La vie chrétienne est très réelle et Dieu désire aider Ses enfants à
en saisir les réalités. Correctement compris, l'Apocalypse fournit des
portraits prophétiques permettant au chrétien de visualiser les «
actualités » du conflit spirituel. Un auteur a écrit : « Si notre
vision spirituelle pouvait être avivée, nous verrions des âmes
inclinées sous l'oppression et accablées de peine... Nous verrions les
anges volant rapidement à l'aide de ces personnes tentées, repoussant
les armées du mal qui les entourent et plaçant leurs pieds sur une
ferme fondation. Les batailles faisant rage entre les deux armées sont
aussi réelles que celles qui sont livrées par les armées de ce monde,
et notre destinée éternelle dépend de l'issue du conflit spirituel. »
(Prophéties et rois, p. 130)
Plus le chrétien se rappelle que ce conflit est en cours, plus il
réalise ce qui se passe autour de lui et plus il sera alerte
concernant son salut personnel, veillera et se préparera. Satan
cherche constamment à faire paraître ces réalités comme irréelles ou
éloignées. L'invisible et l'éternel deviennent vagues et ténébreux.
L'urgence et la nécessité de veiller sont amoindries par une foule de
choses du monde : des choses qui semblent très réelles mais qui ne
sont pas les choses réelles. Paul a déclaré : « Nous regardons, non
point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les
choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles...
»
(
2 Corinthiens 4.18).
Les chrétiens ont à lutter contre la tendance omniprésente de reléguer
les réalités spirituelles à l'arrière-plan et de permettre aux choses
temporelles de ce monde de nous cacher les choses éternelles et
invisibles. Pour aider le chrétien à fixer des illustrations claires
dans son esprit et en tirer force et consolation, Dieu a inspiré les
prophètes à employer une imagerie frappante et colorée dans leurs
descriptions prophétiques. Les éducateurs soulignent avec justesse la
valeur de « l'éducation visuelle ». Comme Dieu a doté l'esprit de la
capacité de produire des images de visualiser ce que nous lisons ou
entendons Il a de même inspiré Sa Sainte Parole pour qu'elle forme une
longue galerie de descriptions imagées : des ressemblances, des
similitudes, des images.
Les incidents historiques enregistrés dans l'Ancien Testament nous
fournissent des illustrations écrites par lesquelles Dieu nous
enseigne des vérités spirituelles. Nous devons voir en elles des
choses d'envergure mondiale : des ressemblances correspondantes dans
le domaine spirituel qui ne peuvent être discernées que
spirituellement
(
1 Corinthiens 2.14).
Le Nouveau Testament et en
particulier l'Apocalypse révèlent le principe du discernement «
spirituel » des « choses spirituelles » dans les récits de l'Ancien
Testament. L'oeil naturel ne voit pas ces « choses spirituelles » et
interprète souvent littéralement ce qui devrait être discerné
spirituellement. (Voir
1 Corinthiens 2.6-16.)
Dans l'Ancien Testament, sept chandeliers fournissent le seul
éclairage du sanctuaire hébreu; dans le premier chapitre de
l'Apocalypse, ces sept chandeliers représentent l'expérience de
l'Église chrétienne à travers l'ère chrétienne
(
Apocalypse 1.20).
Comme Son divin Auteur, l'Église est « la lumière du monde »
(
Matthieu 5.14;
Jean 9.5).
Le portrait fourni d'un monde dans les ténèbres
éclairé seulement par l'Église devrait stimuler notre zèle à laisser
briller la lumière du Sauveur dans toute sa splendeur. Dans une autre
publication, l'auteur montre que l'Apocalypse emploie partout le
principe que les choses de l'Ancien Testament fournissent l'imagerie
permettant de dépeindre les choses mondiales relatives à notre
Seigneur et Son Église ainsi qu'à leurs ennemis.
L'Apocalypse est riche en illustrations écrites et il arrive que des
erreurs sont conçues et défendues par ceux qui interprètent de manière
littérale tous les détails de ces descriptions graphiques au lieu de
les interpréter symboliquement. Nous ne citerons que quelques
exemples.
Les doctrines du tourment éternel et d'un diable rouge avec une queue,
etc. sont tirées d'une compréhension littérale et rigide des figures
de style et des symboles. (Voir
Ap 12.3-4;
Ésaïe 14.4-20;
Ézéchiel 32.18-32;
Luc 16.19-31, etc.)
Les emblèmes du corps brisé et du sang versé de notre Seigneur le pain
et le vin utilisés à la Sainte Cène sont des symboles spirituels. En
prenant littéralement la déclaration de Christ qui dit « Ceci est mon
corps... ceci est mon sang », les Catholiques romains sont tombés dans
l'erreur de la transsubstantiation. Les protestants répudient
l'idolâtrie de la messe en interprétant la déclaration de Christ de
manière symbolique et non littérale. L'erreur est souvent
d'interpréter littéralement ce que Dieu voulait voir appliquer
spirituellement.
Les quatre êtres célestes
d'
Apocalypse 7.1-3
ne sont pas littéralement
placés aux quatre coins de la terre dans le but d'empêcher et de
retenir des vents littéraux de souffler des quatre points cardinaux.
C'est une représentation symbolique du contrôle du Seigneur, à travers
Ses anges, des affaires du monde afin qu'elles n'empêchent pas que
soit complétée Son oeuvre sur cette terre.
« Venant de l'orient »
(
Ap 7.2) :
ceci correspond à un message venant
de Christ tout comme le soleil avance avec toujours plus d'éclat
jusqu'à ce que la gloire du midi soit atteinte. (Voir
Ap 18.1) Ainsi
la lumière doit croître jusqu'à la fin. Le portrait prophétique
concernant la venue de l'ange venant de l'orient, les quatre anges
retenant les quatre vents et le scellement des tribus d'Israël, ne
doit pas être pris littéralement mais plutôt comme une représentation
symbolique de l'achèvement de l'oeuvre de Christ sur la terre. Un
auteur bien connu déclarait :
« "Les quatre coins de la terre" et les "quatre vents de la terre"
sont évidemment des expressions conçues pour véhiculer l'idée d'une
envergure mondiale dans les conditions décrites par le Révélateur. Le
sceau du Dieu vivant, les robes blanches et les douze tribus sont
aussi des symboles car personne n'oserait supposer qu'un sceau
littéral doit être apposé sur le front de des serviteurs de Dieu, ni
que les saints aient littéralement lavé leurs robes dans le sang de
Christ, ni que l'oeuvre du scellement ait été confinée aux douze
tribus littérales d'Israël dont tout moyen d'identification a été
perdu depuis de nombreux siècles... Le sens réel de tels passages de
l'Écriture comme celui
d'
Apocalypse 7
se trouve en grande partie perdu
quand on tente de les traiter littéralement. De belles vérités sont
révélées dans ces passages symboliques une fois que le symbolisme
utilisé est bien défini." » (A. W. Anderson, The World's Finale, p.
69-72,).
Afin de permettre à Ses enfants de saisir la grandeur des vérités
spirituelles qui les fortifieront et les encourageront, qui capteront
leur attention et les impressionneront puissamment, Dieu a inspiré Ses
prophètes à peindre des portraits prophétiques qui feront ressortir ce
qu'Il veut nous communiquer comme si les choses arrivaient
littéralement sous nos yeux. Cela aiderait les lecteurs de
l'Apocalypse à obtenir une juste compréhension de l'objectif moral de
l'Apocalypse s'il leur était rappelé que l'Église est décrite comme si
elle était Israël habitant en Canaan et revivant les expériences de
l'ancien Israël. Tout comme la vie chrétienne est puissamment
illustrée par les expériences typiques de l'Israël littéral
(
1 Corinthiens 10.1-11,
marge, etc.), de même les expériences vécues par
l'Église chrétienne et décrites dans les prophéties de l'Apocalypse
sont dépeintes comme si l'Église en tant qu'Israël habitait la Terre
sainte. De nombreux commentateurs ont attiré notre attention sur ce
fait. Un « Commentaire sur le Nouveau Testament » publié par la «
Société de promotion de la connaissance chrétienne » dit dans ses
remarques traitant de la bataille d'Harmaguédon : « Nous devons nous
rappeler que partout dans ce Livre, Canaan représente le lieu où
demeure l'Église de Dieu. Le lieu de rassemblement des ennemis de la
Canaan terrestre était le nord. Puis des rives de l'Euphrate sont
venus l'Assyrien... le Chaldéen, le destructeur de Jérusalem... Nous
ne devons pas penser ici à une grande bataille devant être livrée sur
cet emplacement [Megguido]. Ce serait oublier ce qui doit être
toujours gardé à l'esprit, c'est-à-dire que partout dans ce Livre,
Jérusalem, Sion, la Terre sainte et les différentes localités qui en
font partie sont des symboles de l'Église chrétienne, de son
sanctuaire ou de ses ennemis... La bataille est une image que l'on
emploie tout naturellement, tout comme les mots par lesquels nous
décrivons la prévalence du bien sur le mal, et dans laquelle il est
presque impossible de ne pas utiliser les expressions empruntées au
champ de bataille lutte, défaite, triomphe, victoire, et autres mots
du genre. Les visions de l'Apocalypse sont pour l'oeil ce que les mots
d'une métaphore sont à l'oreille des symboles, des portraits idéaux,
non réels, de ce qui doit arriver. »
Israël était autrefois décrit comme « un peuple proche de Lui »
(
Psaumes 148.14).
Le sanctuaire et plus tard le temple, la demeure de
Dieu, étaient localisés au milieu d'Israël. Israël était campé autour
et près du sanctuaire, alors que le monde païen était éloigné,
lointain. Ce fait physique est employé par Paul pour représenter une
vérité spirituelle. Décrivant les croyants comme étant maintenant
l'Israël de Dieu et ceux qui ne sont « pas en Christ » comme les
païens (Gentils), Paul dit à ceux qui avaient précédemment été classés
comme des Gentils : « C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la
chair,... souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ,
étrangers au commonwealth d'Israël... Mais maintenant, en
Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés
par le sang de Christ... Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez
loin, et la paix à ceux qui étaient près »
(
Éphésiens 2.11-22). Paul
décrit ainsi l'Église maintenant composée de Juifs et de Gentils comme
si elle était l'Israël vivant « près » de Dieu à Jérusalem, alors que
les incroyants sont décrits comme des Gentils « loin » de Dieu. Jésus
le Révélateur (voir
Ap 22.16)
représente l'Église comme si elle était « avec » Lui « sur le mont Sion »
(
Ap 14.1). Dans
Apocalypse 11.1-2,
l'Église est montrée comme si elle était « le temple » et « la sainte
cité ». Dans
Apocalypse 14.20,
la destruction des méchants est
symbolisée par des raisons foulés au pied dans un pressoir « en dehors
de la ville ». La ville évidemment se réfère ici à l'Église de Dieu
(jusqu'à la fin des mille ans). Les 1 600 stades ou 300 km font
allusion au circuit de la Sainte Oblation où, dans sa vision
symbolique de l'Église, Ézéchiel décrit un puissant temple et une
ville sur la « très haute montagne » « dans le pays d'Israël ». Jean
applique cette vision de la ville, du temple et de la Sainte Oblation
au « pays d'Israël » dans un sens mondial.
Dans ses « Notes on the Book of Revelation », le Rév. Albert Barnes
dit de la phrase « Et le pressoir fut foulé en dehors de la ville » :
« Il est représenté comme s'il était en dehors de la ville,
c'est-à-dire de la cité de Jérusalem, car elle est représentée comme
la demeure du saint... Le pressoir était habituellement dans le
vignoble, non dans une ville il est pourtant représenté comme tel ici.
Aux yeux de Jean, il n'était pas à l'intérieur des murs de quelque
ville mais à l'extérieur. Et le sang sortit du pressoir. Ceci
représente le fait qu'une grande destruction aurait lieu qui serait
bien représentée par le jus de raisin coulant d'un pressoir, allant
même jusqu'aux mors des chevaux. Profond comme si le sang était dans
un champ de bataille où il monterait jusqu'aux mords des chevaux.
L'idée est qu'il se produirait une grande tuerie... Les ennemis de
l'Église seraient finalement totalement renversés et l'Église serait
ainsi délivrée de tous ses ennemis et triompherait.
Ces portraits imagés ont été conçus pour réjouir le coeur des fidèles
et les consoler dans leurs épreuves et persécutions. Satan, cherchant
à détourner le regard des saints de l'assurance que ces versets
contiennent pour eux que leur ennemis seraient renversés, a amené la
promulgation d'idées erronées que ces versets font référence à un
conflit littéral et militaire en Palestine, à l'extérieur de la ville
de Jérusalem et que les 300 kilomètres se réfèrent à la longueur de la
Palestine, etc.
Comme les ennemis de Dieu et de Son Église ne sont pas des grappes de
raisins littérales (Voir
Ap 14.17-20),
leur cueillette n'est pas un
rassemblement littéral. Dieu ordonne aux anges : « Vendangez les
grappes de la vigne de la terre [c'est-à-dire la vigne mondiale]... Et
l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la
terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu.
Et la cuve fut foulée hors de la ville. » Ceux qui sont tués dans la
destruction d'Harmaguédon sont décrits comme périssant « hors de la
ville » la Sion spirituelle, la Jérusalem spirituelle. « La délivrance
sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem »
(
Joël 2.32). Ainsi la «
délivrance » est assurée à ceux qui, suivant l'appel de Christ, «
sortent » de la Babylone spirituelle et entrent dans la cité
spirituelle de Jérusalem.
L'Église est représentée comme étant sur le mont Sion « avec » le
Seigneur Jésus.
(
Ap 14.1).
Par une union spirituelle, ils sont tout autant « avec Lui »
(
Ap 17.14)
que s'ils étaient là littéralement.
Quand les rois de la terre les gouvernements terrestres « font la
guerre à l'Agneau », Son Église est décrite comme étant « avec Lui ».
(Voir
Ap 17.12-14;
16.14-16;
19.19-20.)
Ainsi le rassemblement des
nations pour « faire la guerre à l'Agneau » et à Son Église n'est pas
un rassemblement littéral sur le mont Sion dans la ville littérale de
Jérusalem, mais l'union des éléments du royaume de Satan dans une
action concertée dirigée contre l'Église du Seigneur, exactement comme
si deux armées étaient impliquées : l'une à Jérusalem et l'autre
rassemblée à l'extérieur dans « la vallée de Josaphat » la vallée du «
Jugement de Dieu ». La cueillette des raisins mûrs pour les presser à
l'extérieur de la ville de Jérusalem et du mont Sion et le
rassemblement de toutes les nations et gens pour lutter contre Christ
et Son Église sont tous deux des représentations symboliques des mêmes
événements. La moisson du monde est mentionnée dans
Ap 14.14-20
et est dépeinte comme croissant dans « la vallée de Josaphat ». Comparez
Joël 3.13 avec
Matthieu 13.38-40 et avec
Ap 14.14-20.
En comparant
Joël 3.2, 11, 12 avec
Matthieu 25.31-33,
nous voyons que Jésus applique «
la vallée de Josaphat » et le rassemblement de toutes les nations dans
ce lieu comme symbole d'un jugement mondial de « toutes les nations »
au temps de Sa seconde venue. L'application littérale de ces versets
comme un rassemblement de nations pour se faire la guerre l'une à
l'autre obscurcit la grandeur et la solennité de l'imagerie symbolique
décrivant un portrait mobile et impressionnant représentant le grand
jour du jugement quand tous les gens brebis et boucs seront jugés et
éternellement séparés.
Les tentatives d'appliquer littéralement les représentations
symboliques dramatiques gâchent le portrait que l'artiste inspiré a
exécuté et créent des absurdités qui non seulement cachent la vérité
décrite par le symbole mais conduisent parfois à la superstition et à
l'erreur. À titre d'exemple, citons
Ap 17.14 : « Ils combattront
contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra. » Un auteur sincère voulant
défendre l'enseignement qu'Harmaguédon a trait aux nations en
Palestine dit après avoir cité
Ap 17.14 : « Il semble maintenant que
lorsque Jésus viendra comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs,
les dix royaumes seront en position de s'opposer à Sa cause. » Un
autre verset qui est cité pour soutenir la croyance que les nations
sont rassemblées par Satan en Palestine et qu'à la seconde venue de
Christ ces nations feront la guerre au Seigneur est
Ap 19.19 : « Et je
vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour
faire la guerre à Celui qui était assis sur le cheval et à son armée.
»
Quelle folie d'imaginer une armée terrestre attaquant littéralement le
Fils du Dieu Tout-puissant et les armées du ciel lors du second
avènement! Le second avènement sera l'occasion d'une bien plus grande
démonstration de la Toute Puissance que tout ce qu'on peut humainement
concevoir. L'éclat de la venue de Christ détruira les méchants
(
2 Thessaloniciens 2.8,
etc.). Quand les cieux s'ouvrent, tel que déclaré dans
Ap 19.11,
au lieu de voir la bête et les armées terrestres
(
Ap 19.19-20)
littéralement livrer bataille au Roi des rois et à Son armée
céleste, ils s'enfuient de terreur devant la gloire du Seigneur,
appelant les montagnes à les cacher « de la face de celui qui est
assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau. » (Voir
Ap 6.14-17.)
On notera que dans ces versets le Révélateur décrit, comme dans
Ap 19.11-19,
le même grand jour du Seigneur, la même ouverture
des cieux, les mêmes « rois de la terre, les grands, les chefs
militaires, les riches, les puissants, tout esclave et tout homme
libre. » Par conséquent, il est évident que le rassemblement de « la
bête, des rois de la terre et de leurs armées » « pour faire la guerre
à celui qui était assis sur le cheval et à son armée » ne peut se
référer à un rassemblement littéral des nations à Megguido pour
combattre littéralement le Seigneur à Sa seconde venue, car « tous les
hommes » - « tout esclave et tout homme libre » ne peuvent se
retrouver littéralement à Megguido. Compris de façon symbolique, nous
voyons que les gens non sauvés du monde entier sont représentés comme
s'ils servaient tous dans des divisions militaires sous la bannière de
Satan. Le Révélateur déclare distinctement que dans cette grande armée
qu'Il décrit symboliquement comme « étant rassemblée » se trouvent «
tous les hommes, à la fois libres et esclaves, grands et petits »
(
Ap 19.17-18).
Quand le Seigneur, à Son second avènement, détruit « tous »
les non régénérés, même s'ils sont décrits symboliquement comme des
armées rassemblées et tuées, littéralement, elles sont cependant tuées
par le Seigneur dans le monde entier. « Ceux que tuera l'Éternel en ce
jour seront étendus d'un bout à l'autre de la terre »
(
Jérémie 25.33).
Ainsi le rassemblement de « tous les oiseaux qui volent » pour manger
la chair de « tous les hommes »
(
Ap 19.17-18) ne pourrait être un
rassemblement littéral des oiseaux dans le pays littéral d'Israël, car
« tous les hommes » seront détruits par le Seigneur « d'un bout à
l'autre de la terre ». Jean obtient cette illustration de l'ignominie
et de la plénitude de la destruction des ennemis de Dieu dans la
prophétie sur Gog et son armée. (Voir
Ézéchiel 39.4, 17-20.) Ceci
montre que la prophétie d'Ézéchiel
(
chapitres 38,
39) doit être
comprise comme une présentation symbolique du conflit spirituel
mondial qui se termine dans la destruction finale de ceux qui servent
sous la bannière de Satan. Dans
Apocalypse 20.8-9, nous avons
l'interprétation du Seigneur de la prophétie d'Ézéchiel concernant les
multitudes dans l'armée de Gog ce sont les multitudes trompées par
Satan, les ennemis du Seigneur.
Dans
Psaumes 45.3-7,
le conflit spirituel du Seigneur est présenté symboliquement. Dans
Hébreux 1.8-9,
ces versets sont appliqués à notre Seigneur. La même description
symbolique est employée dans
Apocalypse 19.11-14
pour dépeindre le retour du Seigneur afin de terminer Sa
guerre contre le mal en détruisant ceux qui s'efforçaient juste
auparavant de persécuter et de détruire le peuple de Dieu. La
description par le Révélateur de la venue de Jésus avec « les armées »
du ciel afin de faire la « guerre » contre la bête et les armées de la
terre est conçue évidemment pour être comprise symboliquement. Jésus
montera-t-Il littéralement sur « un cheval blanc » pour descendre des
cieux?
(
Ap. 19.11)
Le Révélateur L'a précédemment dépeint à Sa seconde
venue comme assis sur une nuée, une faucille dans la main. (Voir
Ap. 14.14-16.)
Toutes ces millions de millions d'anges chevaucheront-ils
littéralement des « chevaux blancs »?
(
Ap. 19.14)
Une véritable « épée aigue » sortira-t-elle de Sa bouche?
(
Verset 15)
L'épée aigue de notre Seigneur est Sa parole. (Voir
Hébreux 4.12;
Éphésiens 6.17,
etc.) Reviendra-t-Il littéralement « vêtu d'un vêtement trempé dans le
sang »? Foulera-t-Il alors littéralement « le pressoir »?
(
Ap. 19.13-15)
Un ange invitera-t-il littéralement « tous les oiseaux qui
volent » à venir « au souper du grand Dieu » et à « manger la chair
des rois, la chair des capitaines, la chair des puissants, la chair
des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes »?
(
Ap. 19.17-18)
« La bête, et les rois de la terre, et leurs armées » ne
seront pas littéralement rassemblés « pour faire la guerre à celui qui
était assis sur le cheval et à son armée »
(
Ap. 19.19).
Notre Seigneur Jésus, le Révélateur
(
Ap. 22.16),
décrit de manière symbolique le
conflit spirituel mondial. N'importe quelle tentative de littéraliser
cette présentation symbolique jette un voile cachant l'objectif moral
qu'il a été conçu pour dépeindre.
Un auteur chrétien populaire, soulignant la nécessité d'observer le
caractère symbolique de l'Apocalypse, dit :
« Ce livre [l'Apocalypse] requiert une étude attentive accompagnée de
prière de peur qu'il ne soit interprété selon des idées humaines et
qu'une fausse construction ne soit donnée à la parole sacrée du
Seigneur qui signifie tant pour nous dans ses symboles et ses
images... Dans l'Apocalypse sont décrites les profondeurs de Dieu.
»
En accord avec le principe énoncé, ce même auteur a souvent appliqué
symboliquement dans le contexte de la grande controverse entre Christ
et Satan les mêmes passages des Écritures que nous avons considéré.
Représentant de manière imagée le conflit entre les forces du bien et
les forces du mal, en harmonie avec ce que nous avons montré être la
bonne interprétation des passages symboliques de cette « guerre »
présentée dans l'Apocalypse, cet auteur populaire dit :
« J'ai vu deux armées en terrible conflit. Une armée était menée par
des bannières portant les insignes du monde; l'autre était menée par
la bannière ensanglantée du Prince Emmanuel... une compagnie après
l'autre venant de l'armée du Seigneur joignait les rangs de l'ennemi,
et une tribu après l'autre venant des rangs de l'ennemi s'unissait au
peuple de Dieu qui garde Ses commandements... La bataille faisait
rage. La victoire allait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre... Le
Capitaine de notre salut dirigeait la bataille et envoyait du secours
à Ses soldats. C'était une grande démonstration de puissance... Il les
menait pas à pas, en conquérant et pour conquérir.
« La victoire fut finalement acquise. L'armée suivant la bannière
portant l'inscription "Les commandements de Dieu et la foi de Jésus"
(
Ap 14.12)
fut glorieusement triomphante... L'Église est aujourd'hui
militante... Mais le jour vient où la bataille aura été livrée, la
victoire gagnée... Mais l'Église doit combattre des ennemis visibles
et invisibles et elle combattra... Les hommes se sont unis pour
s'opposer au Seigneur des armées. Ces confédérations continueront
jusqu'à ce que Christ revête Ses vêtements de vengeance. (8T, p.
41-42)
Ceux qui « sortent » de Babylone
(
Ap. 18.4) et sont rassemblés pour
être « avec » Christ sur le mont Sion ont « le sceau de Dieu sur le
front. » (Voir
Ap. 7.1-4;
14.1.)
Ceux qui sont rassemblés pour « faire
la guerre à l'Agneau... et à ceux qui sont avec Lui »
(
Ap. 17.14;
19.19)
ont « la marque de la bête » sur leur front ou sur leur main. (Voir
Ap. 13.16-17;
14.9-11;
19.20.)
Il est si vital pour ceux qui
vivent en cette heure importante de l'histoire de comprendre
clairement les enjeux, et si importantes sont les vérités que le
Seigneur présente dans l'Apocalypse, qu'Il projette sur l'écran de la
prophétie des portraits vivants et symboliques pour saisir et frapper
notre attention. En interprétant ces choses littéralement en référence
à la Palestine (elles sont données dans un contexte palestinien, car
l'Église est représentée comme si elle était avec Christ sur le mont
Sion, etc.), Satan fait perdre leur signification et leur vitalité à
ces messages apocalyptiques importants venant de Christ.