Nous examinerons tout d'abord l'enseignement des Écritures concernant
la résurrection. Les prédications sur le sujet ont virtuellement
disparu des chaires populaires et pour cause! Si, comme il est
généralement enseigné, les justes vont au ciel à leur mort, quel
besoin avons-nous ensuite d'une résurrection? Toute tentative de
résoudre la difficulté en parlant d'une réunification future d'une âme
et d'un corps ressuscité ne fait qu'ajouter à la confusion. Il est
plus facile de laisser de côté le sujet de la résurrection.
Cependant, ignorer la doctrine de la résurrection revient à oublier
l'un des points les plus importants du Nouveau Testament. L'apôtre
Paul nous dit au sujet du retour de notre Seigneur : « Car le Seigneur
lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la
trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ
ressusciteront premièrement » (
1 Thessaloniciens 4.16
). Ce sont là les paroles mêmes de Christ. À une occasion, alors qu'Il
s'adressait aux Juifs, Jésus leur dit : « Ne vous étonnez pas de cela;
car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront
sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront
pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le
jugement » (
Jean 5.28-29 ).
Ceux qui sont ressuscités reviennent de la mort, non pas d'une vie
dans un quelconque paradis céleste. Ils surgissent de leurs tombes,
ils ne descendent pas du ciel. Ils sortent d'un état d'inconscience,
non d'un environnement de béatitude habité par des êtres vaporeux.
S'ils devaient être ramenés d'un état conscient, nous pourrions
difficilement appeler cela une résurrection des morts. Car la mort
sous-entend l'absence de vie et donc de conscience.
L'apôtre Paul insiste fortement sur la doctrine de la résurrection.
Lors de sa défense devant le gouverneur Félix, il déclara : « Il y
aura une résurrection des morts, justes et injustes » (
Actes 24.15
). Puis, s'adressant au roi Agrippa, il demanda : « Quoi! vous
semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts? » (
Actes 26.8
). Mais son exposé le plus profond sur le sujet de la résurrection
nous est donné dans l'
Épître aux Corinthiens, chapitre 15.
En fait, le chapitre entier est virtuellement consacré à prouver cette
merveilleuse vérité que les justes qui sont morts seront ressuscités,
et que l'incorruptibilité et l'immortalité leur seront conférées
(versets 51-54). Le raisonnement de Paul dans ce chapitre est
concluant. Il soutient que : « S'il n'y a point de résurrection des
morts, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas
ressuscité, notre prédication est donc vaine... » (versets 13-14).
Bien plus, « ceux qui se sont endormis en Christ sont perdus », et
« nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (versets 18-19).
Il montre encore qu'il ne servirait à rien qu'un chrétien s'expose au
danger ou à la mort s'il n'avait aucune résurrection en vue. Nous
pourrions tout aussi bien dire : « Mangeons et buvons, car demain nous
mourrons » (versets 30-32). En d'autres termes, tirez tout ce que vous
pouvez de cette vie, car c'est tout ce que vous aurez. Ainsi l'apôtre
Paul prouve à quel point la résurrection des morts est vitale en
matière de doctrine chrétienne.
Tous ces arguments non seulement détruisent l'idée qu'il n'y a pas de
résurrection des morts, mais rendent aussi tout à fait incompatible
avec la doctrine de la résurrection l'idée d'une existence consciente
et distincte d'une âme ou d'un esprit. Il n'y a pas d'issue. Nous
devons choisir l'une ou l'autre. Car la doctrine de la résurrection et
la doctrine de l'immortalité sont mutuellement exclusives.