L'Agitation au Moyen-Orient et l'Antéchrist

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COMMENT ÉTUDIER LE LIVRE DE L'APOCALYPSE :
UN PRINCIPE VITAL À COMPRENDRE
POUR ÉVITER LES SÉDUCTIONS DES DERNIERS TEMPS

« Ce livre [l'Apocalypse] exige une étude attentive faite avec prière de peur qu'il ne soit interprété selon les idées des hommes et qu'une fausse construction ne soit donnée à la parole sacrée du Seigneur qui, dans ses symboles et ses figures, signifie tant pour nous... Les profondeurs de Dieu sont dépeintes dans l'Apocalypse » (Letter 16, 1900). « En figures et en symboles, des sujets d'une vaste importance ont été présentés à Jean... afin que le peuple de Dieu... puisse avoir une compréhension intelligente des périls et des conflits qui les attendent... Dans l'Apocalypse sont dépeintes les profondeurs de Dieu... chaque symbole de l'Apocalypse... Dans l'Apocalypse, tous les livres de la Bible se rencontrent et se terminent... Les noms des sept Églises sont symboliques... Le nombre sept indique la totalité et symbolise le fait que les messages s'étendent jusqu'à la fin des temps, alors que les symboles utilisés révèlent... Christ est décrit comme marchant au milieu des chandeliers d'or. Ainsi est symbolisée Sa relation avec les Églises... Il est représenté comme montant et descendant au milieu des Églises sur la terre... Christ est représenté comme tenant les étoiles dans Sa main droite. » (Acts of the Apostles, p. 583-586; Conquérants pacifiques, p.519-521)

Ces commentaires soulignent donc la nature symbolique de l'Apocalypse. En contraste, le futurisme souligne l'application littérale des aspects les plus importants du livre. En étudiant en parallèle l'esprit qui est à la base de la prophétie et le futurisme, il devient parfaitement clair que l'interprétation que révèle cet esprit, étant en complète harmonie avec les textes du Nouveau Testament, tire son origine de notre bienheureux Seigneur Jésus; le futurisme au contraire tire visiblement son origine du grand séducteur, car on peut y voir l'opposition aux principes d'interprétation clairement établis dans le Nouveau Testament. Les chrétiens devraient apprendre à fuir le futurisme comme si c'était une plaie. Mais hélas, certains d'entre nous n'ont aucune idée de la manière de déterminer si une interprétation vient de l'Esprit de Dieu ou du malin par le biais du futurisme. Nous avons donc besoin d'un principe par lequel nous pourrons tester cette grande supercherie des derniers jours, concoctée par Satan pour séduire, si c'était possible, les élus mêmes.

Écrivant pour condamner le futurisme, le Dr Oswald T. Allis dit :

« Le dispensationalisme prend sa source dans un littéralisme fautif et non scripturaire qui ignore le caractère typique et préparatoire de l'Ancien Testament dans le domaine important de la prophétie... Ce système dispensationaliste d'interprétation des Écritures est aujourd'hui très populaire. Les raisons ne sont pas difficiles à trouver. L'interprétation littérale semble faciliter la lecture de la Bible. Elle semble aussi plus respectueuse. Elle se justifie de cette manière : 'Dieu doit avoir dit ce qu'Il voulait dire et doit vouloir dire exactement ce qu'Il a dit; et ce qu'Il a dit doit être pris exactement comme Il l'a dit, c'est-à-dire littéralement.' Mais le Nouveau Testament montre très clairement que l'interprétation littérale a été une pierre d'achoppement pour les Juifs. Elle leur a caché les vérités les plus précieuses de l'Écriture. » (Prophecy and the Church, p. 256, 258).

Le tout premier verset de l'Apocalypse nous informe que les vérités seraient communiquées par des signes et qu'elles ont été données spécifiquement à Son Église. Il est dit : « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a signifié, par l'envoi de son ange, à son serviteur Jean. » Signifier, c'est montrer par des signes, donner une signification non en mots clairs mais par des signes et des symboles. Ce verset d'ouverture dit aussi que cet Apocalypse (Révélation) révélerait Jésus comme le chef de l'Église et qu'il est écrit pour 'ses serviteurs', un terme par lequel le Révélateur désigne les chrétiens voir Apocalypse 2.20; 7.3; 19.2, 5; 22.3, 6. Ces symboles que l'on dit aussi écrits pour Son Église, concernent « des choses qui doivent arriver bientôt » ( Apocalypse 1.1 ); « des choses qui doivent être accomplies dans peu de temps » ( Apocalypse 22.6 ), « car le temps est proche » ( Apocalypse 22.10 ). Les futuristes dont l'antagonisme envers l'Apocalypse divin (la Révélation) est si évident quand nous étudions le futurisme, nient totalement les enseignements du tout premier verset de l'Apocalypse car les futuristes engagés soutiennent que la plus grande partie du livre a trait aux Juifs littéraux et prophétise ce qu'un Antéchrist littéral doit accomplir dans un temple littéral, dans la ville littérale de Jérusalem, impliquant une période littérale de trois ans et demi; ils ajoutent que les prophéties principales n'ont pas encore commencé à s'accomplir et restent encore bien éloignées dans le futur. Quelle contradiction perverse de la Révélation divine si explicite!

Le lecteur est invité à observer les déclarations suivantes de la plume du Dr H. Gratton Guinness :

« N'importe quel système d'interprétation qui viole cette loi fondamentale du livre est forcément erroné. Le système qui dit 'Babylone signifie Babylone et l'ancienne Babylone littérale reviendra à la vie, que nous sommes obligés d'y croire', est forcément faux. Dans l'Apocalypse, Babylone ne veut pas dire Babylone, ni Jérusalem Jérusalem, ni un Juif un Juif, ni le temple un temple; le système qui dit que 'toute cette imagerie juive prouve que le livre fait référence à la nation juive et non au futur de l'Église' doit être faux. Toute cette imagerie juive est symbolique; ces choses sont utilisées comme signes. Tout ce qui avait trait à Israël était typique des choses ayant trait à l'Église. Les choses signifiées doivent donc être chrétiennes, autrement le signe et la chose signifiée seraient une seule et même chose... L'explication divine attachée à certains des premiers symboles employés dans le livre fournit la clef par laquelle une grande partie du langage des signes doit être interprétée... Jean a vu sept chandeliers séparés et il a vu Christ, le grand Souverain Sacrificateur, marchant au milieu des chandeliers comme Aaron le faisait, allumant les lampes. Il dit à Jean ce que représente l'emblème; les sept chandeliers symbolisaient les sept Églises d'Asie... Le chandelier était un article du tabernacle et de l'économie du temple dans lequel chaque article était typique des choses célestes; beaucoup d'autres symboles empruntés au même système apparaissent dans l'Apocalypse : cette clef unique les libère tous... Les sept chandeliers représentent les sept Églises chrétiennes, c'est-à-dire qu'ils forment une représentation parfaite de l'Église chrétienne. Un sens chrétien et non pas juif doit donc caractériser tout le reste... Les explications et indications initiales de cette prophétie sont une sorte d'avertissement divin contre l'erreur de prendre ces emblèmes juifs de manière littérale; dans l'Apocalypse, ils doivent être interprétés uniformément comme les signes d'autres choses. » (The Approaching End of the Age, p. 104-106). Dans Apocalypse 2.9, Jésus dit : « Je connais le blasphème de ceux qui disent qu'ils sont juifs et qui ne le sont pas mais qui sont de la synagogue de Satan. » Apocalypse 3.9 : « Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent. » Pris littéralement, il serait impossible pour un Juif de dire qu'il est un Juif et qu'il mente. Ainsi Jésus démontre très clairement dans l'ouverture de l'Apocalypse que toute la terminologie juive du livre de l'Apocalypse se réfère à l'Église. Dans Apocalypse 7, quatre anges sont peints comme retenant les vents du tumulte et de la détresse jusqu'à ce que, dit l'ange, « nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël » ( v. 1-4 ). Les étudiants sérieux savent que la référence ici faite aux « tribus des enfants d'Israël » (comme ailleurs dans l'Apocalypse) ne se rapporte pas aux Juifs littéraux mais est une représentation symbolique de l'Église du reste. Mais les futuristes enseignent que ces Israélites sont les Juifs littéraux qui seront sauvés lorsque Christ reviendra chercher Son Église. Nous devons savoir que le système futuriste interprète littéralement, en les reliant aux Juifs littéraux, ces portions vitales des prophéties que nous maintenons avoir trait à l'Israël spirituel.

Le futurisme contredit à la base le principe néo-testamentaire que la terminologie de l'Ancien Testament est maintenant employée dans un sens spirituel et mondial en rapport avec l'Église. La Bible du Dr Scofield (qui parle en faveur du futurisme) nous donne le principe fondamental du futurisme : « Il est particulièrement nécessaire d'exclure la notion... que l'Église est le véritable Israël, et que la prophétie de l'Ancien Testament ayant trait au royaume se trouve accomplie par l'Église. » (p. 989). Le futurisme nie ainsi les déclarations les plus claires du Nouveau Testament. Le livre de l'Apocalypse a été écrit pour l'Église de Jésus-Christ ( voir 1.11; 22.16; 3.6, 13, 22, etc.), et notre Seigneur termine en disant : « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. » ( Apocalypse 22.16 ). Et pourtant, en dépit des déclarations mêmes du Seigneur données dans l'Apocalypse, et en dépit de l'enseignement clair du Nouveau Testament que l'Église est maintenant « l'Israël de Dieu » ( Galates 6.16, etc.), les futuristes déclarent que parce que l'Apocalypse contient autant d'images appartenant à Israël, il traite principalement du Juif littéral de Palestine!

Le professeur W. Milligan, D. D., dans son ouvrage « Revelation of St. John », p. 27-30, 72, dit : « Le symbolisme du livre de l'Apocalypse est totalement et exclusivement juif... Le livre est complètement farci de mémoires, incidents, pensées et langage du passé de l'Église, à un point tel qu'on peut douter qu'il contienne une seule image non tirée de l'Ancien Testament ou une seule phrase complète qui ne soit plus ou moins construite de matériaux de même source. »

Bishop Wordsworth dans « The New Testament in Greek, General Epistles and Revelation », déclare : « La diction du livre l'Apocalypse est plus hébraïque que toute autre portion du Nouveau Testament. Elle adopte des idiomes hébreux et des mots hébreux... elle christianise des mots et des sentiments hébreux, les revêt d'un habit évangélique et les consacre à Christ. Ainsi, par exemple, elle n'utilise jamais la forme grecque Hierosuluma, mais emploie toujours l'hébreu Hierusalem; et par ce nom, elle ne désigne jamais la Sion littérale, mais l'Église chrétienne. »

Bishop Wordsworth montre par plusieurs illustrations que le contexte, le sentiment hébreu prévaut dans tout l'Apocalypse. Il dit de plus :

« Dans un même esprit de véritable catholicité, ouvrant l'esprit, spiritualisant le langage de la nation juive et l'investissant de la lumière de l'Évangile, l'Apocalypse désigne l'Église universelle de Christ sous les termes du vocabulaire hébraïque par les noms des 'douze tribus d'Israël'. Il élargit donc la vision du peuple hébreu et étend les murs de Sion et les frontières de la Palestine jusqu'à ce qu'ils embrassent dans leur vaste étendue toute la famille humaine. »

Ces faits sont vitaux pour nous chrétiens qui croyons aujourd'hui former « l'Israël de Dieu ». Cependant, en dépit de ce fait, beaucoup d'entre nous avons suivi le système futuriste dans notre présentation d'Harmaguédon en déclarant qu'Harmaguédon doit être le nom d'un endroit littéral en Palestine et qu'une bataille militaire finale sera livrée sur terre. Mais quand le Révélateur a déclaré que les forces de mal « seraient rassemblées en un lieu appelé en hébreu Harmaguédon » (traduction de Philippe), Il voulait justement que nous comprenions ce fait de la même manière éclairée que nous avons compris toutes les nombreuses autres désignations hébraïques du livre une assurance explicite à « l'Israël de Dieu » que ses ennemis seront détruits sur la « montagne de la tuerie », selon la signification du mot hébreu « Harmaguédon ».