Au commencement, Lucifer prétendit être parfaitement loyal envers Dieu
tout en travaillant contre Lui. « Tout en faisant secrètement la
promotion de la discorde et de la rébellion, il présenta avec une ruse
calculée que son seul objectif était de promouvoir la loyauté et de
préserver l'harmonie et la paix. » (Patriarchs and Prophets, p. 38;
Patriarches et Prophètes, p. 14). C'est là le mystère de l'iniquité.
Ce même principe d'être une chose et d'en paraître une autre peut être
discerné dans le système futuriste, car ses adhérents clament haut et
fort leur loyauté envers la Parole de Dieu tout en travaillant
délibérément ou non contre elle. Les protagonistes du futurisme
affirment qu'ils prennent la Parole de Dieu littéralement, telle
qu'elle se lit, qu'ils s'en tiennent à ce que dit le Livre Ancien.
Écrivant à propos de ceux qui enseignent le futurisme, le Dr O. T.
Allis déclare dans « Prophecy and the Church », pages 16-18 :
« C'est la ferme prétention de ses avocats que c'est seulement
lorsqu'elle est interprétée littéralement que la Bible est interprétée
fidèlement; ils dénoncent comme 'spiritualistes' ou 'allégoristes'
ceux qui n'interprètent pas la Bible avec le même degré de
littéralisme qu'eux... La question de l'interprétation littérale
versus l'interprétation figurée en est donc une qui doit être
affrontée dès le départ et nous devons tout de suite observer que la
question ne peut être considérée comme une simple alternative entre le
littéral et le figuré. Aucun littéraliste même convaincu ne peut
prendre toute la Bible à la lettre. Ni est-ce que ceux qui penchent en
faveur d'une méthode d'interprétation plus figurée ne peuvent insister
que tout est symbole. Les deux principes ont leur place appropriée et
leurs limites nécessaires... Les enseignements les plus précieux de la
Bible sont spirituels et ces réalités spirituelles et célestes sont
souvent présentées sous forme d'objets et de relations terrestres...
Et les choses spirituelles sont plus réelles et plus précieuses que
les choses visibles, tangibles et éphémères. Car les choses
représentées ont plus de réalité et de perfection en elles que les
choses par lesquelles nous les représentons. Les paroles 'Ceci est mon
corps' ne perdent rien de leur sens mais y gagnent lorsque le sens
littéral est rejeté comme non scripturaire. »
Quand Jésus a dit « Ceci est mon corps », Il voulait évidemment dire «
Ce pain représente mon corps ». Quand Il a brisé le pain, Il entendait
par là illustrer Sa mort. Paul dit de Jésus : « Il le brisa et dit :
Prends et mange : ceci est mon corps qui est brisé pour vous. » (
1 Corinthiens 11.24
) Évidemment le mot « est » signifie « représente » voir
Matthieu 13.38-39;
Luc 22.19;
Genèse 41.26-27;
Apocalypse 1.20.
Mais l'enseignement papal est exprimé dans le Canon I du Concile de
Trente qui déclare : « Si quelqu'un... dit qu'Il (le Seigneur) est
seulement dans cette chose (le pain et le vin) comme un signe ou une
figure qu'il soit maudit. »
Ce n'est qu'un exemple illustrant le fait que de nombreuses parties de
la théologie catholique romaine sont basées sur une application
littérale stricte de ce qui est conçu par Dieu dans les Écritures
comme devant être compris symboliquement. Comme l'auteur l'a montré
dans une publication précédente, les erreurs du Catholicisme romain
sont basées sur l'application littérale des choses de l'ancien Israël
national l'encens, les chandeliers, la prêtrise, etc. qui sont
appliquées dans le Nouveau Testament dans un sens spirituel en rapport
avec « l'Israël de Dieu ». Tout ce que Dieu a institué pour les Juifs
était conçu pour leur enseigner des vérités spirituelles et le manque
de discernement de la signification spirituelle de ce que le Seigneur
leur a donné, montre un grand aveuglement spirituel. Lorsque la
condition spirituelle d'une Église décline, l'attention se porte
davantage sur les aspects extérieurs de la religion et moins sur les
aspects intérieurs, une écale sans vie au lieu du grain vivant. Les
choses littérales qui ont été instituées à cause de leur signification
spirituelle l'ont perdue; alors l'emphase est mise sur la lettre
tandis que l'esprit disparaît. « Les Juifs perdirent la vie
spirituelle de leurs cérémonies et s'attachèrent à des formes vides. »
(Desire of Ages, p. 29; Jésus-Christ, p. 21). « Dieu avait dit à Moïse
concernant Ses commandements : 'Tu les lieras comme un signe sur tes
mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.' (
Deutéronome 6.8
) Ces paroles ont une profonde signification... Mais les Juifs du
temps de Christ ne discernèrent rien de tout ceci. Le commandement
donné à Moïse reçut une tout autre construction, c'est-à-dire que les
préceptes de l'Écriture devaient être portés sur la personne. Ils
écrivaient donc les textes sur des bandes de parchemin et les
attachaient d'une manière visible autour de la tête et des poignets. »
(Desire of Ages, p. 612; Jésus-Christ, p. 609). « Ils avaient étudié
les prophéties, mais sans discernement spirituel. » (Desire of Ages,
p. 30; Jésus-Christ, p. 22)
Ils interprétaient les Écritures de manière rigide, « sans
discernement spirituel ». Nicodème feignit de comprendre littéralement
les paroles de Jésus « Il faut que tu naisses de nouveau » comme si
Jésus faisait référence à la naissance physique. Quand Jésus a dit : «
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », Il
parlait d'une relation spirituelle basée sur une image de l'Ancien
Testament. Mais Ses auditeurs juifs, ayant une pensée littérale, se
méprirent sur Ses mots. Cet incident est ainsi commenté : « La même
vérité qui était symbolisée dans le service pascal était enseignée
dans les paroles de Christ. Mais elle demeurait encore incomprise. Et
les rabbins s'exclamèrent irrités : 'Comment cet homme peut-il nous
donner sa chair à manger?' ... En donnant une fausse construction à
Ses paroles, ils espéraient réveiller les préjugés du peuple à Son
égard. Christ n'a pas adouci Sa représentation symbolique ... Les
Juifs incrédules refusèrent de voir quoi que ce soit d'autre dans les
paroles du Sauveur que la signification la plus littérale... Ils ne se
préoccupaient pas du mystérieux royaume spirituel dont Il parlait. »
(Desire of Ages, p. 389-391; Jésus-Christ, p. 379-383)
Ils s'attachèrent au littéral à la place du spirituel et tuèrent le
Fils de Dieu. Tel était le cas des Juifs quand ils tuèrent Jésus; tel
fut le cas des papistes du moyen âge quand ils tuèrent les saints; tel
sera le cas au cours des scènes finales de l'histoire de cette terre
quand les armées du mal chercheront à tuer le peuple du reste de Dieu.
Professant être loyaux envers la parole de Dieu, mais trompés par les
explications littérales du système futuriste, ils seront séduits par
la pensée qu'ils servent Dieu en mettant à mort les saints (
Jean 16.2 ).
En condamnant le futurisme pour son littéralisme, Philip Mauro dit
dans « The Hope of Israël », pages 15 et 17 :
« Sans aucun doute notre penchant naturel favorise l'interprétation
dite 'littérale' des prophéties en question; car pour l'homme naturel,
les choses qui sont visibles sont les choses réelles et nous sommes
disposés à nous attacher avec ténacité à ce point de vue, en dépit de
l'enseignement clair du Nouveau Testament à l'effet que les choses
visibles ne sont que de pâles représentations des choses invisibles,
ces dernières étant les réalités éternelles et spirituelles tellement
soulignées par les promesses de bénédictions futures... Alors
évidemment, notre difficulté à comprendre les prophéties du genre
rapporté ci-dessus est due à notre manque de foi et à notre
engourdissement spirituel. »
Le futurisme est basé sur la négation du principe néo-testamentaire
que l'Église a hérité de toutes les promesses et bénédictions assurées
à Israël. Jésus a dit aux Juifs : « Le royaume de Dieu vous sera
enlevé (à l'Israël littéral) et sera donné à une nation (l'Israël
spirituel) qui en donnera les fruits. » (
Matthieu 21.43 ) « Vous
(l'Église) êtes... une nation sainte. » (
1 Pierre 2.9
). Le Nouveau
Testament affirme partout que l'Église est maintenant la nation
d'Israël. Ce fait a été souligné par de nombreux commentateurs
appréciés. Nous en citons un : « L'Église chrétienne absorbe l'Église
juive, hérite de ses privilèges et adopte, dans un sens plus vaste et
plus noble, sa phraséologie... L'Israël de Dieu, l'Église de Christ,
prend la place de l'Israël national. » (Ellicot's Commentary, Notes on
Revelation, p. 96, 125)