L'histoire de Jésus

Chapitre 9

DÉBUTS DE SON MINISTÈRE

Du désert Christ revint au Jourdain où Jean le Baptiste prêchait. À ce moment-là, des hommes envoyés par les chefs de Jérusalem questionnaient Jean à propos de son droit d'enseigner et de baptiser les gens. Ils lui demandèrent s'Il était le Messie, ou Élie ou « ce prophète », c'est-à-dire Moïse. À tout ceci il répondit : « Je ne le suis pas. » Puis ils lui demandèrent : « Qui es-tu afin que nous puissions donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés? » Il leur dit : « Je suis la voix qui crie dans le désert : aplanissez la voie du Seigneur, comme l'a dit le prophète Ésaïe. » ( Jean 1.22-23 ) Autrefois, lorsqu'un roi devait voyager d'une région du pays à une autre, des hommes étaient envoyés en avant de son char pour préparer les routes. Ils devaient couper et abattre les arbres, enlever les pierres et remplir les trous afin que le chemin soit sans obstacle pour le roi.

Aussi quand Jésus, le Roi du ciel, vint, Jean le Baptiste fut envoyé pour préparer le chemin en s'adressant aux gens et en les appelant à se repentir de leurs péchés. Tandis que Jean répondait aux envoyés de Jérusalem, il vit Jésus debout près du fleuve, la figure rayonnante, et, pointant en Sa direction, il dit : « Il y a au milieu de vous quelqu'un que nous ne connaissez pas, qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. » ( Jean 1.26-27 ) Les gens furent profondément touchés. Le Messie était parmi eux! Ils regardèrent autour d'eux avec anxiété pour trouver Celui dont Jean avait parlé. Mais Jésus S'étant mêlé à la foule, on Le perdit de vue.

Le jour suivant, Jean vit à nouveau Jésus et pointant dans Sa direction, il s'écria : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde! » Puis Jean leur parla du signe dont on avait été témoin au baptême de Christ. « J'ai vu et j'en rends témoignage », ajouta-t-il, « que celui-ci est le Fils de Dieu. » ( Jean 1.29, 34 ). Saisis d'étonnement et d'admiration, ses auditeurs regardèrent Jésus. Ils se questionnèrent entre eux : « Est-ce lui le Christ? » Ils virent que Jésus ne portait aucun signe de richesse mondaine ou de grandeur. Ses vêtements étaient simples et ordinaires, comme ceux que les pauvres gens portaient. Mais il y avait quelque chose dans Sa figure pâle et émaciée qui toucha leurs coeurs. Dans cette figure, ils lisaient la dignité et la puissance, et chaque regard, chaque aspect de son apparence témoignait d'une compassion divine et d'un amour inexprimable. Mais les messagers de Jérusalem ne furent pas attirés au Sauveur. Jean ne leur avait pas dit ce qu'ils désiraient entendre. Ils attendaient le Messie comme devant venir sous la forme d'un grand conquérant. Ils virent que ce n'était pas la mission de Jésus et, avec désappointement, ils se détournèrent de Lui.

Le jour suivant, Jean vit à nouveau Jésus et s'écria encore : « Voici l'Agneau de Dieu! » ( Jean 1.36 ). Deux des disciples de Jean se tenaient tout près et suivirent Jésus. Ils écoutèrent Son enseignement et devinrent Ses disciples. L'un des deux était André, l'autre Jean. André emmena bientôt son propre frère, Simon, à Jésus qui lui donna le nom de Pierre. Le jour suivant, en route vers la Galilée, Christ appela un autre disciple, Philippe. Aussitôt que Philippe eut trouvé le Sauveur, il emmena son ami Nathanaël. C'est de cette manière que commença la grande oeuvre de Christ sur la terre. Il appela Ses disciples l'un après l'autre, et l'un emmena son frère, l'autre son ami. C'est ce que chaque disciple de Christ doit faire. Aussitôt qu'il a lui-même connu Jésus, il doit dire aux autres quel Ami précieux il a trouvé. C'est une oeuvre que tous peuvent faire, qu'ils soient jeunes ou vieux.

À Cana en Galilée, Christ et Ses disciples assistèrent à des noces. Sa merveilleuse puissance fut alors déployée pour le bonheur de ce rassemblement familial. C'était la coutume dans ce pays de prendre du vin en de telles occasions. Or, avant même que la fête ne fut terminée, la provision de vin fit défaut. Le manque de vin à une fête démontrait un manque d'hospitalité et était considéré comme une grande disgrâce.

On rapporta à Christ ce qui était arrivé et Il ordonna aux serviteurs de remplir d'eau six grandes jarres de pierre. Puis Il dit : « Puisez maintenant et portez-le à l'organisateur de la fête. » ( Jean 2.8 ) Au lieu d'eau, il en sortit du vin. Ce vin était bien meilleur que celui qui avait été servi auparavant et il y en avait suffisamment pour tous. Après avoir accompli ce miracle, Jésus S'en alla sans faire de bruit. Ce n'est que lorsqu'Il fut parti que les invités surent ce qu'Il avait fait.

Le don de Christ à cette fête de mariage était un symbole. L'eau représentait le baptême et le vin Son sang qui devait être versé pour le monde. Le vin que Jésus fit n'était pas de la boisson fermentée. Un tel vin est une cause d'ivrognerie et une source de grands et nombreux maux, et Dieu en a défendu l'usage. Il dit : « Le vin est moqueur, les boissons fortes sont tumultueuses; et quiconque est séduit par ces choses n'est pas sage. » « Il mord comme un serpent et pique comme une vipère. » ( Proverbes 20.1; 23.32 ) Le vin utilisé à la fête était le bon et pur jus de raisin de la vigne. Il était ce que le prophète Ésaïe appelle « le vin nouveau... dans la grappe »; il dit aussi : « Une bénédiction l'accompagne. » ( Ésaie 65.8 )

En se rendant à la fête des noces, Christ montra qu'il est bien de se réunir de cette manière plaisante. Il aimait voir les gens heureux. Souvent Il les visitait dans leurs foyers, essayait de leur faire oublier leurs soucis et leurs problèmes, dirigeant leur pensée sur la bonté de Dieu et sur Son amour. Peu importe les circonstances, Christ essayait toujours d'agir ainsi. Partout où un coeur était ouvert pour recevoir le message divin, Il dévoilait les vérités du plan du salut.

Un jour, alors qu'Il passait par le pays de Samarie, Il s'assit près d'un puits pour Se reposer. Quand une femme vint tirer de l'eau, Il lui demanda à boire. La femme s'en étonna car elle savait à quel point les Juifs haïssaient les Samaritains. Mais Christ lui dit que si elle le Lui demandait, Il lui donnerait de l'eau vive. À ceci elle s'étonna encore davantage. Puis Jésus lui dit : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais quiconque boit de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; mais l'eau que lui donnerai sera en lui source d'eau jaillissant pour la vie éternelle. » ( Jean 4.13-14 ) L'eau vivante représente le Saint-Esprit. Tout comme le voyageur assoiffé a besoin d'eau pour boire, nous avons besoin de la présence de l'Esprit de Dieu dans nos coeurs. Celui qui boit de cette eau n'aura plus jamais soif. Le Saint-Esprit apporte l'amour divin dans nos coeurs. Il satisfait nos désirs, de sorte que les richesses, les honneurs et les plaisirs de ce monde ne nous attirent pas. Et Il nous remplit d'une telle joie que nous voulons aussi que les autres la possèdent. Il sera en nous comme une source d'eau qui coule en bénédiction vers tous ceux qui nous entourent. Et toute personne en qui l'Esprit de Dieu demeure vivra pour toujours avec Christ dans Son royaume. Reçu dans le coeur par la foi, Il est le commencement de la vie éternelle.

Christ dit à la femme qu'Il lui donnerait cette précieuse bénédiction si elle la Lui demandait. Il nous la donnera également. Cette femme avait brisé les commandements de Dieu et Christ lui montra qu'Il connaissait sa vie de péché. Mais Il montra aussi qu'Il était son ami, qu'Il l'aimait et avait pitié d'elle et que, si elle voulait abandonner ses péchés, Dieu la recevrait comme Son enfant. Quelle bonheur pour elle de savoir cela! Dans sa joie, elle partit en hâte vers la ville tout près et appela les gens à venir au puits et à voir Jésus. Ils vinrent donc et Lui demandèrent de rester avec eux. Il resta deux jours, les enseigna et nombreux furent ceux qui écoutèrent Ses paroles. Ils se repentirent de leurs péchés et crurent en Lui comme étant leur Sauveur.

Durant Son ministère, Jésus visita Son ancienne demeure de Nazareth à deux reprises. Lors de Sa première visite, Il se rendit à la synagogue le jour du Sabbat. Il y lut dans la prophétie d'Ésaie l'oeuvre du Messie comment Il devait prêcher la bonne nouvelle aux pauvres, consoler les affligés, redonner la vue aux aveugles et guérir ceux qui étaient blessés. Il dit alors aux gens que tout ceci se trouvait accompli en ce jour même. C'était l'oeuvre qu'Il accomplissait Lui-même. À ces mots, Ses auditeurs furent remplis de joie. Ils crurent que Jésus était le Sauveur promis. Leurs coeurs furent touchés par le Saint-Esprit et ils répondirent avec de fervents Amen et des louanges au Seigneur. Puis ils se souvinrent comment Jésus avait vécu parmi eux comme un charpentier. Ils l'avaient souvent vu travailler avec Joseph dans l'atelier. Même si Sa vie n'avait été qu'actes d'amour et de miséricorde, ils ne voulurent pas croire qu'Il était le Messie. En entretenant de telles pensées, ils ouvrirent la porte à Satan pour qu'il contrôle leur esprit. Ils furent alors remplis de rage contre le Sauveur. Ils se mirent à crier contre Lui et décidèrent de Lui enlever la vie. Ils Le poussèrent plus loin, voulant Le jeter en bas d'une petite falaise. Mais de saints anges étaient là pour Le protéger. Il passa donc en toute sécurité au milieu de la foule et on ne Le vit plus.

Lors de Sa seconde visite à Nazareth, les gens n'étaient pas mieux préparés à Le recevoir. Il s'en alla donc pour ne plus jamais revenir. Christ oeuvrait pour ceux qui désiraient Son aide, et partout dans le pays, les gens se rendaient en foule Le voir. Il y avait de grandes réjouissances alors qu'Il les guérissait et les enseignait. Le ciel semblait descendre sur terre et ils festoyaient de la grâce d'un Sauveur miséricordieux.