1 : « En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le
défenseur des enfants de ton peuple; et ce sera une époque de
détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations
existent jusqu’à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui
seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés. »
Dans ce verset, un temps bien arrêté est spécifié, non pas une année,
un mois ou un jour déterminé, mais un temps défini par un certain
événement avec lequel il est en relation. « En ce temps-là ». Quel
temps? Le temps auquel le verset final du chapitre antérieur nous a
amené, l’époque où le roi du Nord plantera les tentes de son palais
sur la montagne glorieuse et sainte. Quand cela arrivera, sa fin
viendra; et alors, selon ce verset, nous devons attendre que Micaël,
le grand Chef, se lève.
Micaël se lèvera.
Qui est Micaël, et que signifie le fait qu’il se lève? Micaël est
appelé « l’Archange » dans
Jude 9.
Il s’agit du Chef ou de la Tête des anges. Il n’y en a qu’un. Qui
est-il? C’est celui dont la voix s’entend depuis le ciel quand il
ressuscite les morts (
1 Thessaloniciens 4 : 16 ).
Dont la voix est en relation avec cet événement. La voix de notre
Seigneur Jésus-Christ (
Jean 5 : 28 ).
Quand, basés sur ce fait, nous cherchons la vérité, nous arrivons à la
conclusion suivante : la voix du Fils de Dieu est la voix de
l’Archange; aussi l’Archange doit être le Fils de Dieu. Mais
l’Archange s’appelle Micaël; donc Micaël doit être le nom donné au
Fils de Dieu. L’expression que nous trouvons dans le verset 1 :
« le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple », suffit à
identifier le personnage mentionné ici, comme le sauveur des hommes.
C’est « le Prince de la vie », le « Prince et Sauveur » (
Actes 3 : 15;
5 : 31 ).
C’est le grand Chef.
« Le défenseur de ton peuple ». Il s’abaisse à prendre les serviteurs
de Dieu dans leur misérable état mortel, et à les racheter pour qu’ils
soient des sujets de son futur royaume. Il est de notre côté, nous qui
croyons. Ses enfants sont essentiels pour ses desseins futurs, une
partie inséparable de l’héritage racheté. Ils doivent être les
principaux agents de la joie que Christ entrevit, et qui le conduisit
à supporter tous les sacrifices et toutes les souffrances qui
marquèrent son intervention en faveur de la famille déchue. Quel
honneur étonnant! Attribuons-lui une gratitude éternelle pour sa
condescendance et sa miséricorde envers nous! À lui soient le règne,
la puissance et la gloire pour toujours!
Venons-en maintenant à la seconde interrogation : Que signifie pour
Micaël le fait de se lever? La clé pour interpréter cette expression
se trouve dans ces passages : « il y aura encore trois rois en
Perse »; « il s’élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande
puissance » (
Daniel 11 : 2, 3 ).
Il n’y a pas le moindre doute quant à la signification de
l’expression de ces phrases. Elles veulent dire : assumer la royauté,
régner. Dans le verset que nous étudions, cette expression doit dire
la même chose. En ce temps-là se lèvera Micaël, il s’emparera du
royaume, et commencera à régner.
Mais, Christ ne règne-t-il pas maintenant? Oui, associé à son Père sur
le trône de l’univers (
Éphésiens 1 : 20-22;
Apocalypse 3 : 21 ).
Mais à sa venue, il remet ce trône, ce royaume à son Père (
1 Corinthiens 15 : 24 ).
Puis commence son règne, présenté dans le texte, quand il se lève, ou
prend en charge son propre royaume, le trône promis depuis longtemps
à son père David, et il établit un règne qui n’aura jamais de fin (
Luc 1 : 32, 33 ).
Les royaumes de ce monde deviendront le royaume de « notre Seigneur et
de son Christ ». Il laisse de côté ses vêtements sacerdotaux pour
revêtir le manteau royal. L’oeuvre de miséricorde et le temps de grâce
accordé à la famille humaine seront achevés. Alors celui qui sera
souillé n’aura déjà plus l’espérance d’être purifié; et le saint ne
courra déjà plus le danger de tomber. Tous les cas auront été décidés
pour toujours. À partir de ce moment jusqu’à ce que Christ vienne sur
les nuées des cieux, les nations seront brisées comme par une verge de
fer et détruites comme un vase de potier par un temps d’angoisse sans
pareil. Une série de châtiments divins tomberont sur les hommes qui
auront rejeté Dieu. Alors, le Seigneur Jésus-Christ apparaîtra dans le
ciel « au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne
connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile » (
2 Thessaloniciens 1 : 8;
voir aussi
Apocalypse 11 : 15;
22 : 11, 12 ).
Les événements introduits par Micaël lorsqu’il se lève, sont
phénoménaux. Il se lève, ou assume le règne, peu de temps avant de
revenir personnellement sur cette terre. Comme il est donc important
que nous sachions quelle position il occupe, afin de pouvoir suivre le
processus de son oeuvre, et reconnaître l’approche du moment émouvant
où son intercession en faveur de l’humanité prendra fin, et le destin
de tous sera fixé pour l’éternité!
Comment pouvons-nous le savoir? Comment devons-nous évaluer ce qui
arrive dans le sanctuaire céleste? La bonté de Dieu a été si grande
qu’il a mis dans nos mains le moyen de le savoir. Il nous a dit que
lorsque certains événements arriveraient sur la terre, des décisions
importantes -- en synchronisation avec eux, seront prises au ciel.
Par le moyen de ces choses qui se voient, nous nous instruisons sur
les choses qui ne se voient pas. Ainsi, à travers la nature, nous
parvenons à voir le Dieu de la nature, par les phénomènes et les
événements terrestres nous suivons les grands mouvements qui se
réalisent dans le royaume céleste. Quand le roi du Nord plantera les
tentes de son palais entre les mers, sur le mont glorieux et saint,
alors Micaël se lèvera, ou recevra de son Père le royaume, comme
préparatifs de son retour sur cette terre. On peut aussi exprimer
cela de cette façon : Alors notre Seigneur cesse son travail de grand
Souverain Sacrificateur, et le temps de grâce concédé au monde
s’achève. La grande prophétie des 2300 jours nous indique avec
exactitude le commencement de la partie finale de l’oeuvre que Christ
doit réaliser dans le sanctuaire céleste. Le verset que nous étudions
nous donne des indications grâce auxquelles nous pouvons découvrir
approximativement le temps où elle s’achèvera.
Le temps d’angoisse.
Au même moment où Micaël se lèvera, il se produira un temps d’angoisse
tel qu’il n’y en a jamais eu. Dans
Matthieu 24 : 21
on nous parle d’une période de tribulation comme il n’y en a jamais
eue et comme il n’y en aura jamais. Cette tribulation, qui fut
l’oppression et la persécution de l’Église par le pouvoir papal, se
trouve déjà dans le passé; tandis que le temps d’angoisse de
Daniel 12 : 1,
est encore dans le futur, selon notre opinion. Comment peut-il y avoir
deux temps de tribulation, séparés par de nombreuses années, et toutes
deux plus importantes que toutes celles qu’il y eu dans le passé et
qu’il devra y avoir après?
Pour éviter toute difficulté ici, notons avec attention cette
distinction : la tribulation mentionnée dans Matthieu est une
tribulation soufferte par l’Église. Christ parle ici de ses disciples,
et de ceux dans un temps à venir. Ce seront eux qui seront affectés,
et pour eux, les jours de la tribulation seront écourtés (
Matthieu 24 : 22 ). Le temps
d’angoisse dont il est question dans Daniel n’est pas un temps de
persécutions religieuses, mais de calamités internationales. Il n’y a
jamais eu une telle chose depuis que les nations existent; il n’est
pas parlé de l’église. C’est la dernière tribulation que souffrira le
monde dans sa condition actuelle. Dans Matthieu il est fait allusion
à un temps qui arrivera après cette tribulation; parce qu’une fois
qu’elle sera passée, le peuple de Dieu ne repassera pas par une autre
période de souffrances semblable. Mais ici, dans Daniel, il ne s’agit
pas d’un temps futur après l’affliction mentionnée, parce que celle-ci
clôture l’histoire de ce monde. Elle inclu les sept plaies d’
Apocalypse 16,
et elle culmine par l’apparition du Seigneur Jésus, qui vient,
enveloppé de nuages de feu, pour détruire ses ennemis. Mais tous ceux
dont les noms se trouvent inscrits dans le livre de la vie seront
exempts de cette destruction; « le salut sera sur la montagne de Sion
et à Jérusalem, comme a dit l’Éternel, et parmi les réchappés que
l’Éternel appellera » (
Joël 2 : 32 ).
2 : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la
terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres
pour l’opprobre, pour la honte éternelle. »
Ce verset révèle l’importance du fait que Micaël se lève, ou le
commencement du règne de Christ, parce qu’en ce temps-là il y aura une
résurrection des morts. Est-ce la résurrection générale qui se produit
quand Christ vient pour la seconde fois? Ou est-ce que, entre le
moment où Christ reçoit le royaume et sa manifestation sur la terre
avec toute la gloire de son avènement (
Luc 21 :27 ),
il doit se produire une résurrection spéciale qui correspond à la
description faite ici?
Pourquoi ce ne peut pas être la première, c’est-à-dire celle qui se
produira quand on entendra la dernière trompette? Parce que ce sont
seulement les justes, à l’exclusion de tous les impies, qui auront
part à cette résurrection. Ceux qui dorment en Jésus sortiront alors,
mais le reste des morts ne revivront pas avant mille ans (
Apocalypse 20 :5 ).
La résurrection générale de toute l’espèce, est donc divisée en deux
grands événements. Lorsque Christ vient, seuls les justes
ressuscitent; et les impies ressuscitent mille ans après. La
résurrection générale n’est pas une résurrection des justes et des
impies en même temps. Chacune de ces deux catégories ressuscite
séparément, et le temps qui sépare ces résurrections respectives est
de mille ans, selon ce qui est clairement indiqué.
Mais, à la résurrection qui nous est présentée dans le verset que nous
considérons, beaucoup de justes et des impies ressuscitent ensemble.
Il ne peut donc pas s’agir de la première résurrection, qui inclu
uniquement les justes, ni la seconde, qui ne se limite qu’aux impies.
Si le texte disait : Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière
de la terre se réveilleront pour la vie éternelle, alors le mot
« beaucoup » pourrait s’interpréter comme incluant tous les justes, et
cette résurrection serait celle des justes lorsque Jésus vient pour la
seconde fois. Mais le fait que certains soient des méchants, et qu’ils
ressuscitent pour la honte et le mépris éternels, empêche une telle
explication.
Y a-t-il donc une résurrection spéciale ou limitée? Nous est-il dit
quelque part qu’un tel événement doit arriver avant la venue du
Seigneur? La résurrection prédite a lieu quand le peuple de Dieu est
libéré du grand temps d’angoisse qui se termine avec l’histoire de ce
monde; et dans
Apocalypse 22 : 11
il semble que cette délivrance a lieu avant l’apparition du Seigneur.
Le moment épouvantable arrive où celui qui est injuste et souillé est
encore injuste; et que le juste et saint se sanctifie encore. Les cas
de tous sont décidés pour toujours. Quand cette sentence est prononcée
sur les justes, ce doit être une libération pour eux, parce qu’ils
sont alors placés hors de portée du danger et de la crainte du mal.
Mais à ce moment-là, le Seigneur n’est toujours pas revenu, parce
qu’il ajoute immédiatement : « Voici, je viens bientôt ».
Quand cette déclaration solennelle est prononcée, elle scelle les
justes pour la vie éternelle et les impies pour la mort éternelle. Une
voix sort du trône de Dieu disant : « C’en est fait! » (
Apocalypse 16 : 18 ).
C’est évidemment la voix de Dieu à laquelle il est fait allusion si
fréquemment dans les descriptions des scènes en relation avec le
dernier jour. Joël parle de lui et dit : « De Sion l’Éternel rugit,
de Jérusalem il fait entendre sa voix; les cieux et la terre sont
ébranlés. Mais l’Éternel est un refuge pour son peuple, un abri pour
les enfants d’Israël. » (
Joël 3 :16 ).
Dans certaines versions de la Bible, au lieu de « refuge », on trouve
« espérance ». Alors, quand on entend la voix de Dieu qui parle depuis
le ciel, juste avant la venue du Fils de l’homme, Dieu est un refuge
pour son peuple, ou, ce qui revient au même, il le libère. La dernière
scène formidable est manifestée à un monde condamné. Dieu donne aux
nations étonnées une autre preuve et une garantie de son pouvoir, et
il ressuscite d’entre les morts une multitude d’êtres qui dorment
depuis longtemps dans la poussière de la terre.
Nous voyons ainsi qu’il y a un moment et la place pour la résurrection
de
Daniel 12 : 2.
Un verset du livre d’Apocalypse indique clairement qu’une résurrection
de cette sorte doit se produire. « Voici, il vient avec les nuées
[il s’agit bien du second avènement]. Et tout oeil le verra [les
nations qui vivent alors sur la terre], et ceux qui l’ont percé [ceux
qui ont pris une part active dans la besogne terrible de sa
crucifixion]; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause
de lui. » (
Apocalypse 1 :7 ).
Si une exception n’était pas faite pour leur cas, ceux qui
crucifièrent le Seigneur devraient rester dans leur tombe jusqu’à la
fin des mille ans et ressusciter conjointement aux impies. Mais ici,
on nous dit qu’ils contempleront le Seigneur quand il viendra pour la
seconde fois. Il doit donc y avoir une résurrection spéciale dans ce
but.
Il est certainement très juste que quelques-uns de ceux qui se sont
distingués par leur sainteté, qui ont travaillé et souffert pour
l’espérance qu’ils avaient de la venue de leur Seigneur, mais qui sont
morts sans le voir, ressuscitent un peu avant sa venue, pour assister
aux scènes qui accompagneront sa glorieuse apparition; ainsi, comme un
bon nombre sortirent également du sépulcre au moment de sa
résurrection pour contempler sa gloire et l’escorter (
Matthieu 27 : 52, 53 )
triomphalement jusqu’à la droite du trône de la majesté dans les cieux (
Éphésiens 4 : 8 ).
Il y a aussi ceux qui se distinguèrent par la méchanceté, ceux qui
firent tout pour bafouer le nom de Christ et pour injurier sa cause,
surtout ceux qui lui donnèrent une mort cruelle sur la croix, et se
moquèrent de lui pendant son agonie, certains de ceux-là
ressusciteront, comme part de leur châtiment, pour contempler son
retour sur les nuées des cieux, comme vainqueur céleste, avec une
grande majesté et splendeur qu’ils ne pourront pas supporter.
Certains considèrent qu’il y a ici l’évidence de la souffrance
éternelle et consciente des impies, parce qu’il explique que les
impies ressusciteront pour la honte et le mépris éternel. Comment
pourraient-ils souffrir la honte et le mépris éternel à moins d’être
conscients pour toujours? En fait, cette honte implique qu’ils sont
conscients, mais il faut noter que cela ne va pas durer éternellement.
Ce qualificatif n’est pas introduit jusqu’à ce que nous arrivions au
mépris, qui est une émotion ressentie par les autres pour les
coupables, et il n’est pas nécessaire d’être conscient de ceux contre
lesquels il est dirigé. La honte de leur impiété et de leur corruption
tourmentera leur âme tant qu’ils seront conscients. Quand ils
mourront, consumés par leurs iniquités, leur répugnant caractère et
leurs oeuvres coupables n’exciteront que le mépris chez tous les
justes, aussi longtemps qu’ils s’en souviendront. Le texte n’apporte
donc aucune preuve que les impies aient à souffrir éternellement.
3 : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la
splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la
multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. »
Un héritage glorieux.
Certaines versions traduisent « maîtres » au lieu de « intelligents ».
« Ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme
les étoiles ». Il s’agit bien sûr de ceux qui enseignent la vérité, et
en conduisent d’autres à sa connaissance, précisément à l’époque où
les événements enregistrés dans les versets antérieurs doivent
s’accomplir. En accord avec les méthodes de calcul des pertes et des
gains du monde, il en coûte quelque chose d’enseigner la vérité à
cette époque-ci. Il en coûte la réputation, les commodités et souvent
les biens. Cela entraîne du travail, des croix, des sacrifices, la
perte des amis, le ridicule et très souvent la persécution.
On pose souvent la question : Comment pouvez-vous garder le vrai jour
de repos, et parfois perdre votre poste, réduire vos revenus, et aller
jusqu’à courir le risque de perdre votre moyen de subsistance? Oh,
quelle myopie, que de faire de la désobéissance à ce que Dieu demande
un sujet de considération pécuniaire! Quelle conduite différente de
celle des nobles martyrs qui n’aimèrent pas leur vie au point de
craindre la mort! Quand Dieu donne un ordre, nous ne pouvons pas oser
désobéir. Si on nous demande : Comment pouvez-vous garder le sabbat,
et accomplir les autres devoirs inclus dans l’obéissance à la vérité?
En réponse, nous devons seulement demander : Comment pouvons-nous oser
ne pas le faire?
Au jour qui approche, quand tous ceux qui auront cherché à sauver leur
vie la perdront et ceux qui auront été disposés à tout risquer par
amour pour la vérité et leur divin Seigneur, recevront la récompense
glorieuse promise dans ce verset, et ressusciteront pour resplendir
comme le firmament, et comme les étoiles pour toujours, on verra ceux
qui auront été sages, et ceux qui, au contraire, auront choisi la
cécité et la folie. Les impies et les mondains considèrent maintenant
les croyants comme des insensés et des fous, et ils se félicitent
d’avoir une l’intelligence supérieure en fuyant ce qu’ils appellent
folie, et en évitant des pertes. Nous n’avons pas besoin de leur
répondre, parce que ceux qui maintenant prennent cette décision
voudront bientôt la changer, et ceci, avec une terrible mais vaine
sincérité.
Pendant ce temps, le chrétien a le privilège de s’appuyer sur le
conseil qu’offre cette merveilleuse promesse. Une conception de son
ampleur peut nous être procurée uniquement par les mondes stellaires.
Quelles sont ces étoiles à la ressemblance desquelles les enseignants
de la vérité brilleront pour l’éternité? Quelle clarté, quelle majesté
et quelle durée sont enfermées dans cette comparaison?
Le soleil de notre propre système solaire est une de ces étoiles. Si
nous le comparons à ce globe sur lequel nous vivons (notre étalon de
mesure le plus à portée de la main), nous découvrons que ce n’est pas
une sphère de petites magnitude et magnificence. Notre terre a environ
12 000 kilomètres de diamètre, tandis que celui du soleil atteint
1 440.000 kilomètres. Il est 1 300 000 fois plus grand que notre
globe. Et son poids équivaut à 332 000 mondes comme le nôtre. Quelle
immensité!
Cependant, il est loin d’être le globe le plus brillant et le plus
grand des cieux. La proximité du soleil, qui est à 155 000 000 de
kilomètres de nous, lui permet d’exercer sur nous une présence et une
influence déterminantes. Mais dans l’immensité de l’espace, si loin
qu’ils paraissent des petits points de lumière, d’autres sphères de
taille supérieure et d’une gloire beaucoup plus grande étincellent.
L’étoile fixe la plus proche, Proxima Centauri, dans l’hémisphère
Sud, se trouve à quarante billions de kilomètres. Mais l’étoile
polaire et son système sont cent fois plus loin; et elles
resplendissent avec une clarté égale à celle de 2 500 soleils comme le
nôtre. D’autres sont encore plus lumineuses, comme par exemple
Arcturus qui émet une lumière équivalente à 158 de nos soleils;
Capella, 185; et ainsi successivement, jusqu’à ce que nous arrivions
à la grande étoile Rigel, dans la constellation d’Orion, qui inonde
les espaces célestes d’un éclat 15 000 fois supérieur à celui de
l’énorme globe qui illumine et contrôle notre système solaire.
Pourquoi n’est-elle pas plus lumineuse? Parce que sa distance
équivaut à 33 000 000 de fois l’orbite de la terre, qui est de
310 000 000 de kilomètres. Les chiffres sont bien faibles pour
exprimer de telles distances. Il suffit de dire que sa lumière doit
traverser l’espace à la vitesse de 310 000 kilomètres par seconde
pendant une période de dix ans avant d’atteindre notre monde. Et il y
a beaucoup d’autres étoiles qui se trouvent à des centaines
d’années-lumière de notre système solaire.
Quelques-uns de ces monarques du firmament règnent seuls, comme notre
propre soleil. Certains sont doubles, c’est-à-dire que ce qui nous
parait être une étoile unique est en réalité composé de deux étoiles,
deux soleils avec toute leur suite de planètes qui tournent les unes
autour des autres. D’autres sont triples, quadruples, et au moins une
est sextuple.
De plus, ils nous laissent voir les couleurs de l’arc-en-ciel.
Certains systèmes sont blancs, d’autres bleus, d’autres rouges, jaunes
ou verts. Dans certains, les différents soleils qui appartiennent au
même système ont plusieurs couleurs. Le Dr. Burr dit : « Et, comme
pour faire de la Croix du Sud l’objet le plus beaux de tous les cieux,
nous y trouvons un groupe d’astres de cent de diverses couleurs : des
soleils rouges, verts, bleus et vert bleuté, si étroitement accumulés
qu’avec un puissant télescope ils ressemblent à un superbe bouquet, ou
à un joyau fantastique. »
Les années passent, et toutes les choses terrestres acquièrent la
patine de l’âge et l’odeur de la décadence. Mais les étoiles
continuent à briller dans toute leur gloire comme depuis le
commencement. Les âges et les siècles ont passé, des royaumes se sont
élevés puis ont disparu. Nous remontons beaucoup plus loin que
l’horizon sombre et indécis de l’histoire, nous arrivons au premier
moment où l’ordre est donné à sortir du chaos, et « les étoiles du
matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu
poussaient des cris de joie? » (
Job 38 : 7 )
et nous découvrons alors que les étoiles suivaient leur marche
éternelle. Nous ne savons pas depuis quand elles le faisaient. Les
astronomes nous parlent de nébuleuses qui se trouvent dans les limites
les plus lointaines de la vision télescopique, dont la lumière
nécessite dans leur vol incessant cinq millions d’années lumière pour
atteindre cette planète. Cependant, ni leur splendeur ni leur force ne
diminuent. Elles semblent toujours dotées de la fraîcheur de la
jeunesse. Il n’y a pas en elles de mouvement vacillant qui révèle la
décrépitude de la vieillesse. Elles continueront à briller avec une
gloire ineffable durant toute l’éternité.
Ceux qui en conduisent beaucoup à la justice resplendiront de la même
façon. Ils procureront même de la joie au coeur du Rédempteur. Et
c’est ainsi que leurs années passeront pour toujours.
4 : « Et toi, Daniel, cache les paroles, et scelle le livre
jusqu’au temps de la fin. Plusieurs courront ça et là, et la
connaissance sera augmentée. » [Version Darby, 1970]
Le livre de Daniel scellé.
Les mots « paroles » et « livres » mentionnés ici, sont sans doute les
choses qui furent révélées à Daniel dans cette prophétie. Ces choses
devaient rester fermées et scellées jusqu’au temps de la fin;
c’est-à-dire, qu’elles ne seraient pas étudiées d’une façon spéciale,
ni même comprises, jusqu’à cette époque. Le temps de la fin comme nous
l’avons déjà démontré, commença en 1798. Comme le livre devait resté
fermé et scellé jusqu’à cette date, il est donc clair qu’à ce
moment-là, ou à partir de cette date, le livre serait ouvert. Les gens
seraient en meilleure situation de le comprendre, et leur attention
serait attirée d’une manière spéciale par cette partie de la Parole
inspirée. Il n’est pas nécessaire de rappeler au lecteur ce qui a été
fait depuis lors en référence à la prophétie. Les prophéties, surtout
celles de Daniel, ont été examinées par beaucoup d’étudiants de ce
monde où la civilisation a étendu sa lumière sur la terre. De façon
que le reste du verset, étant une prédiction de ce qui devait arriver
depuis que le temps de la fin a commencé, dit : « Plusieurs courront
ça et là ». Que ‘courir çà et là’ se réfère au changement des gens
d’un lieu à un autre, et aux progrès qui ont été faits dans les moyens
de transport et de locomotion durant le siècle passé, ou qu’il
signifie, comme certains le comprenne, que les prophéties seront
parcourues, c’est-à-dire que la vérité prophétique sera étudiée avec
soin et ferveur, ce qui est sûr c’est que nos yeux contemplent son
accomplissement. Son application doit se trouver au moins dans l’une
de ces méthodes; et les deux aspects de notre époque actuelle se
détachent notablement.
L’augmentation de la connaissance.
« Et la connaissance augmentera ». Il doit s’agir de l’augmentation de
la connaissance en général, du développement des arts et de la
science, ou une augmentation de la connaissance relative aux choses
révélées à Daniel, qui devaient rester cachées et scellées jusqu’au
temps de la fin. À nouveau, quelle que soit l’application que nous lui
donnions, l’accomplissement est très notable et complet. Considérons
les admirables exploits de l’homme, et les oeuvres formidables de ses
mains, qui rivalisent avec les rêves les plus osés des mages du passé,
mais qui se sont développés durant les cent dernières années. Pendant
cette période, on a progressé plus dans toutes les branches de la
science, dans le confort humain, dans la rapidité d’exécution des
travaux, dans la transmission des pensées et des paroles , et dans les
moyens de voyager rapidement d’un lieu à un autre et même d’un
continent à un autre, que durant les trois mille dernières années.
Les machines agricoles.
Comparez la manière de moissonner de notre époque avec l’ancienne
méthode manuelle qui se pratiquait à l’époque de nos grands-parents.
Aujourd’hui une seule machine moissonne, bat et met les céréales en
sac, prêts pour le marché.
Bateaux modernes et guerre mécanisée.
La guerre moderne emploie des bateaux cuirassés et des sous-marins,
comme des avions bombardiers et de chasse auxquels on ne rêvait même
pas au milieu du siècle passé. Les tanks et les camions, l’artillerie
motorisée et d’autres équipements ont remplacé les animaux et les
béliers du passé.
Le chemin de fer.
La première locomotive construite aux États-Unis a été fabriquée dans
la Fonderie West Point, à New York, et entra en service en 1830.
Actuellement, on a tellement progressé dans les chemins de fer, que
les trains aérodynamiques atteignent la vitesse de 160 kilomètres
heures.
Les transatlantiques.
À peine un siècle plus tard après le début de la navigation à vapeur,
les plus grands transatlantiques peuvent traverser l’océan entre
l’Europe et l’Amérique en quatre jours. Ils offrent tout le luxe qui
se trouve dans les hôtels les plus magnifiques.
La télévision.
Puis en 1896, la radiotélégraphie vint; un miracle. Vers 1921, cette
découverte s’est développée dans la propagation radio diffusion.
Maintenant la télévision -- la transmission sans fils de ce qui ce
voit et s’entend, et la projection d’images en mouvement par les
ondes aériennes, est une réalité domestique.
L’automobile.
Il y a quelques années, l’automobile était inconnue. Maintenant, toute
la population des États-Unis pourra voyager en même temps, en
automobile. Certaines automobiles de course ont atteint des vitesses
supérieures à cinq cents kilomètres à l’heure. D’énormes omnibus de
passagers traversent les continents, et dans les grandes villes, des
bus à deux niveaux ont largement remplacé les tramways électriques.
La machine à écrire.
Le premier modèle de machine à écrire moderne fut offert à la vente en
1874. Maintenant, les machines rapides et silencieuses pour le bureau
ou de modèle portable, s’adaptent à toutes sortes d’écritures et de
tabulations et partout, elles sont devenues une partie indispensable
des centres d’affaires et des équipements de bureaux.
L’imprimerie moderne.
Pour avoir une idée du progrès fait dans cette branche il suffit de
mettre en contraste la presse à main qu’utilisait Benjamin Franklin
avec les rotatives à grande vitesse qui impriment les journaux à un
rythme deux fois plus rapide qu’une mitraillette qui tire ses balles.
L’appareil photographique.
Le premier portrait d’un visage qui a été fait avec l’aide du soleil
fut l’oeuvre du professeur John William Draper de New York, en 1840,
au moyen du perfectionnement du processus de Niepce et Daguerre, les
créateurs français de la photographie. Depuis 1924, grâce à
l’amélioration des lentilles, et des émulsions des photographies ont
été faites à partir de grandes distances et de vastes extensions,
depuis des aéroplanes qui volaient à haute altitude. On peut faire des
photographies d’objets invisibles à l’oeil nu au moyen des rayons X et
infrarouges. La photographie en couleur a aussi fait de grands
progrès. Depuis ses débuts, en 1895, la cinématographie est parvenue à
exercer une puissante influence sur la vie de millions de personnes.
Des films et des appareils photographiques en couleurs ont été
perfectionnés et sont à des prix économiques qui les mettent à la
portée des multitudes.
La navigation aérienne.
La conquête de l’air par l’homme a été réalisée par l’avion en 1903.
C’est un des triomphes les plus remarquables de toute l’histoire. Des
services transocéaniques de passagers et de courriers entre l’Amérique
du Nord et du Sud, et l’Europe et l’Orient ont été institués.
Le téléphone.
La première patente de téléphone a été accordée à Alexander Graham
Bell, en 1876. Depuis lors, des réseaux complexes de téléphones pour
tous les continents relient les peuples et les personnes.
Les machines à composer.
Elles sont à l’origine d’une révolution dans l’art d’imprimer. La
première machine qui composa mécaniquement des caractères fut patentée
en Angleterre, en 1822, par le Dr. William Church. De toutes les
machines qui ont été introduites depuis lors, celles qui s’utilisent
le plus aujourd’hui, sont des machines qui fondent leurs propres
caractères, comme la Linotype inventée par Mergenthaler, en 1878, et
la monotype, inventée par Lanston en 1885.
Les ponts suspendus.
Le premier pont suspendu des États-Unis qui mérite d’être pris en
considération fut construit sur le Niagara en 1855. Le Golden Gate
Bridge [le pont de la Porte d’Or], qui franchit l’entrée de la baie
de San Francisco, fut terminé en 1937; d’un coût de 35 000 000 de
dollars, il a l’arche la plus grande du monde, soit 1 275 mètres.
Des ponts similaires ont été construits dans tous les pays
progressistes du monde.
Voici une liste partielle des progrès qui ont été faits dans la
connaissance depuis que le temps de la fin a débuté en 1798 :
Illumination par le gaz, 1798; la plume en acier, 1803; les allumettes
au phosphore, 1820; la machine à coudre, 1841; l’anesthésie par
l’éther et le chloroformes, 1846 et 1848; les câbles transocéaniques,
1858; la mitraillette Gatling, 1861; le bateau de guerre blindé, 1862;
les freins automatiques sur les trains, 1872; le sismographe, 1880; la
turbine à vapeur, 1883; le rayon X, 1895; le radium 1898; le téléphone
transcontinental, 1915.
Quelle galaxie de merveilles naquirent durant la même époque! Comme
les inventions scientifiques de notre ère sont admirables, ère sur
laquelle se concentre la lumière de toutes ces découvertes et
inventions! Nous sommes sans aucun doute arrivés au moment où la
science a augmentée.
Pour l’honneur du christianisme, notons dans quel pays et par qui ont
été faites ces découvertes qui ont tant contribuer à rendre la vie
plus facile et plus pratique. Ce fut dans les pays chrétiens, et par
des hommes chrétiens. On ne peut pas mettre ces faits au crédit du
Moyen Age, qui ne donna qu’un christianisme déguisé, ni au païens qui,
dans leur ignorance ne connaissent pas Dieu, ni aux habitants des
terres chrétiennes qui nient Dieu. En fait, l’esprit d’égalité et de
liberté individuelle apportés par l’Évangile de Christ, quand il est
prêché dans toute sa pureté, est ce qui libère les corps et les
esprits des êtres humains, les invite à employer au maximum leurs
facultés, et rend possible une ère de liberté de penser et d’action
capable de produire ces merveilles.
L’augmentation de la connaissance biblique.
Mais si nous adoptons l’autre point de vue, et si nous interprétons la
mention que la science a augmenté comme s’appliquant à l’augmentation
de la connaissance biblique, il nous suffit de regarder la lumière
admirable qui a brillé sur les Écritures durant le dernier siècle et
demi. L’accomplissement de la prophétie a été révélé à la lumière de
l’histoire. L’emploi d’un principe d’interprétation sûr a conduit à la
conclusion indiscutable que la fin de toutes choses est proche. En
réalité le sceau a été ôté du livre, et la connaissance de ce que Dieu
a révélé dans sa Parole a augmentée admirablement. Nous croyons que ce
détail est celui qui accomplit d’une façon toute spéciale la
prophétie, car c’est seulement dans une ère de facilité sans pareil,
comme la nôtre, que la prophétie pouvait s’accomplir.
Que nous sommes au temps de la fin est démontré par
Apocalypse 10 :1 et 2,
où nous voyons un ange puissant descendre du ciel avec un petit livre
ouvert dans la main. Le livre de cette prophétie ne pouvait déjà plus
rester scellé. Il devait être ouvert et compris. Pour trouver les
preuves que le petit livre qui devait être ouvert, est le livre ici
fermé et scellé quand Daniel l’écrivit, et que cet ange délivre son
message dans cette génération, voir les commentaires sur
Apocalypse 10 : 2.
5-7 : «
5 Et moi, Daniel, je regardai, et voici, deux
autres hommes se tenaient debout, l’un en deçà du bord du fleuve, et
l’autre au delà du bord du fleuve.
6 L’un d’eux dit à l’homme
vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve : Quand sera
la fin de ces prodiges?
7 Et j’entendis l’homme vêtu de lin,
qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve; il leva vers les cieux
sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui vit
éternellement que ce sera dans un temps, des temps, et la moitié d’un
temps, et que toutes ces choses finiront quand la force du peuple
saint sera entièrement brisée. »
Quand arrivera la fin?
La question : « quand viendra la fin de ces prodiges? » se réfère sans
aucun doute à tout ce qui a été mentionné avant, l’élévation de Micaël
incluse, le temps d’angoisse, la libération du peuple de Dieu et la
résurrection spéciale du verset 2. La réponse semble être donnée en
deux parties. Premièrement, une période prophétique spécifique est
signalée, puis une période indéfinie lui fait suite, avant que la fin
de toutes ces choses arrive, comme dans
Daniel 8 : 13, 14.
Quand il s’interroge : « Pendant combien de temps s’accomplira la
vision... Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils
foulés? » la réponse mentionne une période définie de 2300 jours,
suivie d’une période indéfinie qui engloberait la purification du
sanctuaire. Dans le test que nous considérons, on nous indique la
période d’un temps, des temps et la moitié d’un temps, soit 1260 ans,
et ensuite une période indéfinie durant laquelle la destruction de la
force du peuple saint allait continuer, avant la consommation.
Les 1260 ans signalent la période de la suprématie papale. Pourquoi
cette période est-elle introduite ici? Probablement parce que cette
puissance est celle qui a tout fait, plus que n’importe quelle autre
dans l’histoire du monde, pour disperser la force du peuple saint ou
opprimer l’Église de Dieu. Mais que devons-nous comprendre par
l’expression : « Quand la force du saint peuple sera-t-elle
entièrement brisée »? Qui doit accomplir cette oeuvre néfaste? Dans
d’autres versions cette phrase est traduite de cette façon : « et
lorsqu’il aura achevé de briser la force du peuple saint... » et dans
ce cas le pronom personnel « il » semble désigner « celui qui vit
éternellement », c’est-à-dire Jéhova. Mais comme le dit judicieusement
un éminent interprète des prophéties, en considérant les pronoms de la
Bible nous devons les interpréter en accord avec les faits, et très
souvent nous devons les mettre en relation avec un antécédent connu,
plutôt qu’avec un nom exprimé. Donc, ici, la petit corne, ou l’homme
de péché, après avoir été introduit par la mention particulière du
temps de sa suprématie, les 1260 ans, doit être le pouvoir auquel se
réfère le pronom « il ». Durant 1260 ans il opprima terriblement
l’Église, il détruisit ou dispersa sa force. Une fois sa suprématie
abandonnée, son inclination contraire à la vérité et à ses défenseurs,
continue à faire sentir son pouvoir, dans la mesure de ses
possibilités, mais jusqu’à quand? Jusqu’au dernier événement présenté
dans le verset 1, c’est-à-dire, la libération du peuple de Dieu. Une
fois celui-ci libéré, les pouvoirs persécuteurs ne peuvent déjà plus
l’opprimer, sa force n’est plus dispersée, on est arrivé au terme des
merveilles prédites dans cette grande prophétie, et toutes ses
prédictions se sont accomplies.
Ou, sans en altérer particulièrement le sens, nous pouvons rapporter
le pronom « il » à l’être mentionné dans le serment du verset 7,
« celui qui vit éternellement », c’est-à-dire Dieu, puisqu’il emploie
les puissances terrestres pour châtier et discipliner son peuple, et
dans ce sens, on peut dire qu’il disperse lui-même son pouvoir. Par
son prophète, il dit de son peuple d’Israël : « J’en ferai une ruine,
une ruine, une ruine... jusqu’à ce que vienne celui auquel appartient
le juste jugement. » (
Ézéchiel 21 : 32 ).
Et encore : « Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations,
jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. » (
Luc 21 : 24 ).
La prophétie de
Daniel 8 : 13
est aussi significative : « Pendant combien de temps s’accomplira la
vision... Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils
foulés? » Qui les livre à cette condition? Dieu. Pourquoi? Pour
discipliner, purifier et blanchir son peuple. Jusqu’à quand? Jusqu’à
ce que le sanctuaire soit purifié.
8-10 : «
8 J’entendis, mais je ne compris pas; et je
dis : Mon Seigneur, quelle sera l’issue de ces choses?
9 Il
répondit : Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et
scellées jusqu’au temps de la fin.
10 Plusieurs seront purifiés,
blanchis et épurés; les méchants feront le mal, et aucun des méchants
ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence comprendront. »
Le livre scellé jusqu’au temps de la fin.
Le désir de Daniel de bien comprendre tout ce qui lui avait été
montré, nous rappelle les paroles de Pierre quand il parle des
prophètes qui sondent consciencieusement pour comprendre les
prédictions relatives aux souffrances de Christ et la gloire qui
suivra. Il nous dit qu’il « leur fut révélé que ce n’était pas pour
eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces
choses. » (
1 Pierre 1 : 12 ).
Combien peu de choses parmi celles qu’ils écrivirent, les prophètes
purent-ils comprendre! « Mais ce n’est pas pour autant que les
prophètes refusèrent de les écrire. Si Dieu le demandait, ils
savaient qu’au moment opportun, Dieu veillerait à ce que Son peuple
tire de leurs écrits tout le bénéfice qu’Il voulait qu’Il reçoive. »
Aussi, le langage adressé ici à Daniel lui indiquait que lorsque le
moment opportun arriverait, les sages comprendraient la signification
de ce qu’il avait écrit, et ils en tireraient profit. Le temps de la
fin était le moment où l’Esprit de Dieu devait rompre le sceau du
livre. C’était l’époque où les sages comprendraient, tandis que les
impies, qui n’avaient aucun sens des valeurs éternelles, à cause de
l’endurcissement de leur coeur par le péché, iraient en empirant et
deviendraient de plus en plus aveugles. Aucun impie ne comprend. Ils
appellent folie et présomption les efforts que font les sages pour
comprendre, et demandent avec moquerie : « Où est la promesse de son
avènement? » Si quelqu’un demande : De quelle époque ou de quelle
génération parle le prophète? la réponse solennelle doit être : De la
génération actuelle et de la génération au milieu de laquelle nous
vivons. Ce langage du prophète est en train de s’accomplir d’une
manière surprenante.
La rédaction du verset 10 semble singulière à première vue : «
Plusieurs seront purifiés, blanchis et épurés. » Il se peut que
quelqu’un demande : Comment peuvent-ils être purs et ensuite
éprouvés ou épurés (comme l’implique la phrase), si c’est l’épreuve
qui les purifie et les blanchit? Le langage décrit sans aucun doute
un processus qui se répète plusieurs fois dans l’expérience de ceux
qui, durant ce temps reçoivent une préparation pour la venue du
Seigneur et de son royaume. Ils sont purifiés et blanchis, en
comparaison avec leur condition antérieure. Ensuite, ils sont à
nouveau testés. Des épreuves plus grandes leurs sont imposées. S’ils
les supportent, le processus de purification continue jusqu’à ce
qu’ils atteignent un caractère plus pur. Après avoir atteint ce
stade, ils sont éprouvés une autre fois, et sont purifiés et blanchis
d’avantage. Le processus est poursuivi jusqu’à ce qu’ils développent
un caractère qui résistera à l’épreuve du jour du jugement et qu’ils
atteignent une condition spirituelle qui ne nécessite aucune autre
épreuve.
11 : « Depuis le temps où cessera le sacrifice perpétuel, et où
sera dressée l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent
quatre-vingt-dix jours. »
1290 jours prophétiques.
Une nouvelle période prophétique est introduite ici, qui selon
l’autorité biblique doit représenter le même nombre d’années
littérales. À cause du contexte, certains en ont déduit que cette
période débute avec l’établissement de l’abomination de la
désolation, soit, le pouvoir papal, en l’an 538 et en conséquence elle
s’étendrait jusqu’en 1828. Nous ne trouvons rien, à cette date là, qui
signale la fin d’une telle période, mais nous trouvons des preuves que
la période en question débute avant l’établissement du pouvoir papal.
Une étude de l’original hébreux nous indique que le passage devrait se
lire ainsi : « Depuis le moment où sera ôté le continu pour dresser
l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent
quatre-vingt-dix jours. »
L’année 508 ap. J.-C.
On ne nous dit pas directement à quel événement aboutissent les 1290
jours; mais dans la mesure où son point de départ est signalé par une
action qui doit préparer le terrain à l’établissement de la papauté,
il est naturel de conclure que leur aboutissement sera marqué par la
fin de la suprématie papale. Si, en partant de 1798 nous remontons de
1290 ans dans le temps, nous arrivons à l’année 508. Cette période est
mentionnée, sans l’ombre d’un doute, pour révéler la date où le
continu fut ôté, et c’est la seule à la faire. Aussi, les deux
périodes, celle de 1290 jours et celle de 1260 jours, terminent
toutes deux en 1798. La dernière commence en 538, et la première en
508, c’est-à-dire trente ans avant. Plus loin, nous donnerons
quelques citations historiques qui parlent en faveur de la date de
508.
Le baptême de Clovis.
« Quant aux écrits d’Anastase, ... il y en a un qu’il adressa à
Clovis, roi des Francs, pour féliciter ce prince de sa conversion à la
religion chrétienne. Parce que Clovis, premier roi chrétien des
Francs, fut baptisé le jour de Noël 496, le même jour selon certains,
où le pape fut ordonné. »
Thomas Hodgkin dit :
« Le résultat de cette cérémonie fut un changement dans les relations
politiques de chaque état de la Gaule. Bien que les Francs se
trouvaient parmi les tribus les plus incultes et les moins civilisées
qui traversèrent le Rhin en direction de l’ouest, en tant que
catholiques, la bienvenue du clergé catholique leur était assurée dans
toutes les villes, et partout où allaient les ecclésiastiques, les
provinciaux ‘romains’ -- ou en d’autres termes, les laïcs qui
parlaient latin -- suivaient généralement. Immédiatement après son
baptême, Clovis reçut une lettre enthousiaste de bienvenue au
véritable troupeau, écrite par Avit, évêque de Vienne,
l’ecclésiastique le plus éminent du royaume burgonde. »
Clovis, le premier prince catholique.
Il faut remarquer que Clovis était, à cette époque (496), le seul
prince catholique du monde connu dans le sens qu’on donnait alors à la
parole catholique. Anastase, empereur d’Orient, professait
l’eutychisme. Théodoric, roi des Ostrogoths d’Italie; Alaric, roi des
Wisigoths, et maître de toute l’Espagne et de la troisième partie de
la Gaule, ainsi que les rois des Burgondes, des Suèves et des
Vandales, en Gaule, en Espagne et en Afrique, étaient tous des
disciples zélés de Arius. Quand aux autres rois des Francs, établis en
Gaule, ils étaient tous païens. Clovis ne fut pas seulement l’unique
prince catholique du monde de cette époque, mais il fut le premier roi
qui embrassa la religion catholique; ce qui valut au roi de France le
titre de ‘Majesté chrétienne’, et de ‘Fils aîné de l’Église’. Mais si
nous devions comparer la conduite et les actions de Clovis le
catholique, avec celles du roi arien Théodoric, cette comparaison ne
serait pas à l’honneur de la foi catholique. »
Les princes ariens mettaient les papes en danger.
Ephraim Emerton, qui fut professeur de l’université de Harvard, dit :
« A l’époque où les Francs livrèrent la bataille de Strasbourg, les
évêques de la ville de Rome en étaient venus à être considérés comme
les dirigeants de l’église de ce qui avait été l’empire d’Occident. Ils
étaient parvenus à se faire appeler papes, et ils faisaient tout leur
possible pour dominer l’église d’Occident comme un roi habitué à
gouverner son peuple. Nous avons vu quel respect un pape vénérable
comme Léon inspire à de rudes destructeurs comme Attila et Genséric.
Mais les papes avaient toujours été de dévots catholiques, opposés à
l’arianisme d’où qu’il apparût. Au moment de la conversion du roi
franc, ils se trouvaient en danger continuel de la part des Ostrogoths
ariens qui s’étaient fermement installés en Italie. Théodoric n’avait
pas dérangé la religion de Rome, mais un autre roi pouvait venir et
tenter d’imposer l’arianisme à toute l’Italie. Le pape s’était donc
beaucoup réjoui en apprenant qu’en se convertissant récemment, les
Francs avaient acceptés la foi chrétienne. Il fut disposé à bénir
toutes leurs entreprises comme étant l’oeuvre de Dieu, pourvu
qu’elles soient dirigées contre les Ariens qu’il considérait comme des
ennemis pires que les païens. C’est ainsi que débuta, entre le pape et
le royaume franc, déjà vers l’an 500, une entente qui devait aboutir à
une alliance et contribuer en grande partie à modeler toute l’histoire
future de l’Europe. »
La conversion de Clovis fut un frein à l’Arianisme.
« L’événement qui intensifia les craintes de tous ces rois ariens, et
qui ne laissa à aucun d’eux d’autre espérance que celle d’être le
dernier à être dévoré, fut la conversion de Clovis au catholicisme,
le roi païen des Francs. »
Une ligue barbare contre Clovis.
« Les rois barbares furent.... invités à s’unir en une ‘ligue de
paix’, afin d’arrêter les agressions illicites de Clovis qui les
mettaient tous en danger. »
« Former une telle confédération et unir toutes les vieilles
monarchies ariennes contre cet état catholique ambitieux qui menaçait
de tous les absorber, fut alors le but principal de Théodoric. »
Clovis commence une guerre religieuse.
« L’action diplomatique de Théodoric fut impuissante à empêcher la
guerre, et il est même possible qu’elle stimulât Clovis à frapper
rapidement avant qu’une coalition hostile puisse se former contre lui.
Dans un rassemblement de sa nation (peut-être le ‘Champs de Mars’ ),
début 507, il déclara impétueusement : ‘Je considère vraiment déplacé
que ces Ariens dominent une très grande partie de la Gaule. Allons et
vainquons-les avec l’aide de Dieu, et soumettons la terre.’ Ce qu’il
dit plut à la multitude, et l’armée réunie marcha vers le Sud jusqu’à
la Loire. »
Clovis met les Wisigoths en déroute.
« La campagne suivante du roi franc eu beaucoup plus de succès et
d’importance. Il était déterminer à prouver sa fortune contre le
jeune roi des Wisigoths, dont la faiblesse personnelle et
l’impopularité de ses sujets romains l’incitèrent à envahir
l’Aquitaine. Il semblerait que Clovis choisit soigneusement comme
casus belli les persécutions ariennes d’Alaric, qui, comme son père
Eurico, était un mauvais seigneur pour ses sujets catholiques... En
507, Clovis déclara la guerre aux Wisigoths. »
« On ne sait pas pourquoi l’explosion fut retardée jusqu’à l’année
507. Que le roi des Francs fût l’agresseur est une chose certaine. Il
trouva facilement un prétexte pour commencer la guerre en tant que
champion et protecteur du christianisme catholique contre les mesures
absolument justes qu’Alaric prit contre son clergé orthodoxe et
traître... Au printemps 507, Clovis traversa soudainement la Loire et
marcha sur Poitiers... A quinze kilomètres de Poitiers, les Wisigoths
prirent positions. Alaric repoussa le début de la bataille parce
qu’il attendait les troupes ostrogothes, mais comme celles-ci avaient
été retardées par l’apparition d’une flotte byzantine dans les eaux
italiennes, il décida de combattre, plutôt que de battre en retraite,
comme le conseillait la prudence. Après un court combat, les Goths
prirent la fuite. Durant la poursuite, le roi des Goths mourut, aux
mains de Clovis, dit-on (507). La domination des Wisigoths en Gaule
prit fin pour toujours avec cette déroute. »
« Il est évident, d’après le langage de Grégoire de Tours,
que ce conflit entre les Francs et les Wisigoths fut perçu par le
parti orthodoxe, autant à leur époque qu’aux ères antérieures, comme
une guerre religieuse, de laquelle, du point de vue humain, dépendait
la prédominance du credo catholique ou l’arianisme en Europe
occidentale. »
« 508. Peu après ces événements, Clovis reçut de l’empereur grec
Anastase les titres et la dignité de patricien romain; bien qu’il
semble qu’en les lui accordant l’empereur fût poussé plus par ses
jalousie et par sa haine envers Théodoric l’Ostrogoth que par l’amour
envers le Franc inquiet et usurpateur. La signification de ces titres
antiques, attribués à ceux qui n’avaient aucune relation directe avec
une partie de l’empire romain, n’a jamais été suffisamment expliqué...
Le soleil de Rome s’était couché. Mais le crépuscule de sa grandeur
reposait encore sur le monde. Les rois et les guerriers germains
recevaient avec plaisir, et portaient avec orgueil, un titre qui les
mettait en relation avec cette ville impériale, dont ils voyaient
partout autour d’eux les vestiges de sa domination universelle et de
son habileté dans le maniement des armes et dans les arts. »
«En 508, Clovis reçut à Tours les insignes du consulat que lui
envoyait l’empereur d’Orient Anastase, mais le titre était purement
honorifique. Clovis fit de Paris la capitale de son royaume et il y
passa les dernières années de sa vie. »
Fin de la résistance arienne.
Le royaume Wisigoth avait disparu, mais la ligue des puissances
ariennes sous Théodoric existait toujours. Alaric avait compté avec
l’aide de Théodoric, mais elle lui fit défaut. L’année suivante, en
508, Théodoric attaqua Clovis et remporta la victoire, après quoi, il
conclut inexplicablement la paix avec lui, et la résistance des
puissances ariennes prit fin.
La signification des victoires de Clovis.
Le sommet que Clovis avait atteint en 508, et la signification de ses
victoires pour le futur de l’Europe et de l’église, étaient si
importants que les historiens ne peuvent s’abstenir de les commenter.
« Sa conquête ne fut pas temporaire. Le royaume des Goths occidentaux
et des Burgondes étaient devenus le royaume des Francs. Ils étaient
finalement parvenus à devenir des envahisseurs qui allaient se fixer.
Il était certain que les Francs, et pas les Goths, allaient diriger
les futurs desseins de la Gaule et de l’Allemagne, et que la foi
catholique, et pas l’arianisme, allait être la religion de ces grands
royaumes. »
« Clovis fut le premier à unir tous les éléments à partir desquels le
nouvel ordre social devait être formé, à savoir : les barbares, qu’il
établit au pouvoir; la civilisation romaine, à laquelle il rendit un
hommage en recevant les insignes de patricien et de consul de
l’empereur Anastase; et finalement, l’église catholique, avec laquelle
il forma une alliance fructueuse que poursuivirent ses successeurs. »
Il prépara l’alliance de l’église avec l’état.
« Deux religions et deux époques du monde s’unirent en Clovis. Quand
il naquit, le monde romain était toujours une puissance; sa mort
annonça l’aube du Moyen Age. Il occupa le poste vacant de l’empereur
d’Orient, et il prépara le chemin que Charlemagne perfectionna :
la fusion de la civilisation romaine avec la germanique, l’alliance de
l’église et de l’état. »
Clovis sauve l’église du paganisme et de l’Arianisme.
« Clovis avait démontré, dans toutes les occasions, qu’il était une
implacable brute, un conquérant cupide, un tyran sanguinaire; mais par
sa conversion il avait préparé le triomphe du catholicisme; il sauva
l’église romaine de Charybde et Scylla, l’hérésie et le paganisme, il
l’assit sur une roche au centre même de l’Europe, et affermit ses
doctrines et ses traditions dans les coeurs des conquérants de
l’Occident. »
Le fondement de l’église médiévale.
« Les résultats de l’occupation de la Gaule [par les Francs] furent
si importants; l’empire qu’ils fondèrent, leur alliance avec
l’église, leurs notions légales et ses institutions politiques,
exercèrent une influence si décisive sur le futur que leur histoire
mérite une considération à part... L’héritage politique de l’empire
romain leur revint, il leur incomba l’honneur de le recueillir et de
le transmettre, grossièrement c’est sûr, et beaucoup moins largement
et effectivement, mais ce fut cependant une prolongation réelle de la
politique que Rome avait pratiqué. Eux seuls présentaient cette unité
que Rome avait établie, et aussi longtemps que cette unité fut
préservée comme un fait établi, ce furent les Francs qui la
maintinrent... Ce n’est qu’à la fin du Ve siècle que leur carrière
débuta vraiment, et alors, comme cela arrive souvent dans des cas
similaires, c’est le génie d’un seul homme, un grand chef, qui créa la
nation... Clovis... apparaît comme un des grands esprits créateurs qui
donnent une nouvelle direction au courant de l’histoire... Le
troisième pas très important dans ce processus d’union fut aussi
effectué par Clovis. Une institution, produite par le monde antique
avant que les Germains n’y pénètrent, continua vivante, vigoureuse et
avec une influence énorme, mais il est vrai, avec une puissance qui
croissait lentement à travers tous les changements de cette période
chaotique. Dans le futur, ce pouvoir devrait grandir encore davantage
et exercer une influence encore plus importante et plus permanente que
celle des Francs... C’était l’Église Romaine. Elle devait être la
grande puissance ecclésiastique du futur. Il était donc essentiel de
savoir si les Francs, qui allaient se développer dans le grand pouvoir
politique du futur, allaient s’allier à cette autre puissance ou bien
s’opposer à elle...
« Cette question, Clovis la résolut, peu de temps après avoir
commencé sa carrière, en se convertissant au christianisme
catholique... Dans ces trois sens, donc, Clovis exerça une influence
créative sur le futur. Il unit les Romains et les Germains sur une
base d’égalité, et les deux peuples conservèrent la source de leur
force pour former une nouvelle civilisation. Il fonda une puissance
politique qui devait unir en elle-même presque tout le continent, et
mettre fin à l’époque des invasions. Il établit une alliance étroite
entre les deux grandes forces qui contrôleraient le futur, les deux
empires qui continuèrent l’unité que Rome avait créée, l’empire
politique et l’empire ecclésiastique. »
Ainsi, en 508, la résistance unie qui s’opposait au développement de
la papauté prit fin. La question de la suprématie entre les Francs et
les Goths, entre la religion catholique et la religion arienne, était
donc en faveur des Catholiques.
12, 13 : «
12 Heureux celui qui attendra, et qui
arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours!
13 Et
toi, marche vers ta fin; tu te reposeras, et tu seras debout pour
ton héritage à la fin des jours. »
Les 1 335 jours prophétiques.
Une autre période prophétique de 1335 jours est introduite ici.
Pouvons-nous dire quand elle commence et quand elle prend fin? Les
seuls indices que nous avons pour répondre à cette question, est
qu’elle est prononcée en relation directe avec les 1290 années, qui
commencent en 508 comme nous l’avons montré plus haut. À partir de
cela, il y aura selon les paroles du prophète, 1290 jours. La phrase
qui suit dit : « Bienheureux celui qui attendra, et qui arrivera
jusqu’à mille cent trente-cinq jours ». Mais, à partir de quand? À
partir du même point, sans l’ombre d’un doute, d’où partent les 1290
jours, à savoir l’an 508. À moins que nous ne les comptions depuis ce
point de départ, il est impossible de les localiser, et nous devrions
les exclure de la prophétie de Daniel quand nous leur appliquons la
parole de Christ : « que celui qui lit comprenne » (
Matthieu 24 :15,
version Darby, 1970). À partir de cette date, ils s’étendent jusqu’en
1843, parce que 1 335 ajoutés à 508 nous donnent 1843. En les faisant
partir du printemps de la première date, nous arrivons jusqu’au
printemps de la dernière.
Mais comment savons-nous qu’ils se sont terminés, si à la fin des
jours Daniel doit être debout pour son héritage puisque selon certains
il est question de sa résurrection des morts? Cette question est basée
sur une double erreur : premièrement, il est dit que les jours à la
fin desquels Daniel doit être debout pour son héritage, sont les 1 335
jours; deuxièmement, qu'être « debout » pour son héritage est sa
résurrection, affirmation qui ne peut être soutenue. L’unique chose
promise pour la fin des 1 335 jours est une bénédiction pour ceux qui
attendent et arrivent à cette époque; c’est-à-dire pour ceux qui
seront encore vivants. Quelle est cette bénédiction? En regardant
l’année 1843, la fin de ces années, que voyons-nous? Nous voyons
l’accomplissement remarquable de la prophétie dans la grande
proclamation de la seconde venue de Christ. Environs 45 ans
auparavant, commençait le temps de la fin; le livre fut ouvert, et la
lumière allait en augmentant. Vers 1843, la lumière qui était venue se
déverser sur les divers thèmes prophétiques atteint son apogée. La
proclamation se fit avec une grande puissance. La nouvelle et
émouvante doctrine de l’établissement du royaume de Dieu secoua le
monde. Une nouvelle vie fut impartie aux vrais disciples de Christ.
Les incrédules étaient condamnés, les églises étaient éprouvées, et il
se produisit un réveil qui n’a pas eu de pareil depuis lors.
Était-ce la bénédiction? Écoutons les paroles du Sauveur : « Heureux
sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles
entendent! » (
Matthieu 13 :16 ).
Il dit aussi à ses disciples, que les prophètes et les rois avaient
désiré voir les choses qu’ils voyaient et ils ne les ont pas vues.
Mais il leur dit : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez!» (
Luc 10 : 23, 24 ).
Si aux jours de Christ une nouvelle et glorieuse lumière était une
bénédiction pour ceux qui la recevait, pourquoi n’en serait-il pas de
même en 1843?
On peut objecter que ceux qui participèrent à ce mouvement furent
désappointés dans leur expectative; il en fut de même pour les
disciples de Christ, lors de sa première venue. Ils l’acclamèrent
quand il entra triomphalement dans Jérusalem, espérant qu’il
s’emparerait du royaume. Mais l’unique trône sur lequel il monta fut
la croix, et au lieu d’être admis comme roi dans un palais, son corps
inerte fut couché dans la tombe neuve de Joseph. Cependant, ses
disciples étaient « bienheureux » pour avoir reçu les vérités qu’ils
avaient entendues.
On peut aussi objecter que ce n’était pas une bénédiction de grande
importance pour la signaler dans une période prophétique. Et pourquoi
pas, puisque la période dans laquelle elle doit se produire, le temps
de la fin, est introduit par une période prophétique; puisque notre
Seigneur, dans le verset 14 de sa grande prophétie de
Matthieu 24,
annonce ce mouvement d’une façon spéciale; et puisqu’il est aussi
présenté dans
Apocalypse 14 : 6, 7,
sous le symbole d’un ange qui volait au milieu du ciel avec l’annonce
spéciale de l'Évangile éternel aux habitants de la terre? Il est
certain que la Bible donne beaucoup d’importance à ce mouvement.
Deux questions supplémentaires doivent être soulignées brièvement :
Quels sont les jours dont il est question au verset 13? Que signifie
le fait que Daniel doit être debout pour son héritage? Ceux qui
affirment que les jours sont les 1 335 ans se voient induits à leur
donner cette application parce qu’ils ne remontent pas au-delà du
verset précédent, où sont mentionnés les 1335 jours; tandis que pour
interpréter ces jours si peu définis, ils devront prendre en
considération toute l’étendue de la prophétie à partir de Daniel 8.
Les chapitres 9, 10, 11 et 12 sont l’évidente continuation et
application de la vision de Daniel 8; nous pouvons donc dire que dans
la vision de Daniel 8, comme nous l’avons démontré et expliqué, il y a
quatre périodes prophétiques : les 2300, les 1260, les 1290 et les
1335 jours. La première est la principale et la plus longue période;
les autres en sont des parties intermédiaires et des subdivisions.
Maintenant, quand l’ange dit à Daniel, en terminant ses instructions,
qu’il sera debout pour son héritage à la fin des jours, sans spécifier
de quelle période il s’agit, l’attention de Daniel n’a-t-elle pas dû
pas se diriger naturellement à la période principale la plus longue,
les 2300 jours, plutôt que n’importe quelle autre de ses subdivisions?
Si tel est le cas, les 2300 jours sont ceux dont il est question. La
traduction de la Septante semble aller clairement dans ce sens :
« Mais toi, suis ton chemin et reposes-toi; parce qu’il y a encore des
jours et des saisons jusqu’au plein accomplissement [de ces choses];
et tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours. » Ceci nous rappelle
certainement la longue période contenue dans la première vision, en
relation avec laquelle les instructions subséquentes furent données.
Comme nous l’avons déjà démontré, les 2300 jours s’achevèrent en 1844,
et nous amenèrent à la purification du sanctuaire. Daniel s’est-il
levé pour recevoir son héritage? Oui, en la personne de son Avocat,
notre grand Souverain Sacrificateur, qui présente les cas des justes
afin qu’ils soient acceptés par son Père. La parole traduite ici par
« héritage » n’est pas une part réelle d’héritage ou un « lot » de
terre, mais les « décisions » ou les « déterminations de la
Providence ». À la fin des jours, le sort sera jeté, pour ainsi dire.
En d’autres termes, une décision doit être prise en ce qui concerne
ceux qui seront trouvés dignes d’entrer en possession de l’héritage
céleste. Quand le cas de Daniel est présenté pour être examiné, il est
trouvé juste, et il reste debout; une place lui est assignée dans la
Canaan céleste.
Quand Israël était sur le point d’entrer dans la terre promise, les
sorts furent jetés, et un territoire fut assigné à chaque tribu. Les
tribus furent en possession de leur « lot » ou « héritage » respectif
longtemps avant de recevoir leur part réelle du pays. Le temps de la
purification du sanctuaire correspond à cette période de l’histoire
d’Israël. Nous sommes maintenant au seuil de la Canaan céleste, et les
décisions qui assignent à certains une part dans le royaume sont en
train d’être prises, tandis qu’elles en privent d’autres de cette part
pour toujours. Le verdict assure à Daniel la portion d’héritage
céleste qui lui revient. Tous les fidèles seront debout avec lui.
Quand ce dévoué serviteur de Dieu -- qui a rempli sa longue vie des
plus nobles services à son Créateur, même lorsqu’il portait les plus
lourds soucis de cette vie -- entre en possession de sa récompense
pour avoir fait le bien, nous aussi nous pourrons entrer avec lui dans
le repos.
Nous mettrons fin à l’étude de ce livre en soulignant qu’il nous a
procuré une grande satisfaction, à dédier notre temps et notre étude à
cette prophétie merveilleuse, et à contempler le caractère de son
auteur, un homme bien-aimé et le plus illustre des prophètes. Dieu ne
fait acception de personne, et ceux qui manifestent un caractère comme
celui de Daniel verront la faveur divine se manifester dans leur vie
d’une façon tout aussi remarquable. Imitons ses vertus afin que, comme
lui, nous puissions recevoir l’approbation de Dieu tandis que nous
vivons sur cette terre, et que nous puissions demeurer parmi les
créations de sa gloire infinie.