LE COMMENCEMENT DE LA FIN

(Daniel 11.40)

PRÉFACE DE L'ÉDITEUR

Dans la prophétie de Daniel 11.40-45, le roi du septentrion ou roi du nord est confronté au roi du midi ou du sud. La domination du monde en est l'enjeu mais le véritable objectif est la possession de Jérusalem, capitale du peuple de Dieu.

Dans cette prophétie du temps de la fin, plusieurs commentateurs ont identifié le roi du nord d'abord avec la Turquie (l'empire ottoman) et cent ans plus tard avec l'URSS (l'empire soviétique) pour aujourd'hui voir leur ouvrages honnis et oubliés. Mais Louis F. Were, grand spécialiste de la prophétie et étudiant acharné de l'esprit de prophétie, a énoncé et suivi les vrais principes d'interprétation biblique. Après avoir identifié, dès 1930, dans d'autres ouvrages le roi du septentrion comme étant Babylone, aujourd'hui personnifié par la papauté et ses filles, les Églises protestantes apostâtes, Louis Were a bien expliqué que le roi du midi représente l'athéisme qui, dans sa forme primaire de la Révolution française, a infligé à la Rome moderne une blessure mortelle. (Voir Ap 13.3, 12, 14 ; Dn 11.40.) En effet, en 1798, le colonel Berthier de l'armée de Napoléon s'emparait de l'Italie et faisait du pape son prisonnier, mettant ainsi fin à 1 260 années de suprématie papale, période connue sous le nom de moyen âge ou plus exactement d'âge de l'obscurantisme ou « Dark Ages » comme on le décrit en anglais.

Cet athéisme incarné ensuite dans le communisme ne devait pourtant pas s'en tirer aussi facilement. La papauté ressuscitée de sa blessure mortelle (une contrefaçon de la mort et de la résurrection de Christ), cherchant à regagner sa suprématie passée, voit encore sur sa route le même obstacle qui l'empêche d'assiéger le peuple de Dieu, l'Israël spirituel et de dominer le monde, comme autrefois le roi d'Égypte s'opposa aux armées de Babylone voulant entrer en Palestine. Le roi du midi est d'ailleurs appelé symboliquement Sodome et Égypte, symbole de l'athéisme puisque le Pharaon lui-même avait dit « Qui est Dieu pour que je lui obéisse ? » mettant ainsi en doute Son existence (Ex 5.2).

La période précédant le conflit final entre le peuple de Dieu d'une part, et Babylone et ses filles d'autre part, et qu'on appelle « le commencement de la fin » doit ainsi se jouer entre Babylone, le roi du septentrion ou du nord, qui est la papauté, et le roi du midi ou du sud, qui correspond au communisme athée. Ce dernier pas franchi, la papauté pourra de nouveau imposer son autorité au monde entier, rendant la persécution du peuple du reste inévitable. Nous vous invitons à tourner l'avant-dernière page de l'histoire de cette terre. Ce document est d'un intérêt prophétique suprême puisqu'il fait partie de l'histoire depuis les événements de la fin des années 1980 avec la chute du communisme international. Puisse le lecteur en tirer toute la motivation spirituelle nécessaire pour tenir durant les assauts qui ne manqueront pas de survenir ! Que l'Esprit de Dieu étende sur vous Sa vision prophétique et vous en fasse reconnaître la certitude !

François Ratelle

NOTE : Les textes cités proviennent de divers auteurs et trouvent tous leur origine dans la Parole. Ils sont cités pour permettre une vision plus claire des événements à venir. D'ailleurs, le lecteur averti verra que l'histoire corrobore déjà de nombreux points de cet ouvrage publié il y a presque 50 ans. Nous ne pouvons pour des raisons de concision répéter toutes leurs explications mais nous avons essayé d'inclure entre crochets quelques références bibliques conduisant à leurs conclusions.

LA GRANDE SIGNIFICATION
DE L'EFFERVESCENCE ACTUELLE PARMI LES NATIONS

« La sentinelle doit connaître le moment de la nuit. » (6T, p.407)

« La sentinelle... proclamera le moment de la nuit. » (8T, p.304)

Les scènes finales approchent rapidement. Les événements actuels et subits au sein des nations se dessinent pour former le modèle décrit par le doigt indicateur de la prophétie. Le Seigneur ne nous a pas donné le temps exact de la fin de la période de probation mais Il nous a informés concernant certains événements nationaux et internationaux qui annonceraient l'imminence de cette heure solennelle de décision finale, décision d'une portée éternelle. Alors que quelques événements précis doivent encore se produire avant cette heure fatidique, il est possible de discerner dans les événements actuels de la scène nationale des faits de nature à alerter les étudiants de la prophétie et à les convaincre que ce sont en effet les dernières heures du temps de probation.1

Les crises s'accumulent au sein des nations... Le prestige et la puissance des États-Unis augmentent de façon évidente, phénomène plus que significatif pour l'étudiant des Saintes Écritures. Ces événements ne sont que les signes avant-coureurs d'autres plus grands encore qui doivent suivre.

Il est sûrement temps de réétudier la Parole prophétique et de comprendre les événements courants à la lumière de ce qui y est clairement révélé. Souvenez-vous : « Une grande partie des prophéties sont sur le point d'être accomplies en rapide succession » (TM, p.116). C'est-à-dire que certains événements arriveront dans le monde qui accéléreront grandement les scènes finales et précipiteront la persécution du peuple de Dieu. C'est pour cette raison que les événements internationaux actuels sont de la plus grande importance pour le peuple de Dieu car nous y voyons dévoilée la condition même des choses que le Seigneur, dans Sa Parole prophétique, a déclaré devoir se produire alors que nous approchons de la fin de la période de probation.

Ce n'est plus le temps des devinettes. N'a-t-on pas déclaré que le chrétien « possède une carte indiquant chaque étape de son voyage vers le ciel et qu'il ne doit pas supposer quoi que ce soit » (TS, p. 648). À ce moment-ci, nous devrions nous tenir en alerte afin de reconnaître la signification des événements des temps présents. Pendant un certain temps au cours des derniers mois [1957-58], il semblait que nous étions certainement au bord d'une troisième guerre mondiale. Le Cardinal Spellman déclarait : « Le monde entier est un volcan qui peut faire éruption en feux guerriers à n'importe quel moment. » (Herald, Melbourne, 15-12-1956). Le pape, dans son message de Noël 1956, déclarait aux 470 millions de Catholiques romains que dans les circonstances présentes, ils pourraient légalement aller à la guerre sous certaines conditions. Il disait : « Pour notre part, en tant que chef de l'Église, nous avons jusqu'ici évité, comme dans les cas précédents, d'appeler la chrétienté à une Croisade. Nous pouvons cependant demander que l'on comprenne que là où la religion est un héritage vivant et vital, les hommes doivent considérer la lutte injustement exigée d'eux par leur ennemi comme une Croisade. » (Argus, 24-12-1956)

Les Catholiques romains avaient déjà reçu, avant la seconde guerre mondiale, le feu vert pour combattre les forces du communisme. Le pape avait même fait appel aux puissances européennes pour qu'elles s'unissent face à cet ennemi commun. [Mal lui en prit puisque la confiance placée dans le Troisième Reich lors du Concordat de 1933 et destinée à renverser le communisme le plaça dans une position discutable. Voir La Papauté contemporaine, Henry Marc-Bonnet, Que sais-je ? # 209.]

Sommes-nous conscients de la situation qui prévaut actuellement et se développe dans le monde ? Quelle est la signification pour nous chrétiens de ce grand recul du prestige communiste ? Ami lecteur, connaissez-vous la prophétie décrivant le déclin du communisme ? Comprenez-vous l'importance énorme des récents déboires russes ?

Il existe beaucoup de preuves que la suprématie soviétique est tombée à son plus bas niveau même si des efforts seront sans doute déployés pour restaurer son influence perdue et son pouvoir. [Tout ceci a commencé] lorsque le monde entier s'est révolté contre l'horreur soviétique perpétrée en Hongrie. Mais la reconquête de la Hongrie par les Russes n'a pas mis fin à la question. Cela n'a pas redonné à l'empire soviétique sa force d'antan. Toute sa structure en a alors été ébranlée et les politiques de Moscou ont été jetées par terre. La révolte de la Hongrie a montré les points faibles de l'empire de Russie. Ce pays satellite a montré son intention de devenir un pays neutre. Aux yeux de Moscou, laisser partir les Hongrois aurait été une invitation à de semblables défections en Roumanie, en Tchécoslovaquie et peut-être dans d'autres pays limitrophes. Cette séparation, considérait le Kremlin, pouvait réduire la force de frappe du côté européen et même encourager les Ukrainiens et autres groupes nationaux extérieurs à l'Union Soviétique à défier l'autorité de Moscou. La répression de la révolte hongroise par la force n'a que temporairement empêché une poussée antisoviétique plus vaste en Europe de l'Est.

La brusque montée de l'opinion mondiale contre la Russie sur la question hongroise a forcé bien des Asiatiques plutôt neutres à changer d'opinion à son égard.

L'aspect significatif de la révolte hongroise contre la brutalité soviétique a été le rôle prédominant joué par les jeunes. Ce fut aussi le cas en Pologne. Les manifestations en faveur d'un plus grand degré de liberté, telles que celles qui se sont déroulées en Russie même et qui ont été tolérées par les autorités, sont venues en général des étudiants et de la jeune génération. Cette sorte d'agitation semble prévaloir dans tous les pays satellites et nous pouvons nous attendre à quelque chose dans l'avenir.

La révolte hongroise [comme plus tard la révolte tchécoslovaque de 1968] a donné une formidable poussée aux forces luttant pour la liberté à l'intérieur des territoires détenus par les Soviétiques, mais l'étreinte serrée de Moscou les retient encore. Les actions russes dans la répression de la révolte hongroise ont eu un effet dévastateur sur la réputation et la position des partis communistes partout ailleurs dans le monde. Des failles considérables se sont dessinées dans la façade du rideau de fer communiste.

On a ainsi pu être témoin d'un déclin dans le nombre de membres des partis communistes des pays occidentaux, d'une réorientation de leurs politiques et d'une autonomie accrue vis-à-vis du grand frère rouge. De même le communisme a perdu beaucoup d'appuis au sein des syndicats.

Depuis un certain nombre d'années, l'auteur a affirmé que la puissance du communisme s'effondrerait ou tomberait devant la puissance montante de la Papauté, tel que déclaré dans la dernière prophétie de Daniel concernant le roi du nord [Dn 11.40].2

Il y a de cela quelques années, lorsque l'auteur a publié « Le roi du nord à Jérusalem » et « L'Europe et Harmaguédon », les forces communistes étaient au sommet de leur puissance et la position prise dans ces livres était uniquement basée sur l'interprétation de la Parole de Dieu. Avec une rapidité presque dramatique, les événements mondiaux ont changé et commencé à justifier l'interprétation présentée. Bien que le communisme soit encore une grande force et le révélera sans aucun doute encore en versant à l'occasion le sang dans sa lutte pour survivre, les récentes révélations indiquent cependant qu'un jour, dans un futur assez rapproché, les forces du communisme athée seront finalement soumises par les forces coalisées de la chrétienté. Cette éventualité, que l'on peut dès maintenant discerner à partir des événements relatifs à la Russie et ses satellites, a été décrite dans la prophétie biblique et soulignée comme l'un des « grands changements » devant introduire les « derniers actes » qui « seront rapides » (9T, p.11). Car lorsque la voie sera ouverte pour l'accroissement de l'autorité politique de la Papauté, il ne se passera pas beaucoup de temps avant que le peuple de Dieu ne subisse la persécution, ce qui hâtera grandement la venue de la fin du temps de probation et le commencement du grand Jour de la colère de Dieu.

Le communisme est le plus grand ennemi international organisé bloquant la voie à l'accroissement de l'autorité politique de la Papauté. Quand le prestige, la puissance et l'influence du communisme auront suffisamment diminué 3 qu'il ne lui sera plus possible d'empêcher la papauté d'atteindre son but, « une grande partie des prophéties s'accomplira alors en succession rapide » (TM, p.116).

En tant que peuple de Dieu, nous avons pendant plusieurs années parlé, prêché et écrit abondamment sur « le conflit final ». Maintenant que les événements présents proclament sans équivoque la proximité de ce conflit, avec quel intérêt captivant devrions-nous suivre la direction infaillible de la prophétie alors qu'elle explique la signification extrême de ces choses et dépeint de manière imagée les événements encore plus grands qui sont à nos portes.

Un auteur disait : « Les signes des temps qui s'accomplissent rapidement déclarent que la venue de Christ est proche, à la porte. Les jours que nous vivons sont solennels et importants... Les calamités sur terre et sur mer, l'état instable de la société, les bruits de guerre sont de mauvais augure. Ils annoncent des événements prochains de la plus grande magnitude. Les agences du mal unissent leurs forces et se consolident. Elles se fortifient pour la dernière grande crise. De grands changements doivent bientôt prendre place dans notre monde et les derniers actes seront rapides. L'état du monde montre que les temps de trouble sont devant nous. Les journaux quotidiens sont remplis d'indices d'un terrible conflit dans un avenir rapproché... Le monde est agité par l'esprit de guerre. La prophétie du onzième chapitre de Daniel a presque atteint son accomplissement complet. Bientôt les scènes de trouble dont il est parlé dans les prophéties vont prendre place. » (9T, p.11, 14)

Ces mots sont si forts et si précis à la lumière de ce qui se passe à l'heure actuelle qu'il nous faut les examiner plus à fond. Quelques-uns des points saillants sont :

1) Les troubles actuels annoncent des événements prochains de la plus grande magnitude, c'est-à-dire que de bien plus grands troubles doivent survenir. [Matthieu 24]

2) « Les agences du mal unissent leurs forces et se consolident. Elles se fortifient en vue de la dernière grande crise. » [Ap 16.14]

3) « De grand changements doivent bientôt avoir lieu dans notre monde. » [2 P 3.1-13]

4) « Les derniers actes seront rapides. » [Rm 9.28 ; 2 P 3.10]

5) « L'esprit de guerre » est relié à l'accomplissement du chapitre onze de Daniel. [Dn 11.40...]

6) La prophétie du onzième chapitre de Daniel a presque atteint son plein accomplissement.

Nous sommes ainsi orientés vers les derniers versets de la prophétie de Daniel 11 pour comprendre ces événements qui ébranlent le monde, ces troubles parmi les nations qui mèneront au temps de trouble et s'y poursuivront, un temps de trouble comme il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent (Dn 12.1).

Avant de considérer les paroles de Daniel 11.40-45, qui décrivent une période troublée précédant la venue du grand temps de trouble final (Dn 12.1), imaginons ce que sera ce temps de trouble qui précédera « le » temps de trouble tel qu'il n'y en a jamais eu. [Mt 24.6]

« Et au commencement du temps de détresse, ils [les enfants de Dieu] seront remplis du Saint-Esprit alors qu'ils partiront ensemble proclamer plus pleinement le Sabbat... À ce moment-là, les élus de Dieu verront clairement qu'ils sont dans la vérité ; ils se joindront à eux et souffriront la persécution. On verra l'épée, la famine, la peste et une grande confusion dans le pays. Les méchants les accuseront d'avoir attiré sur eux ces calamités, et ils se lèveront et se concerteront pour débarrasser la terre de leur présence, pensant ainsi enrayer le mal. » (PE, p. 33-34)

Observez qu'alors que le trouble augmente parmi les nations, le message du Sabbat doit être proclamé de manière plus totale et que la persécution doit augmenter. Expliquant ultérieurement la signification plus complète de cette prophétie, l'auteur dit :

« Le 'commencement du temps de détresse' ici mentionné n'est pas le moment où les fléaux seront versés sur la terre, mais une courte période qui les précède, durant laquelle Christ est dans le sanctuaire céleste. À ce moment-là, alors que l'oeuvre du salut s'achève, la détresse fondra sur la terre et 'les nations seront irritées' mais tenues en échec de façon à ne pas entraver l'oeuvre du troisième ange. [Ap 14.6-13.] C'est alors que 'la pluie de l'arrière-saison', les 'temps de rafraîchissement' [Ac 3.20] viendront de la part du Seigneur, pour donner de la puissance à la 'voix forte' du troisième ange [le 'grand cri'] et préparer les saints à tenir ferme lorsque les sept fléaux seront versés [Ap 16.15]. »

Ainsi la situation devient claire : les troubles augmenteront parmi les nations à mesure que nous approcherons de l'achèvement de l'oeuvre du salut, alors que la vérité du Sabbat sera proclamée plus pleinement. On verra l'épée, la famine, la peste, « une grande confusion dans le pays » et un temps de persécution pour le peuple de Dieu. Puisque le peuple de Dieu n'est pas présentement persécuté, il est évident qu'un grand changement doit se produire. Quelque chose doit survenir pour rendre possible ce temps de persécution. Qu'est-ce qui a fait cesser la persécution dans le passé ? L'affaiblissement du pouvoir politique papal. Qu'est-ce qui amènera une reprise de la persécution dans un proche avenir ? L'accroissement du pouvoir politique de la papauté.

« La prophétie annonce une restauration de son pouvoir » (TS, p. 627). « L'Église romaine monte silencieusement vers le pouvoir... Elle rassemble ses forces pour faire avancer ses propres objectifs quand le moment sera venu pour elle de frapper. » (TS, p. 630)

Les conditions du monde indiquent-elles que le temps viendra bientôt pour elle de frapper ? Les soulèvements contre la domination communiste dans les pays catholiques romains la Hongrie, la Pologne, etc. ont révélé que les forces papales se préparent à répliquer et sont prêtes à unir leurs forces dans ce but, même avec les Protestants. Ces incidents indiquent non seulement une lutte actuelle mais prédisent une lutte future alors que ces deux forces deviendront de plus en plus engagées dans un conflit mortel. Ces deux organisations mondiales, toutes deux érigées sur la base d'un totalitarisme, luttent pour la suprématie et elles voient en l'autre un ennemi mortel ; ni l'une ni l'autre ne sera satisfaite avant d'avoir réussi à dominer la scène politique. De récentes tentatives des dirigeants russes de prendre une attitude innocente et douce comme une colombe (cependant gâchée par les événements de Hongrie) n'ont pas altéré la croyance officielle du Communisme établie par Lénine qu'il est inconcevable que la République soviétique continue pendant longtemps à cohabiter avec les états impérialistes. L'un des deux doit finir par l'emporter. Pendant ce temps, un certain nombre d'affrontements terribles entre la République soviétique et les états bourgeois sont inévitables.

Des millions de catholiques romains sont empreints de l'enseignement que le Pape est le vicaire du Christ et que, comme tel, il devrait être reconnu chef de l'Europe et partant de là, obtenir l'obéissance du monde entier. Ainsi le Vatican et le Kremlin luttent pour la domination du monde et on doit admettre que ce sont des puissances qu'il faut sérieusement considérer. Leurs ambitions sont l'une des causes de l'agitation mondiale.

Alors que la Russie est le chef spirituel du mouvement communiste et que beaucoup d'ouvriers d'Occident ont appelé les ouvriers soviétiques « les troupes de choc du prolétariat mondial », on trouve partout des gens animés d'un esprit révolutionnaire contraire aux formes actuelles de gouvernement des pays dits capitalistes. Tel que déclaré :

« La centralisation des fortunes et du pouvoir... l'esprit d'inquiétude, de sédition et de meurtre, la diffusion dans le monde entier des mêmes enseignements qui amenèrent la Révolution française, tout cela tend à entraîner le monde entier dans une lutte semblable à celle qui bouleversa la France. » (Ed, p. 232-3)

Nous pouvons ainsi saisir un tant soit peu l'intensité et l'importance de la tension qui prévaut actuellement. Deux géants sont aux prises, s'étreignant la gorge. Le conflit entre leurs forces constitue le sujet des derniers versets de Daniel 11. Ces versets décrivent non pas de petites puissances insignifiantes mais le conflit entre deux formidables pouvoirs dont les intérêts opposés mettent en jeu la paix de l'humanité. Il n'est pas nécessaire de nous étonner de ce qui pourrait en résulter, puisque les Écritures et cet auteur averti déclarent sans équivoque :

1) que les forces papales sont destinées à exercer une domination brève et temporaire sur le communisme athée ; [Dn 11.40 : « Et le roi du nord fondra sur lui. »]

2) mais la domination papale cédera soudain devant l'intervention de Dieu [Dn 12.1] pour sauver Son peuple de la mort aux mains de la bête et du faux prophète, tandis que les ennemis de la papauté chercheront vengeance contre cette puissance religieuse tyrannique qui emploie maintenant « tous les moyens pour élargir le cercle de son influence et accroître sa puissance en prévision d'un combat acharné et décisif pour reprendre le sceptre du monde, rétablir la persécution et renverser tout ce que le protestantisme a établi » (TS, p. 614).

Ainsi il est dit que les forces papales doivent s'engager dans un « conflit ardent et décisif » pour atteindre leurs objectifs. Ce peut être particulièrement visible en Hongrie, en Pologne, etc. Et si l'heure qui convient à leur objectif de frapper est proche, nous pouvons nous attendre à d'autres soulèvements et à du sang versé, dans une tentative de ces pays de secouer le joug communiste et de rétablir leur propre domination. Le baromètre politique du monde indique que nous pouvons encore nous attendre à du temps orageux et d'ici à ce que la papauté ait regagné sa suprématie perdue et rétabli la persécution, le sang coulera encore.

C'est précisément ce que la Bible et cet auteur décrivent comme devant se produire avant la fin de la période de probation. Le temps de trouble préliminaire qui doit arriver avant la fin de la probation sera largement causé d'une part, par les efforts de la papauté pour rejeter les jougs qui lui ont été imposés par le communisme, et d'autre part, par les efforts faits par les forces communistes pour maintenir leur étreinte sur les pays satellites rétifs et susciter des difficultés pour le monde capitaliste occidental dans d'autres pays stratégiques. On verra l'épée, la famine, la peste et une grande confusion dans les pays... le trouble fondra sur la terre et 'les nations se seront irritées' mais seront tenues en échec de façon à ne pas entraver l'oeuvre du troisième ange. [Voir Ap 7.3.]

Une grande détresse surgira bientôt parmi les nations, une détresse qui ne cessera pas avant le retour de Jésus.

Les guerres et rumeurs de guerre, la destruction par le feu et les inondations, disent clairement que le temps de détresse qui doit prendre de l'ampleur jusqu'à la fin est très proche, à la porte. Nous n'avons pas de temps à perdre. Le monde est agité par un esprit de guerre. Les prophéties du chapitre 11 de Daniel ont presque atteint leur accomplissement final

Nous sommes ainsi dirigés vers la prophétie que l'on trouve dans les derniers versets de Daniel 11 afin de comprendre le temps de détresse qui doit prendre de l'ampleur jusqu'à la fin, trouble qui mènera à la restauration de la puissance papale et qui ne durera cependant qu'un court moment, suivi par le châtiment inévitable infligé sous les sixième et septièmes plaies.

Il est écrit sur les événements devant mener à la fin de la période de probation :

« Ceux qui honorent la loi de Dieu [dont le Sabbat, refusant ainsi la marque de la bête qui est le dimanche, voir Ap 13.16-17] ont été accusés d'attirer les jugements sur le monde et ils seront considérés comme la cause des effrayantes convulsions de la nature, des luttes et du sang versé au sein de la race humaine qui remplissent la terre de malheur. La puissance accompagnant le dernier message d'avertissement enragera les méchants... Et Satan excitera l'esprit de haine et de persécution à un niveau encore plus intense. » (TS, p. 667)

Nous pouvons nous réjouir avec les victimes de la brutalité communiste qu'elle soit en régression, car cette brutalité révèle l'absence des vertus chrétiennes de l'amour et de la miséricorde ; cependant nous ne devons pas être aveugles devant l'avertissement clair de la parole prophétique que l'humiliation et l'affaiblissement des forces du communisme n'annoncent en rien un temps de paix et d'harmonie dans la société ainsi délivrée des tyrannies du communisme ; car la Parole déclare que l'affaiblissement et la suppression des forces du communisme seront suivis par la montée de la tyrannie religieuse qui cherchera à soumettre l'ensemble de la race humaine sous sa main de fer.

Comme le temps est proche où les forces spirituelles soutenues par le pouvoir politique domineront les nations et amèneront la persécution et le péril sur le peuple de Dieu ! [Ap 18.3 ; 16.14] Ces choses seront dévoilées dans un très proche avenir alors que les plans de la papauté pour s'élever parmi les nations deviendront plus évidents.

S'il devait se produire de nouveaux soulèvements contre le joug communiste dans les pays précédemment dominés par la papauté, il se pourrait bien que la papauté juge que le temps est venu de frapper son ennemi mondial, de l'affaiblir pour plus tard le renverser. Elle pourrait par de tels soulèvements influencer le monde protestant pour l'amener à croire qu'elle est vraiment le seul rempart contre le régime redouté du communisme. De cette manière, les protestants seront amenés à sympathiser avec les catholiques romains et à tisser des liens au niveau politique. Ceci s'est déjà produit lorsque de généreux gouvernements protestants ont ouvert leur pays aux réfugiés fuyant la tyrannie du communisme. La propagande papale, profitant au maximum de ces situations, a déjà influencé les Protestants en sa faveur, et donc contre les gouvernements communistes.

[La chute du communisme en Europe de l'Est et l'influx de réfugiés en Europe de l'Ouest est chose faite. Cela a été rendu possible par la « Sainte Alliance » survenue entre le pape Jean-Paul II et le président des États-Unis Ronald Reagan. Voir l'article de Carl Bernstein, « The Holy Alliance », Time Magazine, 24 février 1992]

LE RASSEMBLEMENT DES NATIONS POUR LE CONFLIT FINAL

Alors que le temps avance et que d'autres soulèvements se produiront, l'oeil perçant de ceux qui sont guidés par le main infaillible de la prophétie verront un modèle se développer. Et c'est ce qu'il nous faut. Observez la déclaration suivante :

« Nous devons considérer comment Dieu agit avec les nations de la terre. Nous devons voir dans l'histoire l'accomplissement de la prophétie... et comprendre le progrès des événements dans le rassemblement des nations pour le conflit final de la grande controverse [Ap 16.16] » (8T, p. 307).

C'est précisément ce qui transpire dans l'arène nationale aujourd'hui. « Déjà les habitants de la terre entrent en scène sous la direction du prince des ténèbres et ce n'est que le commencement de la fin » (8T, p. 49).

Nous savons que les agences du mal s'uniront et se fortifieront pour la dernière grande crise, et que de grands changements prendront place dans notre monde, suivis par les derniers actes qui seront rapides..

Dans la période troublée qui doit tôt ou tard survenir, le communisme tombera devant la montée de la puissance politique papale soutenue par les protestants dont la haine du communisme sera habilement nourrie par la propagande du Vatican. Alors les derniers actes seront rapides car une fois que la papauté disposera de la puissance qu'elle convoite, elle ne perdra pas de temps pour agir face à ceux qui obéissent au commandement du Sabbat tel que donné dans le Décalogue et refusent de Lui obéir en observant le dimanche, la privant ainsi du droit de changer la loi de Dieu. Les pages de l'histoire sont pleines de récits qui révèlent « l'esprit que Rome a manifesté envers le Sabbat et ses défenseurs » (TS, p. 622).

L'attention du lecteur est dirigée vers cette autre déclaration sûrement inspirée de la Parole :

« Bientôt une bataille féroce aura lieu entre ceux qui servent Dieu et ceux qui ne Le servent pas... À l'issue du conflit, toute la chrétienté sera divisée en deux grandes classes, ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus [Ap 14.12], et ceux qui adorent la bête et son image et reçoivent sa marque [Ap 13.16]... Des épreuves terribles attendent le peuple de Dieu. L'esprit de guerre agite les nations d'un bout à l'autre de la terre. Mais au milieu du temps de trouble qui vient, un temps de trouble comme il n'y en a point eu depuis que les nations existent, le peuple élu demeurera inébranlable » (9T, p. 15-17).

Les déclarations ci-dessus décrivant la « bataille féroce » qui « aura lieu entre ceux qui servent Dieu et ceux qui ne Le servent pas » se trouvent dans le premier article du volume 9 des Testimonies intitulé : « La dernière crise », p. 11-18. Et dans ce chapitre nous sommes orientés vers les derniers versets de la prophétie de Daniel 11 : « Le monde est animé d'un esprit de guerre. La prophétie du chapitre 11 de Daniel a presque atteint son accomplissement total. » (9T, p. 14)

Du contexte dans lequel est mentionnée cette référence aux derniers versets de Daniel, nous concluons que ces versets de Daniel dépeignent le trouble survenant parmi les nations alors que la papauté poursuit sa volonté d'atteindre la domination politique, ce qu'elle obtiendra à travers un parcours ensanglanté. Puis, ayant atteint son but, le monde étant temporairement soumis, elle introduira la dernière grande crise en obligeant l'observation du faux jour du Sabbat, défiant le message d'avertissement du troisième ange (Ap 14.9-11).

Ainsi, tel que déclaré dans l'extrait ci-dessus du volume 8 des Testimonies, p. 307, le conflit entre les nations doit être compris à la lumière du fait que les forces spirituelles sont rassemblées par les armées invisibles en vue de la dernière crise portant sur la question du Sabbat et sur la loyauté au gouvernement divin. C'est exactement ce que l'auteur a cherché à décrire dans certaines de ses publications précédentes, particulièrement « Le roi du nord à Jérusalem ». En bref, Daniel 11.40-45 décrit comment la papauté recevrait « une blessure mortelle » (Ap 13.3) de la main du roi du midi (sud), c'est-à-dire l'Égypte, qui représente les forces du communisme athée (voir TS, p. 290).

Le onzième chapitre de l'Apocalypse est l'interprétation divine du onzième chapitre de Daniel. La persécution de l'Église pendant 1 260 années par « le roi du nord » est décrite dans Apocalypse 11.2-3 comme une attaque contre « la sainte cité » (Jérusalem), qui représente la véritable Église (voir TS, p. 286-7). De cette façon, nous sommes tout de suite amenés à discerner que le contexte palestinien de Daniel 11 est interprété par le Seigneur dans Apocalypse 11 dans un sens mondial en relation avec l'Église et c'est seulement ainsi que la prophétie de Daniel 11 peut être correctement interprétée. L'interprétation littérale est impossible mais l'application spirituelle porte un message d'amour venant du Seigneur pour Son Église.

En nous donnant les caractéristiques qui identifient le « roi du nord », le Seigneur, par l'entremise du prophète Daniel, dit que ce « roi » « s'élèverait et se glorifierait ». Ce verset est cité et appliqué par Paul sous l'inspiration, dans 2 Thessaloniciens 2.4, à l'apostasie papale qu'il dépeint comme étant entrée dans « la sainte cité » et s'étant assise « dans le temple de Dieu ». Suite au rejet de la nation juive en tant que peuple de Dieu, le terme « temple de Dieu » est la désignation néo-testamentaire de l'Église chrétienne, le temple spirituel de Dieu. Ainsi l'ensemble du Nouveau Testament conçoit l'Église comme ayant pris la place de la nation d'Israël incluant même sa position dans « le pays d'Israël » avec le « temple de Dieu » en son centre, la demeure du Saint-Esprit invisible.

À travers les livres de Jérémie, Ésaïe, Ézéchiel, Zacharie et Daniel, Babylone et son fleuve l'Euphrate sont décrits comme le « nord » et le roi de Babylone est à plusieurs reprises désigné comme le « roi du nord », voir Ez 26.7 et Jr 25.9. Nous voyons partout dans la Bible que l'Église est dépeinte comme étant la Palestine, ayant pris la place de la nation d'Israël. Par exemple, Dieu s'adresse à Son peuple Israël en disant : « Sortez d'elle de Babylone mon peuple » (Ap 18.4). Quand le peuple de Dieu sort de Babylone, il accomplit le type de l'ancien peuple d'Israël sortant de Babylone pour retourner à Jérusalem et réparer les murs de la ville et du temple qui ont été détruits par les Babyloniens. Il est impossible de comprendre le message du troisième ange sans appliquer le principe du type et de l'antitype l'Israël littéral et le pays littéral, la ville et le temple de l'Ancien Testament, et l'application spirituelle de ces choses dans le Nouveau Testament.

Par ce principe, qui est appliqué partout dans le Nouveau Testament, nous savons que tout comme Babylone est le roi spirituel du nord l'ennemi de la « véritable Église », qui est « la Sainte Cité » , « le roi du midi » ou « l'Égypte », doit aussi être compris « spirituellement ». C'est l'interprétation même que donne Apocalypse 11.8 en décrivant les forces athées qui devaient surgir lorsque les 1 260 années de suprématie papale approcheraient de leur terme (voir Ap 11.3-13). Commentant la prophétie d'Apocalypse 11, nous avons cette explication : « La 'grande ville', dans les rues de laquelle les deux témoins sont tués, et où gisent leurs cadavres, 'est appelée, dans un sens spirituel, Égypte'... C'est l'athéisme et la nation représentée par l'Égypte devait également refuser de reconnaître les droits du Dieu vivant » (TS, p. 290). Ainsi on applique l'Égypte de manière spirituelle aux communistes anticléricaux athées du temps de la Révolution française. Le lecteur est prié de lire tout ce qui traite de la Révolution française pour obtenir plus de détails sur cette application. La lumière nous est donnée dans un langage aussi clair que possible que « le roi du midi » l'Égypte est appliqué « spirituellement » comme étant le symbole des forces athées communistes anticléricales. N'importe quelle tentative de considérer « le roi du nord » ou « le roi du midi » ou « la glorieuse et sainte montagne » de manière littérale serait interpréter les Écritures en méprisant la lumière céleste la plus claire et priver l'Église d'un merveilleux message de Dieu concernant son bien-être.

Le Seigneur a donné la prophétie sur le « roi du nord » pour encourager Son peuple en indiquant que le « roi du nord » recevrait une « blessure mortelle » « au temps de la fin » (Dn 11.40 ; Ap 13.3, 12, 14).

Cette blessure mortelle serait infligée par la montée des forces athées du communisme « représentées par l'Égypte » (TS, p. 290) qui se heurteraient contre lui (Dn 11.40). Ainsi le Seigneur a révélé Son amour et Son souci pour Son Église en permettant l'émergence des forces de l'athéisme pour blesser le persécuteur papal. Des exemples sont donnés dans l'Ancien Testament où le Seigneur a permis à une force de s'opposer à une autre force qui faisait la guerre à Son peuple. D'autres exemples de ce genre sont présentés :

« La divine Providence avait tenu en échec les forces opposées à la vérité. Charles Quint avait l'intention d'écraser la Réforme mais souvent, alors qu'il levait sa main pour frapper, il était forcé de détourner le coup. À plusieurs reprises déjà, la perte de tous ceux qui osaient résister à Rome avait paru imminente ; mais, au moment critique, une diversion survenait : ou bien c'étaient les armées turques qui faisaient leur apparition sur la frontière orientale ; ou bien c'étaient le roi de France, ou le pape lui-même qui, jaloux de la puissance croissante de l'empereur, lui faisaient la guerre. Les luttes et les complications internationales donnaient ainsi à la Réforme le temps de se consolider et de s'étendre » (TS, p. 208)

« Le roi du midi » s'est « heurté » au « roi du nord » au temps de la fin, car la Révolution française fut réellement une révolte contre l'autorité et la puissance de l'Église papale, qui souffrit gravement aux mains des révolutionnaires. « Le peuple hélas ! n'avait que trop bien retenu les leçons de cruauté et de torture que Rome lui avait si diligemment enseignées. Le jour de rétribution était enfin venu... La Rome implacable sentait maintenant les coups mortels de ceux qu'elle avait formés à se délecter des actes sanguinaires... Les échafauds étaient rouges du sang des prêtres... le clergé catholique romain fit l'expérience de tous les supplices que leur Église avait si librement infligés aux doux hérétiques. » (TS, p. 305)

Mais « la blessure mortelle » infligée « au temps de la fin » par « le roi du midi » au « roi du nord » doit être « guérie », voir Apocalypse 13.3, 12, 14, quand le monde entier sera « dans l'admiration derrière la bête ». Et c'est pour décrire la restauration de la puissance politique et spirituelle de la Papauté que le Seigneur a donné à Son Église la prophétie de Daniel 11.40-45, car la « restauration de son pouvoir » (TS, p. 627) amènera la persécution sur le peuple de Dieu c'est pour cette raison et pour cela seulement que le Seigneur a donné cette prophétie d'une importance suprême à Son peuple bien-aimé. Et c'est pour cacher à l'Église ce message d'avertissement et de réconfort que Satan a introduit une contre-interprétation qui détourne avec succès l'esprit de beaucoup de gens vers ce qui est terrestre et sans aucune valeur spirituelle pour eux.

La prophétie concernant « le roi du nord » et son opposant « le roi du midi » est venue à Daniel en réponse à sa demande d'obtenir plus d'information concernant l'oeuvre de la papauté et de l'Église de Dieu. Il entendit le puissant ange Gabriel demander au Seigneur Jésus qui n'avait pas encore été incarné : « Pendant combien de temps » l'abomination papale aurait-elle la permission de fouler aux pieds « le sanctuaire et l'armée » ? (Dn 8.13).

Le fait que la puissance persécutrice de la papauté soit le thème relatif à la blessure du « roi du nord » « au temps de la fin » (Dn 11.40) en 1798 est évident quand nous observons que la question « Pendant combien de temps la papauté aura-t-elle la permission de persécuter l'Église ? » reçoit sa réponse avec la mention des 1 260 et des 1 290 jours (Dn 12.6, 7, 8-11), dont la fin détermine pour nous le commencement du « temps de la fin ». L'ange informa de plus Daniel que l'oeuvre du « roi du nord » d'envahir le « pays d'Israël » et de s'asseoir dans le temple de Dieu se proclamant lui-même Dieu dans « la ville sainte » serait dévoilée à la fin des 2 300 jours ou 1 335 jours (Dn 12.12 : de 508 après J.-C. à 1843-1844) ; cette période commence à partir du temps où la Papauté fut politiquement instaurée par Clovis, le roi des Francs, jusqu'au moment où le message des derniers jours venant du Seigneur révélerait pleinement l'oeuvre de notre Seigneur Jésus en tant que véritable Souverain Sacrificateur dans le sanctuaire céleste et aussi dans le temple spirituel de Dieu dans « la Sainte Cité », « la véritable Église ».

Pour un examen plus détaillé de la prophétie, le lecteur est prié de se procurer « Le roi du nord à Jérusalem ». Pour notre étude présente, nous désirons attirer l'attention sur le fait que le reste de la prophétie concernant « le roi du nord » décrit comment cette puissance politico-religieuse (car cette prophétie souligne la nature religieuse de cette puissance) ressusciterait finalement de sa blessure mortelle et s'en prendrait alors au « roi du midi » l'Égypte qui symbolise les forces communistes athées « comme une tempête avec des chars et des cavaliers et de nombreux navires » (Dn 11.40). C'est-à-dire que chaque arme et chaque moyen à leur disposition seront employés dans l'ardeur du conflit. « L'Église romaine... use de tous les moyens pour élargir le cercle de son influence et accroître sa puissance en prévision d'un combat acharné et décisif pour reprendre le sceptre du monde, rétablir la persécution et renverser tout ce que le protestantisme a établi » (TS, p. 614). « Elle monte silencieusement vers le pouvoir... De manière cachée et insoupçonnée, elle se fortifie pour mener à bien ses propres objectifs lorsque le temps sera venu pour elle de frapper. Tout ce qu'elle désire, c'est une position avantageuse et elle lui est déjà donnée. Nous verrons et nous sentirons bientôt quelles sont les objectifs de la Curie romaine. Quiconque croira et obéira à la Parole de Dieu encourra le reproche et la persécution » (TS, p. 630). C'est là la raison des derniers versets de Daniel 11.

Le roi du septentrion les forces papales soumettront les forces anticléricales athées du roi du midi, l'Égypte, c'est-à-dire que le christianisme de profession soumettra les forces communistes parrainées par la République soviétique. Comme ce sont des communistes sincères mais mal dirigés qui combattront jusqu'à la mort contre cette tyrannie religieuse qu'ils voient revenir à la vie, et comme Rome est également déterminée à regagner sa puissance passée, le monde est donc destiné à être témoin d'une lutte pour la suprématie entre ces deux puissances. Dans ce conflit, l'Église a plus ou moins la permission sous des difficultés toujours croissantes de poursuivre son oeuvre, position décrite comme suit :

« À ce moment-là, alors que l'oeuvre du salut s'achève, la détresse fond sur la terre et 'les nations se sont irritées', mais sont tenues en échec de façon à ne pas empêcher l'oeuvre du troisième ange. C'est alors que 'la pluie de l'arrière-saison', le 'temps de rafraîchissement' viendra de la part du Seigneur... » (PE, p. 85-86) [Voir Ac 3.20 ; Jr 5.24 ; Jl 2.23.]

La portion finale de Daniel 11 montre comment le roi du nord, après avoir soumis le roi du sud ou du midi, se tournera ensuite contre le peuple de Dieu. Et comme il refusera d'obéir à ses ordres et de désobéir à Dieu, ce roi entêté et méchant partira avec une grande furie pour détruire et anéantir beaucoup d'enfants de Dieu. Mais c'est ici qu'il rencontre le Seigneur Jésus, le grand Prince, le défenseur de Son peuple (Dn 11.44-45 ; 12.1). En tentant de détruire le peuple de Dieu, il « arrivera à sa fin et personne ne lui viendra en aide. » Le cas de quiconque persiste à persécuter le peuple de Dieu est en effet désespéré. Et le peuple de Dieu est assuré dans cette prophétie que Dieu les aime et leur a promis qu'Il sera avec eux et les délivrera de tous leurs ennemis.

À partir de cette remarquable prophétie, nous sommes capables de comprendre les présents soulèvements anticommunistes dans les pays catholiques romains. Nous sommes aussi capables de savoir que « de nombreux pays » (Dn 11.40-41) seront dominés par l'influence papale et que « le pays d'Égypte n'échappera pas » (Dn 11.42). C'est-à-dire que « le monde entier sera dans l'admiration derrière la bête » [Ap 13.3], incluant les nations qui sont aujourd'hui [1957] sous la domination du communisme athée.

« Si les États-Unis adoptent le principe en vertu duquel l'Église peut employer ou contrôler le pouvoir de l'État... le triomphe de Rome en ce pays sera assuré » (TS, p. 630). « Les protestants influenceront les dirigeants du pays à légiférer de manière à redonner à l'homme du péché sa suprématie perdue... Les principes catholiques romains seront sous les soins et la protection de l'État » (RH, 15 juin 1897).

« Quand cette nation (les États-Unis) abandonnera les principes du protestantisme [la liberté civile et la liberté religieuse représentées par les deux cornes comme celles d'un Agneau, Ap 13.11, donc la séparation de l'Église et de l'État] et à travers sa législation [elle parle comme un dragon, Satan, Ap 12.9] donnera vigueur et soutien au catholicisme [Ap 13.11-12] en limitant la liberté religieuse, alors Dieu oeuvrera avec Sa propre puissance en faveur de Son peuple qui Lui est resté fidèle. La tyrannie de Rome se fera sentir mais Christ est notre refuge » (TM, p. 206). « Alors que l'Amérique, pays de la liberté religieuse, s'unira avec la papauté pour forcer les consciences et contraindre les hommes à honorer le faux sabbat [Ap 14.9], le peuple de chaque pays sur le globe sera amené à suivre son exemple » (6T, p. 18). « Les nations étrangères suivront l'exemple des États-Unis. Même si ces derniers en seront les instigateurs, la même crise touchera notre peuple dans toutes les parties du monde. » (6T, p. 395).

C'est exactement ce qui est décrit dans l'avance triomphale du roi du nord dans Daniel 11.40-45, après la guérison de la blessure mortelle reçue du roi du sud, le communisme athée.

Avec quel intérêt l'étudiant de cette portion des Saintes Écritures, qui a vu comment les événements actuels se dévoilent selon la Parole prophétique, surveillera avec attention et intelligence la lutte entre le roi du nord et le roi du sud, jusqu'à ce que finalement, après beaucoup de sang versé et de luttes, le grand ennemi d'envergure internationale de la Papauté, le communisme athée anticlérical, soit temporairement soumis et que la Papauté exerce une fois de plus (pour une brève période) la domination grâce aux forces politiques qui acceptent son enseignement de faire appliquer les dogmes religieux par l'État. Alors nous saurons que la fin de la période de probation est proche car ce sera « un signe pour nous que la patience de Dieu a atteint sa limite... et que l'ange de miséricorde est sur le point de prendre son envol pour ne plus jamais revenir » (5T, p. 451).

Ainsi l'agitation présente au sein des nations, causée par la guerre entre ces deux puissances, et l'affaiblissement de la puissance du communisme sont un signe pour les étudiants de la Bible que nous approchons des dernières phases de la grande controverse et que les heures finales ne sont pas loin.

« Quand ces choses viendront à passer, alors levez les yeux et regardez ; car votre rédemption est proche. » (Lc 21.28)

Commentant Daniel 11.45 (dans son Commentaire sur le livre de Daniel), George McCready Price, l'un des bons commentateurs des prophéties, dit : « Puisque tout le reste du langage ici utilisé emploie les termes hautement symboliques de la vie orientale, il me semble déraisonnable d'essayer de trouver une signification littérale ou géographique pour la localité spécifiée ici, entre la mer et la glorieuse et sainte montagne... La signification évidente de toute la phrase est que cette puissance prend une position fortement stratégique en vue d'une attaque directe sur la Sainte Cité cette dernière, bien sûr, signifiant la véritable Église de Christ dans les dernières heures de l'histoire. Un mouvement de plus de sa part et l'Église semble devoir être renversée... Mais... le Roi des rois intervient au moment critique et les fidèles disciples de Jésus sont glorieusement délivrés. » (The Greatest of the Prophets, p. 308-309).

Quand cette grande prophétie est lue comme un message d'amour du Seigneur Jésus tout-puissant à Son Église, elle prend une profonde signification spirituelle. Non seulement elle permet à quelqu'un de comprendre clairement ce qui transpire maintenant parmi les nations, mais elle permet aussi de connaître les futurs mouvements du roi du nord jusqu'à ce qu'il obtienne le pouvoir de persécuter le peuple de Dieu. Et alors, Dieu nous l'assure par cette prophétie, Il révélera Sa toute-puissance en notre faveur et prouvera ainsi qu'Il n'abandonne ni ne délaisse jamais Son peuple. Ayant cette connaissance, avançons, sachant que peu importe combien sombre et repoussante peut devenir la route, elle sera illuminée de la gloire de Sa présence. « Et à ce moment-là, ton peuple sera délivré, chacun dont le nom sera trouvé écrit dans le Livre » (Dn 12.1).

ABRÉVIATIONS

Ac : Actes

Ap : Apocalypse

Dn : Daniel

Ex : Exode

Ez : Ézéchiel

Jl : Joël

Jr : Jérémie

Lc : Luc

Mt : Matthieu

Rm : Romains

2 P : 2 Pierre

2 Th : 2 Thessaloniciens

6T : Testimonies, vol. 6

Ed : Éducation

PE : Premiers écrits

RH : Review & Herald

TM : Testimonies to Ministers

TS : La tragédie des siècles

POSTFACE DE L'ÉDITEUR

1 Temps ou période de probation au-delà duquel la porte de la grâce sera fermée et le sort de tous décidé.

2 Les événements mondiaux donnent aujourd'hui raison à l'interprétation présentée. Plusieurs faits en sont responsables ou ont contribué à la chute du communisme soviétique. En voici quelques-uns :
  1. L'échec des politiques économiques de l'URSS et le désenchantement du peuple vis-à-vis du régime.

  2. L'émergence d'une génération de « baby-boomers », éprise d'une liberté fausse et mondaine, manifeste dans leur amour de la musique rock occidentale et des « blue jeans ».

  3. L'attitude plus libérale des Polonais et l'arrivée d'un syndicat du nom de Solidarité avec à sa tête un électricien très catholique du nom de Lech Walesa, souvent photographié en train de recevoir la communion, et l'incapacité des autorités (dont le général Jaruzelski) de les soumettre.

  4. Jean-Paul II, premier pape polonais, fortement attaché à sa patrie natale, disposant d'un fort soutien catholique dans son pays. Il aurait, pense-t-on généralement, organisé la chute du régime communiste avec l'aide des Américains (le président Ronald Reagan en tête).

  5. La chute subséquente de l'Allemagne de l'Est a laissé le président soviétique dans une position insoutenable. Tous les murs allaient tomber à la suite du mur de Berlin.

  6. Le désir des pays satellites de s'affranchir du joug soviétique.

3 Notons simplement quelques événements dignes de mention indiquant le déclin du communisme partout dans le monde :
  1. La Russie malgré ses efforts de regagner sa puissance passée et sa nostalgie à cet égard est économiquement incapable de se relever sans l'aide occidentale. L'abandon de la station spatiale Mir devenue désuète, les déboires dans sa guerre en Tchétchénie, la perte du sous-marin Koursk coulé en mer de Barentz pendant des exercices navals destinés à redorer le blason russe, l'indépendance de la télévision russe et même la critique formulée contre le président à cette occasion, toutes ces choses ont démontré que la Russie n'est plus l'ombre de ce qu'elle fut jadis. Et ses anciens pays satellites luttent pour la plupart avec la pauvreté.

  2. Fidel Castro en personne et Cuba ont accueilli le Pape pour la première fois et libre cours fut alors donné au peuple d'exprimer sa foi catholique qu'on croyait éteinte, une chose impensable il y a de cela quelques années. L'affaire du petit Élian Gonzales, six ans, naufragé récupéré au large des côtes de la Floride alors que sa mère et son beau-père ont péri en tentant de fuir Cuba, a ému et uni Cuba et l'Amérique. À tel point que Fidel Castro s'est empressé de tendre la main au président Bill Clinton lors d'une réunion des chefs d'État à l'O.N.U., suite au dénouement pacifique et raisonnable de l'affaire, le père de l'enfant étant venu chercher son garçon aux États-Unis et ayant été traité royalement malgré l'opposition des nombreux anti-castristes américains. Notons que Cuba est aussi dans une situation économique difficile, ayant perdu le soutien du grand frère soviétique et tend ainsi à s'ouvrir davantage sur le monde. De leur côté, les Républicains des États-Unis privilégient l'isolement économique de Cuba. L'île devra tomber tôt ou tard. Elle devra plier.

  3. La Corée du Nord a souffert pendant plusieurs années d'une famine sans précédent, la Chine ayant même accueilli sur son territoire plusieurs centaines de milliers de réfugiés. Pour la première fois depuis la guerre de Corée, la détente semble possible. Le président de la Corée du Sud a même reçu le prix Nobel 2000 de la paix pour ses efforts de réconciliation. Des discussions ont aussi cours entre la Corée du Nord, le Japon et les États-Unis en vue d'une normalisation de leurs relations. Volontairement ou non, elle devra se soumettre.

  4. Enfin la grande Chine communiste a ouvert ses portes à l'économie capitaliste d'abord avec la rétrocession de Hong-Kong par les Britanniques et ensuite par l'influx de capitaux étrangers nécessaires au développement de l'industrie chinoise. Elle vient d'accéder à l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce, après plus de quinze ans d'efforts, tandis que le CIO (Comité Olympique International) a accordé les Jeux Olympiques à sa capitale, Pékin. Par ailleurs la jeunesse des zones urbaines de ce pays est déjà fortement influencée par le mode de vie américain. De plus, la papauté a officiellement demandé la normalisation et la reconnaissance de son statut en Chine.