La foi du chrétien en quelque chose qui ne peut être vu est une source
d'émerveillement pour l'incroyant et est souvent l'objet de ridicule
et de mépris. Le mondain considère la simple foi du chrétien comme une
preuve de faiblesse d'esprit et d'un sourire complaisant à la pensée
de la supériorité de son propre intellect, il déclare qu'il ne croira
jamais une chose sans preuves; il ne saute jamais aux conclusions et
ne croit pas en quoi que ce soit qu'il ne peut voir et comprendre.
Cette affirmation que l'homme qui ne croit en rien de ce qu'il ne peut
comprendre aura un très court credo, est aussi vraie qu'elle est
triste. Il n'y a pas un philosophe vivant qui peut comprendre la
centième partie des simples phénomènes qu'il voit chaque jour. Les
scientifiques ont découvert par l'observation que certaines espèces de
sol sont spécialement adaptées à certains genres de production; mais
personne ne peut dire pourquoi. Ils savent que, sous certaines
conditions, nous pouvons attendre de la pluie ou de la neige; mais ils
ne peuvent reproduire ces conditions ni dire comment elles se
produisent. En effet, de tous les phénomènes sur lesquels les
philosophes raisonnent si savamment, il n'y en a pas un dont ils
puissent expliquer la cause ultime.
En fait, la foi est l'une des choses les plus communes. Il n'y a aucun
sceptique qui n'ait pas la foi à un plus ou moins grand degré; et dans
de très nombreux cas, ils vont même plus loin et manifestent une
simple crédulité. Or, l'élément de foi est à la base de toutes les
transactions d'affaires et de toutes les affaires de la vie. Ainsi
deux hommes prendront rendez-vous pour se rencontrer, à une certaine
heure en un certain endroit, afin de transiger certaines affaires;
chacun doit faire confiance à la parole de l'autre. Le marchand doit
exercer la foi envers ses employés et ses clients. Bien plus, il doit,
inconsciemment peut-être, exercer la foi en Dieu; car il enverra des
navires au-delà des mers, confiant qu'ils reviendront à nouveau,
chargés de marchandise; il devrait pourtant savoir que leur retour en
sécurité de ce périple dépend des vents et des vagues qui dépassent
tout contrôle humain. Et même s'il ne pense jamais à la Puissance qui
contrôle les éléments, il met sa confiance dans ses officiers et son
équipage. Il ira même jusqu'à leur confier sa propre vie en montant à
bord de l'un de ses bateaux dont il n'a jamais vu le capitaine et
l'équipage, s'attendant avec confiance d'être conduit en sécurité au
port désiré.
L'un de ces hommes qui pense que c'est une folie de faire confiance à
un Dieu « qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir », ira vers une petite
fenêtre et déposera une pièce en or de vingt dollars et recevra en
retour, d'un homme qu'il n'a jamais vu auparavant et dont il ne
connaît pas le nom, un simple bout de papier qui dit qu'il a droit à
un passage pour une ville éloignée. Il n'a peut-être jamais vu cette
ville et ne connaît de son existence que ce que les autres lui en ont
rapporté; pourtant, il monte à bord du wagon, remet son bout de papier
à un autre individu totalement étranger, et s'assied confortablement.
Il n'a jamais vu l'ingénieur et ne sait pas qu'il peut être incompétent
ou malicieux; mais il ne se fait aucun souci et s'attend avec confiance
d'être transporté en toute sécurité à cet endroit dont il ne connaît
l'existence que par oui dire. Plus que cela, il tient dans sa main un
morceau de papier, préparé par certains hommes qu'il n'a jamais vus,
qui déclare que ces étrangers aux soins desquels il s'est confié, le
déposeront à destination à une certaine heure; et ce sceptique croit
si implicitement cette déclaration qu'il envoie un message à une autre
personne qu'il n'a jamais vue, pour prendre arrangement afin qu'elle
vienne le chercher à une heure précise.
Plus encore, sa foi est sollicitée par l'envoi d'un message annonçant
son arrivée. Il entre dans une petite salle, écrit quelques mots sur
un bout de papier qu'il remet à un étranger assis près d'une petite
machine, paie à l'homme cinquante cents et s'en va, croyant qu'en
moins d'une demi-heure cet ami inconnu placé à mille kilomètres de là
lira le message qu'il a déposé à la station précédente.
Quand il atteint la ville, sa foi doit encore se manifester. Alors
qu'il était à bord du train, il en a profité pour écrire une lettre à
sa famille qu'il a laissée à la maison. Aussitôt qu'il atteint la
ville, il aperçoit une boîte métallique dans la rue, marche dans sa
direction et y laisse tomber sa lettre puis s'en va sans y prêter plus
d'attention. Il s'attend avec confiance que la lettre qu'il a laissé
tomber dans cette boîte sans dire un mot à quiconque atteindra son
épouse en deux jours. Et pourtant, cet homme pense que c'est pure
folie que de parler à Dieu en espérant qu'Il porte une quelconque
attention à nos paroles.
Mais à tout ceci le sceptique répondra qu'il ne fait pas aveuglément
confiance aux autres mais qu'il a des raisons de croire qu'il sera
transporté en toute sécurité, que son message sera envoyé correctement
et que sa lettre atteindra sa femme en temps voulu. Sa foi dans ces
choses est fondée sur les faits suivants :
- D'autres ont été transportés en sécurité et des milliers de
lettres et de télégrammes ont été correctement envoyés et
rapidement livrés. Chaque fois qu'une lettre s'est égarée,
c'était presque invariablement la faute de l'expéditeur.
- Les hommes auxquels il a confié sa personne et ses messages ont
pour entreprise de transporter des personnes et des messages;
s'ils devaient échouer à remplir leurs engagements, personne ne
voudrait plus placer sa confiance en eux et leur entreprise
serait très vite ruinée.
- Il a l'assurance du gouvernement des États-Unis. Les compagnies
de chemin de fer et de télégraphe reçoivent leur charte du
gouvernement qui devient ainsi responsable, dans une certaine
mesure, de leur fidélité. Si elles n'honorent pas leurs
engagements, le gouvernement révoquera leur charte. Sa confiance
dans la boîte aux lettres était due au fait qu'il y avait lu les
lettres « U. S. M. » [U. S. Mail], et savait qu'elles
signifiaient que le gouvernement a promis de livrer intacte
toute lettre placée dans la boîte, pourvu qu'elle soit
correctement adressée et affranchie. Il croit que le
gouvernement tiendra ses promesses parce que s'il ne le fait
pas, il tombera promptement. Son existence dépend de sa capacité
à remplir ses promesses et de son intégrité à les accomplir. Il
est dans l'intérêt du gouvernement de remplir ses promesses
autant qu'il est dans l'intérêt des compagnies de chemin de fer
et de télégraphe d'accomplir les leurs. Et toutes ces choses
forment une solide base pour sa foi.
Bien, le chrétien a mille fois plus de raisons d'avoir foi dans les
promesses de Dieu. La foi n'est pas une crédulité aveugle. L'apôtre
dit : « Or, la foi est la substance des choses qu'on espère,
l'évidence [la base, la confiance] des choses qu'on ne voit pas » (
Hébreux 11.1
). C'est une définition inspirée et nous pouvons en conclure que le
Seigneur n'attend pas de nous que nous exercions la foi sans preuves.
Maintenant il peut être rapidement démontré que le chrétien a beaucoup
plus raison d'exercer la foi en Dieu que le sceptique en a de se
confier dans les compagnies de chemins de fer et de télégraphe ou dans
le gouvernement.
- D'autres ont fait confiance aux promesses de Dieu et les ont
trouvées sûres. Le
chapitre 11 de l'Épître aux Hébreux
contient une longue liste de ceux qui ont vérifié les promesses
de Dieu, qui « par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent
la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des
lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant
de l'épée, de faibles furent rendus forts, furent vaillants à la
guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes
recouvrèrent leurs morts par la résurrection. » (
Hébreux 11.33-35
). Et ceci ne vaut pas uniquement pour l'Antiquité. Quiconque le
souhaite peut trouver une abondance de témoignages relatifs au
fait que « Dieu est une aide très présente au moment du
besoin ». Des milliers de gens peuvent témoigner de prières qui
ont trouvé réponse d'une façon si remarquable qu'elles n'ont pas
laissé plus de doute que Dieu répond aux prières que le
Gouvernement des États-Unis livre la poste qui lui a été
confiée.
- Le Dieu en qui nous faisons confiance a comme entreprise de
répondre aux prières et de protéger et prendre soin de Ses
sujets. « Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisées, ses
compassions ne manquent jamais » (
Lamentations 3.22
). « Il prend plaisir à la miséricorde. » (
Michée 7.18
). « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit
l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous
donner la fin [tant] attendue. » (
Jérémie 29.11
). S'Il devait briser l'une de Ses promesses, les hommes
cesseraient de croire en Lui. C'était là le fondement de la
confiance de David. Il dit : « Secours-nous, Dieu de notre
salut, pour la gloire de ton nom! Délivre-nous, et pardonne nos
péchés, à cause de ton nom! Pourquoi les nations diraient-elles :
Où est leur Dieu? » (
Psaumes 79.9-10
).
- L'existence du gouvernement divin dépend de l'accomplissement de
ses promesses. Le chrétien a l'assurance du gouvernement de
l'univers que chaque requête légale qu'il fera lui sera
accordée. Le gouvernement existe spécialement pour protéger
ceux qui sont faibles. Supposons maintenant que Dieu ne
réussisse pas à remplir l'une de Ses promesses envers la
personne la plus faible et la plus insignifiante au monde; ce
seul échec détruirait totalement le gouvernement de Dieu.
L'univers entier serait tout de suite jeté dans la confusion. Si
Dieu devait briser l'une de Ses promesses, personne dans
l'univers ne pourrait jamais plus Lui faire confiance et Son
règne prendrait fin; car la confiance dans la puissance
dirigeante est la seule base de l'obéissance. Les Nihilistes
[groupement opposé aux structures sociales] de Russie
n'obéissent pas au tsar, parce qu'ils ne lui font pas confiance.
N'importe quel gouvernement qui, par défaut de remplir ses
obligations, perd le respect de ses sujets est dans une position
instable. Par conséquent, l'humble chrétien dépend de la parole
de Dieu, sachant que Dieu risque beaucoup plus que lui. Si une
telle chose était possible, si Dieu manquait à Sa parole, le
chrétien perdrait seulement sa vie mais Dieu perdrait Son
caractère, la stabilité de Son gouvernement et le contrôle de
l'univers.
De plus, ceux qui placent leur confiance dans un gouvernement humain
ou dans n'importe quelle institution des hommes sont susceptibles de
désappointement. Même avec la meilleure des intentions, des erreurs
seront commises parce que les hommes sont faillibles. Mais l'assurance
est donnée au chrétien : « Nul n'est semblable au Dieu d'Israël, Il Se
porte sur les cieux pour venir à ton aide, et dans son excellence sur
les nuées. Le Dieu d'éternité est un refuge, et sous ses bras éternels
est une retraite. » (
Deutéronome 33.26-27
). Sa puissance est démontrée dans la création. Les choses qu'Il a
faites témoignent de Sa puissance éternelle et de Sa divinité. Plus
puissant est le gouvernement, plus grande est notre confiance en lui.
Alors qu'y a-t-il de plus raisonnable que d'avoir une confiance
implicite dans le Dieu dont la nature et la révélation déclarent à
l'unisson qu'Il est omnipotent, éternel et immuable?
Si je devais exprimer à un infidèle des doutes à propos de l'intégrité
de l'un de ses amis, il dirait : « C'est parce que tu ne le connais
pas; mets-le à l'épreuve et tu le trouveras aussi fidèle que le roc. »
Ce serait là une réplique honnête; de même nous disons à l'infidèle
qui doute des promesses de Dieu : « Sentez et voyez combien l'Éternel
est bon!... Car rien ne manque à ceux qui le craignent. » (
Psaumes 34.8-9
). De quel droit une personne peut-elle douter des promesses ou de la
puissance de Dieu avant de Lui avoir donné une vraie chance? Et dans
ce cas, de quel droit quelqu'un peut-il douter de Dieu puisque chacun
met à l'épreuve Sa puissance et Sa bonté à chaque moment de sa vie?
Au
premier chapitre de 2 Corinthiens,
versets 18-20, nous trouvons les affirmations suivantes : « Aussi vrai
que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n'a pas
été oui et non. Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché
par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée,
n'a pas été oui et non, mais c'est oui qui a été en lui; car toutes
les promesses de Dieu en lui sont oui; et en lui l'Amen est prononcé
par nous à la gloire de Dieu. »
Le pécheur peut trouver dans ce seul fait la confiance [nécessaire]
pour s'approcher de Dieu; « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui
et éternellement », c'est là le seul espoir du pécheur. Ce n'est pas
pour se moquer d'eux ni pour se glorifier en les désappointant que
l'appel gracieux est donné aux hommes : « Vous tous qui avez soif,
venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et
mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien
payer! » (
Ésaïe 55.1 ).
Jésus dit : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. » (
Jean 6.37
); et Paul dit : « Il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent
de Dieu par lui » (
Hébreux 7.25
). Le même apôtre dit aussi :
« Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui est
passé aux cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi
que nous professons. Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur
qui ne puisse être touché par le sentiment de nos infirmités; au
contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre
de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce,
afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus au
moment du besoin. » (
Hébreux 4.14-16 ).
À nouveau nous lisons : « Or sans la foi il est impossible de lui être
agréable; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu
existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » (
Hébreux 11.6
). La foi donc et l'audace sont des caractéristiques que le Seigneur
désire de la part de ceux qui viennent à Lui. Ces pensées furent
suggérées par la lecture d'un hymne ancien dont les trois premières
strophes se lisent comme suit :
« Viens, humble pécheur, dans le sein duquel
Un millier de pensées tournent et retournent;
Viens, toi, de culpabilité et de crainte oppressé,
Et prends cette dernière résolution :
J'irai à Jésus, même si mes péchés
M'encerclent comme les montagnes;
Je connais Ses parvis, j'y entrerai,
Peu importe l'opposition.
Je me coucherai par terre devant Son trône,
Et là, je confesserai ma culpabilité;
Je Lui dirai que je suis un misérable impur
Sans Sa grâce souveraine. »
C'est bien; on ne pourrait prendre une meilleure résolution; c'est
exactement ce que Dieu veut que chaque pécheur fasse. Il dit :
« Cherchez l'Éternel pendant qu'il se trouve; invoquez-le, tandis
qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme
d'iniquité ses pensées; qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de
lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner » (
Ésaïe 55.6-7 ).
C'est le langage d'une ferme assurance. Mais que dirons-nous alors du
sentiment exprimé dans la quatrième strophe du même hymne? Elle se lit
ainsi :
« Peut-être recevra-t-Il ma requête,
Peut-être entendra-t-Il ma prière;
Mais si je péris, je prierai,
Et c'est là seulement que je périrai. »
Un tel langage peut être excusable venant d'une personne qui ne sait
rien de Dieu; mais prononcé par quelqu'un qui a connu Dieu, ou plutôt
est connu de Dieu, il peut être considéré seulement comme une libelle
envers la parole de Dieu. Le pécheur est exhorté à prendre la décision
de se prosterner devant Dieu, de confesser ses péchés et de plaider
miséricorde; il est ensuite « encouragé » par la pensée que Dieu
écoutera peut-être sa prière et recevra sa requête. Ce n'est pas de
cette manière que Dieu encourage ceux qui sont touchés par le péché.
Le disciple bien-aimé a dit : « Si nous confessons nos péchés, il est
fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de
toute iniquité » (
1 Jean 1.9
). Il promet qu'Il fera miséricorde et qu'Il pardonnera abondamment
ceux qui se tournent vers Lui dans la confession et l'abandon de leurs
péchés.
Il n'existe pas de « peut-être » avec Dieu. Ses promesses adressées à
ceux qui se repentent et Ses menaces adressées aux impénitents sont
tout aussi réelles. « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé;
mais celui qui ne croira pas sera condamné » (
Marc 16.16
). À celui qui est égaré, Il dit : « Vous m'invoquerez, et vous
partirez; vous me prierez, et je vous écouterai. Vous me chercherez,
et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur » (
Jérémie 29.12-13
). De nouveau Il dit : « Je n'ai point dit à la postérité de Jacob :
Cherchez-moi en vain! Moi, l'Éternel, je proclame la justice, je dis
ce qui est vrai. » (
Ésaïe 45.19 ).
Christ dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et
je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes
instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez
du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (
Matthieu 11.28-29
). Il n'y a pas de « peut-être » ici. « Dieu est Amour »; Il S'est
révélé à nous comme un Dieu qui « prend plaisir à la miséricorde ».
Nous le savons avec certitude du fait que Jésus est mort pour nous.
« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (
Romains 5.8
). Et « Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré
pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses
avec lui? » (
Romains 8.32
). « C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que
Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je
suis le premier. » (
1 Timothée 1.15
). Puisqu'Il est venu expressément dans ce but, comment peut-il
subsister un quelconque doute à propos de l'accueil qu'Il réserve à
ceux qui viennent à Lui avec humilité?
Quand la reine Esther fut d'abord priée de se présenter devant
Assuérus pour lui demander d'épargner la vie de son peuple, elle
refusa car c'était courir à la mort que de paraître devant lui sans en
avoir reçu l'ordre; mais elle céda finalement en disant : « Va,
rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi,
sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi
aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j'entrerai chez le
roi, malgré la loi; et si je dois périr, je périrai. » (
Esther 4.16 ).
Assuérus (Xerxès) était un roi païen et un despote déraisonnable. En
paraissant devant lui, la reine jouait sa vie. Mais notre Dieu nous a
tendu Son sceptre; Il veut que nous venions à Lui et nous prie
instamment d'approcher. « Aussi vrai que je vis, dit le Seigneur,
l'Éternel, je ne prends aucun plaisir à la mort du méchant; mais que
le méchant change de conduite et qu'il vive. Revenez, revenez de votre
mauvaise voie; car pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël? » (
Ézéchiel 33.11
). « Et l'Esprit et l'épouse disent : Viens. Et que celui qui entend
dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut,
prenne de l'eau de la vie, gratuitement. » (
Apocalypse 22.17 ).
Nous disons qu'il n'y a pas de « peut-être » avec Dieu. Jacques
déclare qu'en Lui, il n'y a « aucun changement ni ombre de variation » (
Jacques 1.17
). Alors ceux qui vont à Lui, doutant de recevoir ce qu'ils ont
demandé, doivent Lui déplaire, puisqu'ils doutent de Sa véracité. Il
est évident, selon
Hébreux 11.6,
que Dieu est attristé par celui qui doute, ce que confirment aussi les
paroles suivantes :
« Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à
Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera
donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter; car celui qui
doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé
d'un côté et de l'autre. Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il
recevra quelque chose du Seigneur: » (
Jacques 1.5-7 ).
L'homme qui pense que Dieu entendra « peut-être » sa prière, pense
aussi qu'Il ne l'entendra « peut-être » pas; une telle personne ne
peut pas demander avec foi, sans douter, et conséquemment ne peut rien
recevoir. La seule façon de s'approcher de Lui consiste à le faire
avec audace. Les violents s'emparent du royaume des cieux par la
force.
Encore une pensée. Dieu est content de nous voir venir à Lui avec
confiance, parce que cela démontre que nous croyons ce qu'Il dit; et
Sa propre gloire dépend de l'accomplissement de Ses promesses. Paul
déclare : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand
amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses,
nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes
sauvés); il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir
ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer
dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté
envers nous en Jésus-Christ » (
Éphésiens 2.4-7
). C'est-à-dire que Dieu a l'intention de se servir de nous comme
« témoins vivants » pendant toute l'éternité, une évidence des
richesses excessives de Sa grâce; les âmes qui sont sauvées
deviendront un trophée éternel de Sa bonté immuable; comment peut-on
alors imaginer qu'Il n'écoutera pas la prière de l'âme contrite dont
Il a dit qu'Il prenait plaisir à demeurer en elle?
Vous êtes vous repentis de vos péchés? Les haïssez-vous et
languissez-vous après une vie meilleure? Les avez-vous confessés?
Alors prenez l'assurance de la parole de Dieu comme évidence que vos
péchés sont pardonnés et que vous avez droit à la paix avec Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ. Alors vous pourrez dire avec le
prophète : « Tu diras en ce jour-là : je te loue, ô Éternel! Car tu as
été irrité contre moi, ta colère s'est apaisée, et tu m'as consolé.
Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance, et je ne
craindrai rien; car l'Éternel, l'Éternel est ma force et le sujet de
mes louanges; il est aussi devenu mon salut. » (
Ésaïe 12.1-2 ).