L'Objectif moral des prophéties

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LES RÉALITÉS CHRÉTIENNES RÉVÉLÉES
DANS LES PORTRAITS PROPHÉTIQUES DE L'APOCALYPSE

La vie chrétienne est très réelle et Dieu désire aider Ses enfants à en saisir les réalités. Correctement compris, l'Apocalypse fournit des portraits prophétiques permettant au chrétien de visualiser les « actualités » du conflit spirituel. Un auteur a écrit : « Si notre vision spirituelle pouvait être avivée, nous verrions des âmes inclinées sous l'oppression et accablées de peine... Nous verrions les anges volant rapidement à l'aide de ces personnes tentées, repoussant les armées du mal qui les entourent et plaçant leurs pieds sur une ferme fondation. Les batailles faisant rage entre les deux armées sont aussi réelles que celles qui sont livrées par les armées de ce monde, et notre destinée éternelle dépend de l'issue du conflit spirituel. » (Prophéties et rois, p. 130)

Plus le chrétien se rappelle que ce conflit est en cours, plus il réalise ce qui se passe autour de lui et plus il sera alerte concernant son salut personnel, veillera et se préparera. Satan cherche constamment à faire paraître ces réalités comme irréelles ou éloignées. L'invisible et l'éternel deviennent vagues et ténébreux. L'urgence et la nécessité de veiller sont amoindries par une foule de choses du monde : des choses qui semblent très réelles mais qui ne sont pas les choses réelles. Paul a déclaré : « Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles... » (2 Corinthiens 4.18).

Les chrétiens ont à lutter contre la tendance omniprésente de reléguer les réalités spirituelles à l'arrière-plan et de permettre aux choses temporelles de ce monde de nous cacher les choses éternelles et invisibles. Pour aider le chrétien à fixer des illustrations claires dans son esprit et en tirer force et consolation, Dieu a inspiré les prophètes à employer une imagerie frappante et colorée dans leurs descriptions prophétiques. Les éducateurs soulignent avec justesse la valeur de « l'éducation visuelle ». Comme Dieu a doté l'esprit de la capacité de produire des images de visualiser ce que nous lisons ou entendons Il a de même inspiré Sa Sainte Parole pour qu'elle forme une longue galerie de descriptions imagées : des ressemblances, des similitudes, des images.

Les incidents historiques enregistrés dans l'Ancien Testament nous fournissent des illustrations écrites par lesquelles Dieu nous enseigne des vérités spirituelles. Nous devons voir en elles des choses d'envergure mondiale : des ressemblances correspondantes dans le domaine spirituel qui ne peuvent être discernées que spirituellement (1 Corinthiens 2.14). Le Nouveau Testament et en particulier l'Apocalypse révèlent le principe du discernement « spirituel » des « choses spirituelles » dans les récits de l'Ancien Testament. L'oeil naturel ne voit pas ces « choses spirituelles » et interprète souvent littéralement ce qui devrait être discerné spirituellement. (Voir 1 Corinthiens 2.6-16.)

Dans l'Ancien Testament, sept chandeliers fournissent le seul éclairage du sanctuaire hébreu; dans le premier chapitre de l'Apocalypse, ces sept chandeliers représentent l'expérience de l'Église chrétienne à travers l'ère chrétienne (Apocalypse 1.20). Comme Son divin Auteur, l'Église est « la lumière du monde » (Matthieu 5.14; Jean 9.5). Le portrait fourni d'un monde dans les ténèbres éclairé seulement par l'Église devrait stimuler notre zèle à laisser briller la lumière du Sauveur dans toute sa splendeur. Dans une autre publication, l'auteur montre que l'Apocalypse emploie partout le principe que les choses de l'Ancien Testament fournissent l'imagerie permettant de dépeindre les choses mondiales relatives à notre Seigneur et Son Église ainsi qu'à leurs ennemis.

L'Apocalypse est riche en illustrations écrites et il arrive que des erreurs sont conçues et défendues par ceux qui interprètent de manière littérale tous les détails de ces descriptions graphiques au lieu de les interpréter symboliquement. Nous ne citerons que quelques exemples.

Les doctrines du tourment éternel et d'un diable rouge avec une queue, etc. sont tirées d'une compréhension littérale et rigide des figures de style et des symboles. (Voir Ap 12.3-4; Ésaïe 14.4-20; Ézéchiel 32.18-32; Luc 16.19-31, etc.)

Les emblèmes du corps brisé et du sang versé de notre Seigneur le pain et le vin utilisés à la Sainte Cène sont des symboles spirituels. En prenant littéralement la déclaration de Christ qui dit « Ceci est mon corps... ceci est mon sang », les Catholiques romains sont tombés dans l'erreur de la transsubstantiation. Les protestants répudient l'idolâtrie de la messe en interprétant la déclaration de Christ de manière symbolique et non littérale. L'erreur est souvent d'interpréter littéralement ce que Dieu voulait voir appliquer spirituellement.

Les quatre êtres célestes d'Apocalypse 7.1-3 ne sont pas littéralement placés aux quatre coins de la terre dans le but d'empêcher et de retenir des vents littéraux de souffler des quatre points cardinaux. C'est une représentation symbolique du contrôle du Seigneur, à travers Ses anges, des affaires du monde afin qu'elles n'empêchent pas que soit complétée Son oeuvre sur cette terre.

« Venant de l'orient » (Ap 7.2) : ceci correspond à un message venant de Christ tout comme le soleil avance avec toujours plus d'éclat jusqu'à ce que la gloire du midi soit atteinte. (Voir Ap 18.1) Ainsi la lumière doit croître jusqu'à la fin. Le portrait prophétique concernant la venue de l'ange venant de l'orient, les quatre anges retenant les quatre vents et le scellement des tribus d'Israël, ne doit pas être pris littéralement mais plutôt comme une représentation symbolique de l'achèvement de l'oeuvre de Christ sur la terre. Un auteur bien connu déclarait :

« "Les quatre coins de la terre" et les "quatre vents de la terre" sont évidemment des expressions conçues pour véhiculer l'idée d'une envergure mondiale dans les conditions décrites par le Révélateur. Le sceau du Dieu vivant, les robes blanches et les douze tribus sont aussi des symboles car personne n'oserait supposer qu'un sceau littéral doit être apposé sur le front de des serviteurs de Dieu, ni que les saints aient littéralement lavé leurs robes dans le sang de Christ, ni que l'oeuvre du scellement ait été confinée aux douze tribus littérales d'Israël dont tout moyen d'identification a été perdu depuis de nombreux siècles... Le sens réel de tels passages de l'Écriture comme celui d'Apocalypse 7 se trouve en grande partie perdu quand on tente de les traiter littéralement. De belles vérités sont révélées dans ces passages symboliques une fois que le symbolisme utilisé est bien défini." » (A. W. Anderson, The World's Finale, p. 69-72,).

Afin de permettre à Ses enfants de saisir la grandeur des vérités spirituelles qui les fortifieront et les encourageront, qui capteront leur attention et les impressionneront puissamment, Dieu a inspiré Ses prophètes à peindre des portraits prophétiques qui feront ressortir ce qu'Il veut nous communiquer comme si les choses arrivaient littéralement sous nos yeux. Cela aiderait les lecteurs de l'Apocalypse à obtenir une juste compréhension de l'objectif moral de l'Apocalypse s'il leur était rappelé que l'Église est décrite comme si elle était Israël habitant en Canaan et revivant les expériences de l'ancien Israël. Tout comme la vie chrétienne est puissamment illustrée par les expériences typiques de l'Israël littéral (1 Corinthiens 10.1-11, marge, etc.), de même les expériences vécues par l'Église chrétienne et décrites dans les prophéties de l'Apocalypse sont dépeintes comme si l'Église en tant qu'Israël habitait la Terre sainte. De nombreux commentateurs ont attiré notre attention sur ce fait. Un « Commentaire sur le Nouveau Testament » publié par la « Société de promotion de la connaissance chrétienne » dit dans ses remarques traitant de la bataille d'Harmaguédon : « Nous devons nous rappeler que partout dans ce Livre, Canaan représente le lieu où demeure l'Église de Dieu. Le lieu de rassemblement des ennemis de la Canaan terrestre était le nord. Puis des rives de l'Euphrate sont venus l'Assyrien... le Chaldéen, le destructeur de Jérusalem... Nous ne devons pas penser ici à une grande bataille devant être livrée sur cet emplacement [Megguido]. Ce serait oublier ce qui doit être toujours gardé à l'esprit, c'est-à-dire que partout dans ce Livre, Jérusalem, Sion, la Terre sainte et les différentes localités qui en font partie sont des symboles de l'Église chrétienne, de son sanctuaire ou de ses ennemis... La bataille est une image que l'on emploie tout naturellement, tout comme les mots par lesquels nous décrivons la prévalence du bien sur le mal, et dans laquelle il est presque impossible de ne pas utiliser les expressions empruntées au champ de bataille lutte, défaite, triomphe, victoire, et autres mots du genre. Les visions de l'Apocalypse sont pour l'oeil ce que les mots d'une métaphore sont à l'oreille des symboles, des portraits idéaux, non réels, de ce qui doit arriver. »

Israël était autrefois décrit comme « un peuple proche de Lui » (Psaumes 148.14). Le sanctuaire et plus tard le temple, la demeure de Dieu, étaient localisés au milieu d'Israël. Israël était campé autour et près du sanctuaire, alors que le monde païen était éloigné, lointain. Ce fait physique est employé par Paul pour représenter une vérité spirituelle. Décrivant les croyants comme étant maintenant l'Israël de Dieu et ceux qui ne sont « pas en Christ » comme les païens (Gentils), Paul dit à ceux qui avaient précédemment été classés comme des Gentils : « C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair,... souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, étrangers au commonwealth d'Israël... Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ... Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près » (Éphésiens 2.11-22). Paul décrit ainsi l'Église maintenant composée de Juifs et de Gentils comme si elle était l'Israël vivant « près » de Dieu à Jérusalem, alors que les incroyants sont décrits comme des Gentils « loin » de Dieu. Jésus le Révélateur (voir Ap 22.16) représente l'Église comme si elle était « avec » Lui « sur le mont Sion » (Ap 14.1). Dans Apocalypse 11.1-2, l'Église est montrée comme si elle était « le temple » et « la sainte cité ». Dans Apocalypse 14.20, la destruction des méchants est symbolisée par des raisons foulés au pied dans un pressoir « en dehors de la ville ». La ville évidemment se réfère ici à l'Église de Dieu (jusqu'à la fin des mille ans). Les 1 600 stades ou 300 km font allusion au circuit de la Sainte Oblation où, dans sa vision symbolique de l'Église, Ézéchiel décrit un puissant temple et une ville sur la « très haute montagne » « dans le pays d'Israël ». Jean applique cette vision de la ville, du temple et de la Sainte Oblation au « pays d'Israël » dans un sens mondial.

Dans ses « Notes on the Book of Revelation », le Rév. Albert Barnes dit de la phrase « Et le pressoir fut foulé en dehors de la ville » : « Il est représenté comme s'il était en dehors de la ville, c'est-à-dire de la cité de Jérusalem, car elle est représentée comme la demeure du saint... Le pressoir était habituellement dans le vignoble, non dans une ville il est pourtant représenté comme tel ici. Aux yeux de Jean, il n'était pas à l'intérieur des murs de quelque ville mais à l'extérieur. Et le sang sortit du pressoir. Ceci représente le fait qu'une grande destruction aurait lieu qui serait bien représentée par le jus de raisin coulant d'un pressoir, allant même jusqu'aux mors des chevaux. Profond comme si le sang était dans un champ de bataille où il monterait jusqu'aux mords des chevaux. L'idée est qu'il se produirait une grande tuerie... Les ennemis de l'Église seraient finalement totalement renversés et l'Église serait ainsi délivrée de tous ses ennemis et triompherait.

Ces portraits imagés ont été conçus pour réjouir le coeur des fidèles et les consoler dans leurs épreuves et persécutions. Satan, cherchant à détourner le regard des saints de l'assurance que ces versets contiennent pour eux que leur ennemis seraient renversés, a amené la promulgation d'idées erronées que ces versets font référence à un conflit littéral et militaire en Palestine, à l'extérieur de la ville de Jérusalem et que les 300 kilomètres se réfèrent à la longueur de la Palestine, etc.

Comme les ennemis de Dieu et de Son Église ne sont pas des grappes de raisins littérales (Voir Ap 14.17-20), leur cueillette n'est pas un rassemblement littéral. Dieu ordonne aux anges : « Vendangez les grappes de la vigne de la terre [c'est-à-dire la vigne mondiale]... Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville. » Ceux qui sont tués dans la destruction d'Harmaguédon sont décrits comme périssant « hors de la ville » la Sion spirituelle, la Jérusalem spirituelle. « La délivrance sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem » (Joël 2.32). Ainsi la « délivrance » est assurée à ceux qui, suivant l'appel de Christ, « sortent » de la Babylone spirituelle et entrent dans la cité spirituelle de Jérusalem.

L'Église est représentée comme étant sur le mont Sion « avec » le Seigneur Jésus. (Ap 14.1). Par une union spirituelle, ils sont tout autant « avec Lui » (Ap 17.14) que s'ils étaient là littéralement. Quand les rois de la terre les gouvernements terrestres « font la guerre à l'Agneau », Son Église est décrite comme étant « avec Lui ». (Voir Ap 17.12-14; 16.14-16; 19.19-20.) Ainsi le rassemblement des nations pour « faire la guerre à l'Agneau » et à Son Église n'est pas un rassemblement littéral sur le mont Sion dans la ville littérale de Jérusalem, mais l'union des éléments du royaume de Satan dans une action concertée dirigée contre l'Église du Seigneur, exactement comme si deux armées étaient impliquées : l'une à Jérusalem et l'autre rassemblée à l'extérieur dans « la vallée de Josaphat » la vallée du « Jugement de Dieu ». La cueillette des raisins mûrs pour les presser à l'extérieur de la ville de Jérusalem et du mont Sion et le rassemblement de toutes les nations et gens pour lutter contre Christ et Son Église sont tous deux des représentations symboliques des mêmes événements. La moisson du monde est mentionnée dans Ap 14.14-20 et est dépeinte comme croissant dans « la vallée de Josaphat ». Comparez Joël 3.13 avec Matthieu 13.38-40 et avec Ap 14.14-20. En comparant Joël 3.2, 11, 12 avec Matthieu 25.31-33, nous voyons que Jésus applique « la vallée de Josaphat » et le rassemblement de toutes les nations dans ce lieu comme symbole d'un jugement mondial de « toutes les nations » au temps de Sa seconde venue. L'application littérale de ces versets comme un rassemblement de nations pour se faire la guerre l'une à l'autre obscurcit la grandeur et la solennité de l'imagerie symbolique décrivant un portrait mobile et impressionnant représentant le grand jour du jugement quand tous les gens brebis et boucs seront jugés et éternellement séparés.

Les tentatives d'appliquer littéralement les représentations symboliques dramatiques gâchent le portrait que l'artiste inspiré a exécuté et créent des absurdités qui non seulement cachent la vérité décrite par le symbole mais conduisent parfois à la superstition et à l'erreur. À titre d'exemple, citons Ap 17.14 : « Ils combattront contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra. » Un auteur sincère voulant défendre l'enseignement qu'Harmaguédon a trait aux nations en Palestine dit après avoir cité Ap 17.14 : « Il semble maintenant que lorsque Jésus viendra comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, les dix royaumes seront en position de s'opposer à Sa cause. » Un autre verset qui est cité pour soutenir la croyance que les nations sont rassemblées par Satan en Palestine et qu'à la seconde venue de Christ ces nations feront la guerre au Seigneur est Ap 19.19 : « Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à Celui qui était assis sur le cheval et à son armée. »

Quelle folie d'imaginer une armée terrestre attaquant littéralement le Fils du Dieu Tout-puissant et les armées du ciel lors du second avènement! Le second avènement sera l'occasion d'une bien plus grande démonstration de la Toute Puissance que tout ce qu'on peut humainement concevoir. L'éclat de la venue de Christ détruira les méchants (2 Thessaloniciens 2.8, etc.). Quand les cieux s'ouvrent, tel que déclaré dans Ap 19.11, au lieu de voir la bête et les armées terrestres (Ap 19.19-20) littéralement livrer bataille au Roi des rois et à Son armée céleste, ils s'enfuient de terreur devant la gloire du Seigneur, appelant les montagnes à les cacher « de la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau. » (Voir Ap 6.14-17.) On notera que dans ces versets le Révélateur décrit, comme dans Ap 19.11-19, le même grand jour du Seigneur, la même ouverture des cieux, les mêmes « rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tout esclave et tout homme libre. » Par conséquent, il est évident que le rassemblement de « la bête, des rois de la terre et de leurs armées » « pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée » ne peut se référer à un rassemblement littéral des nations à Megguido pour combattre littéralement le Seigneur à Sa seconde venue, car « tous les hommes » - « tout esclave et tout homme libre » ne peuvent se retrouver littéralement à Megguido. Compris de façon symbolique, nous voyons que les gens non sauvés du monde entier sont représentés comme s'ils servaient tous dans des divisions militaires sous la bannière de Satan. Le Révélateur déclare distinctement que dans cette grande armée qu'Il décrit symboliquement comme « étant rassemblée » se trouvent « tous les hommes, à la fois libres et esclaves, grands et petits » (Ap 19.17-18). Quand le Seigneur, à Son second avènement, détruit « tous » les non régénérés, même s'ils sont décrits symboliquement comme des armées rassemblées et tuées, littéralement, elles sont cependant tuées par le Seigneur dans le monde entier. « Ceux que tuera l'Éternel en ce jour seront étendus d'un bout à l'autre de la terre » (Jérémie 25.33). Ainsi le rassemblement de « tous les oiseaux qui volent » pour manger la chair de « tous les hommes » (Ap 19.17-18) ne pourrait être un rassemblement littéral des oiseaux dans le pays littéral d'Israël, car « tous les hommes » seront détruits par le Seigneur « d'un bout à l'autre de la terre ». Jean obtient cette illustration de l'ignominie et de la plénitude de la destruction des ennemis de Dieu dans la prophétie sur Gog et son armée. (Voir Ézéchiel 39.4, 17-20.) Ceci montre que la prophétie d'Ézéchiel (chapitres 38, 39) doit être comprise comme une présentation symbolique du conflit spirituel mondial qui se termine dans la destruction finale de ceux qui servent sous la bannière de Satan. Dans Apocalypse 20.8-9, nous avons l'interprétation du Seigneur de la prophétie d'Ézéchiel concernant les multitudes dans l'armée de Gog ce sont les multitudes trompées par Satan, les ennemis du Seigneur.

Dans Psaumes 45.3-7, le conflit spirituel du Seigneur est présenté symboliquement. Dans Hébreux 1.8-9, ces versets sont appliqués à notre Seigneur. La même description symbolique est employée dans Apocalypse 19.11-14 pour dépeindre le retour du Seigneur afin de terminer Sa guerre contre le mal en détruisant ceux qui s'efforçaient juste auparavant de persécuter et de détruire le peuple de Dieu. La description par le Révélateur de la venue de Jésus avec « les armées » du ciel afin de faire la « guerre » contre la bête et les armées de la terre est conçue évidemment pour être comprise symboliquement. Jésus montera-t-Il littéralement sur « un cheval blanc » pour descendre des cieux? (Ap. 19.11) Le Révélateur L'a précédemment dépeint à Sa seconde venue comme assis sur une nuée, une faucille dans la main. (Voir Ap. 14.14-16.) Toutes ces millions de millions d'anges chevaucheront-ils littéralement des « chevaux blancs »? (Ap. 19.14) Une véritable « épée aigue » sortira-t-elle de Sa bouche? (Verset 15) L'épée aigue de notre Seigneur est Sa parole. (Voir Hébreux 4.12; Éphésiens 6.17, etc.) Reviendra-t-Il littéralement « vêtu d'un vêtement trempé dans le sang »? Foulera-t-Il alors littéralement « le pressoir »? (Ap. 19.13-15) Un ange invitera-t-il littéralement « tous les oiseaux qui volent » à venir « au souper du grand Dieu » et à « manger la chair des rois, la chair des capitaines, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes »? (Ap. 19.17-18) « La bête, et les rois de la terre, et leurs armées » ne seront pas littéralement rassemblés « pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée » (Ap. 19.19). Notre Seigneur Jésus, le Révélateur (Ap. 22.16), décrit de manière symbolique le conflit spirituel mondial. N'importe quelle tentative de littéraliser cette présentation symbolique jette un voile cachant l'objectif moral qu'il a été conçu pour dépeindre.

Un auteur chrétien populaire, soulignant la nécessité d'observer le caractère symbolique de l'Apocalypse, dit :

« Ce livre [l'Apocalypse] requiert une étude attentive accompagnée de prière de peur qu'il ne soit interprété selon des idées humaines et qu'une fausse construction ne soit donnée à la parole sacrée du Seigneur qui signifie tant pour nous dans ses symboles et ses images... Dans l'Apocalypse sont décrites les profondeurs de Dieu. »

En accord avec le principe énoncé, ce même auteur a souvent appliqué symboliquement dans le contexte de la grande controverse entre Christ et Satan les mêmes passages des Écritures que nous avons considéré. Représentant de manière imagée le conflit entre les forces du bien et les forces du mal, en harmonie avec ce que nous avons montré être la bonne interprétation des passages symboliques de cette « guerre » présentée dans l'Apocalypse, cet auteur populaire dit :

« J'ai vu deux armées en terrible conflit. Une armée était menée par des bannières portant les insignes du monde; l'autre était menée par la bannière ensanglantée du Prince Emmanuel... une compagnie après l'autre venant de l'armée du Seigneur joignait les rangs de l'ennemi, et une tribu après l'autre venant des rangs de l'ennemi s'unissait au peuple de Dieu qui garde Ses commandements... La bataille faisait rage. La victoire allait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre... Le Capitaine de notre salut dirigeait la bataille et envoyait du secours à Ses soldats. C'était une grande démonstration de puissance... Il les menait pas à pas, en conquérant et pour conquérir.

« La victoire fut finalement acquise. L'armée suivant la bannière portant l'inscription "Les commandements de Dieu et la foi de Jésus" (Ap 14.12) fut glorieusement triomphante... L'Église est aujourd'hui militante... Mais le jour vient où la bataille aura été livrée, la victoire gagnée... Mais l'Église doit combattre des ennemis visibles et invisibles et elle combattra... Les hommes se sont unis pour s'opposer au Seigneur des armées. Ces confédérations continueront jusqu'à ce que Christ revête Ses vêtements de vengeance. (8T, p. 41-42)

Ceux qui « sortent » de Babylone (Ap. 18.4) et sont rassemblés pour être « avec » Christ sur le mont Sion ont « le sceau de Dieu sur le front. » (Voir Ap. 7.1-4; 14.1.) Ceux qui sont rassemblés pour « faire la guerre à l'Agneau... et à ceux qui sont avec Lui » (Ap. 17.14; 19.19) ont « la marque de la bête » sur leur front ou sur leur main. (Voir Ap. 13.16-17; 14.9-11; 19.20.) Il est si vital pour ceux qui vivent en cette heure importante de l'histoire de comprendre clairement les enjeux, et si importantes sont les vérités que le Seigneur présente dans l'Apocalypse, qu'Il projette sur l'écran de la prophétie des portraits vivants et symboliques pour saisir et frapper notre attention. En interprétant ces choses littéralement en référence à la Palestine (elles sont données dans un contexte palestinien, car l'Église est représentée comme si elle était avec Christ sur le mont Sion, etc.), Satan fait perdre leur signification et leur vitalité à ces messages apocalyptiques importants venant de Christ.