Où les Écritures placent-elles le trône de la bête? À Rome ou à
Jérusalem? C'est un point vital à considérer mais il doit être tranché
par les Écritures elles-mêmes. Évidemment, si les prophéties déclarent
que l'Antéchrist régnera à Jérusalem, alors le pape régnant à Rome ne
pourrait être l'Antéchrist. Nous citerons d'abord « The Controversial
Catechism », un livre catholique romain, p. 115, du Rév. Stephen
Keenan. Il demande : « Est-il clair dans l'Écriture que Rome sera le
siège de l'Antéchrist? Réponse : Non, il est bien plus évident que
Jérusalem en sera le siège. Dans l'Évangile de St-Matthieu (
24.1-15 ),
Christ parle premièrement du temple de Jérusalem et le relie
immédiatement avec l'abomination de la désolation se tenant en lieu
saint, indiquant évidemment ce temple comme le lieu saint où la bête
serait intronisée; et ceci est confirmé de façon claire par
l'Apocalypse (
11.8
) où, parlant des guerres devant être menées par
l'Antéchrist, et de ceux qu'il tueraient, St-Jean dit : 'Et leurs
cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans
un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été
crucifié.' Or, le Seigneur a été crucifié à Jérusalem et non à Rome,
par conséquent, Jérusalem et non Rome sera le siège de l'Antéchrist.
»
Observez attentivement comment le Cardinal Bellarmine affrontait la
prétention protestante que le siège de l'Antéchrist était à Rome. Il
dit : « Le pape n'est pas l'Antéchrist puisque son trône n'est pas à
Jérusalem, ni dans le temple de Salomon; ceci est sûrement crédible
puisqu'à partir de l'an 600, aucun pontife romain n'est jamais allé à
Jérusalem. » (Cité dans Leroy Froom, The Prophetic Faith of Our
Fathers, vol. 2, p. 502)
Ainsi, selon la théologie catholique romaine, l'Antéchrist doit être
intronisé dans un temple à Jérusalem; mais comme ce temple n'existe
pas, il doit encore être bâti et le couronnement de l'Antéchrist reste
encore futur. Nous citons un autre auteur catholique romain, le Rév.
G. S. Hitchcock dans « The Beast and the Little Horn » (La bête et la
petite corne), page 7. Il dit : « L'école futuriste fondée par le
Jésuite Ribera en 1591, attend l'Antéchrist, Babylone et la
construction d'un temple à Jérusalem à la fin de la dispensation
chrétienne. »
Selon leur système futuriste, ce temple doit être érigé afin que «
l'homme du péché » puisse s'asseoir dans le temple de Dieu se
proclamant lui-même Dieu. À travers les années, la croyance
protestante a été que le temple dont parle Paul est l'Église
chrétienne, « le temple de Dieu », et que la papauté s'est assise dans
l'Église de Christ, agissant comme si elle était autorisée par Dieu à
servir comme vicaire de Christ. L'enseignement jésuite que ce temple
doit être bâti à Jérusalem n'a aucun fondement biblique car il n'y a
pas un seul verset dans toute la Bible qui dit un mot à ce propos.
Toute l'idée n'est que le produit de l'imagination humaine, aveuglant
les gens devant l'accomplissement des prophéties par la papauté au
cours de la dispensation chrétienne. Mais le point de vue protestant
en est un fondé sur les enseignements explicites de la Bible, comme
les faits suivants le démontreront.
Après la mort de Christ, les apôtres n'ont jamais appelé le temple de
Jérusalem « le temple de Dieu » mais chaque fois qu'ils utilisaient
cette expression, ils voulaient dire l'Église chrétienne voir
1 Timothée 3.15;
1 Corinthiens 3.16;
6.19;
2 Corinthiens 6.16;
Éphésiens 2.19, 22.
De plus, dans le livre de l'Apocalypse, qui fut écrit
quelques années après la destruction de Jérusalem, la mention est
faite d'hommes « devenus des colonnes dans le temple de Dieu » (
Apocalypse 3.12
). Il devient donc évident que le fait que « l'homme
du péché... » vienne s'asseoir « dans le temple de Dieu » n'implique
nullement qu'il devait paraître dans la cité littérale de Jérusalem.
Les disciples savaient que le Seigneur avait rejeté l'édifice de
Jérusalem en tant que « temple de Dieu ». Ce temple que Jésus appela
une fois « la maison de mon Père », Il le désigna (en le rejetant pour
toujours) comme ceci : « Voici, votre maison vous sera laissée déserte » (
Matthieu 23.38
). À partir de ce temps, il n'était plus « le temple
de Dieu ». Par la suite, chaque fois que les apôtres se référaient à
cet édifice, ils l'appelaient simplement « le temple » (voir
Actes 22.17;
24.12, 18;
25.8;
26.21
). Le langage humain n'aurait sûrement
pas pu être plus clair que lorsque l'apôtre Paul, sous l'inspiration,
demanda au peuple résidant à Corinthe : « Ne savez-vous pas que vous
êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si
quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple
de Dieu est saint, et vous êtes ce temple. » (
1 Corinthiens 3.16-17 ).
Cependant, en dépit de la clarté de l'enseignement biblique, même le
monde protestant a largement suivi l'enseignement jésuite concernant
l'Antéchrist, comme on peut le voir dans les notes trouvées dans la
Bible de Scofield qui défend le système futuriste. La Bible de
Scofield fait cette remarque sur
Apocalypse 7, page 1337 :
« La grande tribulation... son centre Jérusalem et la Terre sainte.
Elle implique le peuple de Dieu (signifiant les Juifs au sens
littéral) qui sera revenu en Palestine dans l'incrédulité. Sa durée
est de trois ans et demi... Les éléments de la tribulation sont : (1)
Le règne cruel de la 'bête sortant de la mer' (
Apocalypse 13.1 ) qui,
au commencement des trois années et demie, brisera son alliance avec
les Juifs en vertu de laquelle ils auront rétabli le temple de culte (
Daniel 9.27
), et paraîtra elle-même dans le temple, exigeant d'être
adorée comme étant Dieu (
2 Thessaloniciens 2.4 ). »
Aujourd'hui beaucoup de gens croient et enseignent la théologie
catholique romaine sans connaître son origine. Notre seule sécurité
est de vivre « de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (
Matthieu 4.4
). « La contrefaçon ressemblera tellement à la vérité
qu'il sera impossible de les distinguer l'une de l'autre si ce n'est
par les Écritures Saintes... Seuls ceux qui auront fortifié leur
esprit par les vérités de la Bible subsisteront lors du dernier grand
conflit. » (The Great Controversy, p. 593; La tragédie des siècles, p.
643-644)