Satan établit ses plans avec une grande habileté. Il se présente comme
« un ange de lumière » (
2 Corinthiens 11.14
) mais si nous portons
attention à la Parole de Dieu, « nous ne sommes pas ignorants de ses
artifices » (
2 Corinthiens 2.11
). Il sème l'ivraie parmi le blé (
Matthieu 13.24-39
). Le chef-d'oeuvre de séduction de Satan n'est pas
de nier l'existence de la Parole de Dieu, mais de changer sa
signification. Il amène les hommes à « retenir la vérité dans
l'injustice » et à « changer la vérité en mensonge » (
Romains 1.18, 25
). Il aveugle l'esprit des hommes par de faux enseignements « de
peur que la lumière du glorieux évangile de Christ... ne brille en eux
» (
2 Corinthiens 4.4
). Ainsi il a cité mais mal appliqué l'Écriture
lors de la tentation de notre Seigneur au désert (
Matthieu 4 ).
Jésus le Messie « est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas
reçu » (
Jean 1.11
) Pourquoi? Une vague avait balayé la Palestine, on
attendait le Messie. Une profonde impression avait été faite dans la
pensée collective des Juifs que les prophéties concernant la venue du
Messie seraient bientôt accomplies. Des gens pieux « attendaient le
consolateur d'Israël » (
Luc 2.25
) et parlaient « de lui a tous ceux
qui attendaient la rédemption à Jérusalem » (
Luc 2.28 ). La prédication
de Jean-Baptiste avait remué la nation. Mais Satan avait tout préparé
pour que la nation même de Jésus Le rejette, en les amenant à accepter
de fausses idées sur la manière dont Jésus devait venir et ce qu'Il
accomplirait lors de Sa venue. Ils disaient qu'Il ne pouvait être le
vrai Christ. « Cependant celui-ci, nous savons d'où il est; mais le
Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est. » (
Jean 7.27
). Les savants rabbis dirigeaient l'esprit du peuple agité vers
une vision « orthodoxe » plaisante. Ainsi l'agitation du peuple
initiée par le Saint-Esprit amenant les hommes à une acceptation
fidèle du Messie à venir, commença à être détournée par cet ennemi de
Dieu qui est présenté dans les Écritures comme infatigable dans sa
guerre impie, sans répit et acharné dans son opposition à la prophétie
qui devait s'accomplir. Les rabbis enseignaient que lorsque le Messie
viendrait, Il briserait le joug de Rome et libérerait Israël,
élèverait la nation libérée au sommet de Sa gloire. Cette perspective
resplendissante attirait les esprits prêts à recevoir des
interprétations plaisantes.
Beaucoup de ceux qui étaient convaincus que Jésus était le Fils de
Dieu furent trompés par le raisonnement spécieux des prêtres et des
rabbis. Ces faux docteurs avaient répété avec beaucoup d'effet les
prophéties concernant le Messie, qu'Il « régnerait sur le mont Sion et
à Jérusalem et devant les anciens avec gloire ». Puis ils firent des
comparaisons méprisantes entre la gloire ici démontrée et l'humble
apparence de Jésus. Les prêtres n'avaient-ils pas enseigné qu'Israël
devait régner sur toute la terre? Et les grands leaders religieux
pouvaient-ils être dans l'erreur? Le mystérieux royaume spirituel dont
Il parlait les laissait indifférents.
Même les disciples furent trompés par l'enseignement populaire.
L'esprit des disciples de Christ était imbu de la conception populaire
du Messie en tant que prince temporel qui devait élever Israël sur le
trône d'un empire universel. Les disciples attendaient la délivrance
temporelle du joug romain. Aussi le remords s'empara-t-il plus tard
des disciples parce qu'ils avaient permis à l'incrédulité qui
prévalait d'influencer leur pensée et d'obscurcir leur intelligence.
Commentant les événements du soir où Christ fut trahi, nous pouvons
dire : Les disciples s'attachèrent à leur idée favorite que Christ
affirmerait Sa puissance et prendrait Sa position sur le trône de
David. Et chacun désirait en lui-même la plus haute place dans le
royaume.
Les idées terrestres, les choses temporelles, avaient encore une large
place dans leurs pensées. Ils ne comprenaient pas la nature
spirituelle du royaume de Christ, même s'Il la leur avait souvent
expliquée. Ce n'est pas avant l'ascension de Christ vers Son Père et
le déversement du Saint-Esprit sur les croyants que les disciples
apprécièrent pleinement le caractère et la mission du Sauveur. Ce
n'est qu'après avoir reçu le baptême de l'Esprit que leurs esprits
s'ouvrirent à la compréhension des prophéties.
Si les prêtres et les rabbis ne s'étaient pas interposés, Son
enseignement aurait accompli une réforme comme le monde n'en avait
jamais vue. Toute cette oeuvre méchante et toute cette confusion dans
l'esprit des disciples, les rendant lents à comprendre le caractère et
la mission de Jésus, furent le résultat d'un enseignement de
contrefaçon, une fausse interprétation des prophéties. En suivant
cette interprétation contrefaite, les leaders religieux furent
incapables de discerner qu'ils accomplissaient toutes les prophéties
concernant Christ, comme le dit Paul : « Car les habitants de
Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et, en le condamnant, ils
ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat. » (
Actes 13.27
). Les paroles mêmes de la prophétie furent perverties au
point de soutenir l'erreur. Si les gens avaient sincèrement étudié la
Parole de Dieu pour eux-mêmes, ils n'auraient pas été trompés.
Beaucoup de gens sont aujourd'hui trompés de la même manière que les
Juifs. Des enseignants religieux lisent la Bible à la lumière de leur
propre compréhension et des traditions; et les gens ne sondent pas les
Écritures par eux-mêmes, ni ne jugent pour eux-mêmes.
Un auteur écrivait à propos de la préparation de Satan pour tromper la
dernière génération de la terre : « (Satan) s'est totalement consacré
à l'oeuvre de séduire et de ruiner. Et toutes les profondeurs de
l'habileté et de la subtilité sataniques acquises, toute la cruauté
développée durant ces luttes séculaires serviront à affliger le peuple
de Dieu dans le conflit final! »
Dieu a promis de ne rien faire sans révéler Son secret par les
prophètes (
Amos 3.7
). Satan est un maître dans l'étude des prophéties
et anticipe leur accomplissement. Satan a provoqué le rejet de Christ
par le peuple juif grâce à une interprétation contrefaite des
prophéties, et il emploie encore la même méthode aujourd'hui. Il agit
sur les hommes afin d'introduire une interprétation contrefaite de
sorte que lorsque le temps viendra de son accomplissement réel, les
gens ne le reconnaîtront pas parce qu'on leur aura enseigné qu'il
fallait attendre quelque chose de différent.
Cette méthode très subtile que Satan a employée avec tant d'efficacité
lorsqu'il a amené la nation juive à rejeter leur Sauveur et Roi légal,
il s'en sert aujourd'hui pour préparer le monde à rejeter le dernier
message d'avertissement et de salut de Christ. Car, comme nous
espérons le démontrer, la séduction est au fond exactement la même
aujourd'hui. Ce fait étonnant devrait faire réfléchir ceux qui
étudient les prophéties. Nous demandons au lecteur de considérer avec
patience les faits importants qui suivent : Satan s'est préparé de
longue date pour son effort final de séduction du monde. La fondement
de son oeuvre a été posé dans l'assurance donnée à Ève en Éden. Petit
à petit, il a préparé la voie pour son chef-d'oeuvre de séduction par
le développement du spiritisme. Il n'a pas encore atteint la pleine
réalisation de ses objectifs; mais elle sera atteinte dans la dernière
période de temps. Satan planifie bien à l'avance. Afin de pouvoir
contrer le message du troisième ange, il lui a fallu jeter les bases
de son action déjà au temps de la Réformation. Les réformateurs
étaient unanimes dans leur interprétation que l'Antéchrist de la Bible
est la Papauté. Trois brefs extraits de commentaires provenant de
dénominations conservatrices reconnues illustrent le fait que toutes
les Églises protestantes soutenaient autrefois cette croyance comme un
fondement du protestantisme. Le Dr Adam Clarke (Méthodiste), dans ses
notes sur
Daniel 7.25
déclare : « 'Il dira de grandes choses contre le
Très-Haut.' Ceci ne peut s'appliquer aussi bien et aussi totalement à
quelqu'un d'autre que le pape de Rome. » Le Dr Albert Barnes
(Presbytérien) disait : « 'Il dira de grandes choses contre le
Très-Haut.' (
Daniel 7.25
) Aucun Protestant ne doutera que ce soit vrai
de la Papauté et aucune personne connaissant l'histoire ne présumera
remettre ceci en question. 'Il fera la guerre aux saints.' (
Daniel 7.25
) Quelqu'un peut-il douter qu'il s'agisse de la Papauté? » Le Dr
Scott (Église Anglicane) ajoute : « Tandis que le prophète considérait
ces dix cornes, il vit une autre petite corne surgir parmi elles. Ceci
indique évidemment l'Église et l'Évêque de Rome. » (
Daniel 7.8 )
Mais aujourd'hui, aussi incroyable que cela puisse paraître, de
nombreux prédicateurs protestants enseignent que les interprétations
d'inspiration divine de la prophétie, présentées avec tant de force
par les Réformateurs et qui étaient le rempart du grand mouvement
protestant, sont erronées et qu'une fausse exégèse des réformateurs
fut la pierre d'assise, le fondement de la grande réforme envoyée par
Dieu! Comment ce changement est-il survenu? Qui l'a fait? La réponse
est claire et précise : les Jésuites. Les extraits suivants
expliqueront la raison pour laquelle on a opté pour le futurisme et la
raison de l'unanimité du protestantisme naissant à condamner cette
interprétation d'inspiration jésuite.
Le Révérend Edward Nangle d'Irlande écrivait en 1866 : «
L'identification du pape avec l'homme du péché » de la prophétie est
totale... La puissance de cette arme dans le conflit avec la papauté
fut très bien comprise par les réformateurs et les Jésuites au temps
de la Réforme. Les premiers l'ont brandie avec un terrible effet dans
leur attaque contre la papauté et les Jésuites n'avaient aucun
bouclier pour en parer les coups sinon une contre-interprétation. Ils
(les Jésuites) argumentèrent que le texte ne s'appliquait pas au pape,
mais à l'Antéchrist qui devait paraître à la fin de cette
dispensation. L'ensemble des réformateurs d'Angleterre comme du
continent, sans aucune exception, maintenaient que le pape était «
l'homme du péché ». Toutes les Églises réformées soutenaient le même
point de vue, comme le firent aussi les auteurs protestants les plus
éminents, à peu d'exceptions près, jusqu'au début du dix-neuvième
siècle, quand un homme d'église de la 'Haute Église Romanisante'
adopta le point de vue jésuite. Ce mauvais levain, ainsi introduit
dans l'Église protestante, fut bientôt transmis à l'ensemble... Cette
interprétation vient ternir la réputation dont les réformateurs et le
monde protestant en général bénéficiaient au cours des trois premiers
siècles du protestantisme.
« Les papistes du temps du Dr Willett (tels que représentés par leur
champion jésuite, le cardinal Bellarmine) argumentèrent que
l'Antéchrist n'était pas encore venu, qu'il devait être un individu
qui ferait son apparition à la fin de cette dispensation [période] de
trois ans et demi et que la prophétie sur 'l'homme du péché' dans
2 Thessaloniciens 2
fait référence à ce futur Antéchrist et non au pape
de Rome; et leur avocat jésuite tente de prouver ces affirmations avec
les mêmes arguments qui sont maintenant présentés pour leur défense
par les auteurs protestants... qui ont adopté le point de vue jésuite.
» (The Man of Sin, p. 2, 64, 252)
Et alors cet auteur du dix-neuvième siècle présente les arguments
utilisés par ceux qui soutiennent l'interprétation « futuriste »,
montrant qu'ils sont identiques sinon empruntés à la plume d'écrivains
catholiques comme le Cardinal Bellarmine.
La croyance que la Papauté accomplit les prophéties ayant trait à
l'Antéchrist, et qui était « l'opinion unanime de tout le groupe de
réformateurs du seizième siècle, et le jugement unanime de chaque
Église protestante pendant presque trois cents ans », devrait d'abord
être examinée avec le plus grand sérieux avant d'accepter la théorie
d'un Antéchrist futur, inventée par Rome dans sa controverse avec les
réformateurs.
Le Dr H. G. Guiness nous a avertis d'être « sur nos gardes face à
n'importe quel système d'interprétation prophétique qui émane de
Rome... Nous devrions nous appuyer sur des interprétations
protestantes et non papales. » (Light for the Last Days, p. 8)
Le Révérend Joseph Tanner, B. A., dans son livre « Daniel and the
Revelation », p. 16-17, dit :
« La conviction que la Papauté était l'Antéchrist a pris tellement
d'emprise dans l'esprit des hommes que Rome a finalement vu qu'elle
devait bouger et essayer, en présentant d'autres systèmes
d'interprétation, de contrer l'identification de la papauté comme
étant l'Antéchrist.
« Aussi, vers la fin du siècle de la Réformation, deux des plus
savants docteurs se sont mis à la tâche, s'efforçant chacun
d'atteindre le même objectif, c'est-à-dire détourner l'esprit des
hommes de cette perception que les prophéties de l'Antéchrist trouvent
leur accomplissement dans le système papal. Le Jésuite Ribera essaya
d'empêcher qu'on applique ces prophéties à la puissance papale en
inventant le système futuriste qui affirme que ces prophéties se
réfèrent en réalité, non à l'histoire de la papauté mais à celle d'un
quelconque individu surnaturel futur qui doit encore paraître et
dominer pendant trois ans et demi. Ainsi, comme le dit Alford, le
Jésuite Ribera peut être considéré comme le fondateur du système
futuriste de l'ère moderne vers 1580.
« Il est très regrettable que ceux qui aujourd'hui défendent et
soutiennent le système futuriste, des Protestants pour la plupart, se
trouvent être le jouet de Rome et contribuent à protéger la Papauté
avec un écran empêchant qu'elle ne soit détectée comme l'Antéchrist.
Il a été dit avec justesse que le 'futurisme tend à oblitérer la
marque apposée sur la Papauté par le Saint-Esprit'. Ceci doit être
déploré encore plus en un temps où l'Antéchrist papal semble faire un
dernier effort pour reprendre son emprise sur l'esprit humain. »
Un autre auteur a écrit :
« La théorie futuriste n'est qu'une des ruses de Satan pour jeter de
la confusion sur le sujet et détourner l'attention de l'Église de
Christ du véritable accomplissement [des prophéties]... Comme toutes
les interprétations jésuites, elle ressemble à s'y méprendre à la
vérité, séduisant souvent le lecteur pressé et superficiel. » (Albert
Close)
Le Dr H. Gratton Guiness dans son ouvrage « Approching End of the Age
», p. 99-100, écrivant sur « le point de vue protestant historique »
qui identifie la papauté comme l'Antéchrist , dit :
« Ce point de vue a surgi aux environs du onzième siècle, provenant de
ceux qui commencèrent alors à protester contre la corruption
croissante de Rome. Il devint un système consistant d'interprétation
parmi les Vaudois, les partisans de Wycliffe et les Hussites et fut
adopté avec enthousiasme et soutenu avec une intense conviction de sa
véracité par les réformateurs du seizième siècle. Il devint entre
leurs mains une arme puissante et formidable pour attaquer et
démasquer la puissante apostasie avec laquelle ils étaient appelés à
lutter. À partir de ce temps, il se répandit avec une rapidité
étonnante de sorte qu'il fut bientôt accepté comme une vérité évidente
et fondamentale parmi toutes les Églises protestantes. Il donna du
courage aux réformateurs d'Angleterre, de France, d'Allemagne, de
Suisse, du Danemark et de Suède et aux martyrs d'Italie et d'Espagne;
il décida les fidèles consciencieux et timides de la papauté à
traverser le Rubicon et à se dissocier de l'Église soi-disant
catholique; enfin il empêcha toutes les Églises réformées de tenter
une nouvelle union avec Rome... Il affronta, bien sûr, l'opposition
intense et amère de l'Église qu'il identifiait comme Babylone et la
puissance qu'il dénonçait comme l'Antéchrist et il est jusqu'à ce jour
rejeté par tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, la soutiennent
ou la défendent. »
Le Dr H. Gratton Guiness dans son livre « Romanism and the Reformation
», pages 250-260, a démontré de manière irréfutable que le futurisme
est venu de Rome pour s'opposer aux déclarations inspirées des
réformateurs à l'effet que la Papauté est l'Antéchrist. L'espace ne
nous permet de citer que quelques extraits de cette oeuvre maîtresse.
Il écrit à propos de la Réformation :
« Dès le commencement et sur tout son parcours, ce mouvement fut animé
et guidé par la parole prophétique. Luther ne s'est jamais senti
capable et libre de combattre l'apostasie papale avant de reconnaître
le pape comme l'Antéchrist. C'est alors qu'il brûla la bulle papale.
Le premier sermon de Knox, le sermon qui le lança dans sa mission de
réformateur, portait sur les prophéties concernant la papauté.
« Tous les réformateurs furent unanimes sur ce sujet... Et leur
interprétation de ces prophéties détermina leur oeuvre réformatrice...
Elle leur donna le courage de résister aux exigences de cette Église
apostate jusqu'au bout. Elle fit d'eux des martyrs, elle les soutint
sur le bûcher. Et les visions des réformateurs furent partagées par
des milliers, des centaines de milliers de gens. Elles furent adoptées
par des princes...
« Résister à la manière dont la prophétie de l'Écriture fut utilisée
par les réformateurs n'est pas une mince affaire sans importance. Le
système d'interprétation prophétique connu sous le nom de futurisme
résiste à cette utilisation. Il condamne les interprétations des
réformateurs. Il condamne les points de vue de tous ces hommes et de
tous les martyrs, il les condamne tous et cela, sur un point sur
lequel ils étaient tous d'accord, une interprétation de l'Écriture
qu'ils ont enchâssée dans leurs confessions solennelles et scellée de
leur sang. Il condamne la source de leur action, le fondement de la
structure qu'ils ont érigée. Quel acte audacieux et dépourvu de
justification! Quelle opposition aux piliers d'une oeuvre
manifestement divine! Car ce n'est pas moins que cela puisque le
futurisme affirme que Luther et tous les Réformateurs avaient tort sur
ce point fondamental.
« Et quelle interprétation de la prophétie justifie-t-il et
approuve-t-il? Celle des Catholiques romains. Que ce soit clair pour
nous! Rome a senti la force de ces prophéties et a cherché à l'éviter.
Elle n'avait aucun moyen de nier leur application. Elle ne pouvait
nier leur existence dans les Écritures. Elles étaient suffisamment
claires. Mais elle nia que ces prophéties se référaient à l'Église
Catholique et à son chef. Elle les écarta. Elle les relégua hors du
domaine de l'histoire médiévale et moderne. Pour ce qui est de
Babylone la grande, elle affirma qu'elle représentait la Rome païenne
et non la Rome papale. La Rome païenne avait versé tout le sang dont
il est question dans
Apocalypse 17 et
18. La Rome Chrétienne n'en
avait pas versé. La prophétie était éloquente sur les actions des
Césars mais silencieuse sur celles des papes et ceci, même si la
persécution perpétrée par les papes dépassait de beaucoup celle des
Césars. [Entre 50 et 60 millions de victimes!] La prophétie gagnait en
force en avertissant l'Église des périls du paganisme qu'elle
comprenait parfaitement et restait muette sur les périls bien plus
grands venant de l'apostasie chrétienne concernant lesquels elle avait
le plus besoin d'avertissements et d'instruction. Elle avait des yeux
d'aigle concernant les dangers extérieurs mais elle était aveugle
devant les dangers venant de l'intérieur. Elle garda et guida des
trois premiers siècles, mais laissa l'Église des mille années
suivantes et plus sans une lampe pour éclairer ses pas.
« Concernant les prophéties sur l'homme du péché ou l'Antéchrist,
(elle enseignent que) ces choses n'avaient rien à voir avec le moyen
âge ou avec les papes romains ou encore avec les longs siècles
centraux des pires conflits de l'Église; elles se rapportaient
seulement à un intervalle minuscule dans un futur lointain, à la fin
du monde. L'homme du péché était seulement un persécuteur éphémère.
Toute sa puissance ne devait durer que trois années et demie. Il
devait être un Juif rusé de la tribu de Dan, un infidèle habile qui
devait se prétendre Dieu et s'installer dans un temple juif à
Jérusalem.
« Le futurisme s'est infiltré dans l'Église protestante. Les
romanistes, les ritualistes et les protestants futuristes sont tous
d'accord qu'on ne peut appliquer les prophéties de l'Écriture à
l'Église de Rome et à la papauté... Qu'est-ce qui empêchera alors le
déluge papal de survenir? Dans son avertissement solennel des dangers
que l'Église doit affronter et des ennemis auxquels elle doit
résister, la Parole prophétique est décrite comme silencieuse.
Pourquoi devrait-on craindre de telles choses? Les réformateurs se
sont trompés, les papes avaient raison... Tous avaient raison de
rejeter la position fondamentale que la Rome papale est Babylone et
son chef l'Antéchrist; et tous les réformateurs, sans exception, ont
eu tort de le prétendre; ils étaient de pauvres interprètes de la
'parole certaine de la prophétie' et entièrement dans l'erreur
concernant le vrai témoignage de l'Écriture sur l'Église de Rome.
« Est-ce la position que vous adoptez? Est-ce la conclusion que vous
défendez? Ces points de vue sont-ils les vôtres? Vous, protestant, et
ceci après tout ce qui a été écrit sur le sujet, et toute la lumière
que l'histoire et l'expérience ont jetée sur le sujet? Si tel est le
cas, faites attention à ne pas être trouvé en train de combattre la
vérité, faisant la guerre à la Parole de Dieu, résistant au témoignage
de l'esprit de prophétie, empêchant l'avancement de l'oeuvre de la
Réforme, travaillant au progrès de l'apostasie, vous opposant à Christ
et aidant l'Antéchrist. »