Le Sauveur gardait le sabbat et enseigna à Ses disciples à le garder.
Il savait comment il devait être gardé car Il l'avait Lui-même
sanctifié. La Bible dit : « Souviens-toi du jour du sabbat pour le
sanctifier. » « Le septième jour est le sabbat de l'Éternel ton Dieu.
» « Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer,
et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour :
c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié. » (
Exode 20.8, 10, 11;
31.16-17
). Christ a oeuvré avec Son Père pour
créer la terre et Il a institué le sabbat. La Bible dit que « toutes
choses ont été faites par Lui » (
Jean 1.3 ). Quand nous regardons le
soleil et les étoiles, les arbres et les belles fleurs, nous devrions
nous souvenir que c'est Christ qui a fait toutes ces choses. Et Il a
fait le sabbat pour nous aider à garder à l'esprit Son amour et Sa
puissance.
Les rabbis juifs avaient institué beaucoup de règles sur la façon de
garder le sabbat et ils voulaient que tous observent leurs règles.
Aussi surveillaient-ils le Sauveur pour voir ce qu'Il ferait. Un jour
de sabbat, alors que Christ et Ses disciples revenaient de la
synagogue vers la maison, ils passèrent à travers un champ de
céréales. Il était tard et les disciples avaient faim. Ils brisèrent
donc quelques épis, les frottèrent entre leurs mains et en mangèrent
les grains.
En n'importe quel autre jour, quelqu'un qui passait à travers un champ
ou un verger avait la permission de ramasser ce qu'il voulait pour
manger. Mais ce n'était pas le cas le jour du sabbat. Les ennemis de
Christ, ayant vu ce que faisaient les disciples, dirent au Sauveur : «
Vois, tes disciples font ce qui n'est pas légal de faire le jour du
sabbat. » (
Matthieu 12.2
) Mais Christ prit la défense de Ses
disciples. Il rappela à Ses accusateurs l'histoire de David qui, alors
qu'il était dans le besoin, avait mangé le pain sacré du sanctuaire et
en avait donné à ses compagnons affamés. S'il était correct pour David
quand il eût faim de manger ce pain sacré, n'était-il pas alors
correct pour les disciples affamés d'arracher des épis pendant les
heures sacrées du sabbat? Le sabbat n'a pas été créé pour être un
fardeau pour l'homme. Il a été conçu pour lui faire du bien, pour lui
donner la paix et le repos. C'est pourquoi notre Seigneur a dit : « Le
sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat. » (
Marc 2.27 )
« Et il arriva aussi qu'un autre sabbat, il entra dans la synagogue et
se mit à enseigner; il y avait là un homme dont la main droite était
sèche. Les scribes et les pharisiens le surveillaient pour voir s'il
guérirait le jour du sabbat; c'était afin de pouvoir trouver une
accusation contre lui. Mais il connaissait leurs pensées et dit à
l'homme qui avait la main sèche : Lève-toi et tiens-toi au milieu. Et
il se leva et se tint là. Puis Jésus leur dit : Je vais vous demander
une chose; est-il légal les jours de sabbat de faire du bien ou de
faire du mal, de sauver la vie ou de la détruire? Et quand il les eut
regardés autour de lui avec colère, étant attristé de la dureté de
leurs coeurs, il dit à l'homme : Étends ta main. Et il l'étendit et sa
main fut redevint saine comme l'autre. Et ils furent remplis de furie
et se consultèrent l'un l'autre pour savoir ce qu'ils pouvaient faire
à Jésus. » (
Luc 6.6-9, 11;
Marc 3.5 ).
Le Sauveur montra à quel point ils étaient déraisonnables en leur
posant cette question : « Et il leur dit : Lequel d'entre vous, s'il
n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le jour du sabbat,
ne la saisira pour l'en retirer? » Ils ne pouvaient répondre. Alors Il
leur dit : « Un homme ne vaut-il pas beaucoup plus qu'une brebis! Il
est donc légal de faire du bien les jours de sabbat. » (
Matthieu 12.11-12
). Il est légal, c'est-à-dire conforme à la loi. Christ n'a
jamais reproché aux Juifs de garder la loi de Dieu ou d'honorer le
Sabbat. Au contraire, Il a toujours soutenu la loi dans sa
totalité.
Ésaïe a prophétisé sur Christ : « Il magnifiera la loi et la rendra
honorable. » (
Ésaïe 42.21
) La magnifier, c'est l'élever à une position
plus haute. Christ a magnifié la loi en montrant la merveilleuse
signification de chacune de ses parties. Il a montré que nous devons
lui obéir, non seulement dans nos actions visibles aux yeux des
hommes, mais aussi dans nos pensées qui, elles, ne sont connues que de
Dieu. À ceux qui prétendaient qu'Il était venu pour abolir la loi, Il
dit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les
prophètes : je suis venu non pour abolir mais pour accomplir. » (
Matthieu 5.17
) Accomplir signifie garder ou remplir (
Jacques 2.8 )
Ainsi lorsqu'Il vint vers Jean pour être baptisé, Il dit : « Car il
convient que nous accomplissions toute justice. » (
Matthieu 3.15 )
Accomplir la loi, c'est lui obéir parfaitement. La loi de Dieu ne
pourra jamais être changée; car Christ a dit : « Tant que le ciel et
la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul
iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit accompli. » (
Matthieu 5.18 )
Quand Il posa cette question : « Est-il permis de faire le bien ou de
faire le mal les jours de sabbat, de sauver la vie ou de la détruire?
», Christ a montré qu'Il pouvait lire le coeur des méchants pharisiens
qui L'accusaient. Alors qu'Il essayait de sauver la vie en guérissant
les malades, ils essayaient de détruire la vie en Le mettant à mort.
Était-il mieux de tuer le sabbat, comme ils planifiaient de le faire,
que de guérir ceux qui souffraient comme Il l'avait fait? Était-il
mieux d'avoir le meurtre dans le coeur en ce saint jour de Dieu que
d'avoir de l'amour envers tous les hommes, un amour démontré en bonté
et en actes de miséricorde? À plusieurs reprises, les Juifs accusèrent
Christ de briser le sabbat. Ils essayèrent souvent de Le tuer parce
qu'Il ne le gardait pas selon leur tradition. Mais ceci ne faisait
aucune différence pour Lui. Il gardait le sabbat comme Dieu voulait
qu'Il le garde.
Il y avait à Jérusalem une grande piscine remplie d'eau appelée
Béthesda. Elle était à certains moments agitée; les gens croyaient
qu'un ange du Seigneur descendait dans l'eau et l'agitait et que le
premier qui y entrait après que les eaux aient été agitées était guéri
de n'importe quelle maladie dont il était atteint. Un grand nombre de
gens se rendaient à cet endroit, espérant être guéris; mais la plupart
d'entre eux étaient désappointés. Au moment où les eaux étaient
agitées, il y avait une telle foule que beaucoup d'entre eux ne
pouvaient même pas s'approcher du bord de la piscine.
Un jour de sabbat, Jésus se rendit à Béthesda. Son coeur fut rempli de
pitié en voyant ces pauvres êtres souffrants. Un homme semblait plus
misérable que les autres. Car il était infirme et paralysé depuis
trente-huit ans. Aucun médecin ne pouvait le guérir. Il avait été
emmené à Béthesda plusieurs fois; mais quand les eaux étaient agitées,
un autre y entrait avant lui. Ce jour-là, un sabbat, il avait essayé
une fois de plus d'atteindre la piscine, mais en vain. Jésus le vit
revenir en rampant vers le grabat qui lui servait de lit. Il avait
presque épuisé toutes ses forces. À moins de recevoir bientôt de
l'aide, il mourrait. Alors qu'il était ainsi couché et qu'il levait
les yeux de temps à autre pour regarder la piscine, une figure aimante
se pencha sur lui et il entendit une voix dire : « Veux-tu être guéri?
» L'homme répondit avec tristesse : « Seigneur, je n'ai personne pour
me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée et pendant que j'y
vais, un autre descend avant moi. » Il ne savait pas que Celui qui
était à ses côtés pouvait guérir non pas une personne seulement mais
toutes celles qui viendraient à Lui. Christ dit à l'homme : «
Lève-toi, prends ton lit et marche. » Il essaya aussitôt d'obéir au
commandement et la force lui vint. Il bondit sur ses pieds et
découvrit qu'il pouvait se tenir debout et marcher. Quel plaisir! Il
prit son lit et se hâta de partir, louant Dieu à chaque pas. Il
rencontra bientôt certains pharisiens et leur parla de sa merveilleuse
guérison. Ils parurent plutôt mécontents et lui reprochèrent de porter
son lit le jour du sabbat. L'homme leur dit : « Celui qui m'a guéri,
c'est Lui qui m'a dit : Prends ton lit et marche. » (
Jean 5.1-11 ) Ils
cessèrent alors de lui faire des reproches et se mirent à blâmer Celui
qui lui avait dit de porter son lit le jour du sabbat.
Un grand nombre de savants rabbis vivaient à Jérusalem, là où Jésus se
trouvait maintenant. Ils y enseignaient au peuple leurs fausses idées
sur le sabbat. De grandes foules venaient adorer au temple et
l'enseignement des rabbins était ainsi amplement répandu, jusque dans
les contrées éloignées. Christ souhaitait corriger ces erreurs. Ce fut
la raison pour laquelle Il guérit l'homme le jour du sabbat et lui dit
d'emporter son lit. Il savait que cet acte attirerait l'attention des
rabbis et Lui donnerait une occasion de les instruire. C'est
précisément ce qui arriva. Les pharisiens firent comparaître Jésus
devant le Sanhédrin, le conseil principal des Juifs, afin d'y répondre
à l'accusation d'avoir enfreint le sabbat.
Le Sauveur déclara que Son acte était en harmonie avec le commandement
du sabbat. Il était en harmonie avec la volonté et l'oeuvre de Dieu. «
Mon Père agit jusqu'à présent » dit-Il, « moi aussi, j'agis. » (
Jean 5.17
) Dieu est continuellement à l'oeuvre pour soutenir chaque être
vivant. Son oeuvre devrait-elle cesser le jour du sabbat? Dieu
devrait-Il défendre au soleil de remplir sa fonction le jour du
sabbat? Devrait-Il empêcher ses rayons de réchauffer la terre et de
nourrir la végétation? Les ruisseaux devraient-ils cesser d'irriguer
les champs et les vagues de la mer devraient-elles mettre fin à leur
sac et ressac? Le blé et le maïs doivent-ils s'arrêter de croître, et
les arbres et les fleurs cesser de bourgeonner ou d'éclore le jour du
sabbat?
Car l'homme serait alors privé des fruits de la terre et des
bénédictions qui soutiennent sa vie. La nature doit continuer son
oeuvre sinon l'homme mourrait. Et l'homme a aussi une oeuvre à faire
en ce jour. Il doit s'occuper des besoins fondamentaux de la vie,
prendre soin des malades, pourvoir aux besoins des nécessiteux. Dieu
ne désire pas que Ses créatures souffrent même une heure d'une douleur
qui peut être soulagée le sabbat ou tout autre jour. L'oeuvre du Ciel
ne cesse jamais et nous ne devrions jamais nous arrêter de faire du
bien. La loi nous défend de faire notre propre travail en ce jour de
repos du Seigneur. Le labeur pour gagner notre vie doit cesser; aucun
travail dans un but de profit ou de plaisir mondain n'est permis en ce
jour, mais le sabbat ne doit pas être passé dans une inactivité
inutile. Tout comme Dieu a cessé Son activité créatrice et S'est
reposé le sabbat, ainsi nous devons nous reposer. Il nous ordonne de
mettre de côté nos occupations quotidiennes et de consacrer ces heures
sacrées à un repos favorable à la santé, à l'adoration et à de saintes
actions.