
), démontrent que c’est un jour particulier, et non une portion de
temps ordinaire. Dire autre chose serait comme affirmer que
l’anniversaire de Washington ou du jour de l’Indépendance n’est que la
365ième partie d’une année, et peut se célébrer n’importe quel jour
aussi bien que le jour réel où il eut lieu.
Le Sabbat fait partie de cette loi que notre Seigneur déclara
ouvertement qu’il n’était pas venu détruire. D’un autre côté, il
affirma très solennellement qu’elle subsisterait avec tous ses iotas
et ses traits de lettres tant que la terre durerait (
Matthieu 5 :17 à 20 ).
Il fait partie de cette loi que Paul déclara, non abolie, sinon
confirmée par la foi de Christ (
Romains 3 :31
). Au contraire, la loi cérémonielle ou typique, qui annonçait Christ,
et cessa quand il fut crucifié, fut annulée ou remplacée par la foi en
lui (
Éphésiens 2 :15 ).
Il fait partie de cette loi royale, la loi qui appartient au roi
Jéhova, que Jacques appelle la loi de liberté, et par laquelle nous
serons jugés au dernier jour. Dieu n’établit pas des normes
différentes de jugement pour chaque époque du monde (
Jacques 2 :11, 12 ).
C’est le « jour du Seigneur » d’
Apocalypse 1 :10
(Voir commentaires sur ce verset).
Il apparaît comme la grande institution au sujet de laquelle une
grande réforme est prédite dans les derniers jours (Comparez
Ésaïe 56 :1, 2 avec
1 Pierre 1 :5 ).
Cette réforme englobe aussi le message que nous étudions.
À la nouvelle création, le Sabbat, fidèle à son origine et sa nature,
refera son apparition, et dès lors, ses bénédictions seront déversées
sur le peuple de Dieu à travers toute l’éternité (
Ésaïe 66 :22, 23 ).
Tel est le bref synopsis de quelques-uns des arguments démontrant que
la loi du Sabbat n’a pas été abrogée ni son institution changée; qu’on
ne peut pas dire qu’une personne garde les commandements de Dieu à
moins qu’elle n’observe ce jour. C’est un grand honneur que d’être en
relation avec une telle institution; et prêter attention à ses
commandements apportera une bénédiction infinie.
- Le châtiment de ceux qui adorent la bête.
Ceux-ci seront tourmentés dans le feu et le soufre en présence des
saints anges et de l’Agneau. Quand ce châtiment sera-t-il infligé?
Dans
Apocalypse 19 : 20
on voient que lorsque Jésus reviendra pour la seconde fois il y aura
des châtiments qui peuvent être appelés : étang ardent de feu et de
soufre. C’est là que la bête et le faux prophète seront jetés vivants.
Ceci ne peut se rapporter qu’à la destruction qui leur est infligée au
commencement et pas à la fin des mille ans. Dans Ésaïe, il y a un
passage remarquable auquel nous nous voyons obligés de nous référer
pour expliquer les phrases de menace que le troisième ange prononce,
car il décrit, sans l’ombre d’un doute, des scènes qui doivent arriver
lors de la seconde venue et tandis que la terre demeure désolée
pendant les mille ans qui suivent. On est presque obligé de
reconnaître que le langage de l’Apocalypse reproduit des parties de
cette prophétie. Après avoir décrit la colère de Jéhova manifestée sur
toutes les nations, la grande tuerie de leurs armées, et les cieux qui
sont roulés comme un livre, le prophète dit : « Car c’est un jour de
vengeance pour l’Éternel, une année de représailles pour la cause de
Sion. Les torrents d’Édom seront changés en poix, et sa poussière en
soufre; et sa terre sera comme la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra
ni jour ni nuit, la fumée s’en élèvera éternellement; d’âge en âge
elle sera désolée, à tout jamais personne n’y passera. » (
Ésaïe 34 :8 à 10
). En vue de ce qui nous est révélé, à savoir l’existence d’un lac de
feu dans lequel tous les pécheurs périront à la fin des mille ans,
nous ne pouvons que conclure que la destruction des impies vivants au
début de cette période, et la condamnation finale de tous les méchants
à la fin de cette même période, sont similaires.
L’expression « aux siècles des siècles » (
Apocalypse 14 :11
), ne peut pas signifier l’éternité. Ceci est évident par le simple
fait que ce châtiment est infligé sur cette terre, où le temps se
mesure en jours et en nuits. Ceci est mieux démontré par le passage
d’Ésaïe déjà mentionné, qui est, comme nous l’avons déjà suggéré,
l’endroit d’où ce langage est tiré, et il s’applique au même temps. Ce
que dit Ésaïe, il l’applique à la terre d’Idumée; mais que cette
expression désigne la terre littérale d’Édom, située au Sud-Est de la
Judée, ou qu’elle représente, comme c’est sans doute le cas, toute la
terre au moment où le Seigneur Jésus sera révélé dans le ciel au
milieu des flammes de feu, et quand l’année des rétributions de la
controverse de Sion arrive, dans n’importe quel cas, la scène aura
éventuellement une fin. Cette terre doit finalement être rénovée,
purifiée de toutes taches de péché, de tout vestige de souffrance et
de décadence, et elle deviendra une habitation de la justice et de la
joie à travers toute l’éternité. Le mot aion, traduit ici par « aux
siècles des siècles » est ici défini par G. Abbot-Smith, dans son
petit dictionnaire grec du Nouveau Testament : « un espace de temps,
comme une vie, une génération, une période de l’histoire, une période
indéfiniment longue. » De manière que, sans forcer la signification
acceptée du mot grec, nous pouvons l’interpréter ici en harmonie avec
les autres déclarations catégoriques de l’Écriture.
L’époque du message du troisième ange est une période de patience pour
le peuple de Dieu. Paul et Jacques nous donnent tous les deux des
instructions à ce sujet (
Hébreux 10 :36;
Jacques 5 :7, 8 ).
Tant qu’il dure, le groupe qui attend garde les commandements de
Dieu, le Décalogue, et conserve la foi de Jésus, c’est-à-dire qu’ils
accomplissent tous les enseignements de Christ et de ses apôtres tels
qu’ils sont contenus dans le Nouveau Testament. Le vrai Sabbat, tel
que le présente le Décalogue, est ainsi mis vivement en contraste avec
le sabbat falsifié, la marque de la bête, qui distingue finalement
ceux qui rejettent le message du troisième ange.
13-16 : « 13 Et j’entendis du ciel une voix qui disait :
Écris : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur!
Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs
oeuvres les suivent. 14 Je regardai, et voici, il y avait une
nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à
un fils d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main
une faucille tranchante. 15 Et un autre ange sortit du temple,
criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta
faucille, et moissonne; car l’heure de moissonner est venue, car la
moisson de la terre est mûre. 16 Et celui qui était assis sur
la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée. »
- Une crise solennelle.
Les événements deviennent de plus en plus solennels au fur et à mesure
que nous approchons de la fin. C’est ce fait qui donne au message du
troisième ange, qui est actuellement proclamé, une solennité et une
importance inhabituelles. C’est le dernier avertissement qui doit être
proclamé avant la venue du Fils de l’homme, qui est représenté ici
comme assis sur une nuée blanche, avec une couronne sur la tête, et
une faucille dans la main, prêt à moissonner la terre.
Nous sommes en train de traverser rapidement une échéance prophétique
qui culmine par la révélation du Seigneur Jésus dans le ciel au milieu
de flammes de feu, pour se venger de ses ennemis et récompenser ses
saints. Et pas seulement ça, mais nous sommes si proches de son
accomplissement que le prochain chaînon de la chaîne est cet
événement suprême et crucial. Le temps ne recule jamais. Comme le
fleuve ne vacille pas à l’approche du précipice, mais avec une force
irrésistible, il entraîne avec lui tous les corps qui flottent sur
lui; et comme les saisons n’inversent jamais leur course, mais que
l’été fait suite à l’attendrissement des bourgeons du figuier, et
l’hivers suit la chute des feuilles; nous aussi nous sommes entraînés
vers l’avant, que nous le voulions ou non, que nous soyons prêts ou
pas, vers la crise inévitable et irréversible. Ah! Combien peu, parmi
ceux qui professent orgueilleusement leur religion et les pécheurs
négligents, s’imaginent ce qui les attend! Comme il est difficile de
comprendre cela, même pour ceux qui connaissent la vérité et
professent la suivre!
- Une bénédiction promise.
Une voix céleste ordonna à Jean d’écrire : « Heureux dès à présent les
morts qui meurent dans le Seigneur », et la réponse de l’Esprit est :
« Oui, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les
suivent. » « Dès à présent » doit signifier à partir d’un moment
particulier. Quel moment? Évidement, le commencement du message en
relation avec lequel ceci est dit. Mais pourquoi les morts qui meurent
dès ce moment sont-ils heureux? Cette béatitude prononcée sur eux doit
l’avoir été pour une raison spéciale. Ne serait-ce pas parce qu’ils
échappent au temps de terrible danger que les saints doivent affronter
à l’approche de la fin de leur pèlerinage? Bien qu’ils soient
bienheureux avec tous les justes morts, ils ont l’avantage sur eux
d’appartenir sans doute à ce groupe qui ressuscitera pour la vie
éternelle lors de la résurrection spéciale de
Daniel 12 :2.
Il faut noter que dans cette chaîne prophétique trois anges précèdent
le Fils de l’homme qui vient sur la nuée blanche, et trois sont
présentés après ce symbole. Nous avons déjà exprimé l’opinion que les
anges littéraux participent aux scènes décrites ici. Les trois
premiers ont la charge des trois messages spéciaux. Le message du
quatrième ange doit être proclamé de façon évidente après que le Fils
de l’homme ait achevé son oeuvre sacerdotale et se soit assis sur la
nuée blanche, mais avant qu’Il apparaisse sur les nuées des cieux.
Comme les paroles sont adressées à celui qui est assis sur la nuée
blanche, ayant à la main une faucille aiguisée prête pour la moisson,
il doit indiquer un message de prière de la part de l’église, après
que son oeuvre ait été achevée en faveur du monde, que le temps de
probation ait cessé et que le Seigneur apparaisse et emporte son
peuple avec lui. C’est assurément le grand cri mentionné par notre
Seigneur dans
Luc 18 :7, 8,
en relation avec la venue du Fils de l’homme. Cette prière sera
exaucée; les élus seront vengés; car la parole ne dit-elle pas :
« Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et
nuit? Celui qui est assis sur la nuée lancera sa faucille, et les
saints, représentés par le blé de la terre, seront engrangés dans les
greniers célestes.
- Le blé engrangé.
La prophétie nous dit que « celui qui était assis sur la nuée jeta sa
faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée ». Ces paroles nous
transportent au-delà du second avènement, avec ses scènes de
destruction pour les impies et de salut pour les justes. Nous devons
donc chercher au-delà de ces scènes l’application des versets
suivants.
17-20 : « 17 Et un autre ange sortit du temple qui est
dans le ciel, ayant, lui aussi, une faucille tranchante. 18 Et
un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l’autel, et
s’adressa d’une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante,
disant : Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la
vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs. 19
Et l’ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de
la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de
Dieu. 20 Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang
sortit de la cuve, jusqu’aux mors des chevaux, sur une étendue de
mille six cents stades. »
- La cuve de la colère de Dieu.
Les deux derniers anges ont quelque chose à voir avec les impies, qui
sont représentés sous la forme bien appropriée des grappes de la vigne
de la terre. Ne serait-ce pas le sort final de ce groupe à la fin des
mille ans qui nous est présenté ici , la prophétie montrant ce qui
arrive finalement tant aux justes qu’aux impies : Les justes sont
revêtus d’immortalité, sains et saufs dans le royaume, tandis que les
impies périssent hors de la ville? Il est difficile d’appliquer ceci
au moment du second avènement, parce que les événements sont donnés
ici en ordre chronologique, et la destruction des impies serait
contemporaine à l’enlèvement des justes. De plus, les impies qui sont
vivants quand le Christ vient, boivent la coupe de Sa colère. Mais, ce
passage nous présente le moment où ils périssent dans la cuve de Sa
colère, de laquelle il est dit qu’elle est « foulée hors de la
ville », ce qui correspond bien à la description d’
Apocalypse 20 :9,
cette dernière expression indiquant plus naturellement sa destruction
finale et complète.
L’ange sort du temple, où sont gardés les registres et sont déterminés
les châtiments. L’autre ange a l’autorité sur le feu. Ceci peut se
rapporter au fait que le feu est l’agent qui détruit finalement les
impies, bien que, pour garder cette image, les impies sont comparés
aux grappes de la vigne de la terre, et il est dit qu’ils sont jetés
dans le grand pressoir qui est hors de la ville. Du sang sort de la
cuve jusqu’aux mors des chevaux. Nous savons que les impies sont
condamnés à être entièrement dévorés par un déluge de flammes qui
descendra d’auprès de Dieu, dans le ciel, mais nous ne savons pas
quelle tuerie aura lieu avant, parmi l’armée des condamnées. Il n’est
pas improbable que ces expressions se réaliseront littéralement. Comme
les quatre premiers anges de cette série indiquèrent un mouvement
notable de la part du peuple de Dieu; les deux derniers peuvent
signifier la même chose; parce que les saints doivent jouer un certain
rôle dans la détermination et l’exécution du châtiment final des
impies (
1 Corinthiens 6 :2;
Psaume 149 :9 ).
- Les saints triomphent.
Cette prophétie se termine comme les autres, par le triomphe de Dieu,
de Christ et des rachetés.