Cette lettre a été écrite à la date indiquée mais pour certaines
raisons, nous avons pensé qu'il était préférable de retarder son
envoi. La raison la plus importante était la crainte de paraître agir
avec précipitation sur la question et le désir de chercher conseil
auprès de gens plus expérimentés. Le délai de presque deux années
nous a donné amplement de temps pour réviser le sujet à plusieurs
reprises et éviter toute apparence d'une grave controverse. Nous avons
pensé jusqu'à présent qu'il était mieux de l'envoyer sous la forme
d'une lettre, telle qu'écrite à l'origine. On comprendra évidemment
que l'intention ici n'est pas de produire une explication du livre de
Galates ; ceci demanderait un livre beaucoup plus volumineux que ceci.
Je me suis simplement efforcé de corriger certains points de vue
erronés afin que ceux qui le liront puissent être préparés à étudier
l'épître aux Galates avec un plus grand profit qu'auparavant.
Il devrait aussi être dit que ce petit livre n'est pas publié pour
diffusion générale. Il est conçu seulement pour ceux qui ont reçu le
pamphlet de frère [Georges I.] Butler sur Galates et peut-être pour
quelques autres dont l'esprit a été particulièrement instruit sur le
sujet. Personne ne peut être plus anxieux que l'auteur d'éviter tout
ce qui peut porter à controverse dans les sujets destinés au public en
général.
Que cette lettre puisse tendre à diminuer la controverse, à aider à
conduire la maison de Dieu dans l'unité de la foi telle qu'elle est en
Jésus-Christ et à hâter le temps où les serviteurs de Dieu verront les
choses d'un même oeil, c'est le seul désir de l'auteur.
Ellet J. Waggoner
Oakland, Cal., 10 février 1887
Au frère Georges I. Butler, Battle Creek, Mich.
Cher frère,
cette question de la loi dans Galates qui a reçu tant d'attention lors
de la dernière Conférence Générale a beaucoup occupé ma pensée et
beaucoup de gens y ont sans aucun doute aussi réfléchi depuis, plus
qu'auparavant. J'ai beaucoup regretté que chaque instant ait été si
occupé que nous n'ayons pu avoir de conversation sur le sujet. Il est
vrai que la question a été, de manière très limitée, discutée dans les
réunions du Comité de Théologie, mais évidemment le peu qui pouvait
être dit dans les circonstances ne fut pas suffisant pour donner
satisfaction à n'importe quel parti concerné. Je sais que vous êtes
toujours excessivement occupé et je n'ai pas non plus de temps à
gaspiller ; mais ce sujet est d'une grande importance et a reçu
tellement d'attention qu'il n'est plus possible maintenant de
l'ignorer. Vous vous souviendrez que j'ai déclaré qu'il y avait
certains points dans votre pamphlet qui semblaient m'indiquer que vous
aviez mal compris ma position. Je souhaite par conséquent en souligner
quelques-uns. Avant d'entreprendre l'examen de ces détails, je
voudrais d'abord vous dire que, comme je vous l'ai assuré à Battle
Creek, je n'ai pas le moindre sentiment personnel par rapport à la
question. Ce que j'ai écrit dans Signs l'a été dans le seul but de
faire du bien en apportant de l'instruction sur un sujet biblique
important. Je n'ai pas écrit de manière à susciter la controverse, et
j'ai particulièrement évité toute chose de cette nature. Mon objectif
était, concernant ce sujet comme pour les autres, d'écrire de manière
à ne pas éveiller la combativité en qui que ce soit, mais de présenter
la simple vérité de la Bible de sorte que les objections puissent être
écartées avant que la personne ne puisse les soulever. Deuxièmement,
il n'est pas possible qu'en notant quelques points de votre pamphlet,
je puisse correctement présenter ma propre position. Pour y arriver,
je devrais prendre le livre de Galates sans aucune référence à ce que
quiconque dit sur ce livre. Dans mes articles dans les Signs, j'ai
mentionné quelques points seulement qui pourraient sembler être des
objections envers la loi et qui sont souvent cités comme montrant son
abolition, afin de montrer qu'ils sont en réalité les plus forts
arguments en faveur de la perpétuité de la loi.
Je souhaite aussi mentionner que je crois qu'une grande injustice a
été commise dans les allusions faites sur les leçons de l'Instructor.
Si ce n'était là qu'une simple injustice à mon égard, cela pourrait
n'avoir que peu de conséquence. Mais le discrédit qui a été jeté sur
ces leçons pourrait affaiblir concrètement l'influence de l'important
sujet dont elles traitaient et ceci, en plus, sans qu'aucun texte
utilisé dans ces leçons n'ait reçu une application différente de ce
qui avait été défendu par ceux, de nos gens du moins, qui ont écrit
sur le même sujet. Chaque position prise dans ces leçons est
parfaitement en accord avec les ouvrages publiés par nos gens et peut
donc y être lue. Ceci a été prouvé devant le comité. Et je n'ai pas eu
connaissance qu'un point de vue différent sur n'importe quel texte
utilisé dans ces leçons ait été publié par nos gens avant la parution
de votre pamphlet. Ceci étant le cas, je pense honnêtement que justice
exige qu'en ce qui concerne à tout le moins ce sujet, les impressions
véhiculées dans votre pamphlet soient publiquement corrigées.
En ce qui a trait à l'inconvenance de publier la chose dans les Signs
au moment où je l'ai fait, je n'ai rien à dire. Si une certaine
réprimande m'est due sous ce rapport, je l'accepte volontiers, comme
je l'ai déjà fait. Mais je souhaite dire que rien de ce qui a été dit
ou écrit n'a le moindrement ébranlé ma confiance dans la véracité de
ce que j'ai publié dans les Signs. Ces positions, je les garde et je
m'en réjouis aujourd'hui encore plus que jamais. Je souhaite aussi
très sincèrement protester contre l'accusation que j'aurais fait des
Signs, beaucoup moins de l'Instructor, un moyen de tirer injustement
avantage sur qui que ce soit. Les citations qui apparaîtront plus loin
montreront que je ne suis pas celui qui s'est éloigné des oeuvres
classiques de notre dénomination.