À la page 58 se trouve un paragraphe qui contient certains points que
je souhaite particulièrement souligner et je le cite par conséquent
dans son entier. C'est celui-ci :
« Au verset quatre, où Paul parle de Dieu envoyant Son Fils, fait
d'une femme, nous avons l'expression 'fait sous la loi'. Nous avons
déjà considéré la signification de l'expression 'sous la loi', et nous
avons déjà démontré qu'elle ne veut pas toujours dire sous la
condamnation de la loi mais plutôt sous l'autorité de la loi ou sous
l'obligation de la garder. L'expression a évidemment cette
signification ici. La Version Révisée et la Diaglott traduisent toutes
deux 'fait sous la loi' par 'né sous la loi'. Greenfield, dans la
définition du mot original, qui possède toute une variété de sens,
cite son emploi au quatrième verset avec la définition 'sujet à la
loi'. C'est évidemment le sens correct dans lequel il devait être
utilisé. Il n'est pas vrai que notre Sauveur est né sous la
condamnation de la loi de Dieu. Ce serait manifestement absurde. Qu'Il
ait volontairement pris sur Lui les péchés du monde dans Son grand
sacrifice sur la croix, nous l'admettons; mais Il n'est pas né sous sa
condamnation. Ce serait une perversion étonnante de toute bonne
théologie de dire de Celui qui était pur et qui n'a jamais commis un
péché dans Sa vie qu'Il est né sous la condamnation de la loi de Dieu. »
1. Concernant la signification de l'expression « sous la loi », vous
dites avoir démontré que « cela ne veut pas toujours dire sous la
condamnation de la loi mais plutôt sous l'autorité de la loi ou sous
l'obligation de garder la loi ». J'ai soigneusement relu toutes les
références précédentes à ce point et quoique je trouve plusieurs
affirmations à cet effet, je n'en trouve pas la moindre preuve. Vous
avez, bien sûr, cité Greenfield, mais je ne considère pas son
affirmation comme ayant plus de valeur que celle d'un autre homme. Je
n'ai pas la possibilité de citer ici toutes les mentions de
l'expression « sous la loi », et de montrer leur signification, mais
j'aimerais établir ce point : l'expression apparaît dans
Romains 6.14-15 et
Galates 5.18,
et il ne peut y avoir le moindre doute qu'elle veut dire « condamné
par la loi ». Vous n'oseriez pas lui assigner le sens de « sujet à la
loi » en ces endroits. Il ne peut y avoir de controverse concernant
son usage dans ces textes. Maintenant c'est un principe établi dans
l'interprétation biblique que les textes controversés doivent être
expliqués en faisant appel aux textes qui ne le sont pas. Bien plus,
la consistance exige que n'importe quel terme ait le même sens partout
où il apparaît dans la Bible à moins que le contexte ne démontre hors
de tout doute qu'il doit avoir une signification différente. Or, il
n'y a aucun endroit dans la Bible où il n'est pas logique
d'interpréter « sous la loi » comme « condamné par la loi ». Mais dans
les textes auxquels je viens juste de faire référence, on ne peut
l'interpréter comme « sujet à la loi ». Si les limites de cette revue
le permettaient, je démontrerais par des preuves évidentes des
Écritures et non par des citations provenant de commentaires que
« sous la loi » veut invariablement dire « condamné par la loi » et
que l'expression ne peut absolument pas signifier autre chose. Sauf
bien sûr aux deux endroits,
1 Corinthiens 9.20 et
Romains 3.19
où le mot hupo n'apparaît pas dans l'original.
2. Je dois protester une fois de plus contre votre dépendance de
l'opinion des commentateurs. Vous dites : « Greenfield, dans la
définition du mot original qui possède toute une variété de sens, cite
son emploi au quatrième verset avec la définition 'sujet à la loi'. »
Pourquoi le sens dans lequel l'expression devrait être utilisée est-il
évident? Parce que Greenfield l'a dit? Devons-nous tous accepter
chaque opinion de Greenfield comme faisant autorité absolue en matière
de foi? Je ne suis pas prêt à cela. Ne vous méprenez pas sur ce que je
dis. Je ne passe pas de réflexion sur Greenfield en tant que
lexicographe, mais en tant que commentateur. Quand Greenfield donne la
simple définition d'un mot, elle doit être acceptée, pourvu qu'elle
soit en accord avec la définition donnée dans les lexiques classiques;
car les mots ne sont pas utilisés dans l'Écriture dans un sens spécial
ou scripturaire, mais dans leur application normale. Mais quand
Greenfield ou n'importe quel autre homme dit qu'un mot qui possède
plusieurs nuances de sens est employé dans un certain sens dans un
texte particulier, il donne simplement son opinion non de la
signification du mot mais de celle du texte. Et quand il le fait,
n'importe qui peut mettre en doute son opinion et en exiger la preuve.
Si nous devons citer l'opinion des hommes comme faisant autorité sur
des points de doctrine, nous pourrions tout aussi bien devenir
papistes sur-le-champ; car lier la foi de quelqu'un à l'opinion des
hommes est l'essence même de la papauté. Il importe peu que nous
adhérions à l'opinion d'un homme ou de quarante, que nous ayons un
pape ou quarante. Si un homme a écrit un commentaire sur la Bible ou
sur une partie de la Bible, il n'y a aucune raison pour laquelle son
opinion devrait être considérée sans être remise en question. Il n'est
encore qu'un homme. Nos gens doivent en tant que peuple et plus que
tout autre au monde, être libérés de toute dépendance de la simple
opinion des hommes. Ils devraient en effet être protestants, éprouvant
toutes choses par la Bible seule.
3. Maintenant, en ce qui concerne la traduction de l'expression
« sous la loi » dans
Galates 4.4
, je n'ai rien à redire contre l'interprétation « né sous la loi » et
je pense que c'est la bonne interprétation. J'irai encore plus loin
que vous et je vous offrirai quelques preuves scripturaires sur ce
point.
Jean 1.1, 14
: « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et
la Parole était Dieu. » « Et la parole a été faite chair, et elle a
habité parmi nous. » Le mot interprété « faite » est le même que dans
Galates 4.4
et signifie évidemment « né ». La Parole était Dieu, cependant elle
est née chair de la Vierge Marie. Je ne sais pas comment cela pouvait
se faire; j'accepte simplement la déclaration biblique. Maintenant
lisez
Romains 8.3
et vous apprendrez quelle est la nature de la chair dont la Parole a
été faite : « Car chose impossible à la loi, parce que la chair la
rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en
envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à
celle du péché. » Christ est né dans une chair semblable à la chair
pécheresse.
Philippiens 2.5-7
: « Ayez en vous cet esprit qui était en Jésus-Christ, lequel,
existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme de grande valeur
d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une
forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes. » (Version
Révisée)
Maintenant notez le verset suivant :
« Et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se
rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la
croix. »
Et comparez-le avec celui-ci :
Hébreux 2.9
: « Mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu inférieur aux anges
afin de souffrir la mort, couronné de gloire et d'honneur, afin que,
par la grâce de Dieu, il goûta la mort pour tout homme. »
Ces textes montrent que Christ a pris sur Lui la nature de l'homme et
qu'en conséquence, Il était sujet à la mort. Il est venu dans le monde
dans le but d'y mourir; et donc, à partir du début de Sa vie
terrestre, Il a été placé dans la même condition que les hommes pour
lesquels Il est mort afin de les sauver. Maintenant lisez :
Romains 1.3
: L'Évangile de Dieu, « qui concerne son Fils Jésus-Christ notre
Seigneur, qui a été fait de la postérité de David selon la chair ».
Comment était la nature de David « selon la chair »? Pécheresse,
n'est-ce pas? David dit : « Voici, je suis né dans l'iniquité, et ma
mère m'a conçu dans le péché. » (
Psaumes 51.5
). Ne soyez pas étonné et horrifié; ceci n'implique pas que Christ
était pécheur. J'expliquerai ceci plus à fond dans quelques moments.
Mais j'aimerais d'abord citer
Hébreux 2.16-17 :
« Car assurément il n'a pas pris sur lui la nature des anges, mais il
a pris sur lui la postérité d'Abraham. En conséquence, il a dû être
rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il puisse être
un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de
Dieu, pour faire la réconciliation pour les péchés du peuple. »
Être fait en toutes choses semblable à Ses frères veut dire la même
chose qu'être fait à la ressemblance de la chair pécheresse, « rendu
semblable aux hommes ». L'une des choses les plus encourageantes de la
Bible est la connaissance que Christ a pris sur Lui la nature de
l'homme, de savoir que Ses ancêtres selon la chair étaient pécheurs.
Quand nous lisons le récit de la vie des ancêtres de Christ et
constatons qu'ils avaient toutes les faiblesses et les passions que
nous avons, nous découvrons qu'aucun homme n'a le droit d'excuser ses
actes pécheurs sur la base de l'hérédité. Si Christ n'avait pas été
fait semblable à Ses frères en toutes choses, alors Sa vie sans péché
n'aurait été d'aucun encouragement pour nous. Nous pourrions la
considérer avec admiration, mais ce serait une admiration qui nous
causerait un désespoir sans bornes.
Et maintenant je citerai un autre texte parallèle à celui de
Galates 4.4
et une autre source d'encouragement pour nous :
2 Corinthiens 5.21
: « Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour
nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. »
Maintenant quand Jésus a-t-Il été fait péché pour nous? Cela doit
avoir eu lieu quand Il a été fait chair et a commencé à souffrir les
tentations et infirmités pertinentes à la chair pécheresse. Il est
passé à travers chaque phase de l'expérience humaine, étant « tenté en
tous points comme nous le sommes et cependant sans péché ». « Il fut
un homme de douleur, habitué à la souffrance. » « Cependant, ce sont
nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est
chargé » (
Ésaïe 53.4
); et selon Matthieu, ce texte a été accompli longtemps avant la
crucifixion. Aussi je dis que le fait qu'Il soit né sous la loi était
une conséquence nécessaire du fait qu'Il soit né dans une chair
semblable à celle du péché, qu'il ait pris sur Lui la nature
d'Abraham. Il a été fait semblable à l'homme, afin de pouvoir subir la
mort. Dès Sa plus tendre enfance, la croix fut toujours devant Lui.
4. Vous dites :
« Qu'il ait volontairement pris sur Lui les péchés du monde dans Son
grand sacrifice, nous l'admettons; mais Il n'est pas né sous la
condamnation. Ce serait une étonnante perversion de toute bonne
théologie de dire de Celui qui était pur et n'a jamais commis un péché
dans Sa vie qu'Il est né sous la condamnation de la loi. »
Ce peut être une perversion de la théologie, mais c'est tout à fait en
harmonie avec la Bible et c'est là le point principal. Ne pouvez-vous
pas voir que votre objection est aussi valable contre votre position
qu'elle l'est contre la mienne? Vous êtes choqué à l'idée que Jésus
soit né sous la condamnation de la loi parce qu'Il n'a jamais commis
un péché dans Sa vie. Mais vous admettez que sur la croix, Il était
sous la condamnation de la loi. Quoi! Avait-Il alors commis un péché?
Pas du tout. Bien alors, si Jésus pouvait se trouver sous la
condamnation de la loi à un moment particulier de Sa vie et être sans
péché, je ne vois aucune raison pourquoi Il ne pouvait être sous la
condamnation de la loi en un autre temps de Sa vie et demeurer sans
péché. Et Paul déclare que Dieu L'a fait devenir péché pour nous.
Je cite simplement des faits scripturaires; je ne tente pas de les
expliquer. « Sans contredit, grand est le mystère de la piété. » Je ne
peux pas comprendre comment Dieu pouvait être manifesté dans la chair
et à la ressemblance de la chair pécheresse. Je ne sais pas comment le
Sauveur pur et saint pouvait endurer toutes les infirmités de
l'humanité, qui sont le résultat du péché, et être reconnu comme un
pécheur et souffrir la mort d'un pécheur. J'accepte simplement la
déclaration de l'Écriture, que c'est seulement ainsi qu'Il pouvait
être le Sauveur des hommes; et je me réjouis dans cette connaissance,
car puisqu'Il a été fait péché, je puis être fait justice de Dieu en
Lui.
Quelle merveille! Christ avait toute la gloire du Ciel; nous n'avions
rien; et ainsi Il S'est « dépouillé », est devenu rien, afin que nous
puissions être glorifiés avec Lui et hériter de toutes choses. Christ
était sans péché, l'incarnation même de la sainteté; nous étions vils
et remplis de péché, n'ayant rien de bon en nous; Il a été fait péché
afin que nous puissions participer à Sa justice. Christ était
immortel, ayant la vie en Lui; nous étions mortels, destinés à une
mort éternelle; Il a souffert la mort pour nous afin que nous
puissions partager Son immortalité. Il est descendu jusqu'au plus
profond de l'abîme dans lequel l'homme était tombé, afin de pouvoir
élever l'homme jusqu'à Son propre trône céleste; pourtant Il n'a
jamais cessé d'être Dieu, Il n'a jamais perdu une parcelle de Sa
sainteté.
5. Et encore : pourquoi Jésus a-t-Il été baptisé? Il a dit que
« c'était pour accomplir toute justice ». Nous ne pouvons pas dire que
c'était simplement un exemple; car cela nierait réellement la nature
substitutive de l'expiation. Il faut que ce soit pour la même raison
pour laquelle Il est mort, c'est-à-dire pour le péché. Non pas pour
Son propre péché, mais pour le nôtre; car comme dans Sa mort nos
péchés ont été comptés comme les Siens, il en fut de même dans Sa vie.
Et c'est ainsi qu'Il a pu être toute Sa vie, même depuis Sa naissance,
sous la condamnation de la loi. Ce n'était pas pour Lui-même, mais
pour nous.
Je pense que j'ai démontré clairement, par une abondance de
témoignages de l'Écriture, que Christ est né sous la condamnation de
la loi et que ceci découlait nécessairement du fait qu'Il est né d'une
femme; « car l'homme qui est né de la femme n'a que quelques jours et
cause son lot de problèmes »; et ceci fut littéralement vrai de
Christ. Il fut semblable à Ses frères en toutes choses, dans Sa vie de
tentations et de souffrances, et jusqu'à la fin de Ses jours; car Sa
vie terrestre fut exactement de la longueur d'une vie humaine
moyenne.
6. Je dois encore présenter un argument en adoptant votre point de
vue. Je permettrai pour le moment ce qui n'est pas vrai, que « sous la
loi » signifie « soumis à la loi », et que la loi ici mentionnée est
la loi cérémonielle. Maintenant la déclaration est que Christ a été
fait « sous la loi pour racheter ceux qui étaient sous la loi ». Il ne
rachète personne qui ne soit dans la condition qu'Il a prise. Et
puisque seuls les Juifs étaient soumis à la loi cérémonielle, votre
théorie ferait qu'Il est venu sauver uniquement les Juifs. Je suis
heureux qu'une interprétation juste ne nous oblige pas à limiter le
plan du salut de cette façon. Christ est mort pour tous les hommes;
tous les hommes étaient sous la condamnation de la loi de Dieu; et
c'est pourquoi Il a été placé sous sa condamnation. Par la grâce de
Dieu, Il a goûté la mort pour tout homme.
7. Mais ceci requiert que je montre une autre absurdité dans laquelle
votre théorie vous conduit. Les cérémonies du rituel mosaïque étaient
simplement les ordonnances de l'Évangile pour cette époque. Elles
constituaient les choses par lesquelles les gens manifestaient leur
foi en l'évangile de Christ. Mais votre théorie, en plus de faire
mourir Christ dans le seul but de permettre aux Juifs de cesser
d'offrir des agneaux, etc., Le fait mourir pour les délivrer de
l'Évangile. Si cela était vrai, dans quel genre d'état seraient-ils
alors? Et encore une fois, cela fait que Christ est mort pour les
racheter de ce qui n'avait aucun pouvoir de les condamner. En bref,
cela annule tout le plan du salut et en fait un non-sens. Il est ainsi
prouvé avec la plus grande certitude que
Galates 4.4-5
ne peut d'aucune manière possible faire référence à ce qui est
communément appelé la loi cérémonielle. Le texte se réfère à la loi
morale par laquelle tous les hommes sont condamnés et à la
condamnation dont Christ rachète tous ceux qui croient en Lui, faisant
d'eux des fils et héritiers de Dieu.
Quand vous prétendez que ces éléments se réfèrent à la loi
cérémonielle, vous dites :
« Il est tout à fait inconsistant d'appliquer ce langage concernant
les 'rudiments du monde' ces 'éléments faibles et misérables' auxquels
ils désiraient retourner et dont ils avaient été les esclaves à la loi
qui est 'spirituelle', 'sainte, juste et bonne'. » (p. 60).
C'est exactement la vérité. Les rudiments de ce monde, ces éléments
faibles et misérables, doivent être l'opposé exact de la loi pure et
sainte de Dieu; or, l'opposé de cette loi sainte, juste et bonne est
le péché. Et le péché, comme je l'ai déjà démontré, constitue les
éléments [rudiments] du monde. C'est ce que les hommes du monde
pratiquent par nature. C'est ce qui sort naturellement du coeur humain (
Marc 7.21-23
), et qui constitue par conséquent les premières choses, les choses
élémentaires que les gens pratiquent.
Je m'étonne que vous puissiez lire
Galates 4.3
en relation avec les versets 8 à 10 et dire ensuite qu'il s'agit de la
loi cérémonielle. Ces éléments dont ils ont été les esclaves et
auxquels ils souhaitaient retourner, étaient les éléments qu'ils
pratiquaient quand ils ne connaissaient pas Dieu, et le service qu'ils
rendaient à ceux qui n'étaient pas des dieux. Vous dites vous-mêmes
: « Le langage montre clairement que les personnes ici mentionnées
avaient à une époque quelconque de leur vie adoré d'autres dieux. »
Alors pourquoi ne pas admettre franchement que ces éléments dont ils
avaient été les esclaves étaient les pratiques pécheresses d'idolâtres
pervertis?
Mais je passe à votre argument crucial sur ce point. Je cite de la
page 65 :
« Définir les 'éléments du monde' ces 'éléments faibles et misérables'
vers lesquels les Galates désiraient retourner en esclavage comme
étant la loi cérémonielle constitue un maillon important dans cette
discussion. Il ne peut y avoir de doute que notre position sur ce
point est correcte. Le Dr Schaff, dans ses commentaires sur ces
'rudiments' dit : 'Selon mon point de vue, l'expression s'applique
toujours et seulement au judaïsme, particulièrement à la loi (l'apôtre
Paul ne pouvait certainement pas unir le paganisme et le judaïsme en
un seul concept, les considérant ainsi comme virtuellement
équivalents).' Nous sommes confiants que nos amis qui s'efforcent
parfois d'appliquer en partie ces 'rudiments' au paganisme
considéreront bien ceci.
« Le Dr Clarke dit à propos des 'rudiments du monde' que ce sont les
rudiments ou les principes de la religion juive. Il dit aussi que 'les
éléments faibles et misérables étaient les cérémonies de la loi
mosaïque'. Le Dr Scott prend la même position. »
Si ce n'était pas une question aussi sérieuse, il serait amusant de
voir l'argument que vous apportez pour définir les éléments du monde
comme étant la loi cérémonielle. On pourrait penser que sur ce point
que vous dites constituer un maillon important et qui est en effet le
point sur lequel votre théorie doit tenir ou tomber, vous amasseriez
quantité d'arguments scripturaires; et c'est en effet ce que vous
feriez s'il y en avait à amasser; mais vous nous citez à la place
l'opinion du Dr Schaff, du Dr Clarke et du Dr Scott trois hommes très
bons sans aucun doute, mais trois hommes qui sont responsables d'une
vaste quantité d'erreurs doctrinales et de fausses théologies. Après
avoir cité le point de vue du Dr Schaff que ces éléments faibles et
misérables s'appliquent seulement au judaïsme, vous dites : « Nous
sommes confiants que nos amis qui s'efforcent parfois d'appliquer ces
'rudiments' en partie au paganisme, considéreront bien ceci. » En
est-on venu à croire que la simple opinion d'un docteur en théologie
doit être acceptée comme mettant fin à toute discussion? Le Dr Schaff
est-il une autorité si intouchable que lorsqu'il parle, aucune voix ne
peut émettre un son discordant? Laissez-moi construire un argument à
partir de ce que dit le Dr Schaff. Il dit :
« L'Église chrétienne garde le premier jour de la semaine qui célèbre
la fin de la création spirituelle, tout comme le dernier jour célèbre
la fin de la création physique. Nous avons ici la meilleure raison de
ce changement. » (Bible Dictionnary, article Sabbat)
Ayant maintenant cité l'infaillible Dr Schaff, l'observateur du
dimanche pourrait dire : « Nous sommes confiants que nos amis qui
considèrent encore le samedi comme le Sabbat vont bien considérer
ceci. » Admettriez-vous un tel argument comme digne de considération,
ne serait-ce qu'un instant? Oseriez-vous dire « Il ne peut y avoir
aucun doute que cette position est correcte » parce que le Dr Schaff
l'a dit? Je sais que vous ne le feriez pas; cependant si vous
considérez votre argument sur
Galates 4.8
comme ayant une quelconque valeur, vous serez obligés d'accepter ce
que je viens de dire.
Je veux ici attirer particulièrement votre attention sur votre
argument, afin de révéler la faiblesse inhérente à votre position.
Vous dites que les « éléments du monde » ces « éléments faibles et
misérables » sont identiques à la loi cérémonielle. Puis vous ajoutez
: « Il ne peut y avoir de doute que notre position sur ce point est
correcte. » S'il ne peut y avoir de doute sur ce point, ce doit être
parce qu'il est tellement bien soutenu par la preuve la plus claire
qu'il ne permet plus aucune discussion. Et quelle est la preuve que
vous citez? Les simples paroles du Dr Schaff, du Dr Clarke et du Dr
Scott. Alors la conclusion inévitable est que vous considérez les
déclarations de ces hommes comme suffisantes pour établir n'importe
quel point de doctrine. Pas moi. Je ne considère pas leurs
déclarations comme suffisantes pour établir quelque doctrine que ce
soit. Je ne considère pas leurs déclarations suffisantes pour aider,
même légèrement, à établir un point quelconque de doctrine. De plus,
je ne considère pas la déclaration de quiconque sur terre comme ayant
suffisamment de poids pour aider à établir un quelconque point de
doctrine. La parole de Dieu seule peut décider de ce qui est juste;
elle seule peut établir un point de doctrine; et quand elle a parlé,
rien de ce qu'un homme peut dire ne peut prouver la chose davantage.
Et quand une chose ne peut être prouvée par la Bible, elle ne peut
être prouvée par ce que dit un homme, peu importe à quel point il peut
être bon.
Tous les hommes comprennent ceci; tous les hommes savent que la parole
de Dieu est supérieure à celle de n'importe quel homme; et c'est
pourquoi ils font toujours appel à la Bible à la place de l'homme,
chaque fois qu'ils ont quelque chose qui peut être prouvé par la Bible.
J'espère sincèrement qu'en ce jour tardif, nous n'aurons pas introduit
parmi nous la coutume de citer l'opinion des docteurs en théologie
pour soutenir quelque théorie. Lorsque nos amis observateurs du
dimanche citent l'opinion des commentateurs concernant le supposé
changement du Sabbat, nous disons tous que c'est parce qu'ils n'ont
aucune preuve scripturaire à apporter. Si j'ai tort d'arriver à la
même conclusion à propos de votre citation qui cherche à prouver que
la loi cérémonielle correspond aux éléments du monde, je suis sûr que
vous me pardonnerez et me convaincrez de mon erreur en produisant
quelque preuve des Écritures.
Si vous voulez l'opinion d'un homme sur ce sujet, j'en citerai un pour
vous. C'est l'opinion d'un homme que je considère comme étant de
beaucoup supérieur au Dr Schaff en tant qu'exégète biblique, autant
que le Dr Schaff m'est supérieur dans la connaissance du grec et du
latin. Je me réfère au frère J. N. Andrews, dans son ouvrage
« L'histoire du Sabbat », dans la note du bas de la page 186 où je
trouve la déclaration suivante concernant
Galates 4.10.
«
Galates 4.10
est souvent cité pour montrer que Paul considérait l'observation du
Sabbat comme dangereuse : malgré cela, les mêmes individus prétendent
que
Romains 14
prouve que c'est là une question tout à fait dénuée d'importance; ils
ne voient pas qu'ils forcent ainsi Paul à se contredire. Mais si le
lien est fait avec les versets 8 à 11, on verra qu'avant leur
conversion, les Galates n'étaient pas des Juifs mais des païens, et
que ces jours, mois, temps et années n'étaient pas ceux de la loi du
Lévitique mais ceux qu'ils considéraient avec une révérence
superstitieuse lorsqu'ils étaient païens. Observez comment Paul
insiste sur l'expression 'de nouveau' [ou 'encore'] au verset 9. »
Je ne peux m'empêcher de dire que je suis confiant que nos amis qui
s'efforcent parfois d'appliquer ces « rudiments » à la loi
cérémonielle « considéreront bien ceci ».
J'ajouterai également ce qui suit du frère Andrews :
« L'esclavage de l'Église juive ne consistait pas en ce que Dieu leur
avait donné Sa loi, mais en ce qu'ils en étaient les transgresseurs
les serviteurs du péché (
Jean 8.33, 36
). La liberté des enfants de la 'Jérusalem d'en haut' ne consiste pas
dans le fait que la loi ait été abolie, mais dans le fait qu'ils ont
été libérés du péché (
Romains 6.22
). » (Review & Herald, vol. 2, no. 4)
Mais je ne dois pas prolonger cette lettre davantage. Je passe à une
brève remarque de vos critiques sur mon argument à propos de
Galates 4.21. Vous dites :
« Nous avons ici l'expression 'sous la loi' répétée une fois de plus.
Nous nous sommes attardés déjà longuement sur cette phrase et avons
avancé que son utilisation dans l'épître aux Galates se référait à
être sujet à la loi, être sous son autorité. Mais l'un de nos amis,
qui est enthousiaste dans sa dévotion à l'idée que la loi dans les
Galates est la loi morale, va jusqu'à prétendre que dans tous les cas
où cette expression est utilisée, elle signifie être dans un état de
péché ou de condamnation, c'est-à-dire dans une position où la
pénalité de la loi est suspendue au-dessus de notre tête. Cette
pénalité est la 'seconde mort' dans 'l'étang de feu'. Nous voyons
donc, selon ce point de vue, le désir de ces frères Galates d'être
dans un état de culpabilité qui les exposerait alors à l'étang de feu.
'Dites-moi, vous qui désirez être sous la loi' se lirait en lui
substituant cette expression équivalente : 'Dites-moi, vous qui
désirez être sous la condamnation de la loi' Dites-moi, vous qui
désirez la condamnation de la seconde mort. Nous avons connu des
hommes qui désiraient bien des choses étranges, mais nous n'avons
jamais connu personne qui désire la seconde mort. Or, si ce point de
vue est correct, que cette loi est la loi morale et que toutes ces
expressions 'sous la loi' veulent dire sous sa condamnation, alors
nous ne pouvons échapper à cette conclusion. Mais penser à ces
nouveaux convertis, zélés pour le christianisme, désirant être dans un
état de condamnation et exposés à un tel châtiment est trop absurde
pour qu'on le considère un seul instant. »
Je reconnais avec joie être l'ami précis qui a prétendu que
l'expression « sous la loi », dans chaque cas où elle apparaît dans
l'original, signifie « être dans un état de péché ou de condamnation,
c'est-à-dire dans une position où la pénalité de la loi est suspendue
au-dessus de la tête de quelqu'un ». Et je suis confiant que je ne
serai jamais considéré comme votre ennemi parce que je vous dis la
vérité. Vous vous moquez de cette idée et vous dites que vous n'avez
jamais connu quiconque ayant désiré la seconde mort. Ma connaissance
n'est pas très étendue, mais j'ai connu cette situation. Dans le
chapitre 8 de Proverbes, la Sagesse, qui est la crainte de Dieu, est
personnifiée et au dernier verset de ce chapitre, elle dit : « Tous
ceux qui me haïssent aiment la mort. » Vous avez là une déclaration
biblique claire qu'il y a des gens qui aiment la mort. Nous ne devons
pas supposer que ces hommes désirent délibérément la mort, mais ils la
choisissent délibérément et aiment le sentier qui mène à la mort de
sorte qu'on dit d'eux qu'ils aiment la mort. Dans
Actes 13.46,
nous lisons ce que Paul et Barnabas ont dit aux Juifs qui avaient
rejeté la parole de Dieu, « le contredisant et l'injuriant » : « Mais,
puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes
de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens. » Nous
avons ici une déclaration semblable. L'apôtre ne voulait pas indiquer
par là que ces Juifs orgueilleux pensaient ne pas être aptes à entrer
au ciel; au contraire, ils pensaient qu'ils étaient les seuls dignes
de ce privilège. Mais ils ne voulaient pas recevoir la seule vérité
qui pouvait les préparer pour la vie éternelle et c'est la raison pour
laquelle on pouvait dire d'eux avec justesse qu'ils ne voulaient pas
recevoir la vie éternelle. Et ainsi Paul pouvait dire aux Galates qui
se détournaient de l'évangile de Christ qu'ils désiraient être sous la
loi. Non qu'ils choisissaient délibérément la mort mais qu'ils
cherchaient la justification dans quelque chose qui ne pouvait pas
leur apporter cette justification. Ils perdaient leur foi en Christ et
se trouvaient ainsi séparés de Dieu (
Galates 1.6
); or, un tel sentier les amènerait inévitablement sous la
condamnation de la loi. Je ne vois rien d'absurde dans cette position.
Si elle est absurde, alors vous devez considérer comme absurdes les
paroles de Salomon dans
Proverbes 8.36.
Laissez-moi prouver la chose d'une autre manière. Vous admettrez que
la voie d'un homme s'il la suit mènera toujours à la mort. Salomon dit
: « Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c'est la voie
de la mort. » (
Proverbes 14.12
) Et cette voie qui semble droite à un homme est sa propre voie.
Maintenant puisque la propre voie d'un homme, c'est le chemin de la
mort, on peut dire en vérité que tous ceux qui aiment leur propre voie
aiment la mort. Les Galates s'étaient tournés vers leur propre voie,
qui se trouve contraire aux voies de Dieu. Ils étaient ainsi désireux
d'être sous la condamnation de la loi.