L'ÉVANGILE DANS LE LIVRE DE GALATES

LA LOI MORALE AMÈNE À CHRIST

1. Le texte ne dit pas que la loi était notre pédagogue pour nous indiquer Christ; si c'était le cas, ce pourrait être une raison apparente de l'appliquer à la loi cérémonielle. Mais « la loi a été notre pédagogue pour nous amener à Christ » ou littéralement, « la loi a été notre pédagogue jusqu'à Christ », c'est-à-dire que la loi a été notre pédagogue jusqu'à ce que nous soyons venus à Christ. Maintenant la loi cérémonielle n'a amené personne à Christ. Son accomplissement était un acte de foi de la part de la personne qui l'accomplissait, montrant la croyance qu'elle avait déjà en Christ.

2. La foi ne libérait pas les gens de l'observation de la loi cérémonielle; au contraire, la personne ne commençait pas à observer la loi cérémonielle avant d'avoir eu foi en Christ.

3. Le verset 22 dit « avant que la foi vienne, nous étions gardés sous la loi », mais avant que la foi vienne, les gens n'avaient rien à faire avec la loi cérémonielle.

4. S'il était question de la loi cérémonielle dans ce verset, alors, selon le verset 25, nous devrions conclure qu'aussitôt que les gens apprenaient à avoir foi en Christ, ils n'avaient plus rien à faire avec la loi cérémonielle; mais la vérité est que les patriarches et les prophètes étaient plus pointilleux dans leur observation de la loi cérémonielle et que personne n'avait plus de foi qu'eux. Prenez le cas de David; ses écrits abondent en références aux sacrifices et cérémonies dans le parvis de la maison de l'Éternel. Il offrait des multitudes de sacrifices, pourtant il n'y a aucun auteur dans la Bible qui montre une connaissance plus parfaite de Christ ou qui fasse preuve de plus de foi que lui.

5. Mais vous dites que l'apôtre discute de dispensations et non d'expériences individuelles et que les amener à Christ signifie les amener à Son premier avènement et « au système de foi qui y a été inauguré ». Mais c'est la position la plus faible que vous pouvez prendre, car si telle était la signification, cela voudrait dire que la loi a accompli son objectif seulement pour la génération ayant vécu lors du premier avènement de Christ. Aucune autre personne ne serait jamais venue à Christ selon le sens que vous donnez à cette expression. Pour que la loi amène les hommes à Christ dans le sens dans lequel vous l'appliquez, c'est-à-dire à Son premier avènement, il aurait fallu prolonger leur vie. Adam aurait dû vivre au moins 4 000 ans. Car, permettez-moi de le répéter, le texte ne dit pas que la loi a été un pédagogue pour indiquer Christ aux hommes, mais pour les amener à Lui.

6. Encore une fois, le texte dit qu'elle amène les hommes à Christ afin qu'ils puissent être justifiés par la foi. Les gens sont-ils justifiés par la foi en tant que nation? Je viens juste de démontrer que, selon la théorie que l'apôtre parle de dispensations, une seule génération a été amenée à Christ, c'est-à-dire la génération qui a eu la bonne fortune de vivre lors de Sa première venue; mais même cette génération ne fut pas justifiée par la foi. Très peu d'entre eux avaient quelque foi d'ailleurs. Ils n'avaient aucune foi, du premier jusqu'au dernier. Ils doivent donc être restés sous le pédagogue qu'est la loi, et c'est ce qu'ils ont fait. La justification par la foi est une question individuelle et non nationale. On parle souvent de la grande lumière que nous possédons en tant que peuple. Mais nous ne tirerons en tant que peuple aucun bénéfice de cette lumière à moins que nous ne la possédions individuellement dans nos propres coeurs. Je répète, la justification par la foi est une chose que chaque individu doit expérimenter personnellement. Des milliers de gens ayant vécu au temps du premier avènement de Christ n'ont rien connu de cette expérience tandis que des milliers de gens qui ont vécu longtemps avant Sa venue, ont été amenés à Christ pour obtenir le pardon et l'ont reçu. Abel fut reconnu juste par la foi; Noé hérita de la justice qui vient par la foi; et Abraham a réellement vu le jour de Christ et s'en est réjoui, même s'il est mort 2 000 ans avant le premier avènement. Et ceci prouve très positivement qu'au troisième chapitre de Galates, l'apôtre parle d'expérience individuelle et non de changement de dispensation. Il ne peut y avoir d'expérience chrétienne, de foi, de justification ou de justice qui ne soit une chose individuelle. Les gens sont sauvés en tant qu'individus, non en tant que nations.

Un mot d'explication peut être requis ici. Le terme « sous la loi », s'il est appliqué à la loi cérémonielle, ne peut avoir la même signification que lorsqu'il est appliqué à la loi morale. Quand il est utilisé en référence à la loi morale, il veut dire « condamné par la loi », mais il ne pourrait avoir ce sens s'il devait être appliqué à la loi cérémonielle, parce que cette loi ne condamne personne. Aussi, si nous supposons que cette expression se réfère à la loi cérémonielle, devons-nous conclure que ne pas être sous elle signifie ne pas lui être soumis; mais quand nous la rapportons à la loi morale, nous n'arrivons pas à une telle conclusion parce que « sous la loi » signifie condamné par la loi.

7. L'argument le plus fort contre le point de vue de la loi cérémonielle se trouve au verset 24 : « Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous amener à Christ, afin que nous puissions être justifiés par la foi. » Or, c'est un fait indéniable que la possession de la foi amenait à offrir des sacrifices et non l'inverse. « Par la foi Abel a offert à Dieu un sacrifice plus excellent que Caïn. » Maintenant je vous pose la question : comment la loi cérémonielle pouvait-elle conduire un homme à ce qu'il avait déjà? Puisque c'était la foi qui a poussé Abel et tous les autres à offrir des sacrifices, comment peut-on dire que ces sacrifices ont servi de pédagogue pour les conduire à Christ afin qu'ils puissent être justifiés par la foi?

J'ai déjà remarqué votre idée que le mot « foi » est ici synonyme de « Christ », que l'apôtre veut dire que nous étions gardés sous la loi avant Christ, que la loi a été notre pédagogue pour nous amener jusqu'au premier avènement de Christ, afin que nous puissions être justifiés par Lui, et que le verset 25 signifie qu'après la venue de Christ, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Je crois que c'est la position habituellement prise par ceux qui soutiennent le point de vue [qu'il s'agit] de la loi cérémonielle et c'est [évidemment] la seule position qui puisse être prise si l'on se réfère à la loi cérémonielle. La seule chose qui lui manque, c'est une preuve. Il n'y a aucune raison de supposer que le terme « foi » est synonyme de « Christ ». D'ailleurs si c'était vrai, le texte enseignerait alors qu'aucun homme n'a été justifié avant la première venue de Christ, ce qui est absurde et non scripturaire. Nous devons pour cette raison conclure que la loi cérémonielle n'est pas celle qui est considérée dans ce verset.

Il est évident que les versets 19 et 24 sont étroitement reliés, c'est-à-dire que lorsque la loi est venue ou a été ajoutée, c'était en tant que pédagogue, pour amener les hommes à Christ. Maintenant abolir la loi avant qu'elle ait amené à Christ tous ceux qui peuvent être attirés à Lui serait certainement un acte d'injustice. La loi doit retenir sa fonction de pédagogue ou de tuteur, jusqu'à ce que tous ceux qui le veulent soient venus à Christ et ceci n'arrivera pas avant la fin de la probation et le retour du Seigneur. Dans sa fonction de pédagogue, elle n'est pas contre la promesse mais agit en harmonie avec elle. Ainsi Dieu a fait la promesse à Abraham que sa postérité et lui hériteraient de la terre. Cette promesse fut faite à Abraham non à cause de la justice qu'il avait en lui-même mais à cause de sa foi qui lui fut imputée comme justice. La promesse fut confirmée en Christ, c'est-à-dire que personne sauf ceux qui ont exercé la foi en Christ pour le pardon de leurs péchés ne pouvait être héritier de la promesse. Mais le pardon des péchés dépend de la repentance du péché et la repentance du péché présuppose une connaissance du péché, connaissance du péché qui ne peut être obtenue que par la loi. Par conséquent, la loi agit comme un pédagogue, un surveillant ou un contremaître pour renverser les hommes par le sentiment de leur péché, afin qu'ils puissent fuir vers Christ pour être justifiés par la foi. Et cette fonction, elle doit l'accomplir jusqu'à ce que tous ceux qui peuvent être influencés à venir à Christ soient venus et que la promesse soit accomplie. Alors la loi n'aura plus cette fonction de contremaître. Le peuple entier de Dieu sera juste, marchant selon la loi et la loi sera dans leur coeur. Ils n'auront plus besoin de la loi écrite dans des livres ou sur des tables de pierre, c'est-à-dire la loi qui a été ajoutée, parce qu'ils auront un accès direct au trône de Dieu et seront tous enseignés de Dieu. Ainsi la loi a été ajoutée ou proclamée pour être un pédagogue afin d'amener les hommes à Christ; mais quand tous ceux qui valent la peine d'être sauvés auront été amenés à Christ, elle cessera d'exercer cette fonction. Mais ceci n'implique pas plus l'abolition de la loi au retour du Seigneur que le fait que la loi ait été annoncée au Sinaï implique qu'il n'y avait pas de loi auparavant. La loi était tout aussi présente avant d'être proclamée sur le mont Sinaï et écrite pour le bénéfice de la race humaine qu'elle l'est aujourd'hui. Et quand la loi cessera d'être un pédagogue, parce qu'elle aura amené à Christ tous ceux qui peuvent être attirés à Lui et que toutes les copies terrestres de la loi auront été détruites avec la terre, la loi existera encore, étant le fondement du trône de Dieu, inchangée pour toute l'éternité comme elle l'a été de toute éternité.

Peut-être que ce qui suit venant de la plume de frère J. N. Andrews peut valoir la peine d'être lu. Cela vient de sa réplique à H. E. Carver dans la Review & Herald du 16 septembre 1851 (vol. 2, no. 4) :

« L'idée que la loi soit notre maître d'école pour nous amener à Christ afin que nous puissions être justifiés par la foi est souvent présentée comme preuve que la loi est abolie. Comment la loi, notre maître d'école, doit-elle nous amener à Christ? Nous répondons qu'elle nous montre notre culpabilité, notre juste condamnation, notre position désespérée sans un Sauveur. Ici l'apôtre Paul qui fut converti au temps où il est dit que la loi fut abolie 'n'a connu le péché que par la loi' ( Romains 7.7 ). 'Par la loi vient la connaissance du péché' ( Romains 3.20 ). Lisez le récit complet de l'expérience de Paul à cette école, et aussi sa délivrance de l'esprit charnel qui 'ne se soumet pas à la loi de Dieu' ( Romains 7.7-25; 8.1-7 ). L'instruction de la loi est absolument nécessaire car sans elle, nous ne pourrions jamais reconnaître notre culpabilité aux yeux de Dieu. Elle montre notre juste condamnation, sa pénalité est suspendue au-dessus de nos têtes; nous nous trouvons perdus et fuyons vers Jésus-Christ. Que fait-Il pour nous sauver de la malédiction de la loi? Abolit-Il la loi afin de pouvoir en sauver les transgresseurs? Il nous assure qu'Il n'est pas venu la détruire, et nous savons que 'la loi est sainte, juste et bonne', et qu'elle ne peut être enlevée sans détruire le gouvernement de Celui qui l'a donnée. Le Sauveur modifie-t-Il Son caractère et diminue-t-Il Ses exigences? Loin de là. Il rend [plutôt] ce témoignage : 'Il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit accompli' ( Matthieu 5.18; Luc 16.17; Jacques 2.10 ). Et Il montre que ceux qui commettent dans leur coeur quelque acte d'iniquité sont des transgresseurs de la loi ( Matthieu 5.22, 27, 28; 1 Jean 3.15 ). Si le Sauveur n'a pas aboli ou relâché la loi, comment ceux qui ont fui vers Lui pour trouver refuge peuvent-ils espérer le salut? Que fait-Il pour sauver les transgresseurs de la sentence de la loi? Il Se donne Lui-même pour mourir à leur place. Il dépose 'Sa vie en rançon pour plusieurs' ( Matthieu 20.28 ). 'Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.' ( Jean 3.16 ). L'homme, même s'il est condamné en toute justice, peut maintenant être pardonné sans déshonorer Dieu ou annuler Sa loi. Dieu peut être juste tout en justifiant Celui qui croit en Jésus ( Romains 3.25-26 ). Si la loi avait été abolie à la mort de Christ, elle n'aurait pas pu être un maître d'école bien des années après pour amener les Galates à Christ. Paul témoigne qu'il n'aurait pas connu la convoitise si la loi n'avait dit : 'Tu ne convoiteras pas.' Mais une loi abolie n'aurait jamais pu le convaincre de péché en tant que transgresseur ( Jacques 2.8-9; Romains 4.15 ). Nous ne pouvons connaître le péché 'que par la loi', mais si la loi avait été abolie par la mort de Christ, le monde n'aurait jamais connu son état de péché ni réalisé son besoin d'un Sauveur. Nous pouvons affirmer avec la plus grande autorité que la loi nous amène à la foi pour notre justification et que la foi n'annule pas la loi mais l'établit ( Galates 3.23; Romains 3.31 ). Le fait que la loi soit notre maître d'école pour nous montrer les exigences de Dieu et la justice de notre propre condamnation est une évidence claire qu'elle n'a pas été abolie; il en découle que même si nous avons été pardonnés par la mort de Jésus et ainsi rescapés de la juste sentence de la loi, nous ne pouvons jamais violer ses préceptes sans être convaincus par elle que nous sommes transgresseurs. »

Dans votre pamphlet (page 50), vous insistez beaucoup sur les mots « la foi » ou « cette foi » comme si le mot « foi » était utilisé dans un sens différent d'une foi personnelle en Christ. Mais je le répète encore, (1) il ne peut y avoir de foi sinon en Christ. Et (2), la foi en Christ est une question personnelle; chacun doit avoir la foi pour lui-même. C'est pourquoi la foi vient à chaque individu en tant qu'individu et non à des gens en tant que classe de gens. C'est aussi pour la même raison que je ne peux pas accepter votre déclaration que « la foi » se réfère à « l'ensemble du système de vérité conçu par Dieu pour le salut des hommes » et que sa venue se réfère à la révélation de Christ lors de Son premier avènement. Si cela était vrai, cela prouverait que le système de vérité conçu par Dieu pour le salut des hommes n'était pas connu avant la venue de Christ, ce qui, de manière très évidente, n'est pas scripturaire et donc se passe de commentaires. La théorie que vous soutenez, lorsqu'elle est suivie jusqu'à sa conclusion , oblige Dieu à avoir deux plans du salut, l'un pour les gens qui ont vécu avant la venue du Seigneur et l'autre pour ceux qui ont vécu après Sa venue. Ce qui fait que les Juifs sont jugés d'une manière et les Gentils d'une autre. Mais la position que j'ai brièvement décrite est consistante en soi, et elle est consistante avec la vérité clairement révélée des Écritures concernant le plan du salut.

Vous dites (page 51) :

« Nous serions très contents de voir que nos amis qui soutiennent que cette loi 'ajoutée' était les dix commandements nous disent comment la loi contre le blasphème, le meurtre, le mensonge, le vol, etc., 'fait taire les individus', les 'garde' dans la bonne voie, dans la relation d'un enfant à un gardien, pour une révélation à être faite 'plus tard'. »

Je peux le faire facilement. Premièrement, les pécheurs sont représentés dans la Bible comme étant en esclavage, en prison. Voir 2 Pierre 2.19; Romains 7.14; 1 Pierre 3.19-20; Zacharie 9.12; Ésaïe 61.1; Psaumes 68.7; 102.21; Actes 8.23; Hébreux 2.14-15. Notez ce dernier texte en particulier. Christ est mort pour « délivrer ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus en esclavage ». C'est le péché qui apporte la crainte de la mort, par conséquent c'est le péché qui rend les hommes sujets à l'esclavage. Deuxièmement, chaque fois que des hommes sont en prison, c'est la loi qui les y met. Il y a quelques semaines seulement, j'ai entendu un juge prononcer une sentence de mort contre un meurtrier et j'ai remarqué en particulier cette déclaration qu'il était forcé de prononcer la sentence, qu'il n'était que l'instrument de la loi, et que puisque l'homme avait été trouvé coupable, la loi exigeait sa mort et il n'était que le porte-parole de la loi. C'est la loi qui arrête le criminel, le policier est simplement l'agent visible de la loi. C'est la loi qui enferme le prisonnier dans sa cellule; le geôlier, les murs de fer et les lourdes barres qui entourent le prisonnier ne sont que les emblèmes de la main de fer de la loi qui est sur lui. Si le gouvernement est juste et si cet homme est vraiment coupable, il n'y a aucun moyen pour lui d'échapper à la punition, à moins qu'il n'ait un puissant avocat qui puisse lui assurer le pardon du Gouverneur. Il en est de même avec le pécheur face au gouvernement de Dieu. Les yeux du Seigneur sont partout de sorte qu'il ne lui est pas possible d'échapper à l'arrestation. Aussitôt qu'il a péché, il est saisi par la loi et se trouve immédiatement sous une condamnation de mort parce qu'il a déjà été dit que le salaire du péché, c'est la mort. Il est maintenant gardé de tous côtés par la loi. Il n'y a pas un seul commandement qui ne soit contre lui parce qu'il n'y a pas un seul homme sur terre qui n'en ait brisé un. Le pécheur peut au tout début ne pas être conscient de son emprisonnement; il n'a aucun sentiment d'avoir péché et il n'essaie pas de s'échapper. Mais quand la loi lui est ainsi appliquée de sorte qu'il en réalise les exigences et son incapacité à les remplir, il devient convaincu de sa culpabilité. Pour terminer l'image, nous pourrions dire que l'Esprit de Dieu amène les murs de la prison à se refermer sur lui, que sa cellule devient plus étroite et qu'il se sent oppressé; il fait alors des efforts désespérés pour s'échapper. Il essaie d'une manière mais le premier commandement se dresse devant lui et ne veut pas le laisser aller. Il se tourne dans une autre direction mais il a pris le nom de Dieu en vain et le troisième commandement refuse de le laisser trouver la liberté dans cette direction. Il essaie à nouveau mais il a commis l'adultère et le septième commandement présente de ce côté une barrière impénétrable et empêche son évasion. Il en est de même pour tous les commandements. Ils refusent totalement de lui accorder la liberté parce qu'il a violé chacun d'entre eux et seuls ceux qui gardent les commandements peuvent marcher en liberté. Psaumes 119.45. Il est encerclé de tous parts. Il a cependant un moyen de s'évader, un seul, et c'est par le Christ. Christ est la porte ( Jean 10.9 ) et entrer par cette porte donne la liberté ( Jean 8.36 ). Comme le pécheur est en prison et ne peut obtenir la liberté sinon par la foi en Christ, il est tout à fait vrai de dire qu'il est « enfermé jusqu'à ce que la foi puisse lui être révélée ». La traduction « gardé en détention » définit encore mieux la chose pour vous. Ceci revient à dire que nous étions gardés en prison. L'intendant et le boulanger du Pharaon étaient « gardés en détention » dans la même prison que Joseph ( Genèse 40.3 ).

Maintenant on ne parle pas seulement des Juifs comme étant « enfermés ». Vous dites vous-même que les Juifs étaient dans une aussi mauvaise situation que les Gentils. Le verset 22 du troisième chapitre de Galates dit aussi que « l'Écriture les a tous enfermés ensemble sous le péché » (littéral). Ceci montre en quoi consiste cette détention. Ils sont tous en prison parce qu'ils ont péché. Ainsi Paul dit aux Juifs : « Quoi donc! sommes-nous plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Gentils, sont sous l'empire du péché » ( Romains 3.9 ). Il dit encore : « Car Dieu a renfermé tous les hommes dans l'incrédulité » ( Romains 11.32 ). Ces déclarations sont identiques avec celle de Galates. Maintenant remarquez qu'à chaque endroit, cette détention est mentionnée comme ayant le même but. Galates 3.22 dit : « Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. » Dans Romains 3, Paul montre que les Juifs et les Gentils sont tous de même façon sous la domination du péché, afin de prouver que « la justice de Dieu qui est par la foi de Jésus-Christ » puisse être « pour tous ceux et sur tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. » (Versets 22-24) Et dans Romains 11.32, il déclare que Dieu les a tous enfermés (à la fois Juifs et Gentils) dans l'incrédulité, « afin qu'Il puisse faire miséricorde à tous ». Tous sont sous le même esclavage tous sont sous la loi et personne ne peut être délivré de sa prison avant de venir à Christ. Il est la seule porte s'ouvrant sur la liberté.

Laissez-moi vous poser la question à savoir si c'est la loi cérémonielle qui renferme les hommes sous le péché? Si vous dites oui, alors vous affirmez que la loi cérémonielle est une règle de justice et vous portez ainsi atteinte aux dix commandements. Mais si vous ne soutenez pas cette opinion, et je ne peux croire que vous le faites, alors vous admettez que c'est la loi morale qui enferme les hommes et agit comme leur contremaître pour les pousser vers Christ, afin qu'ils puissent être justifiés par la foi. Comment pourrait-on soutenir un point de vue différent, je ne peux l'imaginer.

Vous dites encore :

« Nous prétendons que cette expression 'sous la loi' a deux significations : 1) Elle signifie d'abord sous l'autorité de la loi ou dans l'obligation de l'observer; 2) sous la condamnation de la loi avec sa pénalité imminente ou déjà appliquée. L'expression elle-même ne décide pas du sens dans lequel elle doit être comprise; c'est le contexte qui doit en décider. »

Cela aurait été plus exact si vous aviez cité certains exemples étrangers à la discussion présente, afin de montrer que « sous la loi » est toujours utilisé dans le sens de « soumis à la loi ». Pour vous en assurer, vous citez le Lexique de Greenfield où il est déclaré que le mot hupo est employé dans le sens « de soumission à la loi ». Mais vous devriez vous rappeler que c'est la tâche des lexiques de simplement donner la signification d'un mot et non de trancher sur des points de doctrine. Quand Greenfield dit que hupo signifie « sous », il énonce une simple vérité; mais quand il dit qu'il est utilisé dans le sens de « soumission à la loi », il ne fait que donner son opinion sur un texte de l'Écriture et son opinion sur la signification d'un texte de l'Écriture ne vaut pas plus que celle d'un autre homme. En effet, je pense que si vous aviez examiné Greenfield d'un peu plus près, vous auriez complètement ignoré son opinion sur la question, car il cite Romains 6.14 comme un exemple de l'emploi du mot hupo dans le sens de « soumission à la loi » et c'est le seul texte qu'il donne en guise d'illustration. Il n'y a pas plus de doute dans votre esprit qu'il y en a dans le mien que ce texte se réfère à la loi morale et à la loi morale seulement. Aussi, si vous acceptez Greenfield comme commentateur, vous lirez ainsi ce texte : « Car vous n'êtes pas soumis à la loi mais vous êtes sous la grâce. » Ceci plairait aux ennemis de la vérité mais je sais que vous ne l'acceptez pas. Votre argument tiré de Greenfield en est un malheureux pour vous certainement. Vous dites : « Greenfield donne une variété de définitions (vous auriez dû dire commentaires) comme le sens le requiert à plusieurs endroits, dont l'un est celui de 'soumission à la loi', etc. Il ne donne aucun cas où il est utilisé dans le sens d'être sujet à la condamnation de la loi. » C'est-à-dire qu'il ne donne aucun cas où il pense qu'il est utilisé dans le sens « sous la condamnation de la loi ». Et l'exemple qu'il donne où il pense qu'il est utilisé dans le sens de sujet à la loi en est un où il signifie sans l'ombre d'un doute condamné par la loi. Je n'ai pas le temps ici de donner un exposé de tous les textes où apparaît l'expression « sous la loi »; je l'ai fait dans mes articles et vous n'avez pas souligné ni tenté de renverser une seule des positions que j'ai adoptées sur ces textes. Par conséquent, je répète que partout où il apparaît dans le Nouveau Testament, l'expression « sous la loi » signifie « condamné par la loi » (à l'exception de Romains 3.19 et 1 Corinthiens 9.21 où le mot hupo est absent et où elle devrait se traduire correctement par « dans la loi »). Elle n'a jamais d'autre signification. Les chrétiens sont tous soumis à la loi morale mais ils ne sont pas sous son joug. Si c'était le cas, ils ne seraient pas chrétiens.

Vous dites :

« La loi morale n'a jamais conduit un homme à Christ pour ensuite le laisser. Elle demeure toujours avec lui. Nous pouvons être délivrés de sa condamnation mais son autorité suprême doit être considérée de la même manière qu'avant notre libération. Ses exigences ne nous relâchent jamais. »

Je suis tout à fait d'accord avec cela. La loi ne laisse pas l'homme quand il vient à Christ mais la relation de l'homme avec la loi est changée. Il était auparavant « sous la loi », il est maintenant « dans la loi » ( Psaumes 119.1 ) et la loi est en lui ( Psaumes 37.31 ). Il est en Christ qui est la personnification de la loi et il devient en Lui justice de Dieu ( 2 Corinthiens 5.21 ).

Vous dites encore à propos de la loi morale :

« Il n'y a rien dans cette loi à propos de Christ, pas une trace. Tout ce que la loi fait, c'est de condamner ceux qui la transgressent, et de justifier ceux qui l'observent. C'est le sentiment de culpabilité dans la conscience de l'homme qui est activé par l'Esprit de Dieu et qui le fait aller à Christ, rien dans la loi morale comme tel. »

Ceci est tout à fait en accord avec mon argument. Dites-moi je vous prie, ce qui crée le sentiment de culpabilité dans la conscience de l'homme? Paul dit que « par la loi vient la connaissance du péché ». Avez-vous trouvé autre chose en dehors de la loi de Dieu qui rende un homme conscient de sa condition pécheresse? Si la conscience a en elle le pouvoir de rendre un homme conscient de sa culpabilité, quelle fonction, dites-moi, a la loi? Quelle est l'utilité de la loi si seule la conscience convainc de péché? Et si la conscience possède cette caractéristique de rendre un homme conscient de sa culpabilité, pourquoi les hommes ne sont-ils pas tous également conscients de leur culpabilité? La raison, et la seule raison qui puisse être donnée, est que certains hommes sont mieux instruits dans la loi que d'autres. Vous ne pouvez vous soustraire à la conclusion que c'est la loi qui produit le sentiment de culpabilité dans la conscience de l'homme par lequel il est poussé vers Christ, à moins que vous ne niiez que la connaissance du péché ne vient pas de la loi. Puisque c'est le sentiment de culpabilité dans la conscience de l'homme qui le fait aller à Christ et que rien dans la conscience de l'homme ne peut produire un sentiment de culpabilité sauf la loi, c'est certainement la loi qui pousse les hommes à Christ. C'est la fonction de la loi envers les hommes pécheurs les remplir d'un sentiment de culpabilité et les pousser ainsi à Christ afin qu'ils puissent être justifiés par la foi. Il est vrai que les commandements ne disent rien à propos de Christ mais le sentiment de culpabilité dans la conscience de l'homme dit-il quelque chose à propos de Christ? Évidemment non. Mais la loi fait naître en l'homme la conscience de sa culpabilité. La loi ne le fait qu'avec l'aide de l'Esprit, bien sûr, car la parole de Dieu est l'épée de l'Esprit. Mais quand la loi a, par l'Esprit, produit ce sentiment de culpabilité, l'homme se sent oppressé et cherche à alléger son fardeau; il se trouve ainsi forcé d'aller à Christ parce qu'il n'y a aucun autre endroit où il puisse aller. Vous avez délibérément abordé la citation ci-dessus en essayant d'éviter ma conclusion. Il n'y avait rien d'autre que vous pouviez faire.

Vous poursuivez :

« Mais cette loi 'ajoutée' a conduit à Christ. Chaque type, chaque sacrifice, chaque jour de fête, saint jour, nouvelle lune et Sabbat annuel et toutes les offrandes et services des prêtres indiquaient un aspect de l'oeuvre de Christ. Ils étaient comme un corps 'enfermé', 'gardé', sous le contrôle de ce pédagogue 'sévère', 'impérieux', jusqu'à ce que le grand système de la justification par la foi ait été atteint à la croix de Christ. M. Greenfield pouvait tout de suite voir que ce pédagogue devait être utilisé comme une illustration de la 'loi mosaïque'. Il est étrange que tous les autres ne puissent voir la même chose. »

Vous admettez ici l'accusation que j'ai portée contre votre théorie, c'est-à-dire qu'elle produit virtuellement deux plans du salut. Si le « grand système de la justification par la foi » n'a pas été atteint avant la croix de Christ, dites-moi, je vous prie, si quelqu'un a jamais été justifié avant la venue de Christ et, si c'est le cas, comment? Ma lecture de la Bible me convainc que « le grand système de la justification par la foi » a été révélé dès l'introduction du péché dans le monde. Je lis : « C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste » ( Hébreux 11.4 ). Et dans Psaumes 32.1, 2; 68.7, 14; Ésaïe 1.18; 53.10-11; 55.6-7; Habakuk 2.4 et de nombreux autres textes du genre, je trouve les références les plus claires au grand système de la justification par la foi. Certains disent que nous avons une meilleure connaissance du plan du salut que celle que possédaient les anciens. En effet, dans une réunion du Comité de Théologie, frère Canright et vous avez tous deux prétendu que les patriarches n'avaient qu'une connaissance très limitée, s'ils en avaient une, de l'oeuvre réelle de Christ; et vous avez soutenu frère Canright dans son affirmation que Christ a introduit l'évangile à Sa première venue. Je ne pense pas que vous auriez pris une telle position si votre théorie ne vous y avait poussé. Mais Christ et Paul ont basé toute leur instruction concernant ce grand système sur l'Ancien Testament, et je n'ai jamais vu un homme avec autant de connaissance de Dieu qui n'ait pu étudier avec profit les paroles de David et d'Ésaïe sur la justification par la foi.

Dans The Great Controversy, je lis dans le paragraphe commençant au bas de la page 58, que les anges s'entretinrent avec Adam après sa chute et l'informèrent du plan du salut. Si Adam ignorait le grand système de justification par la foi, ce n'était certainement pas dû à l'incompétence de ses professeurs.

Après les batailles que nous avons eu à livrer aux Campbellites concernant la valeur des Écritures de l'Ancien Testament ainsi que le caractère unique et universel du divin plan du salut, il semble presque incroyable que quelqu'un doive maintenant défendre devant nos membres l'idée que le Juif bien informé avait une pleine connaissance de Christ et était justifié seulement par la foi.

La citation de votre pamphlet que j'ai gardée pour la fin se termine comme suit : « M. Greenfield a pu tout de suite voir que ce pédagogue doit être employé comme une illustration de la 'loi mosaïque'. Il est étrange que tous ne puissent avoir le même point de vue. » Je pourrais avec autant d'à-propos dire : « M. Greenfield a pu tout de suite voir que les chrétiens devraient garder le premier jour de la semaine; il est étrange que les autres ne puissent avoir le même point de vue. » Ou je pourrais encore dire : « M. Greenfield a pu tout de suite voir que l'expression 'sous la loi' dans Romains 6.14 signifie 'sujet à la loi'; il est étrange que les autres ne puissent avoir le même point de vue. » La seule chose étrange que je puisse voir dans tout ceci, c'est que vous utilisiez un tel argument. Ce que dit un homme n'a pas d'importance pour moi. Je veux savoir ce que Dieu dit. Nous n'enseignons pas comme doctrine la parole des hommes, mais la parole de Dieu. Je suis véritablement convaincu que vous ne citeriez pas Greenfield si vous pouviez trouver à la place un argument de l'Écriture.

Je lis encore à la page 54 :

« Tout ce que Dieu requiert maintenant, c'est un coeur humble, la repentance et la confession du péché, la foi dans le précieux sang de Christ et une détermination de servir Dieu et d'obéir à toutes Ses exigences. »

Vous dites ceci du temps suivant la venue de Christ et cela augmente encore davantage le poids de l'accusation que je porte contre votre théorie qu'elle produit deux plans du salut. Pouvez-vous me dire ce que Dieu demandait d'autre ou de plus de la part des Juifs? Étaient-ils acceptés autrement que par l'humilité du coeur, la repentance, la confession des péchés, la foi dans le sang de Christ et une détermination d'obéir à Dieu? En vérité non.