1 : « La seconde année du règne de Nébucadnetsar, Nébucadnetsar
eut des songes. Il avait l’esprit agité, et ne pouvait dormir.
Daniel fut emmené en captivité dans la première année de
Nébucadnetsar. Durant trois ans il fut enseigné par des instructeurs,
et naturellement, pendant cette période, il ne fut pas compté parmi
les sages du royaume, et il ne prit pas part non plus aux affaires
publiques. Cependant, les événements relatées dans ce chapitre se
produisirent dans la deuxième année de Nébucadnetsar. Comment, alors,
Daniel put-il être amené à interpréter le rêve du roi, lors de la
deuxième année? L’explication repose sur le fait que Nébucadnetsar
régna deux ans conjointement avec son père, Nabopolassar. Les Juifs
comptaient à partir de ce moment, tandis que les Chaldéens prirent en
compte le moment où il commença à régner seul, à la mort de son père.
Donc, l’année dont il est question ici était la seconde année de son
règne en accord avec la façon de compter des Chaldéens, mais la
quatrième année selon les Juifs. Il semble donc que l’année suivant
l’achèvement de la formation de Daniel, pour participer aux affaires
de l’empire Chaldéen, Dieu, dans sa providence, l’amena à être
remarqué dans tout le royaume d’une façon soudaine et extraordinaire.
2 : « Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les
enchanteurs et les Chaldéens, pour qu’ils lui disent ses songes. Ils
vinrent, et se présentèrent devant le roi. »
Les sages du roi échouent.
Les magiciens pratiquaient la magie dans son sens le plus mauvais; ils
accomplissaient tous les rites superstitieux et les cérémonies des
devins, les jeteurs de sorts, et autres. Les astrologues étaient des
hommes qui prétendaient prédire les événements par l’étude des astres.
La science, ou la superstition de l’astrologie était extrêmement
pratiquée dans l’antiquité par les nations orientales. Les sorciers
prétendaient communiquer avec les morts. Nous croyons que le mot
« sorcier » est toujours utilisé dans ce sens, dans les Écritures. Les
Chaldéens mentionnés ici, étaient une secte de philosophes semblables
aux magiciens et aux astrologues, qui se dédiaient à l’étude des
sciences naturelles et de la divination. Toutes ces sectes ou
professions abondaient à Babylone. Le but recherché par chacune
d’elles était le même : l’explication des mystères et la prédiction
des événements. La principale différence qu’il y avait entre elles,
résidaient dans les moyens utilisés pour atteindre leur objectif.
L’explication que désirait le roi relevait de la compétence de
chacun; il les fit donc tous venir. Pour le roi, c’était un problème
important. Il était très troublé, et par conséquent, il concentra tous
les sages de son royaume sur la solution de son inquiétude.
3-4 : «
3 Le roi leur dit: J’ai eu un songe; mon esprit est
agité, et je voudrais connaître ce songe.
4 Les Chaldéens répondirent
au roi en langue araméenne : Ô roi, vis éternellement! dis le songe à
tes serviteurs, et nous en donnerons l’explication. »
Quelle que soit l’efficacité des vieux magiciens et des astrologues,
ils semblent avoir été enseignés à fond dans l’art d’obtenir
suffisamment d’informations pour se faire une base de calculs
astucieux, ou formuler leurs réponses d’une façon si ambiguë qu’elles
pourraient être interprétées quelle que soit la façon dont les
événements tournaient. Dans le cas présent, fidèles à leur instinct
rusé, ils demandèrent au roi de leur faire connaître son rêve. S’ils
avaient obtenu cette information, il leur aurait été facile de trouver
une interprétation qui n’aurait pas mis leur réputation en danger. Ils
s’adressèrent eux-mêmes au roi en Syriaque [Langue sémitique, du
groupe Araméen], un dialecte chaldéen utilisé par les classes
éduquées et cultivées. À partir d’ici jusqu’à la fin du chapitre 7 de
Daniel, le récit continue en chaldéen, la langue parlée par le roi.
5-13 : «
5 Le roi reprit la parole et dit aux Chaldéens: La
chose m’a échappé; si vous ne me faites pas connaître le songe et son
explication, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites
en un tas d’immondices.
6 Mais si vous me dites le songe et son
explication, vous recevrez de moi, des dons et des présents, et de
grands honneurs. C’est pourquoi dites-moi le songe et son explication.
7 Ils répondirent pour la seconde fois : Que le roi dise le songe à
ses serviteurs, et nous en donnerons l’explication.
8 Le roi reprit la
parole et dit : Je m’aperçois, en vérité, que vous voulez gagner du
temps, parce que vous voyez que la chose m’a échappé.
9 Si donc vous
ne me faites pas connaître le songe, la même sentence vous enveloppera
tous; vous voulez vous préparer à me dire des mensonges et des
faussetés, en attendant que les temps soient changés. C’est pourquoi
dites-moi le songe, et je saurai si vous êtes capables de m’en donner
l’explication.
10 Les Chaldéens répondirent au roi : Il n’est personne
sur la terre qui puisse dire ce que demande le roi; aussi jamais roi,
quelque grand et puissant qu’il ait été, n’a exigé une pareille chose
d’aucun magicien, astrologue ou Chaldéen.
11 Ce que le roi demande est
difficile; il n’y a personne qui puisse le dire au roi, excepté les
dieux dont la demeure n’est pas parmi les hommes.
12 Là-dessus le roi
se mit en colère, et s’irrita violemment. Il ordonna qu’on fît périr
tous les sages de Babylone.
13 La sentence fut publiée, les sages
étaient mis à mort, et l’on cherchait Daniel et ses compagnons pour
les faire périr. »
Ces versets contiennent le récit de la lutte désespérée entre les
mages et le roi. Les premiers cherchaient une issue de secours car ils
étaient pris sur leur propre terrain. Le roi était déterminé à ce
qu’ils lui fassent connaître son rêve, ce qui était le moins que l’on
pouvait attendre de leur profession.
Quelques-uns ont sévèrement censuré Nébucadnetsar sur ce sujet, et lui
attribue le rôle d’un tyran cruel et déraisonnable. Mais ces magiciens
ne professaient-ils pas être capables de révéler les choses cachées,
de prédire les événements, et de faire connaître tous les mystères de
la prévoyance humaine et de la pénétration, et de faire cela avec
l’aide des agents surnaturels? Il n’y avait donc rien d’injuste dans
la demande de Nébucadnetsar de lui faire connaître son rêve. Quand ils
avaient déclaré que personne sauf les dieux dont la demeure n’était
pas parmi les hommes ne pouvait connaître le problème du roi, c’était
la reconnaissance tacite qu’ils n’avaient aucune communication avec
ces dieux, et qu’ils ne connaissaient rien de plus que ce que la
sagesse humaine et le discernement pouvaient révéler. « Là-dessus le
roi se mit en colère, et s’irrita violemment ». Il vit que lui et tout
le peuple étaient les victimes de leurs supercheries. Si nous ne
pouvons pas justifier ces mesures extrêmes auxquelles il eut recours,
en décrétant leur mort et la destruction de leurs maisons, nous ne
pouvons que sentir une cordiale sympathie pour lui dans sa
condamnation de la classe de ces misérables imposteurs. Le roi ne
voulut pas être du côté de la malhonnêteté ou de la supercherie.
14-18 : «
14 Alors Daniel s’adressa d’une manière prudente et
sensée à Arjoc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à
mort les sages de Babylone.
15 Il prit la parole et dit à Arjoc,
commandant du roi: Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère?
Arjoc exposa la chose à Daniel.
16 Et Daniel se rendit vers le roi, et
le pria de lui accorder du temps pour donner au roi l’explication.
17
Ensuite Daniel alla dans sa maison, et il instruisit de cette affaire
Hanania, Mischaël et Azaria, ses compagnons,
18 les engageant à
implorer la miséricorde du Dieu des cieux, afin qu’on ne fît pas périr
Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. »
Dans ce récit, nous voyons comment la providence de Dieu agit dans
plusieurs détails remarquables. Grâce à elle, le rêve du roi laissa
une impression si puissante sur son esprit, qu’il le plongea dans une
angoisse extrême, et cependant, il disparu ensuite de sa mémoire. Ceci
permis de démasquer complètement le faux système des magiciens et des
autres maîtres païens. Quand ils furent mis à l’épreuve pour faire
connaître le rêve, ils furent dans l’impossibilité de le faire, bien
qu’ils aient professé en être capables.
Il est à noter que Daniel et ses compagnons, déclarés antérieurement
par le roi dix fois supérieurs à tous ses magiciens et astrologues, ne
furent pas consultés sur ce problème. Mais ce fut providentiel. De la
même façon que le rêve avait été oublié par le roi, il se vit
inexplicablement empêché d’appeler Daniel en premier, pour qu’il lui
révèle la solution du mystère. S’il avait d’abord appelé Daniel pour
qu’il lui fasse connaître son problème, les magiciens n’auraient pas
été mis à l’épreuve. Mais Dieu voulait d’abord donner une chance au
système païen des Chaldéens. Il voulait les laisser faire leur preuve
et échouer ignominieusement, et confesser leur complète incompétence,
même sous la peine de mort, pour qu’ils puissent être mieux préparés à
reconnaître Son intervention quand Il manifesterait finalement Son
pouvoir par Ses serviteurs captifs, pour l’honneur de Son nom.
Il semble que le premier renseignement que Daniel ait eu du problème
fut lorsque les bourreaux vinrent pour l’arrêter. Sa propre vie étant
donc en jeu, il se sentit poussé à rechercher Dieu de tout son coeur
jusqu’à ce qu’Il agisse pour la délivrance de Ses serviteurs. La
demande de Daniel fut acceptée par le roi qui lui accorda du temps
pour considérer le problème -- un privilège que probablement aucun
magicien n’aurait pu obtenir, puisque le roi les avait accusés de
préparer des paroles fausses et malhonnêtes, et de chercher à gagner
du temps dans ce but. Daniel alla tout de suite vers ses trois
compagnons, et il leur demanda de s’unir à lui pour demander la
miséricorde du Dieu des cieux sur ce secret. Il aurait pu prier seul,
et sans doute il aurait été entendu. Mais à cette époque, comme
aujourd’hui, la force du peuple de Dieu est dans son union. La
promesse est faite, aux deux ou trois personnes qui se mettent
d’accord pour demander quelque chose, qu’elle leur sera accordée (
Matthieu 18:19, 20 ).
19-23 : «
19 Alors le secret fut révélé à Daniel dans une
vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux.
20 Daniel
prit la parole et dit : Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en
éternité! À lui appartiennent la sagesse et la force.
21 C’est lui
qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui
établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux
qui ont de l’intelligence.
22 Il révèle ce qui est profond et caché,
il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec
lui.
23 Dieu de mes pères, je te glorifie et je te loue de ce que tu
m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, de ce que tu nous as
révélé le secret du roi. »
Nous ne savons pas si la réponse vint pendant que Daniel et ses
compagnons faisaient encore monter leur requête ou bien si elle vint
après, mais ce fut dans une vision pendant la nuit que Dieu se révéla
lui-même en leur faveur. « Une vision pendant la nuit » signifie
quelque chose qui est vu, en rêve ou en vision.
Daniel fit monter immédiatement une prière à Dieu pour sa miséricorde,
et bien que sa prière n’est pas été conservée, son action de grâce
reconnaissante est entièrement relatée. Dieu est honoré par les
louanges que nous lui adressons pour les choses qu’Il a faites pour
nous, aussi bien que par nos appels à l’aide. Que la ligne de conduite
de Daniel soit un exemple pour nous dans ce domaine. Ne laissons pas
Dieu manquer des louanges et des prières qu’il mérite pour toutes les
miséricordes que nous recevons de sa main. Pendant le ministère de
Christ sur la terre, ne purifia-t-il pas dix lépreux, et un seul ne
revint-il pour le remercier? « Et les neuf autres, où sont-ils? »
demanda tristement Jésus (
Luc 17:17 ).
Daniel eut la certitude que le secret lui avait été révélé. Il n’alla
pas d’abord chez le roi pour vérifier si ce qui lui avait été révélé
était réellement le rêve du roi; mais il loua immédiatement Dieu
d’avoir répondu à sa prière.
Bien que le secret ait été révélé à Daniel, il ne reçut pas cela comme
un honneur personnel, comme si c’était par sa seule prière que la
réponse avait été obtenue; mais il y associa immédiatement ses
compagnons, et il reconnut que la réponse était due aussi bien à leurs
prières qu’à la sienne. Il dit : « nous t’avons demandé » et « tu nous
a révélé ».
24 : « Après cela, Daniel se rendit auprès d’Arjoc, à qui le
roi avait ordonné de faire périr les sages de Babylone; il alla, et
lui parla ainsi : Ne fais pas périr les sages de Babylone! Conduis-moi
devant le roi, et je donnerai au roi l’explication. »
La première requête de Daniel fut pour les sages de Babylone. « Ne les
détruis pas, car le secret du roi est révélé » , implora-t-il. En fait,
ce n’était pas par leurs mérites ou leur système païen de divination
que cette révélation avait été donnée. Ils n’étaient dignes que de la
condamnation du roi. Mais leur propre confession de leur totale
impuissance en la matière était une humiliation suffisante pour eux,
et Daniel était désireux de les voir partager les bénéfices de ce qui
lui avait été montré, et voir leurs vies épargnées. Ils furent sauvés
parce qu’il y avait un homme de Dieu parmi eux. Il en est toujours
ainsi. À cause de Paul et Silas, tous les prisonniers furent libérés (
Actes 16:26 ).
À cause de Paul, la vie de tous ceux qui naviguèrent avec lui fut
préservée (
Actes 27:24 ). Bien souvent les
méchants bénéficient de la présence du juste! Comme il serait bon
qu’ils se souviennent des obligations que cela implique.
Qu’est-ce qui sauve le monde aujourd’hui? Pourquoi est-il encore
épargné? À cause de quelques personnes justes. Si elles sont ôtées,
quelle sera la durée de leur méchante coupable? Pas plus longue que
celle des antédiluviens après l’entrée de Noé dans l’arche, ou que
celle des Sodomites après que Lot fût sorti du milieu de leur présence
souillée et corrompue. S’il s’était trouvé seulement dix justes, la
multitude de ses méchants habitants aurait été épargnée à cause d’eux.
Pourtant les méchants méprisent, ridiculisent et oppriment ceux grâce
auxquels il leur est encore permis de jouir de la vie et de toutes ses
bénédictions.
25 : « Arjoc conduisit promptement Daniel devant le roi, et lui
parla ainsi: J’ai trouvé parmi les captifs de Juda un homme qui
donnera l’explication au roi. »
C’est toujours une particularité des ministres et des courtisans que
d’essayer d’obtenir les bonnes grâces de leur souverain. C’est pour
cette raison, qu’Arjoc se présenta comme ayant trouvé lui-même un
homme qui ferait connaître l’interprétation désirée, comme si par
intérêt pour le roi il était allé à la recherche d’une personne qui
résoudrait le problème, personne qu’il finit par trouver. Pour
démasquer le mensonge de son bourreau principal, il suffisait au roi
de rappeler, comme il le fit probablement, son entrevue avec Daniel
et la promesse de celui-ci, de lui montrer l’interprétation du rêve,
si le temps lui était accordé (vers. 16).
26-28 : «
26 Le roi prit la parole et dit à Daniel, qu’on
nommait Beltschatsar : Es-tu capable de me faire connaître le songe
que j’ai eu et son explication?
27 Daniel répondit en présence du roi
et dit : Ce que le roi demande est un secret que les sages, les
astrologues, les magiciens et les devins, ne sont pas capables de
découvrir au roi.
28 Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les
secrets, et qui a fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera
dans la suite des temps. Voici ton songe et les visions que tu as eues
sur ta couche. »
« Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son
explication? » fut la salutation du roi à Daniel alors qu’il entrait
dans la présence du roi. Bien qu’il connaissait déjà cet Hébreux, le
roi semblait mettre en doute la capacité d’une personne si jeune et si
inexpérimentée, de faire connaître le problème que les magiciens et
les devins plus âgés et vénérés n’avaient pu trouver. Daniel déclara
avec franchise que la sagesse des hommes, des astrologues, des devins
et des magiciens ne peut lui faire connaître son secret. C’était hors
de leur pouvoir. Par conséquent, le roi ne devait pas être en colère
contre eux, ni mettre sa confiance dans leurs vaines superstitions. Le
prophète va faire connaître le vrai Dieu, qui règne dans les cieux, et
qui est le seul qui révèle les secrets. Daniel dit qu’Il est celui qui
« fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des
temps ».
29-30 : «
29 Sur ta couche, ô roi, il t’est montré des pensées
touchant ce qui sera après ce temps-ci; celui qui révèle les secrets
t’a fait connaître ce qui arrivera.
30 Si ce secret m’a été révélé, ce
n’est point qu’il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous
les vivants; mais c’est afin que l’explication soit donnée au roi, et
que tu connaisses les pensées de ton coeur. »
Ici, un autre trait louable du caractère de Nébucadnetsar apparaît.
Beaucoup de gouverneurs remplissent le présent de folies et de
débauches sans penser au futur, le roi pensait aux jours à venir, avec
un désir anxieux de connaître les événements qui les rempliraient.
C’était en partie pour cette raison que Dieu lui donna ce rêve, que
nous devons considérer comme une marque de la faveur divine envers le
roi. Néanmoins, Dieu ne voulut pas travailler pour le roi
indépendamment de son peuple. Bien qu’Il donna le rêve au roi, il
envoya l’interprétation par l’un de ses fidèles serviteurs.
Tout d’abord, Daniel nia tout mérite pour l’interprétation, et il
chercha ainsi à modifier les sentiments naturels d’orgueil du roi en
attirant son attention sur le Dieu des cieux. Il l’informa que bien
que le rêve lui ait été donné, ce n’était pas à cause de lui seule que
l’interprétation était envoyée, mais aussi à cause d’eux. Dieu avait
des serviteurs ici, et c’était pour eux qu’Il agissait. Ils avaient
une plus grande valeur à ses yeux que le plus grand des rois et des
souverains de la terre.
Combien l’oeuvre de Dieu était compréhensive dans ce cas! Par cette
révélation du rêve du roi à Daniel, Il montra au roi les choses qu’il
désirait, Il sauva ses serviteurs qui se confiaient en lui, Il amena
la nation Chaldéenne à la connaissance de Celui qui connaît la fin dès
le commencement, Il confondit les faux systèmes des devins et des
magiciens, et devant leurs yeux Il honora son propre nom et exalta ses
serviteurs.
Daniel raconte le rêve.
Après avoir bien fait comprendre au roi que le but du « Dieu des cieux »
en lui donnant le rêve, était de « faire connaître ce qui arrivera »,
Daniel relata le rêve lui-même.
31-35 : «
31 O roi, tu regardais, et tu voyais une grande
statue; cette statue était immense, et d’une splendeur extraordinaire;
elle était debout devant toi, et son aspect était terrible.
32 La tête
de cette statue était d’or pur; sa poitrine et ses bras étaient
d’argent; son ventre et ses cuisses étaient d’airain;
33 ses jambes,
de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d’argile.
34 Tu
regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans le secours d’aucune main,
frappa les pieds de fer et d’argile de la statue, et les mit en
pièces. 35 Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or furent
brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s’échappe d’une aire
en été; le vent les emporta, et nulle trace n’en fut retrouvée. Mais
la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et
remplit toute la terre. »
Nébucadnetsar, adorateur des dieux Chaldéens, était un idolâtre. Une
statue était donc un objet qui attirait immédiatement son attention et
son respect. En outre, les royaumes terrestres, qui, comme nous le
verrons plus loin, étaient représentés par cette statue, étaient des
choses d’estime et de valeur à ses yeux.
Cette représentation faite dans le but de transmettre une vérité
importante et nécessaire, était admirablement adaptée à l’esprit de
Nébucadnetsar. De plus, en esquissant le déroulement des événements à
travers toutes les époques au bénéfice de Son peuple, Dieu montrait à
Nébucadnetsar le vide absolu et le peu de valeur de la pompe et de la
gloire terrestres. Pouvait-il le lui transmettre d’une façon plus
impressionnante que par une statue dont la tête était en or?
Au-dessous de cette tête il y avait un corps composé de métaux de
valeur décroissante jusqu’à parvenir au plus vil, le fer mêlé à
l’argile qui formaient les pieds et les orteils. L’ensemble fut alors
mis en pièce, et rendu semblable à la balle. Elle fut finalement
emportée au loin et aucune trace n’en fut retrouvée, puis quelque
chose de durable, de céleste et de valeur occupa sa place. Dieu voulu
aussi montrer aux enfants des hommes que les royaumes terrestres
arrivent à leur terme, et que les puissances et la gloire terrestres,
sont comme une bulle brillante qui éclatera et disparaîtra. À cette
place, si longtemps usurpée par ceux-ci, le royaume de Dieu sera
établi et il n’aura pas de fin, et tous ceux qui auront un intérêt
pour ce royaume reposeront à l’ombre de ses ailes paisibles pour
toujours. Mais nous anticipons.
36-38 : «
36 Voilà le songe. Nous en donnerons l’explication
devant le roi.
37 Ô roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux
t’a donné l’empire, la puissance, la force et la gloire;
38 il a remis
entre tes mains, en quelque lieu qu’ils habitent, les enfants des
hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t’a fait
dominer sur eux tous: c’est toi qui es la tête d’or. »
Daniel interprète le rêve.
Maintenant l’histoire la plus complète de l’empire mondial commence.
En huit courts versets, le récit inspiré nous relate toute l’histoire,
récit qui embrasse l’histoire de la pompe et de la puissance de ce
monde. Quelques instants suffisent pour l’apprendre par coeur,
pourtant la période qui est couverte débute il y a plus de vingt cinq
siècles, et s’étend au-delà de l’apogée et de la chute des royaumes,
au-delà de l’établissement et du renversement des empires, au-delà des
cycles des événements et des époques, au-delà de notre époque, pour
parvenir au royaume éternel. Le récit est si vaste qu’il embrasse tout
cela, et cependant il est si détaillé qu’il nous donne les grands
traits des royaumes terrestres depuis cette époque jusqu’à la nôtre.
La sagesse humaine n’a jamais inventé un si court récit qui contient
autant. Le langage humain n’a jamais décrit en si peu de mots une
telle quantité de vérités historiques. Le doigt de Dieu est là.
Prenons bien garde à la leçon.
Avec quel intérêt et étonnement le roi a-t-il dû écouter tandis qu’il
était informé par le prophète que son royaume était la tête d’or de la
magnifique statue. Daniel informa le roi que le Dieu du ciel lui avait
donné ce royaume, et l’avait fait souverain de toutes choses. Cela
pour l’empêcher de penser qu’il était parvenu seul à sa position grâce
à son propre pouvoir et à sa sagesse, et pour que la gratitude de son
coeur soit dirigée vers le vrai Dieu.
Le royaume de Babylone qui finalement donna la nation représentée par
la tête d’or de la grande statue, fut fondée par Nimrod, l’arrière
petit-fils de Noé, plus de deux mille ans avant Jésus-Christ. « Kouch
engendra aussi Nimrod; c’est lui qui le premier, fut un vaillant
chasseur devant l’Éternel; c’est pourquoi l’on dit : Comme Nimrod,
vaillant chasseur devant l’Éternel. Il régna d’abord sur Babel
[Babylone], Érec Accad et Calné, au pays de Schinear » (
Genèse 10:8-10 ).
Il semble que Nimrod fonda aussi la cité de Ninive, qui devint plus
tard la capitale de l’Assyrie (Voir
Genèse 10:11 ).
Accomplissement du rêve.
L’empire Babylonien fut établi par le général Nabopolassar qui devint
aussi roi. Quand il mourut en 604 av. J.-C. son fils Nébucadnetsar
devint roi. Campbell Thompson déclare : « Les événements ont déjà
montré que Nébucadnetsar était un commandant énergique et brillant, et
un homme physiquement fort, pleinement digne de succéder à son père.
Il était devenu le plus grand homme de son époque et du Proche Orient,
comme soldat, homme d’état et architecte. Si ses successeurs avaient
été comme lui au lieu d’être des garçons inexpérimentés ou des
dilettantes sans vigueur, les Perses auraient rencontré un sérieux
problème à Babylone. ‘Toutes les nations lui seront soumises, à lui, à
son fils, et au fils de son fils, jusqu’à ce que le temps de son pays
arrive’ (
Jérémie 27:7 ). »
Jérusalem fut prise par Nébucadnetsar dans la première année de son
règne, et la troisième année de Jojakim, roi de Juda (
Daniel 1:1 ),
en 606 av. J.-C. Nébucadnetsar régna deux ans avec son père,
Nabopolassar. C’est sur cette base que les Juifs calculèrent son
règne, mais les Chaldéens se basèrent sur la date où il commença à
régner seul, en 604 av. J.-C., comme mentionné ci-dessus. Quant aux
successeurs de Nébucadnetsar, l’autorité citée ajoute :
« Nébucadnetsar mourut en Août ou Septembre de l’année 562 av. J.-C.,
et son fils Amel-Marduk, que Jérémie appelle Evil-Merodach [
Jérémie 52:31;
2 Rois 25:27 ],
lui succéda (562-560 av. J.-C.). Il ne lui a été accordé que peu de
temps pour prouver sa valeur; et les deux années de son court règne
sont suffisantes pour montrer que les conditions politiques étaient à
nouveau hostiles à la maison royale. »
Plus tard, les souverains Babyloniens, au pouvoir faible, ne
parvinrent pas à égaler le règne de Nébucadnetsar. Cyrus roi de Perse,
assiégea Babylone, et la prit par stratagème.
La caractéristique de l’empire Babylonien est indiquée par la tête
d’or. Il fut le royaume doré de l’âge d’or. Babylone, sa métropole,
s’éleva à une hauteur jamais atteinte par aucun de ses successeurs.
Située dans le jardin de l’Orient, elle formait un carré parfait, qui
avait, dit-on, 6o milles [environ 96 kilomètres] de périmètre, chaque
côté étant de 15 milles [24 kilomètres], entourée par une muraille
estimée à 200 ou 300 pieds de haut [60 ou 90 mètres] et épaisse de 87
pieds [25 mètres], entourée d’une douve ou fossé, d’une capacité
cubique égale à la muraille elle-même; divisée en carrés par ses
nombreuses rues, chacune de 150 pieds de large [45 mètres], se
croisant à angle droit, toutes rectilignes et bien nivelées; ses 225
milles carrés [576 kilomètres carrés] de superficie occupaient des
terrains et des jardins luxuriants, parsemés de magnifiques demeures
-- cette citée avec ses 60 milles [96 kilomètres] de douves, ses 60
milles [96 kilomètres] de murailles extérieures; avec dans son centre,
30 milles [48 kilomètres] de fleuve canalisé; ses portes de cuivre
solide, ses jardins suspendus s’élevant de terrasses en terrasses
jusqu’à atteindre en hauteur les murs eux-mêmes, son temple de Bel de
3 milles [5 kilomètres] de circonférence, ses deux palais royaux, l’un
de 3 milles et demi [6 kilomètres] et l’autre de 8 milles [un peu plus
de 12 kilomètres]de circonférence, avec son tunnel sous l’Euphrate
reliant ces deux palais; ses arrangements parfaits et confortables,
ses ornements, ses défenses, et ses ressources illimitées -- cette
citée, qui contenait beaucoup de merveilles du monde, était elle-même
une autre merveille encore plus prodigieuse. Là, avec la terre entière
prosternée à ses pieds, comme une reine d’une grandeur sans égale, qui
reçut de la plume inspirée le titre brillant de : « gloire des
royaumes, la beauté de l’excellence Chaldéenne » se dressa cette cité,
capitale de ce royaume représenté par la tête d’or de la grande statue
de l’histoire.
Telle était Babylone, avec Nébucadnetsar dans la force de l’âge,
audacieux, vigoureux, et émérite, siégeant sur son trône, quand Daniel
franchit ses murs pour servir comme captif dans ses palais splendides
pour soixante-dix ans. Là, les enfants de Dieu, plus opprimés que
réconfortés par la gloire et la prospérité du pays de leur captivité,
suspendirent leurs harpes aux saules pleureurs des rives de
l’Euphrate, et pleurèrent au souvenir de Sion.
Là, commença la captivité de l’église dans le sens le plus large;
c’est à partir de ce moment là, que le peuple de Dieu a été soumis aux
pouvoirs terrestres, et fut plus ou moins opprimé par eux. Ainsi en
sera-t-il jusqu’à ce que toutes les puissances de la terre se rendent
finalement à Celui qui a le droit de régner. Et voici que ce jour de
délivrance approche rapidement.
Non seulement Daniel, mais tous les enfants de Dieu, du plus petit au
plus grand, du plus humble au plus élevé rentreront bientôt dans une
autre ville. Ce n’est pas seulement une cité de 60 milles [96
kilomètres], mais de 15 000 milles [2400 kilomètres] de périmètre; une
citée dont les murs ne sont pas de bitume et de brique, mais de
pierres précieuses et de jaspe; dont les rues ne sont pas pavées,
lisses et belles comme celles de Babylone, mais d’or transparent; dont
le fleuve n’est pas l’Euphrate mais le fleuve de la vie; dont la
musique n’est pas celle des soupirs et des lamentations du coeur brisé
des captifs, mais l’émouvant hymne de victoire sur la mort et le
tombeau des multitudes rachetées qui s’élèvera; dont la lumière n’est
pas la lumière intermittente de la terre, mais l’incessante et
ineffable gloire de Dieu et de l’Agneau. Ils viendront dans cette cité
non comme des captifs entrant dans un pays étranger, mais comme des
exilés retournant à la maison de leur père; pas comme dans un lieu où
leur courage sera atteint par des mots tels que « esclavage »,
« servitude » et « oppression » mais les douces paroles de, « foyer »,
« liberté », « paix », « pureté », « inexprimable félicité », et « vie
éternelle », qui feront tressaillir leurs âmes avec délice et pour
toujours. Oui, nos bouches seront remplies de rires et nos langues de
chants, lorsque Dieu ramènera Sion de la captivité (
Psaume 126:1,2;
Apocalypse 21:1-27 ).
39 : « Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le
tien; puis un troisième royaume qui sera d’airain, et qui dominera sur
toute la terre. »
Nébucadnetsar régna quarante trois ans, et les souverains suivants lui
succédèrent : Son fils, Evil-Merodach, deux ans; Neriglissar, son
gendre, quatre ans; Laborosoarchod, fils de Neriglissar, neuf mois,
qui n’est pas pris en compte dans le canon de Ptolémé car il n’a pas
régné une année; et finalement, Nabonide, dont le fils, Belschatsar,
petit-fils de Nébucadnetsar, était associé avec lui sur le trône.
« La preuve de cette association est contenue dans les cylindres de
Nabonide trouvés à Mugheir, où la protection des dieux est demandée
sur Nabu-nadid et son fils Bel-shar-uzur, dont l’association
impliquait que le second régnerait plus tard. (British Museum Series,
Vol. I, pl. 68, Nº.1) Cette association eut lieu, au plus tard, en
540 av. J.-C., la quinzième année de Nabonide, puisque la troisième
année de Belschatsar est mentionnée dans
Daniel 8:1.
Si Belschatsar était un fils de la fille de Nébucadnetsar mariée à
Nabonide après qu’il devint roi, il ne pouvait avoir plus de quatorze
ans la quinzième année du règne de son père. »
La chute de Babylone.
Lors de la première année de Neriglissar, seulement deux ans après la
mort de Nébucadnetsar, la guerre fatale éclata entre les Babyloniens
et les Mèdes, et aboutit à la défaite du royaume Babylonien. Cyaxare,
roi des Mèdes, qui est appelé « Darius » dans
Daniel 5: 31,
appela à son aide son neveu Cyrus d’origine Perse. La guerre fut une
suite de succès ininterrompus pour les Mèdes et les Perses, jusqu’à la
dix-huitième année de Nabonide (la troisième année de son fils
Belschatsar), Cyrus mit le siège devant Babylone, la seule citée de
tout l’Orient qui lui résistait encore. Les Babyloniens se
rassemblèrent à l’intérieur de leurs murs apparemment imprenables,
avec des provisions à leur portée pour vingt ans et, dans les limites
de leur grande cité, suffisamment de terres cultivables pour nourrir
les habitants et la garnison durant une période indéfinie. Ils se
moquaient de Cyrus depuis leurs hautes murailles, et tournaient en
dérision leurs efforts apparemment vains pour les soumettre. Selon
toute probabilité humaine, ils avaient de bonnes raisons pour se
croire en sécurité. À vues humaines, jamais cette cité ne pourrait
être prise par les méthodes de guerre de cette époque. En conséquence,
ils respiraient aussi librement et dormaient aussi profondément que
s’il n’y avait aucun ennemi autour de leurs murailles assiégées. Mais
Dieu avait décrété que l’orgueilleuse et méchante cité allait tomber
de son trône glorieux. Et lorsqu’Il parle, quel est le bras mortel
capable de mettre en échec Sa parole?
Dans leur sentiment de sécurité, repose la source de leur danger.
Cyrus résolut de prendre par un stratagème ce qu’il n’avait pas pu
obtenir par la force. Apprenant qu’une fête annuelle approchait, fête
durant laquelle toute la cité s’adonnait à l’hilarité et aux
festivités, il choisit cette date pour mettre son projet à
exécution.
Il n’y avait pour lui aucune façon d’entrer dans la cité, à moins
qu’il puisse trouver l’endroit où l’Euphrate entrait et sortait sous
les murailles. Il résolu de faire du lit du fleuve son chemin pour
pénétrer à l’intérieur du bastion de son ennemi. Pour cela, l’eau dut
être détournée du canal traversant la cité. Dans ce but, dans la
soirée du jour de fête mentionné plus haut, il détacha un corps de
soldats pour détourner la rivière, à une heure donnée, dans le lac
artificiel, à une courte distance en amont de la cité; un autre corps
de soldats prit position à l’endroit où la rivière entrait dans la
cité; et un troisième se positionna à 15 milles [24 kilomètres] en
aval, là où le fleuve ressort de la cité. Les deux derniers corps
avaient reçu l’instruction d’entrer dans le canal dès que le fleuve
pourrait être passé à gué, et dans les ténèbres de la nuit, trouver
leur chemin sous les murailles, et presser le pas jusqu’au palais du
roi où ils surprendraient et tueraient les gardes, et captureraient ou
massacreraient le roi. Quand l’eau fut détournée dans le lac, le
fleuve fut bientôt suffisamment bas pour être passé à gué, et les
soldats suivirent son canal jusque dans le coeur de la cité de
Babylone.
Mais, tout cela aurait été en vain si la ville entière ne s’était pas
laissée aller, durant cette nuit fatidique, à la négligence, à
l’abandon, et la présomption, conditions sur lesquelles Cyrus comptait
en grande mesure pour l’exécution de son dessein. De chaque côté du
fleuve, à travers toute la ville, il y avait de hautes murailles d’une
épaisseur égale à celle des murs extérieurs. Dans ces murailles il y
avait des portes de bronze énormes, qui lorsqu’elles étaient fermées
et gardées, empêchaient toute entrée, depuis le lit du fleuve, dans
l’une des rues qui croisaient le fleuve. Si les portes avaient été
fermées à ce moment-là, les soldats de Cyrus auraient pu traverser la
ville par le lit du fleuve et ils en seraient ressortis, sans pouvoir
la soumettre.
Mais dans l’ivresse et les orgies de cette nuit fatale, les portes qui
donnaient sur le fleuve furent laissées ouvertes, comme le prophète
Ésaïe l’avait prédit longtemps à l’avance, par ces mots : « Ainsi
parle l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il tient par la main pour
terrasser les nations devant lui, et pour relâcher la ceinture des
rois, pour lui ouvrir les portes, afin qu’elles ne soient plus
fermées » (
Ésaïe 45:1 ).
L’entrée des soldats perses ne fut pas perçue. Beaucoup de joues
auraient pâli de terreur si la subite baisse du fleuve avait été
remarquée et son effrayante signification comprise. Bien des langues
auraient donné l’alarme à travers la ville si les silhouettes noires
des armées ennemies avaient été aperçues parcourant furtivement leur
chemin vers la citadelle de leur supposée sécurité. Mais pas un ne
vit la soudaine baisse des eaux; pas un ne remarqua l’entrée des
guerriers perses; pas un ne veilla à ce que les portes qui donnaient
sur le fleuve soient fermées et gardées; pas un ne se préoccupa
d’autre chose que de voir comment plonger plus profondément et avec
plus de témérité dans la débauche bestiale. La luxure de cette nuit
coûta aux Babyloniens leur royaume et leur liberté. Ils entrèrent dans
leur bestiales festivités, soumis au roi de Babylone; ils se
réveillèrent esclaves du roi de Perse.
Les soldats de Cyrus firent d’abord connaître leur présence dans la
cité par l’attaque des gardes royaux dans le vestibule du palais du
roi. Belschatsar ne tarda pas à connaître la cause du tapage, et il
mourut en combattant pour sa vie. Ce festin est décrit dans le
cinquième chapitre du livre de Daniel, et la scène se termine par le
simple rapport : « Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens,
fut tué. Et Darius le Mède s’empara du royaume, étant âgé de
soixante-deux ans ».
L’historien Prideaux dit : « Darius le Mède, c’est-à-dire Cyaxare,
l’oncle de Cyrus, prit le royaume, parce que Cyrus lui concéda le
titre de toutes ses conquêtes aussi longtemps qu’il vivrait. »
Le premier empire symbolisé par la tête d’or de la grande statue eut
une fin infâme. Il est naturel de supposer que le conquérant, devenant
possesseur d’une cité aussi majestueuse que Babylone, surpassant de
loin tout autre chose dans le monde, voudrait la prendre comme siège
de son empire, et la maintenir dans toute sa splendeur. Mais Dieu
avait dit que cette cité deviendrait un tas de décombres, et une
habitation pour les animaux du désert; que ces maisons seraient
pleines de chacals; que les bêtes sauvages des îles hurleraient dans
ses habitations désolées, et qu’il y aurait des chiens sauvages dans
ses palais. (Voir
Ésaïe 13:19-22 ).
Elle devait d’abord être laissée déserte. Cyrus établit sa seconde
capitale à Suse, une ville célèbre dans la province d’Élam, à l’est de
Babylone, sur la rive du fleuve Choaspes, un affluent du Tigre. Cela
se fit probablement dans la première année où il régna seul.
Comme l’orgueil des Babyloniens fut profondément blessé par cet acte,
dans la cinquième année de Darius Hystaspe, en 517 av. J. C., ils se
rebellèrent et attirèrent à nouveau sur eux-mêmes toute les forces de
l’empire Perse. La ville fut prise une fois de plus par stratagème.
Darius emporta les portes d’airain de la ville et abattit les murs de
deux cent coudées à cinquante coudées. Ce fut le début de sa
destruction. Cet acte, la laissa exposée aux ravages de toute bande
hostile. Xerxès [Assuérus] à son retour de Grèce, pilla le temple de
Bel de ses immenses richesses, et réduisit sa structure élevée en une
ruine. Alexandre le Grand essaya de le reconstruire, mais après avoir
employé dix mille hommes pendant deux mois pour nettoyer les
décombres, il mourut à la suite d’une ivresse excessive et de la
débauche, et les travaux furent suspendus. En l’an 294 av. J. C.,
Séleucos Nicator bâtit la ville de la Nouvelle Babylone à proximité de
l’ancienne cité, et il employa une grande partie des matériaux et de
nombreux habitants de la vieille ville, pour bâtir et peupler la
nouvelle. À présent, presque vidée de ses habitants, la négligence et
le délabrement parlaient d’une façon terrible de la vielle ville. La
violence des princes Parthes hâta sa ruine. Vers la fin du quatrième
siècle, elle était utilisée par les rois Perses comme enclos pour les
bêtes sauvages. À la fin du douzième siècle, selon un célèbre voyageur,
les nombreuses ruines restantes du palais de Nébucadnetsar étaient si
pleines de serpents et de reptiles venimeux qu’elles ne pouvaient pas
être inspectées attentivement sans grand danger. Et aujourd’hui, il ne
reste presque plus assez de ruines pour marquer l’endroit où,
autrefois, s’élevait la plus grande, la plus riche et la plus
orgueilleuse cité de l’ancien monde.
Ainsi, les ruines de la grande Babylone nous montrent comment Dieu
exécute avec précision Sa Parole, et fait apparaître les doutes du
scepticisme comme une cécité volontaire.
« Après toi, il s’élèvera un autre royaume, moindre que le tien ».
Ici, l’emploi du mot « royaume », montre que les différentes parties
de cette statue représentent des royaumes, et pas des rois
particuliers. Il s’ensuit que, lorsqu’il est dit de Nébucadnetsar :
« C’est toi qui est la tête d’or », bien que le pronom personnel soit
utilisé, c’est du royaume et non du roi dont il est question.
L’empire médo-perse.
L’empire suivant, celui des Mèdes et des Perses, correspond à la
poitrine et aux bras d’argent de la grande statue. Il devait être
inférieur au royaume précédent. Dans quel aspect fut-il inférieur?
Pas en pouvoir puisqu’il conquit Babylone. Pas en extension, car
Cyrus asservit tout l’Orient depuis la mer Egée jusqu’au fleuve
Indus, et ainsi, il battit un empire plus étendu. Mais il était
inférieur en richesses, en luxe et en magnificence.
Du point de vue des Saintes Écritures, le principal événement qui eut
lieu sous l’empire Babylonien fut la captivité d’Israël; sous l’empire
médo-perse ce fut la restauration d’Israël dans son propre pays. À la
prise de Babylone, Cyrus, dans un geste de courtoisie, assigna la
première place du royaume à son oncle Darius, en 538 av. J. C. Mais
deux ans plus tard, Darius mourut, laissant Cyrus seul monarque de
tout l’empire. Cette année là, où les soixante-dix années de captivité
prenaient fin, Cyrus publia son fameux décret pour le retour des
Juifs et la reconstruction de leur temple. C’était la première partie
du grand décret pour la restauration et la reconstruction de
Jérusalem (
Esdras 6:14 ),
qui fut complété dans la septième année du règne d’Artaxerxès, en 457
av. J. C., une date très importante, comme nous le verrons plus loin.
Après un règne de sept ans, Cyrus laissa le royaume à son fils
Cambyse, qui régnera sept ans et cinq mois, jusqu’en 522 av. J. C.
Dix monarques régnèrent entre cette date et l’année 336 av. J. C.
L’année 335 av. J. C. est consignée comme la première année de Darius
Codoman, le dernier des rois Perses. Cet homme, selon Prideaux, était
de stature noble, il était grand, d’une grande bravoure et de bonne et
généreuse disposition. Il eut la mauvaise fortune d’avoir à faire face
à quelqu’un qui était un agent de l’accomplissement de la prophétie, et
il n’avait aucune qualification, naturelle ou acquise qui pût lui
donner le succès dans cette lutte inégale. À peine était-il sur le
trône qu’il dut faire face à son formidable ennemi, Alexandre, à la
tête des soldats grecs, se préparant à le renverser.
Nous laissons aux historiens, spécialistes en la matière, la cause et
les détails de la lutte entre les Grecs et les Perses. Il suffit de
dire que le moment décisif eut lieu dans la plaine d’Arbèles en 331
av. J. C., où les Grecs, bien qu’à un contre vingt, remportèrent la
victoire décisive. Alexandre devint le maître absolu de l’empire Perse
avec une extension jamais atteinte par aucun de ses propres rois.
L’empire grec.
« Puis un troisième royaume, qui sera d’airain,... dominera sur toute
la terre », avait dit le prophète. Les paroles inspirées qui
impliquèrent dans leur accomplissement une succession de gouvernements
mondiaux sont brèves et rares. Dans le kaléidoscope politique toujours
changeant, la Grèce entra dans le champ visuel pour être, durant un
temps, le seul objet d’attention, en tant que troisième empire
universel de la terre.
Après la bataille qui décida du sort de l’empire, Darius essaya de
rallier les restes anéantis de son armée, pour défendre son royaume
et ses droits. Mais de toute son armée, au début si nombreuse et bien
équipée, il ne put réunir une force suffisante avec laquelle envisager
de risquer un autre engagement avec les Grecs victorieux. Alexandre le
poursuivit sur les ailes du vent. À plusieurs reprises, Darius échappa
de justesse à son ennemi qui le traquait avec rapidité. Finalement,
trois traîtres, Bessus, Nabarzane, et Barsaente, saisirent le prince
infortuné, l’enfermèrent dans une charrette, et s’enfuirent avec leur
prisonnier vers la Bactriane. Leur dessein était de sauver leurs
propres vies en livrant leur roi, si Alexandre les poursuivaient.
Celui-ci, apprenant la dangereuse position de Darius entre les mains
des traîtres, se mit lui-même immédiatement à leur poursuite avec la
partie la plus légère de son armée. Après plusieurs jours d’une
marche forcée, ils atteignirent les traîtres. Ceux-ci, obligèrent
Darius à monter à cheval pour aller plus vite. Devant son refus de le
faire, ils lui infligèrent plusieurs blessures mortelles, puis ils
abandonnèrent le moribond dans le char, et s’enfuirent à cheval.
Lorsqu’Alexandre arriva, il ne put que contempler la forme inerte du
roi Perse, qui quelques mois auparavant s’asseyait sur le trône de
l’empire universel. Le désastre, la défaite, et la désertion s’étaient
abattus soudainement sur Darius. Son royaume fut conquis, ses trésors
saisis, et sa famille réduite à la captivité. Maintenant, sauvagement
tué par les mains des traîtres, son corps gisait ensanglanté dans un
char rustique. La vue du spectacle mélancolique amenèrent des larmes
dans les yeux d’Alexandre, pourtant accoutumé à toutes les horribles
vicissitudes et les scènes sanglantes de la guerre. Lançant son
manteau sur le corps, il ordonna qu’il soit convoyé jusqu’aux dames de
la famille royale qui étaient captives à Suse, et il utilisa une
partir de son trésor personnel pour lui offrir des funérailles
royales.
Lorsque Darius mourut, Alexandre vit la place libérée de son
formidable ennemi. Dès lors, il put passer son temps à sa façon,
parfois jouissant du repos et du plaisir, d’autres fois partant à
nouveau à la poursuite de quelques petites conquêtes. Il entreprit une
grandiose campagne contre l’Inde, parce que se souvenant de la légende
Grecque, Bacchus et Hercule, deux fils de Jupiter, dont il prétendait
être aussi le fils, avaient fait de même. Avec une arrogance méprisable,
il réclama des honneurs divins pour sa personne. Librement et sans
aucune provocation, il abandonnait les villes conquises à la merci de
ses troupes militaires sanguinaires et licencieuses. Il tuait
fréquemment ses amis et ses favoris dans la frénésie de ses beuveries.
Il encourageait tellement les soûleries parmi ses partisans que durant
l’une d’elles, vingt d’entre eux moururent comme résultat de leur
ivresse. Pour rentrer dans le détail, après être resté longtemps
assis, buvant continuellement, il fut immédiatement invité à une autre
orgie, durant laquelle, après avoir bu en l’honneur de chacun des
vingt invités présents, l’histoire nous dit, bien qu’elle puisse
paraître incroyable, qu’il but deux fois le contenu total de la coupe
d’Hercule, d’une contenance approximative de six litres. Il fut pris
d’une violente fièvre, de laquelle il mourut onze jours plus tard, le
13 Juin 323 av. J. C., alors qu’il était au seuil de l’âge mûr, dans
sa trente-deuxième année.
40 : « Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer; de
même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme
le fer qui met tout en pièces. »
La monarchie de fer de Rome.
Jusqu’ici, tous les commentateurs sont en général d’accord quant à
l’application de cette prophétie. Tous reconnaissent que Babylone,
l’empire Médo-Perse et la Grèce sont représentés respectivement par
la tête d’or, le thorax et les bras d’argent, les flancs d’airain.
Mais alors qu’il n’y a jusque là aucun motif pour une diversité de
vues, il existe cependant une différence d’interprétation quant au
royaume symbolisé par la quatrième partie de la grande statue: les
jambes de fer. Quel royaume succéda à la Grèce dans l’empire mondial,
puisque les jambes de fer représente le quatrième empire de la série?
Le témoignage de l’histoire est vaste et explicite sur ce point. Un
royaume concorde, et un seul, à savoir Rome. Il conquit la Grèce; il
asservit toutes les choses; comme le fer, il mit tout en pièces et
blessa tout.
Newton Bishop dit : « Les quatre différents métaux doivent représenter
quatre nations différentes : et comme l’or représente les Babyloniens,
l’argent les Perses, et l’airain les Macédoniens; aussi, le fer ne
peut représenter encore les Macédoniens, mais il doit nécessairement
indiquer une autre nation : et nous nous risquons à dire qu’il n’y a
pas une nation sur la terre, à laquelle appliquer cette description,
si ce n’est celle des Romains. »
Gibbon, reprenant les images symboliques de Daniel, décrit cet empire
de cette façon :
« Les armées de la République, parfois vaincues dans la bataille,
toujours victorieuses dans la guerre, avancèrent à marche rapide vers
l’Euphrate, le Danube, le Rhin, et l’océan; et les parties de la
statue en or, ou en argent, ou en airain, qui purent servir à
représenter les nations et leurs rois, furent successivement brisées
par la monarchie de fer de Rome."
Au début de l’ère chrétienne, cet empire comprenait tout le sud de
l’Europe, la France, l’Angleterre, la plus grande partie des Pays-Bas,
la Suisse, le sud de l’Allemagne, la Hongrie, la Turquie, et la Grèce,
sans parler de ses possessions en Asie et en Afrique. Par conséquent,
Gibbon peut dire de cela:
« L’empire Romain remplissait le monde, et quand cet empire tomba aux
mains d’une seule personne, le monde devint une sûre et triste prison
pour ses ennemis... Résister était fatal, et il était impossible de
fuir. »
Il faut remarquer, qu’au début, le royaume est décrit comme étant
totalement aussi fort que le fer. Ce fut la période de sa force,
durant laquelle il a été comparé à un colosse puissant se jetant sur
les nations, les conquérant toutes, et donnant des lois au monde.
Mais cela ne pouvait continuer ainsi.
41 : « Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie
d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé; mais
il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu
le fer mêlé avec l’argile. Et comme les doigts des pieds étaient en
partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie fort et
en partie fragile. »
Rome divisée.
La fragilité symbolisée par l’argile, appartient aussi bien aux pieds
qu’aux orteils. Rome, avant sa division en dix royaumes, perdit de
cette force du fer qu’elle possédait à un degré important pendant les
premiers siècles de son avance rapide. Le luxe, accompagné de
l’effémination et de la dégénérescence, qui détruisent aussi bien les
nations que les individus, commencèrent à corroder et à affaiblir ses
nerfs de fer, et prépara ainsi le chemin à sa désintégration en dix
royaumes.
Les jambes de fer de la statue se terminent par les pieds et les
orteils. Notre attention est attirée sur les orteils, au nombre de
dix bien sûr, par leur mention précise dans la prophétie. Le royaume
représenté par cette partie de la statue, à laquelle les orteils
appartenaient, était finalement divisé en dix parties. Par conséquent,
la question qui nous vient naturellement à l’esprit est la suivante :
les dix orteils de la statue représentent-ils les dix divisions
finales de l’empire romain? Nous répondons, oui.
La statue de
Daniel 2
est en parallèle exact avec les quatre bêtes de la vision de
Daniel 7.
La quatrième bête représente le même royaume que les jambes de la
statue. Les dix cornes de la bête correspondent naturellement aux dix
orteils de la statue. Ces cornes sont clairement identifiées comme
étant dix rois qui s’élèveront. Ils sont des royaumes aussi
indépendants que le sont les bêtes elles-mêmes, car il est parlé
précisément des bêtes de la même manière : « Ces quatre grands
animaux, ce sont quatre rois qui s’élèveront » (
Daniel 7:17 ).
Ils ne représentent pas une lignée de rois successifs, mais des rois
ou des royaumes qui existèrent à la même époque, car trois d’entre
eux sont renversés par la petite corne. Les dix cornes, sans l’ombre
d’un doute, représentent les dix royaumes de la Rome divisée.
Nous avons vu que dans l’interprétation de la statue que Daniel
donne, il utilise le mot « roi » et « royaume » de façon
interchangeable, le premier signifiant la même chose que le dernier.
Dans le verset 44 il dit « dans le temps de ces rois, le Dieu des
cieux suscitera un royaume ». Ceci prouve qu’au moment où le royaume
de Dieu sera installé, il existera plusieurs rois. Il ne peut s’agir
des quatre royaumes précédents, car il serait absurde d’utiliser un
tel langage en référence à une dynastie de rois, puisque ce sera à
l’époque du dernier roi seulement, et pas à une des époques
précédentes, que le royaume de Dieu sera installé.
Les dix royaumes.
Ici, une division de dix nous est donc présentée; et que doit-elle
nous indiquer symboliquement? Rien que les orteils de la statue. À
moins que ce soit leur seule signification, nous sommes laissés
complètement dans le noir quant à la nature et à l’étendue de la
division que la prophétie révèle. Ce serait jeter un sérieux doute
sur la prophétie elle-même que d’admettre cela. Nous sommes donc
amenés à conclure que les dix orteils de la statue désignent les dix
parties de l’empire romain divisé.
Cette division eut lieu entre les années 351 et 476 de notre ère.
Cette dissolution couvrit donc une période de 125 ans, depuis le
milieu du quatrième siècle jusqu’au dernier quart du cinquième siècle.
Aucun des historiens que nous connaissons ne place le commencement du
démembrement de l’empire romain avant 351, et il y a un accord général
pour fixer sa fin en 476 ap. J.-C. Quant aux dates intermédiaires,
c’est-à-dire, le moment précis où chacun des dix royaumes s’élève sur
les ruines de l’empire romain, il y a une certaine différence
d’opinion parmi les historiens. Cela n’a rien d’étrange si nous
considérons que ce fut une époque de grande confusion et que la carte
de l’empire romain subit de nombreux changements brusques et violents,
pendant que la trajectoire des nations hostiles qui se précipitaient
sur son territoire le traversait et le retraversait dans un labyrinthe
de confusion. Mais tous les historiens s’accordent pour reconnaître
que dix royaumes distincts surgirent du territoire de la Rome
occidentale; et nous pouvons en toute sécurité leur fixer la période
entre les dates citées plus haut; à savoir, 351 et 476 ap. J.-C.
Les dix nations qui contribuèrent le plus à la destruction de l’empire
romain, et qui à un certain moment de leur histoire occupèrent
respectivement des portions du territoire romain en tant que royaumes
séparés et indépendants, peuvent être énumérées (sans tenir compte de
la date de leur établissement) comme suit: les Huns, les Ostrogoths,
les Wisigoths, les Francs, les Vandales, les Suèves, les Burgondes,
les Hérules, les Anglo-Saxons, et les Lombards. La connexion entre
ceux-ci et quelques nations modernes de l’Europe, est encore décelable
dans les noms: Angleterre, Bourgogne, Lombardie, France, etc.
Mais on peut se demander: Pourquoi les deux jambes n’indiquent-elles
pas, elles aussi, une division comme les orteils? N’est-il pas
illogique de dire que les orteils désignent une division et pas les
jambes, ou bien que les jambes indiquent une division et pas les
orteils? Nous répondons que la prophétie doit elle-même diriger nos
conclusions sur ce sujet; car si elle ne dit rien d’une division en
relation avec les jambes, elle introduit le thème de la division en
arrivant aux pieds et aux orteils. Le récit dit : « Et comme tu as vu
les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de
fer, ce royaume sera divisé ». Aucune division ne pouvait avoir lieu,
ou du moins elle n’est pas mentionnée, jusqu’à ce que l’élément
débilitant soit introduit; et nous ne la trouvons qu’en arrivant aux
pieds et aux orteils. Mais nous ne devons pas comprendre que l’argile
désigne une division et le fer une autre, parce qu’après le
fractionnement du royaume qui existait depuis longtemps, aucun des
fragments ne fut aussi fort que le fer originel, mais tous étaient
dans un état de faiblesse représenté par le mélange du fer et de
l’argile.
Par conséquent, il est inévitable de conclure que le prophète a
formulé ici le rapport de cause à effet. L’introduction de la
faiblesse de l’argile, quand nous arrivons aux pieds, aboutit à la
division du royaume en dix parties, représentées par les dix orteils;
et ce résultat, ou cette division, est suggéré par l’allusion subite
de la pluralité des rois contemporains. Donc, tant que nous ne
trouvons pas d’évidence que les jambes représentent une division, mais
plutôt de sérieuses objections contre une telle opinion, nous avons de
bonnes raisons de supposer que les orteils représentent une division,
telle qu’elle est soutenue ici.
En outre, chacune des quatre monarchies avait son territoire
particulier, qui était celui de son royaume, et où nous devons
chercher les événements principaux de son histoire annoncée par le
symbole. Nous ne devons donc pas chercher ces divisions de l’empire
Romain dans le territoire anciennement occupé par Babylone, par la
Perse, ou la Grèce, mais dans le territoire de l’empire Romain, qui
fut connu comme l’empire de l’Occident. Rome conquit le monde, mais le
royaume de Rome, à proprement parlé, se trouvait à l’ouest de la
Grèce. Ce royaume était celui représenté par les jambes de fer. C’est
donc là qu’il nous faut chercher ces dix royaumes, et là, nous les
trouverons. Nous ne sommes pas obligés de mutiler ou de déformer le
symbole pour qu’il représente, avec exactitude, les événements
historiques.
43 : « Tu as vu le fer mêlé avec l’argile, parce qu’ils se
mêleront par des alliances humaines; mais ils ne seront point unis
l’un à l’autre, de même que le fer ne s’allie point avec l’argile. »
Rome, dernier empire universel.
Avec Rome, le dernier empire universel est tombé. Jusqu’alors il était
possible qu’une nation, après avoir atteint la supériorité sur ses
voisins par ses prouesses, sa bravoure, et sa science de la guerre,
consolide ses conquêtes en un vaste empire. Mais quand Rome tomba, ces
possibilités disparurent pour toujours. Le fer, mêlé à l’argile,
perdit sa force de cohésion. Aucun homme, ni aucune association
d’hommes ne peut consolider les fragments. Ce point a été tellement
repris par d’autres écrivains que nous citerons leurs paroles :
« Dès lors, son état divisé, la force première de l’empire disparut --
mais pas de la même façon que cela était arrivé aux autres. Aucun
autre royaume ne devait lui succéder, comme ce fut le cas des trois
précédents. Il devait continuer, dans cette division en dix royaumes,
jusqu’à ce que le royaume de la petite pierre le touche aux pieds pour
le briser et en disperser les fragments comme le vent emporte la balle
de l’aire en été. Cependant, durant tout ce temps, une partie de sa
force devait subsister. Le prophète dit : « Et comme les doigts des
pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera
en partie fort et en partie fragile » (verset 42)... Maintes fois les
hommes ont rêvé d’élever au-dessus des dominations un royaume puissant.
Charlemagne essaya. Charles Quint, Louis XIV et Napoléon également.
Mais aucun n’y parvint. Un simple verset de la prophétie était plus
fort que toutes leurs armées... ‘En partie fort et en partie fragile’
disait la prophétie. Telle a été aussi l’histoire les concernant...
Dix royaumes sortirent de lui; et ils étaient ‘fragiles’, et ils
continuèrent à l’être (en partie fragile)... Et « en partie fort »,
c’est-à-dire, qu’il garde encore dans sa fragilité suffisamment de fer
pour résister aux tentatives de modelage de la part des autres. ‘Cela
n’arrivera pas’, dit l’Éternel. ‘Cela n’a pas eu lieu’ dit le livre
d’histoire.
« Mais alors, les hommes peuvent dire : ‘Il reste un autre plan. Si la
force ni parvient pas, la diplomatie et la raison d’état le peuvent --
nous essaierons’. Et comme la prophétie l’annonce quand elle dit :
‘ils se mêleront par des alliances humaines’ des alliances se feront,
dans l’espoir de consolider leur pouvoir, et pour finalement unir
leurs royaumes divisés en un seul.
« Et y parviendront-ils? Non. Le prophète répond : ‘Ils ne seront
point unis l’un à l’autre, de même que le fer ne s’allie point avec
l’argile.’ Et l’histoire de l’Europe, n’est rien d’autre qu’un
reportage suivi de l’accomplissement de ces mots. De l’époque de
Canute à nos jours, ce fut la politique des monarchies régnantes, le
sentier battu qu’elles ont parcouru, pour atteindre un sceptre plus
puissant et un empire plus grand... Napoléon... chercha à obtenir par
une alliance ce qu’il n’avait pu obtenir par la force, à savoir,
édifier un puissant empire consolidé. Et y parvint-il? Non. La très
grande puissance avec laquelle il s’était allié, causa sa destruction,
par les troupes de Blücher, dans la campagne de Waterloo! Le fer ne
peut pas s’allier avec l’argile. »
Mais Napoléon ne fut pas le dernier à tenter l’expérience. De
nombreuses guerres européennes suivirent les efforts du Petit Caporal.
Pour éviter de futurs conflits, des dirigeants bienveillants
recoururent à des expédients d’alliances pour préserver la paix, à tel
point, qu’au début du vingtième siècle, n’importe quel héritier de
haut rang d’Europe était apparenté à la famille royale Britannique. La
première guerre mondiale démontra la futilité de ces tentatives.
Des horreurs de cette lutte titanesque un idéal naquit, exprimé par le
Président Woodrow Wilson, en ces mots : « le monde a été fait pour la
démocratie! » Avec la conviction qu’une guerre avait été menée afin
d’en finir avec les guerres, on annonçait les droits naturels des
minorités, et les principes de l’autodétermination, garantis par une
ligue mondiale des nations qui saurait réfréner les dictateurs et
punir les agresseurs.
Déjà, à l’ombre même du palais de la Société des Nations, des
dirigeants s’élevaient pour détruire la paix mondiale et anéantir
l’idéal d’une union mondiale, tout en prêchant une nouvelle révolution
sociale. Ils promettaient le triomphe de la culture et d’une union
basée sur la supériorité raciale qui assureraient mille ans de paix à
la « partie forte » et à la « partie fragile » des nations de
l’Europe.
Au milieu de la confusion, du naufrage des nations, de la destruction
des institutions, de la perte des trésors accumulés par plusieurs
siècles de sacrifices, à travers les yeux obscurcis par le chagrin de
la perte de la fleur de sa jeunesse et le viol de ses jeunes filles,
le massacre de ses enfants et de ses anciens, à travers les nuages de
vapeur du sang humain, un monde affolé regarde anxieusement les signes
d’un dénouement. Le mirage insaisissable d’un monde de paix basé sur
la confiance d’une solidarité européenne, résultat de désirs
irrationnels, reviendra-t-il pour pousser encore les hommes à oublier
la déclaration de la parole de Dieu : « ils ne seront point unis l’un
à l’autre ».
Des alliances seront faites, et il peut paraître que le fer et
l’argile fangeuse des pieds et des orteils de la grande statue ont
finalement fusionné, mais Dieu a dit : « ils ne seront point unis l’un
à l’autre. Les vieilles animosités peuvent sembler avoir disparu, et
les dix rois avoir parcouru le chemin de toute la terre, mais
« l’Écriture ne peut être anéantie », (
Jean 10:35 ).
Nous conclurons avec une parole de William Newton : « Et si cependant,
comme résultat de ces alliances, ou de toute autre cause, ce nombre
est parfois changé, cela ne doit pas nous surprendre. C’est, en effet,
précisément ce que la prophétie semble annoncer. Le fer était mêlé à
l’argile. Pendant une période, dans la statue, vous ne pouviez pas les
distinguer l’un de l’autre. Mais ils n’allaient pas rester dans cet
état. « Ils ne seront pas unis l’un à l’autre ». La nature des
substances le leur interdit et les paroles de la prophétie aussi.
Pourtant, ils ont tenté de s’amalgamer -- et souvent, il y eut une
apparence de mélange des deux éléments. Mais il n’aboutit pas. Et avec
quelle emphase marquée l’histoire affirme cette déclaration de la
parole de Dieu! »
44 : « Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera
un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la
domination d’un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces
royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. C’est ce qu’indique
la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours
d’aucune main, et qui a brisé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et
l’or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après
cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine. »
Le Dieu des cieux établit son royaume.
Ici nous atteignons le sommet de cette prophétie formidable. Quand le
temps, dans sa trajectoire en avant, nous amènera à la scène sublime
prédite ici, nous aurons atteint la fin de l’histoire humaine. Le
royaume de Dieu! Quelle grandiose provision pour une dispensation
nouvelle et glorieuse, dans laquelle Son peuple trouvera l’heureuse
fin de la tristesse et du cours changeant de ce monde. Quel changement
joyeux pour tous les justes, des ténèbres à la gloire, des conflits à
la paix, du péché à un monde saint, de la mort à la vie, de la
tyrannie et l’oppression à la liberté et aux privilèges bénis du
royaume céleste! Quelle glorieuse transition, de la faiblesse à la
force, du variable et décadent à l’immuable et l’éternel!
Mais quand ce royaume sera-t-il établi? Pouvons-nous espérer une
réponse à une question si importante pour notre race? Ce sont des
interrogations au sujet desquelles la Parole de Dieu ne nous laisse
pas dans l’ignorance, et dans sa réponse nous voyons la valeur suprême
de ce don céleste.
La Bible affirme clairement que le royaume de Dieu était dans le futur
à l’époque de la Pâque de notre Seigneur (
Matthieu 26:29 ).
Christ n’a pas établi son royaume avant son ascension (
Actes 1:6 ).
Il déclara aussi que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume
de Dieu (
1 Corinthiens 15:50 ).
Ce fut le sujet d’une promesse faite aux apôtres, et à tous qui aiment
Dieu (
Jacques 2:5 ).
Il est promis dans le futur au petit troupeau (
Luc 12:32 ).
C’est par beaucoup de tribulations que les saints entreront dans le
royaume à venir (
Actes 14:22 ).
Il sera établi lorsque Christ aura jugé les vivants et les morts (
2 Timothée 4:1 ).
Ceci arrivera lorsqu’il viendra dans Sa gloire (
Matthieu 25:31-34 ).
Nous ne voulons pas dire que le moment exact a été révélé (nous
insistons sur le fait qu’il n’a pas été révélé) dans cette prophétie de
Daniel 2
ou dans n’importe quelle autre prophétie; mais beaucoup d’indices de
sa proximité allaient être présentés, si bien que la génération
destinée à voir l’établissement de ce royaume pourrait savoir de façon
certaine quand il s’approcherait et faire les préparatifs qui
incombent aux enfants de Dieu pour qu’ils participent à toute Sa
gloire.
Le temps a développé complètement cette grande statue dans toutes ses
parties. Elle représente avec la plus grande exactitude les événements
politiques importants qu’elle était destinée à symboliser. Elle a été
complète durant plus de quatorze siècles. Elle attend d’être brisée
par la pierre qui se détache de la montagne sans le secours d’aucune
main, c’est-à-dire, le royaume de Christ. Ceci s’accomplira lorsque le
Seigneur se révélera au milieu d’une flamme de feu, « pour punir ceux
qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile
de notre Seigneur Jésus-Christ » (
2 Thessaloniciens 1:8; voir aussi
Psaumes 2:8, 9 ).
À l’époque de ces rois, le Dieu du ciel établira un royaume. Durant
plusieurs siècles, et aujourd’hui encore, nous vivons à l’époque de
ces rois. Si l’on se réfère aux prophéties, le prochain événement sera
l’établissement du royaume éternel de Dieu. D’autres prophéties et de
nombreux signes montrent de façon évidente que la venue de Christ est
proche.
L’église chrétienne primitive interprétait les prophéties de
Daniel 2,
7 et
8
comme nous aujourd’hui. Hippolyte, qui vécut entre 160 et 236 de notre
ère, et fut, croit-on, disciple d’Irénée, l’un des quatre théologiens
les plus grands de son époque, dit dans son exposé sur
Daniel 2 et
Daniel 7 :
« La tête d’or de la statue et le lion représentaient les Babyloniens;
la poitrine et les bras d’argent, et l’ours symbolisaient les Mèdes et
les Perses; le ventre et les cuisses d’airain, et le léopard
représentaient les Grecs, qui exercèrent la suprématie depuis l’époque
d’Alexandre le Grand; les jambes de fer, et l’animal terrible et
épouvantable, représentaient les Romains, qui conservent actuellement
leur supériorité; les doigts de pieds qui étaient en partie de fer et
en partie d’argile, et les dix cornes, étaient des emblèmes des
royaumes qui ne se sont pas encore élevés; l’autre petite corne qui
sort au milieu des autres représente l’antéchrist; la pierre qui
frappe la terre et amène un jugement sur le monde était Christ. »
« Parle moi, oh bienheureux Daniel. Donne-moi, je te prie, une pleine
assurance. Toi qui prophétisa sur le lion à Babylone où tu fus captif.
Toi qui as révélé le futur de l’ours; parce que tu étais encore dans
le monde et que tu vis les choses s’accomplir. Ensuite tu me parles du
léopard; comment as-tu pu le savoir puisque tu étais au repos? Qui
t’instruisit afin d’annoncer ces choses, sinon Celui qui te forma dans
le sein de ta mère? Tu dis que c’est Dieu. Tu as parlé avec véracité,
et pas faussement. Le léopard s’est élevé; le bouc est venu; il a
blessé le bélier, lui a brisé ses cornes et il l’a foulé. Il a été
élevé par sa chute. Les quatre cornes se sont dressées sur sa grande
corne. Réjouis-toi, bienheureux Daniel! Tu n’as pas été dans l’erreur :
toutes ces choses sont arrivées.
« Après cela, tu m’as aussi parlé de l’animal épouvantable et terrible.
‘Il avait de grandes dents de fer et des griffes de cuivre : il
mangeait, brisait, et il foulait aux pieds ce qui restait’. Déjà, le
fer règne; déjà, il asservit et met tout en pièces; déjà il soumet
tous les récalcitrants; déjà nous pouvons voir ces choses nous-mêmes.
Maintenant, nous glorifions Dieu d’avoir été instruits par toi. »
La partie de la prophétie qui s’était accomplie à cette époque était
claire pour les chrétiens primitifs. Ils voyaient aussi que dix
royaumes allaient surgir de l’empire Romain, et que l’antéchrist
apparaîtrait parmi lui. Ils attendaient avec impatience et espérance
la grande consommation, quand la seconde venue de Christ mettrait un
terme à tous les royaumes terrestres, et que le royaume de justice
serait établi.
Le royaume à venir! Ceci devrait être le thème de la génération
présente. Lecteurs, êtes-vous prêts à vivre ce dénouement? Celui qui
entre dans ce royaume n’y demeurera pas simplement durant une vie
comme celle que les hommes vivent dans cet état présent. Il ne le
verra pas dégénérer, ou vaincu par un royaume plus puissant. Non, il y
entre pour participer à tous les privilèges et toutes les bénédictions,
et partager ses gloires à tout jamais, parce que ce royaume « ne
passera point sous la domination d’un autre peuple. »
Encore une fois, nous te demandons, es-tu prêt? Les conditions pour
l’hériter sont très libérales : « Si vous êtes à Christ, vous êtes
donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (
Galates 3:29 ).
Avez-vous des rapports amicaux avec Christ, le Roi qui vient?
Aimez-vous Son caractère? Tentez-vous de marcher humblement dans Ses
pas, et d’obéir à Son enseignement? Dans le cas contraire, lisez quel
sera votre sort dans le cas des personnages de la parabole, desquels
il est dit : « Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n’ont pas voulu
que je régnasse sur eux, et tuez-les en ma présence » (
Luc 19:27 ).
Il n’existera aucun royaume rival où vous pourrez trouver un asile si
vous restez son ennemi, car le royaume de Dieu occupera tout le
territoire jamais possédé par tous les royaumes de ce monde, passés ou
présents. Il occupera toute la terre. Heureux seront ceux à qui le
Souverain légitime, le Grand Roi Conquérant, dira à la fin : « Venez,
vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume, qui
vous a été préparé dès la fondation du monde » (
Matthieu 25:34 ).
46-49 : «
46 Alors le roi Nébucadnetsar tomba sur sa face et se
prosterna devant Daniel, et il ordonna qu’on lui offrît des sacrifices
et des parfums.
47 Le roi adressa la parole à Daniel et dit : En
vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et
il révèle les secrets, puisque tu as pu découvrir ce secret.
48
Ensuite le roi éleva Daniel, et lui fit de nombreux et riches
présents; il lui donna le commandement de toute la province de
Babylone, et l’établit chef suprême de tous les sages de Babylone.
49
Daniel pria le roi de remettre l’intendance de la province de
Babylone à Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et Daniel était à la cour
du roi. »
Nous devons retourner au palais de Nébucadnetsar, vers Daniel, en
présence du roi. Il a fait connaître au monarque le rêve et son
interprétation, tandis que les courtisans et les devins et les
astrologues déconcertés attendent émerveillés, en silence et dans la
crainte.
Nébucadnetsar loue Daniel.
En accomplissement de sa promesse, le roi fit de Daniel un grand
homme. Il y a deux choses dans cette vie qui sont supposées faire un
grand homme, et ces deux choses furent données par le roi à Daniel :
Un homme est considéré grand s’il est très riche; et nous lisons que
le roi lui donna de nombreux et riches présents. Si conjointement aux
richesses un homme a du pouvoir, certainement du point de vue
populaire il est considéré comme un grand homme; et le pouvoir fut
octroyé à Daniel dans une grande mesure. Il fut fait gouverneur de la
province de Babylone, et chef suprême de tous les sages de Babylone.
De manière que Daniel reçut promptement et abondamment sa récompense
pour sa fidélité à sa propre conscience et aux commandements de Dieu.
Daniel ne se laissa pas désorienter ou griser par ce signal de
victoire et son merveilleux avancement. En premier lieu, il se souvint
de ses trois compagnons qui l’assistèrent dans son inquiétude au sujet
de l’affaire du roi. Comme ils l’aidèrent par leurs prières, il
résolut de les faire participer à ses honneurs. À sa demande, les
affaires de Babylone leur furent confiées, tandis que Daniel
s’asseyait à la porte du roi. La porte était le lieu où se tenaient
les réunions et où les sujets de grande importance étaient traités. Le
récit nous déclare simplement que Daniel devint le principal
conseiller du roi.