L'Antéchrist est un grand séducteur, voilà l'essence même de
l'enseignement biblique concernant l'Antéchrist. Le mot Antéchrist (en
réalité Antichrist et en grec Vice-Christ) signifie Vicaire de Christ
et les prophéties décrivent l'Église apostate comme assumant agir au
nom de Christ alors qu'en réalité elle exécute la volonté de l'ennemi
de Dieu.
Ce compromis entre le paganisme et le christianisme a résulté dans le
développement de « l'homme du péché » prédit dans la prophétie comme
s'opposant et s'exaltant au-dessus de Dieu (
2 Thessaloniciens 2.3-4 ).
Ce gigantesque système de fausse religion est un chef-d'oeuvre de la
puissance de Satan, un monument de ses efforts pour s'asseoir lui-même
sur le trône afin de diriger la terre à son gré.
Le lecteur est prié d'observer que ce chef-d'oeuvre de la puissance de
Satan est un « système de fausse religion ». Nous ne discutons donc
pas de personnes particulières dans la communion catholique romaine
qui peuvent honnêtement servir Dieu au meilleur de leur connaissance.
Mais nous voulons davantage attirer l'attention du lecteur sur cette
terminologie qui touche l'exposition biblique (due à l'oeuvre subtile
des Jésuites) car de nos jours l'Antéchrist est considéré comme un
individu qui doit paraître dans le futur. « L'Antéchrist » est un «
système de fausse religion ». Le mot « Antéchrist » apparaît seulement
dans les épîtres de Jean et, de la manière dont il y est utilisé, il
est appliqué à nombre de personnes ayant existé au premier siècle. Il
n'est pas restreint à une seule personne qui doit paraître dans les
jours à venir. Jean écrit :
« C'est la dernière heure, et vous avez entendu (Paul dans
2 Thessaloniciens 2.3-8
, etc.) que l'Antéchrist viendra, maintenant même
('le mystère de l'iniquité agit déjà',
2 Thessaloniciens 2.7 ) il y a
plusieurs antéchrists... Celui-là est l'Antéchrist, qui nie (s'éloigne
comme un hérétique de l'Évangile concernant) le Père et le Fils » (
1 Jean 2.18-22
). Jean écrivait alors à ceux qui avaient reçu « l'onction
de la part de celui qui est saint et qui savez toutes choses », à ceux
qui « connaissent la vérité », ceux qui ont été oints du Saint-Esprit
et qui « n'ont pas besoin qu'on les enseigne » (voir
versets 20-27 ).
L'Antéchrist auquel on fait référence correspond à ceux qui « sont
sortis du milieu de nous ». Jean écrit : « Ils sont sortis du milieu
de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des
nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin
qu'il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres. » (
Verset 19 ).
Que Jean utilisait le mot « Antéchrist » pour décrire ceux qui à un
moment donné professaient accepter le pur évangile est encore mis en
évidence en lisant
1 Jean 4.1-3
: « Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à
tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de
Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde... c'est
cet esprit de l'antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui
maintenant est déjà dans le monde. » « Plusieurs faux prophètes » sont
sortis « de l'Église pour aller dans le monde... cet esprit de
l'Antéchrist dont vous avez entendu qu'il viendrait », tel qu'enseigné
par Paul dans
2 Thessaloniciens 2.3-8.
Et de même que Paul écrivait
sur la venue de l'apostasie, disant : « Car le mystère de l'iniquité
agit déjà », ainsi Jean écrit « qui maintenant est déjà dans le monde.
»
Jean clarifie de plus la signification qu'il attache au mot «
Antéchrist » quand il écrit dans
2 Jean 7-9
: « Car plusieurs
séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que
Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c'est le séducteur
et l'antéchrist... Quiconque transgresse et ne demeure pas dans la
doctrine de Christ n'a point Dieu... » (Cet enseignement essentiel de
l'Évangile concernant l'incarnation est nié par l'enseignement
catholique de l'Immaculée Conception de Marie.) L'Antéchrist nie la
véritable humanité de Jésus-Christ. Aller au-delà de ce que Christ a
enseigné sur Sa personne, à savoir qu'Il est le Fils de l'homme
équivaut à renier Dieu, alors que s'y attacher, c'est posséder le Père
et le Fils. L'utilisation par Jean du mot nier ou renier est la même
que celle employée dans
Actes 3.13-14 et 23,
où il nous est dit que
les Juifs « ont renié Jésus en présence de Pilate »; « vous avez
renié le Saint ». Ceci ne veut pas dire qu'ils ont nié l'existence du
Seigneur mais qu'ils ont nié que Jésus était leur Messie, Roi et
Seigneur; ils ont rejeté Ses enseignements (voir
verset 23 ). Le terme
est employé pour signifier un éloignement de la vérité par
l'infiltration d'une hérésie, et est ainsi constamment utilisé dans le
Nouveau Testament et la Septuaginte (voir
Josué 24.27,
Matthieu 10.33,
Tite 1.16,
1 Timothée 5.5,
2 Timothée 3.5,
etc. Pour une étude plus poussée, voir
2 Pierre 2.1;
1 Timothée 4.1 )
Paul fit référence à l'apostasie devant arriver à l'intérieur de
l'Église chrétienne, disant : « Que personne ne vous séduise d'aucune
manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et
qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition,
l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de
ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir comme Dieu dans le temple de Dieu,
se proclamant lui-même Dieu... Car le mystère de l'iniquité agit
déjà... l'oeuvre de Satan, avec toute sa puissance, et signes et
prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour
ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité
pour être sauvés. » (
2 Thessaloniciens 2.3-10 ).
Ce « mystère de l'iniquité » recèle en arrière-plan toute la subtilité
de Satan qui, dans cette dispensation, apparaît comme « un ange de
lumière » et utilise « de faux apôtres, des ouvriers séducteurs
déguisés en apôtres de Christ » et « en ministres de justice » (
2 Corinthiens 11.13-15
). Tel est l'Antéchrist dont le portrait est
défini par Jean, Pierre et Paul. L'expression de Paul « fils de la
perdition » le lie évidemment avec le faux apôtre Judas qui est le
seul à avoir été désigné ainsi. Dans Sa prière, Jésus a parlé ainsi à
propos de Ses douze apôtres : « Aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le
fils de perdition » (
Jean 17.12
). Il en ressort que Judas, l'apostat,
le traître de son Seigneur, était un type palestinien de l'apostasie
mondiale de l'Église. Tous ceux qui suivent ses blasphèmes et
trahissent le Seigneur comme l'a fait Judas seront aussi perdus.
Le Dr Wylie déclare dans « The Papacy » :
« Jean attend (l'Antéchrist) sous le déguisement d'un séducteur... Il
est clair que l'Antéchrist, tel que dépeint par notre Seigneur et par
Son apôtre Jean doit porter un masque et professer une chose tout en
faisant autre chose. Il doit entrer dans l'Église comme Judas est
entré dans le jardin en apparence pour embrasser son maître, mais en
réalité pour Le trahir. Il doit devenir un faux Christ. »
Le Révélateur attire aussi l'attention à ce faux « Vicaire du Christ »
quand Il dit : « Et elle (la bête) ouvrit sa bouche pour proférer des
blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et
ceux qui habitent dans le ciel. » (
Apocalypse 13.6 ) Nous avons un
précédent scripturaire de ce que signifie le mot blasphème car nous
lisons : « Les Juifs lui répondirent : Ce n'est point pour une bonne
oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi,
qui es un homme, tu te fais Dieu. » (
Jean 10.33 ) « Comment cet homme
parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce
n'est Dieu seul? » (
Marc 2.7
). Prétendre agir comme Dieu ou comme
Vicaire de Christ, déclarer agir à la place de Christ alors qu'on
dispense un enseignement contraire à Christ, est en effet un
blasphème. Et le Révélateur en résumant les prétentions vantardes de
cet Antéchrist dit que son nom indiquerait cette prétention par le
nombre 666. Vicarius Filii Dei (la valeur de cette expression calculée
en chiffres romains équivaut à 666), le titre du pape, résume bien la
prétention de la hiérarchie catholique romaine à se dire le « Vicaire
du Fils de Dieu ».