Nous, loyaux chrétiens, ne voudrions pas aider les Jésuites en toute
connaissance de cause. Pourtant certains chrétiens loyaux l'ont déjà
fait dans leur ignorance, comme nous l'avons indiqué au chapitre
précédent en prenant l'exemple du Dr Guinness. Il n'avait pas
correctement saisi toutes les implications des principes
d'interprétation biblique qu'il promulguait avec tant de force et de
clarté. La chose est aussi vraie pour certains d'entre nous. Or, les
livres de Daniel et de l'Apocalypse doivent être « mieux compris » à
la fin [
Daniel 12.4]
(Testimonies to Ministers, p. 113-114). La
lumière venant du trône de Dieu devient plus brillante et nous pouvons
aujourd'hui comprendre plus profondément la signification divine des
prophéties. En tant que peuple de Dieu, nous avons toujours compris
clairement l'enseignement du Nouveau Testament que nous sommes
l'Israël de Dieu, mais il n'a pas toujours été aussi évident que
lorsque nous considérons le peuple d'Israël spirituellement, nous
devons aussi considérer le pays d'Israël d'une manière spirituelle. En
ne suivant pas ce principe, nous avons été amenés à suivre le système
futuriste dans notre interprétation des prophéties traitant du pays
d'Israël.
La Bible de Scofield dit en présentant le futurisme : « La prophétie
ne se préoccupe pas de l'histoire comme telle, mais seulement de
l'histoire qui touche Israël et la Terre sainte » (Cf.
Daniel 11,
p. 918). « La grande tribulation... son centre Jérusalem et
la Terre sainte. Elle implique le peuple de Dieu [les Juifs littéraux]
qui est dans l'incrédulité... Ils rétabliront le culte du temple. »
(Notes on Revelation 7, p. 1337).
Ainsi le futurisme est basé sur le principe que la Palestine occupe
une grande place dans les prophéties, tout comme le retour des Juifs
et la reconstruction du temple à Jérusalem.
Le futurisme enseigne que la Palestine est encore la « Terre sainte »,
tel que montré dans les extraits ci-dessus venant de la Bible de
Scofield. Ici encore, observez comment cette remarque s'oppose aux
enseignements du futurisme. Les mots sont incisifs : « La malédiction
est sur l'ancienne Jérusalem et ses environs, et le pays est souillé
par ses habitants. » (Review & Herald, 25-2-1896) « La malédiction est
sur Jérusalem à cause de son rejet du Fils unique de Dieu. » Ces
commentaires et l'enseignement du Nouveau Testament nous démontrent
qu'il est erroné de notre part d'appliquer
Daniel 11.45 à la cité
littérale de Jérusalem. La prophétie se lit comme suit : « Il dressera
les tentes de son palais entre les mers et la glorieuse et sainte
montagne. Cependant il arrivera à sa fin, sans que personne lui soit
en aide. » Il est ajouté dans la marge : « La montagne de la
délectable sainteté » et Moffatt traduit ce passage comme « la colline
sacrée si belle ». Comment de telles désignations pourraient-elles
s'appliquer à cette cité littérale de Jérusalem, qui est maudite, et
dont il est dit : « L'ancienne Jérusalem ne sera plus jamais un lieu
sacré jusqu'à ce qu'elle soit purifiée par le feu du raffineur venant
du ciel. » (Review & Herald, 9-6-1896). À la fin des mille ans, ce
lieu devra être « purifié et préparé à recevoir... la Sainte Cité ».
(The Great Controversy, p. 663; La Tragédie des siècles, p. 720).
La cité littérale de Jérusalem n'est donc pas un lieu saint, ce n'est
pas un lieu sacré. Seule la présence de Dieu rend un lieu saint, comme
le démontrent les Écritures, et la présence de Dieu s'est retirée
quand Jésus a dit : « Votre maison sera laissée déserte. » Comment
pourrions-nous alors échafauder une doctrine, une croyance sur un
clair déni des enseignements de l'ensemble du Nouveau Testament et les
déclarations sans équivoque de l'esprit de prophétie?
Il est bien que nous soyons capables de citer ce commentaire sur le
Livre de Daniel, « The Greatest of the Prophets », écrit par George
McCready Price, page 318 :
« La signification évidente de toute la phrase [en rapport avec le
rassemblement du roi du nord et de ses forces contre Jérusalem] est
que cette puissance prend une position fortement stratégique pour
lancer une attaque directe sur la sainte cité signifiant évidemment la
véritable Église de Christ dans les dernières heures de l'histoire. Un
geste de plus de sa part et l'Église serait apparemment renversée. »
Et notre bien-aimé frère Price poursuit en appliquant toutes les
prophéties de « guerre » du livre de l'Apocalypse (
chapitres 12-20 ) à
une attaque directe sur le peuple du reste de Dieu.
Dans l'Apocalypse, le Seigneur a clairement déclaré ce qu'Il veut dire
par la « Sainte Cité », car nous lisons dans
Apocalypse 11.2 : « Le
parvis qui est à l'extérieur du temple, laissez-le et ne le mesurez
pas, car il a été donné aux Gentils et ils fouleront la ville sainte
pendant quarante-deux mois. »
« La Sainte Cité [la véritable Église], ils la fouleront aux pieds
pendant quarante-deux-mois... Les périodes mentionnées ici de
'quarante-deux mois' et 'mille deux cent soixante jours' sont
identiques, représentant le temps pendant lequel l'Église de Christ
devra souffrir l'oppression de Rome. » (Great Controversy, p. 266; La
Tragédie des siècles, p. 286-287)
L'acte de mesurer « le temple de Dieu » dépeint dans
Apocalypse 11.1
est interprété comme l'acte de mesurer l'Église. Pour souligner encore
plus l'enseignement biblique qu'aujourd'hui toutes les prophéties
mentionnant Jérusalem, la sainte montagne, le temple ou n'importe
quelle autre partie du pays d'Israël font référence à l'Église ou y
sont reliées d'une quelconque manière, nous désirons attirer
l'attention du lecteur sur la prophétie de
Joël 2.32 qui déclare : «
Et il arrivera que quiconque invoquera le nom de l'Éternel sera sauvé;
le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, comme a dit
l'Éternel, et parmi les réchappés que l'Éternel appellera. »
Les derniers jours vont jusqu'au jour du Seigneur et de la délivrance
du reste du peuple de Dieu. Le reste est sans aucun doute le reste de
la postérité de la femme dont il est parlé dans
Apocalypse 12.17, la
dernière génération de l'Église sur terre. « Et le dragon fut irrité
contre la femme, et il s'en alla faire la guerre aux restes de sa
postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le
témoignage de Jésus. » On leur fera la guerre parce qu'ils gardent les
commandements de Dieu.
Joël 2.32
est un verset parallèle de
Daniel 11.45, car le même lieu
est mentionné, la sainte montagne où habite le Saint d'Israël, le même
reste, la même délivrance ce doit donc aussi être le même conflit qui
y est décrit. « La sainte montagne » fait référence à Sion, Jérusalem,
le temple, la demeure de Dieu, l'Église, car dans la Bible et selon
l'esprit de prophétie, ces termes sont clairement définis comme
s'appliquant à l'Église de Jésus et non à la cité littérale de
Jérusalem. « Et vous saurez que je suis l'Éternel, votre Dieu,
résidant à Sion » (
Joël 3.17 ). Dans
Éphésiens 2.21-22
, l'Église est
décrite comme croissant pour devenir « un temple saint dans le
Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de
Dieu par l'Esprit » et le temple de Dieu était localisé à Jérusalem.
Un autre aspect est celui-ci : ces prophéties concernant Jérusalem, le
temple et la sainte montagne font référence au conflit des puissances
de la terre avec le peuple du reste de Dieu à cause de leur
observation des commandements de Dieu.
Nous avons jusqu'ici établi le principe que toutes les choses
d'Israël, mentionnées dans les prophéties, incluant le pays, sont
interprétées dans la Bible et selon l'esprit de prophétie en relation
avec l'Église de Jésus. Nous avons aussi vu que l'esprit de prophétie
applique les descriptions des guerres en Palestine comme dépeignant le
conflit sur la loi de Dieu et le Sabbat. Par conséquent, quiconque
applique ces prophéties à un conflit militaire en Palestine n'aide pas
la cause de Christ mais aide l'ennemi qui s'est donné tant de mal pour
justement établir ce fait.
Comment les futuristes d'aujourd'hui expliquent-ils la « guerre »
livrée au reste (
Apocalypse 12.17
) comme une guerre contre les Juifs
littéraux de Palestine! Voyez la Bible de Scofield, p. 1341. Pour
n'importe quel chrétien, cette interprétation est impensable, mais
pourquoi devrait-on continuer à appliquer cette « guerre »
d'
Apocalypse 16.14
à une guerre militaire devant être livrée en
Palestine? La « guerre » mentionnée dans
Apocalypse 13.7
, cette guerre
livrée contre les saints du moyen âge n'était pas une guerre
palestinienne! Un autre portrait de cette guerre est présenté dans
Apocalypse 17.14
: « Ils (les rois de la terre,
Apocalypse 16.14
) feront la guerre à l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est
le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et ceux qui sont avec
Lui sont les appelés, les élus et les fidèles. » Ce n'est certainement
pas une guerre palestinienne! « Et ceux qui sont avec Lui » les
appelés, les élus et les fidèles sont montrés « avec Lui sur le mont
Sion » (
Apocalypse 14.1
). Le gouvernement de notre Seigneur Jésus est
toujours dépeint dans les Écritures comme s'Il régnait dans Jérusalem,
comme Il le faisait quand l'Israël littéral était Son peuple élu.
Dans
Apocalypse 19.11-21
, la parole de Dieu décrit la même « guerre »:
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui
qui le montait était appelé Fidèle et Véritable, et il juge et fait la
guerre... De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les
nations. » Puis nous sommes informés aux
versets 19 et 20
que cette « guerre », que ce conflit final porte sur « la marque de
la bête », et la Parole le dit clairement.
Le livre de l'Apocalypse est écrit sur un plan croissant une
répétition et une amplification menant à un crescendo. Et le crescendo
des portraits de « guerre » prophétiques répétés dans
Apocalypse 12.7, 9, 17;
13.5-7;
16.12-16;
17.14;
19.11-21 concernant le conflit final
sur la question du Sabbat nous est présenté dans
Apocalypse 19.19-20.
Dans ce crescendo, la prophétie nous informe que c'est « la bête » qui
mène la « guerre » et que cette « guerre » est reliée à « la marque de
la bête ». Jean a dit : « Et je vis la bête, et les rois de la terre,
et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à Celui qui était
assis sur le cheval et à son armée. » (
Apocalypse 19.19 ) La bête sera
la première à faire la guerre « à Christ et à Ses disciples ». « Le
peuple s'unira sous un seul chef la puissance papale pour s'opposer à
Dieu en la personne de Ses témoins » (Testimonies, vol. 7, p. 182). «
On verra beaucoup de gens... courir çà et là, poussés par l'Esprit de
Dieu à apporter la lumière aux autres... L'Esprit sera déversé sur
tous ceux qui céderont à Ses demandes et, rejetant les machinations
humaines, ses règlements obligatoires et ses méthodes prudentes, ils
déclareront la vérité avec la puissance de l'Esprit. Des multitudes
croiront et se joindront aux armées du Seigneur. » (Evangelism, p.
700; Évangéliser, p. 624).
« Des agents de Satan sous forme humaine prendront part à ce dernier
grand conflit pour s'opposer à l'établissement du royaume de Dieu. Et
les anges célestes sous un déguisement humain seront dans le champ
d'action. Les deux partis opposés continueront d'exister jusqu'à la
fin du dernier grand chapitre de l'histoire de ce monde. » (Review &
Herald, 5 août 1909). « Lorsque la terre sera éclairée de la gloire de
l'ange
d'
Apocalypse 18,
les éléments religieux, bons et mauvais, se réveilleront de leur sommeil
et les armées du Dieu vivant prendront position. » (Ms. 175, 1899).
« Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait
devant elle des miracles par lesquels il séduisait ceux qui avaient
reçu la marque de la bête et adoré son image. » (
Apocalypse 19-20 ). Le
faux prophète accomplit des miracles pour séduire le monde concernant
la marque de la bête et la première mention de ceci est dans
Apocalypse 13.11-18.
Puis dans
Apocalypse 16.13-14,
le faux prophète
est de nouveau mentionné comme étant associé avec la bête et ensemble
ils font des miracles par lesquels ils amènent le monde à faire la
guerre au Gouvernement du ciel. Ils y arrivent en obligeant
l'observation du faux sabbat par le biais de lois venant des
différents gouvernements du monde. Ainsi il ne subsiste aucun doute à
propos de la signification de cette « guerre » c'est la même guerre
mentionnée dans
Apocalypse 12.17 et
17.14. La même « guerre » est
décrite dans
Apocalypse 16.12-16
: « Et je vis sortir de la bouche du
dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète,
trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des
esprits de démons, qui font des miracles, et qui vont vers les rois de
toute la terre, afin de les rassembler pour le combat [guerre] du
grand jour du Dieu tout-puissant. » Encore une fois, nous remarquons
que « la bête » et « le faux prophète » agissant à travers l'État le
dragon sont les leaders dans cette « guerre du grand jour de Dieu »
(R. V.). À nouveau, c'est la même « guerre », les mêmes leaders et
elle concerne la même « marque de la bête ». À travers ces agents,
Satan mène le monde à sa destruction, selon le sens du mot «
Harmaguédon » en langue hébraïque (
v. 16 ).
La vérité est si claire que l'on peut seulement s'étonner devant le
fait que l'Harmaguédon militaire palestinien en soit venu à être
accepté parmi nous. Mais le lecteur qui nous a suivis jusqu'ici saura
d'où cela vient des Jésuites dont le futurisme a été accepté par les
autres Églises protestantes et d'où Uriah Smith l'a tiré [sans s'en
rendre compte]. Et chaque sermon, chaque livre, chaque article, chaque
allocution des média parrainant cette idée nuisent à l'oeuvre de Dieu
et aident les Jésuites dans leur enseignement du futurisme.