L'Objectif moral des prophéties

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L'ERREUR FONDAMENTALE DU FUTURISME

Le livre de l'Apocalypse a été écrit pour l'Église de Jésus-Christ. (Voir Apocalypse 1.11; 2.7, 11, 17, 29; 3.6, 13, 22, etc.) et le Seigneur y dit au dernier chapitre : « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. » (Apocalypse 22.16) Cependant, en dépit des déclarations du Seigneur Lui-même dans l'Apocalypse et en dépit de l'enseignement clair du Nouveau Testament que l'Église constitue maintenant « l'Israël de Dieu » (Galates 6.16; etc.), les futuristes déclarent que puisqu'il contient autant d'images relatives à Israël, il traite principalement du Juif littéral en Palestine!

Pour apprécier avec justesse un enseignement quelconque, il est toujours nécessaire d'observer avec soin ses principes de base. Nous laisserons la Bible du Dr Scofield (qui parle en faveur du futurisme) déclarer le principe de base du futurisme.

Le futurisme nie « que l'Église est le véritable Israël et que la vision du royaume de l'Ancien Testament est accomplie dans l'Église ». (p. 989)

Comme nous l'avons démontré, ceci est en contradiction directe avec l'enseignement clair du Nouveau Testament et aussi avec l'enseignement de l'Église chrétienne ayant déjà subi l'épreuve du temps et existant depuis des centaines d'années. Les futuristes ignorent les claires déclarations des Écritures que « la colère est tombée sur eux [la nation littérale d'Israël] au maximum » (1 Thessaloniciens 2.16) et qu'en tant que nation, ils ont été si brisés qu'ils « ne puissent plus être guéris » (Jérémie 19.11 ) et que Christ leur a explicitement déclaré : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation [l'Église, 1 Pierre 2.9] qui en rendra les fruits. » (Matthieu 21.43)

N'étant pas guidés par l'enseignement du Nouveau Testament que l'Israël spirituel - l'Église - a pris la place de la nation d'Israël, les futuristes bâtissent encore leurs doctrines et leurs espoirs pour le monde dans leur croyance en un accomplissement littéral et palestinien des prophéties ayant trait à Israël. Ainsi la Bible de Scofield, page 1226, fait ce commentaire : « La promesse du royaume à David et à sa postérité, décrite par les prophètes ( 2 Samuel 7.8-17, réf.; Zacharie 12.8) entre dans le Nouveau Testament absolument inchangée (Luc 1.31-33 ). » Mais Scofield oublie le fait que, puisque l'Église hérite de tout ce qui appartenait à Israël (dans un sens plus élevé), elle hérite aussi de la phraséologie de la nation d'Israël : les mêmes mots et désignations se réfèrent aux deux. L'auteur a, dans d'autres publications, donné des dizaines d'exemples tirés du Nouveau Testament. Il n'y a aucun changement dans la phraséologie employée dans le Nouveau Testament, mais il y a définitivement un changement à propos du peuple auquel ces prophéties et ces désignations s'appliquent maintenant. Dans le Nouveau Testament, l'Église est décrite dans le langage employé dans l'Ancien Testament concernant Israël. Les prophéties et les bénédictions qui se référaient à un certain moment à la nation d'Israël se réfèrent maintenant à l'Église. Comme l'Église et ses ennemis sont ainsi décrits dans l'Apocalypse, les futuristes y voient seulement la nation juive littérale et la Palestine dans les nombreuses références aux choses d'Israël contenues dans le livre de l'Apocalypse. L'Apocalypse ne peut être correctement compris et son objectif moral discerné que lorsque les événements historiques de l'Ancien Testament, les personnes, les noms, les nombres, les couleurs, etc., sont appliqués spirituellement en relation avec Christ et Son Église.

Comme la théologie juive du temps de Jésus, le futurisme est basé sur une interprétation rigide et littérale des Écritures. Concernant cette position futuriste, le Dr O. T. Allis dit :

« C'est la prétention continuelle de ses défenseurs que c'est seulement quand elle est interprétée littéralement que la Bible est interprétée fidèlement; et ils dénoncent comme « spiritualistes » ou « allégoristes » ceux qui n'interprètent pas la Bible avec le même degré de littéralisme qu'eux... La question de l'interprétation littérale versus l'interprétation figurée est par conséquent une question que nous devons affronter dès le départ. Et nous devons tout de suite observer que la question ne peut être qualifiée de simple choix entre le littéral et le figuré. Aucun littéraliste même convaincu ne prend tout ce qu'il y a la Bible de manière littérale. Ni est-ce que ceux qui penchent en faveur d'une méthode d'interprétation plus figurée insistent en disant que tout est figuré. Les deux principes ont leur place et leurs limites... Les enseignements les plus précieux de la Bible sont spirituels; et ces réalités spirituelles et célestes sont souvent présentées sous la forme d'objets terrestres et de relations humaines... Et les choses spirituelles sont plus réelles et plus précieuses que les choses visibles, tangibles, éphémères. Car « les choses représentées possèdent plus de réalité et de perfection que les choses par lesquelles nous les représentons ». Les mots « Ceci est mon corps » ne perdent pas mais gagnent du sens quand le sens littéral est rejeté comme non scripturaire. » (Prophecy and the Chruch, p. 16-18)