Aujourd'hui, d'une manière similaire, plusieurs milliers de chrétiens
de profession étudient les prophéties et les appliquent à tort de la
même façon que l'ont fait les Juifs : leur interprétation des
prophéties concorde avec celle des Juifs qui ont rejeté Christ et elle
est en réalité opposée aux enseignements clairs du Nouveau Testament.
Les Juifs montraient les prophéties décrivant le triomphe d'Israël sur
ses ennemis (comme
Ézéchiel 38,
39;
Joël 3;
Zacharie 12 et
14, etc.)
et se sentaient assurés de la protection et de la bénédiction de Dieu.
Aujourd'hui les chrétiens qui les expliquent enseignent la même chose
que les Juifs sur ces prophéties. Les deux ont ignoré les
qualifications spirituelles requises par ceux dont la victoire et la
bénédiction sont décrites : les deux ont ignoré l'objectif moral des
prophéties.
Au temps de notre Seigneur, lorsque les Juifs lisaient la promesse
contenue dans
Jérémie 31.31-37, ils l'appliquaient
inconditionnellement à leur nation. Un auteur dont les oeuvres donnent
l'évidence d'un profond discernement spirituel commente ainsi :
« Les Juifs avaient mal interprété la promesse divine de faveur
éternelle envers Israël [les paroles de
Jérémie 31.33-34 sont ensuite
citées]. « Ainsi a parlé l'Éternel... Si ces ordonnances [le soleil, la
lune et les étoiles] viennent à cesser devant moi, dit l'Éternel,
alors la postérité d'Israël cessera aussi d'être une nation devant moi
pour toujours. »
(
Jérémie 31.35-37)
Les Juifs considéraient leur
descendance naturelle d'Abraham comme leur donnant droit à cette
promesse. Mais ils ignorèrent les conditions que Dieu avait posées.
Avant de donner cette promesse, Il avait dit : « Je mettrai ma loi au
dedans d'eux et je l'écrirai dans leur coeur... »
« À un peuple qui a Sa loi écrite dans le coeur, la faveur de Dieu est
assurée. » (Jésus-Christ, p. 86-87)
Le Nouveau Testament enseigne clairement que l'Église a hérité de
toutes les promesses et bénédictions assurées à Israël. Jésus a dit
aux Juifs :
« C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé
[à l'Israël littéral], et sera donné à une nation [l'Israël spirituel]
qui en rendra les fruits. »
(
Matthieu 21.43)
À ceux qui portent le « fruit de l'Esprit »
(
Galates 5.22-23)
dans la vigne du Seigneur
(
Matthieu 21.33-43,
Jean 15.1-11,
etc.), sont assurées la bénédiction et la protection de Dieu.
« Vous [l'Église] êtes... une nation sainte. »
(
1 Pierre 2.9)
Le Nouveau Testament soutient partout que l'Église
est maintenant la nation d'Israël. Ce fait a été souligné par de
nombreux commentateurs bibliques de renom. Nous en citerons un,
représentant un grand nombre de ceux qui pourraient être cités :
« L'Église chrétienne absorbe l'Église juive, hérite de ses privilèges
et adopte sa phraséologie dans un sens plus vaste et plus noble...
L'Israël de Dieu, l'Église de Christ, prend la place de l'Israël
national. » (Ellicot's Commentary, Notes on Revelation, p. 96, 125)
On ne peut trop souligner que cette déclaration exprime l'enseignement
clair et fréquemment répété du Nouveau Testament et la position
explicite des Églises protestantes et des commentateurs protestants.
Mais hélas! l'ennemi de la vérité a travaillé assidûment pour aveugler
les gens sur la véritable interprétation des Écritures afin qu'ils ne
voient pas l'objectif moral des prophéties qu'il est vital de
comprendre en cette heure fatidique. Bien qu'éprouvée par le temps, la
croyance de l'Église que les prophéties de l'Ancien Testament
concernant le royaume ont trouvé leur accomplissement moral plus large
dans l'Église du Nouveau Testament est écartée en faveur d'un
enseignement relativement nouveau et tout à fait révolutionnaire
appelé le dispensationalisme qui déclare que ces prophéties ignorent
l'ère de l'Église et seront accomplies littéralement dans un royaume
juif qui suivra notre époque. Cet enseignement carrément
révolutionnaire revoit l'interprétation du livre de l'Apocalypse et
les étudiants de l'Apocalypse devraient examiner avec prière leur
interprétation de ce livre pour voir si elle est influencée par les
principes du futurisme. Écrivant pour condamner ce système
d'interprétation, le Dr Oswald T. Allis indique son erreur
fondamentale :
« Le dispensationalisme tire son origine dans un littéralisme fautif
et non scripturaire qui ignore, dans le domaine important de la
prophétie, le caractère typique et préparatoire de l'Ancien
Testament... Ce système dispensationaliste d'interprétation de
l'Écriture est aujourd'hui très populaire. Les raisons ne sont pas
difficiles à trouver. L'interprétation littérale semble rendre l'étude
biblique facile. Elle semble aussi révérente. Elle donne cet argument
: « Dieu doit avoir dit exactement ce qu'Il voulait dire et Il doit
vouloir dire exactement ce qu'il a dit; et ce qu'Il a dit doit être
pris tel qu'Il l'a dit, c'est-à-dire littéralement. » Mais le Nouveau
Testament montre clairement que l'interprétation littérale fut une
pierre d'achoppement pour les Juifs. Elle leur cacha les plus
précieuses vérités des Écritures. Le temple et son culte étaient
typiques de l'oeuvre de souverain sacrificateur de Christ
(
Jean 2.19).
Mais les Juifs ont échoué à comprendre qu'Il l'appliquait à Sa propre
personne et ont utilisé Ses paroles pour Le détruire
(
Matthieu 26.61)...
Il est venu accomplir la loi et les prophètes. Mais
l'accomplissement qu'Il a offert aux Juifs était tellement différent
de leurs attentes et de leurs désirs littéraux et charnels qu'ils
envoyèrent leur Roi au Calvaire. » (Prophecy and the Church, p. 256,
258).
L'histoire se répète. Les Juifs attendaient un royaume terrestre et
temporel. Ils réclamaient un accomplissement littéral et
inconditionnel des prophéties concernant « Israël », refusant de voir
qu'ils avaient perdu leur droit à ces prophéties à cause de leur
incapacité d'en remplir les conditions. À cause de leurs fausses
interprétations des prophéties concernant le royaume promis à Israël,
les Juifs ont rejeté Christ et Son royaume spirituel. De même
aujourd'hui, de nombreux chrétiens de profession tombent dans la même
erreur d'interpréter les prophéties concernant « Israël » dans un sens
littéral palestinien, échouant à voir que les Juifs ont gaspillé, par
leur rejet de Christ et Sa crucifixion, tout droit à ces prophéties.
Tout comme le système d'interprétation littéral centré sur la
Palestine fut le moyen par lequel les Juifs rejetèrent Christ et Son
royaume spirituel, de même aujourd'hui le système d'interprétation
littéral et centré sur la Palestine le futurisme amène les gens à mal
interpréter et à rejeter le message de Christ pour les derniers jours
concernant les événements de la fin dans Son royaume spirituel
d'Israël. Ce message est clairement énoncé dans le livre de
l'Apocalypse mais comme il est écrit dans la terminologie de l'Ancien
Testament, son objectif moral présent n'est pas compris par ceux qui
suivent le système futuriste d'interprétation.
À cause de l'imagerie ayant trait à Israël et si abondamment utilisée
dans le livre de l'Apocalypse, les futuristes disent que c'est un
livre se rapportant surtout au Juif littéral en Palestine. Le manque
de compréhension du principe néo-testamentaire que la terminologie de
l'Ancien Testament est maintenant employée dans un sens spirituel
mondial en rapport avec l'Église est responsable d'une grande partie
de la confusion théologique. « Israël » est le mot-clef qui résout les
problèmes prophétiques surtout dans le livre de l'Apocalypse. C'est
seulement dans leur relation avec l'Église que les prophéties peuvent
être pleinement comprises. Plusieurs commentateurs soulignent avec
justesse que « le symbolisme de l'Apocalypse est totalement et
exclusivement juif »; seuls les Israélites spirituels peuvent
comprendre les prophéties de l'Apocalypse. On estime qu'au moins 550
citations de l'Ancien Testament se retrouvent dans le livre de
l'Apocalypse. L'extrait suivant provenant de l'ouvrage « The
Revelation of St. John » par le Prof. W. Milligan, D. D., p. 27-30,
illustre ce que d'autres ont indiqué concernant la nature
exclusivement juive de l'Apocalypse :
« L'Église chrétienne, même au sein des Gentils, a été greffée sur le
tronc de David. Elle était intéressée à Sion et Jérusalem; elle voyait
en Babylone la représentation de ses ennemis; elle se voyait comme le
véritable Israël de Dieu. Elle était très familière avec le tabernacle
et le temple, avec leurs colonnes et leur encens, avec les différents
autels, avec les robes des prêtres, avec les chandeliers d'or à sept
branches, avec l'arche du témoignage, avec la manne cachée, et avec
les rouleaux de parchemin écrits à l'intérieur et à l'extérieur. Ces
symboles étaient donc parfaitement adaptés à sa situation et doivent
avoir eu sur elle une influence particulière. »
« Mais le symbolisme de l'Apocalypse est entièrement et exclusivement
juif. Même la couronne de vie du
verset 2.10
n'est pas la couronne du
vainqueur des jeux grecs mais la couronne hébraïque de royauté et de
joie, la couronne du roi Salomon dont sa mère l'a couronné le jour de
son mariage dans la joie de son coeur
(
Cantique des Cantiques 3.11).
Le caillou blanc portant le nouveau nom du
verset 2.17 n'a pas rapport
au caillou blanc qui, dans les tribunaux païens était jeté dans la
boîte du vote, en signe d'acquittement par le juge du prisonnier à la
barre, mais fort probablement la plaque brillante portée par le grand
prêtre sur son front. Et tous les bons commentateurs sont d'accord que
les rameaux (palmes) du
verset 7.9
ne sont pas les rameaux des
vainqueurs païens à la bataille ou aux jeux, mais les rameaux de la
Fête des Tabernacles quand, dans la plus joyeuse de toutes ses fêtes
nationales, Israël célébrait cette vie d'indépendance dans laquelle
ils étaient entrés quand ils ont marché de Ramsès à Succoth et échangé
leurs demeures dans les champs de briques chaudes d'Égypte pour l'air
libre du désert et les tentes qu'ils érigèrent dans les champs. Les
symboles de l'Apocalypse doivent être considérés avec les sentiments
d'un Juif et non avec ceux de notre propre pays ou époque. »
Après avoir présenté d'autres aspects d'Israël présents dans
l'Apocalypse, le professeur Milligan poursuit :
« Si nous passons des trompettes aux coupes, les points particuliers
suivants exigent notre attention :
1. La mention même des coupes nous relie immédiatement non au monde,
mais à l'Église. Les vases ainsi mentionnés n'étaient pas des coupes,
mais des bols ou des bassins, larges et minces plutôt qu'étroits et
profonds. C'étaient les dons présentés par les princes des douze
tribus d'Israël pour le service du tabernacle
(
Nombres 7), et ils
étaient utilisés pour offrir sur l'autel d'or du sanctuaire l'encens
qui avait été allumé par les charbons de l'autel des parvis. C'étaient
des instruments pour le service religieux, et ils étaient
particulièrement appropriés, selon la loi de la rétribution en espèces
présente dans tout l'Apocalypse, pour contenir les jugements du
Tout-Puissant conçus pour... l'Église incroyante... [Les plaies
tombent d'abord sur la Babylone spirituelle l'Église apostate.]
2. Une remarque similaire s'applique au fait que, tel que mentionné au
verset 15.6,
les anges qui portent les sept dernières plaies sortent
du temple ou de la partie la plus intérieure du tabernacle du
témoignage dans le ciel, vêtus comme des prêtres, en pur lin blanc et
avec des ceintures d'or (p. 54-55).
« Ce livre est entièrement truffé de souvenirs, incidents, pensées,
et langage du passé de l'Église... Et c'est tellement le cas qu'on
peut douter qu'il contienne une seule image qui ne soit tirée de
l'Ancien Testament ou une seule phrase complète qui ne soit plus ou
moins formée de matériel de la même source. Rien ne peut donner une
impression plus complète et plus adéquate sur ce point qu'une étude
soignée du livre lui-même, dans cet aspect particulier de son contenu.
» (p. 72)
Il énumère ensuite les exemples de nombreuses personnes, places et
incidents associés à l'Ancien Israël et mentionnés dans l'Apocalypse.
Le professeur Milligan continue :
« Le grand tremblement de terre du
chapitre 6 provient d'Aggée; le
soleil devenant noir comme un sac de crin et la lune devenant comme du
sang dans le même
chapitre 6
viennent de Joël; les étoiles qui tombent
du ciel, le figuier qui jette ses figues de façon inattendue et les
cieux qui s'éloignent comme un rouleau, dans le même chapitre viennent
d'Ésaïe; les sauterelles du
chapitre 9,
de Joël; la vendange de la
vigne de la terre dans le
chapitre 14,
de Joël et le pressoir foulé
aux pieds du même chapitre vient d'Ésaïe; les ailes de l'aigle qui
emporte la femme au désert pour la protéger sont celles de Deutéronome
et d'Ésaïe, et toute la description de la Nouvelle Jérusalem dans le
chapitre 21
est moulée sur Ézéchiel.
« Si nous regardons quelques-unes des plus grandes visions, nous
apprendrons la même leçon, celle du trône dans le ciel au
chapitre 4
ayant son prototype dans Ésaïe et Ézéchiel; celle de l'ouverture des
sceaux du
chapitre 6,
dans Zacharie; celle de la bête montant de la mer au
chapitre 13,
dans Daniel; celle des oliviers au
chapitre 11,
dans Zacharie; celle de la mesure du temple au
chapitre 21,
dans Ézéchiel et Zacharie; celle du petit livre au
chapitre 10, dans Ézéchiel.
« Ou, une fois de plus, si nous prenons n'importe quelle vision et
l'examinons en détail, nous découvrirons que ses différentes portions
sont souvent tirées de différents prophètes ou de différentes parties
du même prophète. Ainsi, dans la première vision du livre, celle du
Rédempteur glorifié au
chapitre 1, versets 12-20,
les chandeliers d'or
proviennent de l'Exode et de Zacharie; le vêtement descendant
jusqu'aux pieds, de l'Exode et de Daniel; la ceinture d'or, d'Ésaïe et
de Daniel; les cheveux comme de la laine blanche, de ces deux mêmes
prophètes; les pieds semblables à de l'airain ardent, d'Ézéchiel;
l'épée à deux tranchants, d'Ésaïe et des Psaumes; la figure comme le
soleil brillant dans sa force, de l'Exode; la chute du voyant comme
mort aux pieds de la personne qui lui apparaît, de l'Exode, Ésaïe,
Ézéchiel et Daniel; la main droite de Jésus se posant sur le Voyant,
de Daniel.
« Il est impossible d'amplifier [ainsi une histoire] sans passer par
chaque chapitre, verset et clause du livre, qui est une mosaïque
parfaite des passages de l'Ancien Testament, cités à un endroit
verbalement, à un autre en y faisant une allusion claire, pris ici
d'une scène de l'histoire juive et ailleurs de deux ou trois scènes
ensemble... Les livres sacrés de Son peuple Lui étaient des plus
familiers. Ils avaient pénétré tout Son être... Dans tout l'ensemble
de la littérature sacrée ou religieuse, on ne peut trouver une fusion
aussi parfaite de la révélation donnée à Israël avec la pensée de
quelqu'un qui exprimerait les idées d'Israël, ou les prononcerait par
le biais des symboles fournis par l'histoire d'Israël et ce, jusqu'aux
pensées les plus pures et les plus élevées de la foi chrétienne » (p.
75-76)
« Si des personnes nous passons aux lieux, nous pouvons observer la
même règle. Jérusalem et le mont Sion, Babylone et l'Euphrate, Sodome
et Égypte, tous ces lieux qui nous sont familiers dans l'histoire
d'Israël jouent leur rôle afin de souligner la sainteté ou le bonheur
des saints, la venue du jugement ou la mention des transgresseurs dont
les justes doivent se séparer. La bataille d'Harmaguédon se réfère
sans aucun doute à l'une ou l'autre sinon aux deux tueries reliées à
la plaine de Meguiddo dans l'Ancien Testament
(
Juges 5.19;
Psaumes 83.9;
2 Rois 23.29)...
« Rien ne peut expliquer la dernière attaque contre les saints comme
un rassemblement de Gog et Magog des quatre coins de la terre sinon le
fait que ces noms ont déjà été consacrés à un objectif similaire dans
les prophéties d'Ézéchiel (chapitres 38, 39). » (Id., p. 72-73)
« Un Commentaire de la Bible par les évêques et autres membres du
clergé de l'Église Anglicane » dit concernant
Apocalypse 20.8 : « Les
termes camp et cité sont des images empruntées de la condition
d'Israël dans le désert et dans la Terre Promise
(
Exode 14.19;
Psaumes 107.36). »
L'emphase sur l'hébreu se voit partout dans l'Apocalypse. Jean donne
même aux nombreux mots grecs une « forte couleur hébraïque ». Notez
l'extrait suivant de la plume du Prof. W. Milligan, D. D. :
« L'écrivain hébraïse donc intentionnellement... Rien ne peut être
plus ferme que sa déclaration (Ewald) que l'imitation de l'idiome
hébreu dans l'Apocalypse va même jusqu'à produire un changement dans
la construction grecque ayant pour but d'imiter les formes de la
langue hébraïque. » (The Revelation of St. John, p. 260)
Le professeur déclare en rapport avec
Apocalypse 9.11 : « Lorsque nous
regardons la racine du nom grec Apollyon... nous découvrons qu'il
exprime la même pensée que dans l'hébreu. »
Dans son livre « Daniel and the Revelation », p. 479, Uriah Smith en
commentant sur
Apocalypse 9.11
dit : « Son nom. En hébreu, 'Abaddon',
le destructeur; en grec, 'Apollyon', quelqu'un qui extermine ou
détruit. Ayant deux noms différents dans deux langages, il est évident
que c'est le caractère plutôt que le nom de la puissance que l'on veut
représenter... tel qu'exprimé dans les deux langues, c'est un
destructeur. »
En décrivant la destruction des ennemis de l'Église, Jean fait
attention à souligner la place symbolique « appelée en langue
hébraïque Harmaguédon »
(
Apocalypse 16.16).
Tout comme le caractère de la puissance et non son nom
littéral est exprimé dans le nom hébreu
d'
Apocalypse 9.11,
de même c'est à cause du caractère ou de la
signification en hébreu du mot Harmaguédon qu'il est mentionné dans
Apocalypse 16.16.
Le sens du mot Harmaguédon est donné par Christopher
Wordsworth : Armaguédon ou Harmaguédon est formé de deux mots hébreux
l'un, 'har', signifiant une montagne; l'autre, découper en pièces; et
ainsi il signifie la montagne de l'excision ou de la tuerie. »
Le Commentaire d'Ellicot [anglais] déclare :
« Le grec est moulé sur les tendances hébraïques de l'auteur.... Ainsi
la forte coloration hébraïque est précisément ce que nous attendrions
de quelqu'un... parlant constamment des espérances et prophéties
messianiques. » (p. 5-6)
« La prévalence des influences hébraïques que l'on remarque dans
l'Apocalypse pourrait très bien cadrer avec la date ultérieure. » (p.
11)
« L'interprète est trop facilement captivé par les ressemblances
extérieures et porte trop peu d'attention aux principes intérieurs
spirituels et éthiques... De ces principes le principal semble être le
suivant : 1) Les passages originaux des prophéties de l'Ancien
Testament doivent être considérés » (p. 12, 15).
Dans « The New Testament in Greek, General Epistles and Revelation »,
l'évêque C. Wordsworth déclare :
« La diction du livre de l'Apocalypse est plus hébraïque que n'importe
où ailleurs dans le Nouveau Testament. Elle adopte des idiomes hébreux
et les mots hébreux. Elle écarte avec précaution la syntaxe des
Gentils et courtise même les anomalies et les déviations
grammaticales; elle christianise les mots et les sentiments hébreux,
les revêt d'un manteau évangélique et les consacre à Christ. Par
exemple, elle n'utilise jamais la forme grecque 'Hierolosuma' mais
emploie toujours l'hébreu 'Hierusalem'; et elle ne désigne jamais la
Sion littérale par ce nom, mais l'Église chrétienne. »
L'évêque Wordsworth montre par plusieurs illustrations le contexte
hébreu, le sentiment hébreu, etc. qui prévaut dans tout l'Apocalypse.
Il dit de plus :
« Dans un tel esprit de véritable catholicité, ouvrant l'esprit,
spiritualisant le langage de la nation juive et l'investissant de la
lumière de l'évangile, l'Apocalypse désigne l'Église Universelle de
Christ sous les termes d'une nomenclature hébraïque par les noms des
douze tribus d'Israël ». Il étend ainsi la vision du peuple hébreu et
élargit les murs de Sion et les frontières de la Palestine jusqu'à ce
qu'ils embrassent de leur grande portée l'ensemble de la famille
humaine... L'Apocalypse élève également le coeur et la voix de la
nation hébraïque jusqu'à la cour même de l'Église glorifiée. Ici le
langage hébreu résonne dans le service solennel du rituel céleste,
dans lequel le choeur angélique chante des louanges à Dieu, Amen,
Alléluia... Il traite d'une manière semblable la prophétie hébraïque.
C'est une caractéristique de la prophétie hébraïque de répéter les
mêmes prédictions à différents moments. L'Apocalypse procède selon un
plan similaire. »