La première épître de Paul aux Corinthiens recommande que le mariage
s'accompagne d'une riche expérience sexuelle. Paul n'a pas dit : « Il
est bon pour un homme de ne pas toucher de femme! » (
1 Corinthiens 7: 1
). Il défendait plutôt l'idée que le mari et la femme puissent jouir
du corps de l'autre, mais dans le contexte d'un amour-agapè non
égocentrique, enrichissant et ennoblissant l'expérience. Il dit aux
versets 3-5 :
« Le mari doit rendre à la femme ce qui lui est dû, et
la femme également doit donner au mari ce qui lui revient. La femme ne
peut pas réclamer son corps comme lui appartenant en propre; il est à
son mari. De même, le mari ne peut pas réclamer son corps comme sien;
il appartient à sa femme. Ne vous refusez pas l'un à l'autre. »
(Version NEB.)
La sexualité est un don de la grâce divine à un couple marié qui
désire ne faire qu'« un » pour toujours. L'union sexuelle est un
avant-goût du bonheur, un prélude des joies éternelles.
La flamme de l'amour est si fragile qu'elle peut facilement être
éteinte par les erreurs des partenaires. La culpabilité peut nous
paralyser, de même que la jalousie et le ressentiment. L'amour
physique peut se comparer à des croustilles. Une fois brisées, rien ne
peut plus les recoller.
Il existe cependant une situation particulière où il devient difficile,
même pour la grâce divine, de rebâtir la relation brisée; Jésus l'a
décrite dans
Matthieu 19: 9
sous le nom de « fornication » (porneia). C'est une raison légitime,
mais non obligatoire, autorisant la dissolution d'un mariage, parce
qu'elle détruit le fondement même de l'union, la confiance.
Les obstacles au renouvellement de l'amour physique sont généralement
de nature émotionnelle. Notre Dieu, « Admirable, Conseiller » (
Ésaïe 9: 6
), prend note de tout passereau qui tombe et met un soin infini à
faire ce que personne d'autre ne peut faire recoller les croustilles.
« J'aurais échoué si je n'avais cru voir la bonté de l'Éternel sur la
terre des vivants! ... Espère en l'Éternel! Prends courage et il
affermira ton coeur! » (
Psaumes 27: 13-14 ).
Celui qui prend note de la chute d'un petit oiseau se préoccupe aussi
de notre vie sexuelle. Certaines personnes ont encore l'idée archaïque
que les rapports sexuels sont une chose honteuse et que Dieu les
désapprouve. Mais Celui qui a inventé le délicieux mécanisme de la
sexualité, a aussi pensé à sa guérison. On la trouve dans la
contrition.
L'orgueil et la propre justice peuvent tuer la tendre plante de
l'amour aussi sûrement qu'un vent glacial peut faire périr les fleurs
printanières. « Vous êtes pécheurs et infidèles; je suis juste et
innocent! Vous méritez l'enfer; mais je mérite le ciel. » De tels
sentiments, qu'ils soient exprimés en paroles ou en attitudes, sont
injustifiés, car « tous ont péché. » (
Romains 3: 23 ).
Le véritable enregistrement de nos péchés ne se trouve pas dans notre
mémoire consciente, mais sur les registres du ciel, dont les rayons X
exposent les fautes cachées et inconscientes profondément enfouies en
nous. Des anges célestes enregistrent les péchés que nous aurions
commis si nous en avions eu l'opportunité. Dieu s'intéresse à nos
mobiles cachés. Un époux soi-disant « innocent » qui aurait été
infidèle s'il en avait eu l'occasion, n'est pas innocent aux yeux de
Dieu. Les deux ont besoin de la grâce du pardon. Et à moins que les
deux ne le ressentent, la guérison que Dieu est prêt à donner ne peut
pas avoir lieu.
Aimer un conjoint indigne de notre amour peut sembler impossible. Mais
l'amour-agapè a la capacité de jeter un rayon d'espoir sur une cause
apparemment perdue. La parole de Dieu cache une puissance créatrice.
Il a créé le monde à partir du néant et Il « appelle les choses qui ne
sont point comme si elles étaient. » (
Romains 4: 17
). Ne peut-Il pas faire la même chose avec un mariage considéré comme
« mort »? Absolument!
Un jour, Jésus fit la rencontre d'un paralytique près de la piscine de
Béthesda. L'homme était malade depuis 38 ans. « Jésus, l'ayant vu
couché, et sachant qu'il était déjà malade depuis longtemps, lui dit :
'Veux-tu être guéri?' » (
Jean 5: 6
). L'homme osa à peine dire Oui. Sa réponse ressemble à la nôtre
lorsque nous trouvons presque impossible de croire en la bonne
nouvelle : « Seigneur, je n'ai personne pour m'aider. Les autres
reçoivent des bénédictions, mais moi... » On peut presque l'imaginer
éclater en sanglots.
« Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit et marche. » (
Jean 5: 8
). Le paralytique aurait pu discuter sur l'impossibilité d'une telle
chose. Mais il a choisi de croire en la bonne nouvelle. Comme Abraham,
« il a espéré contre toute espérance », et il prouva ainsi qu'il était
un véritable enfant d'Abraham. « Aussitôt cet homme fut guéri; il prit
son lit, et marcha. » (
Jean 5: 9 ).
Nous avons traité dans ce chapitre, d'un problème délicat de la
manière la plus délicate possible. Retenez que Celui qui a créé la
fragilité d'un doux pétale de rose peut créer en vous deux quelque
chose de merveilleux, dépassant même vos rêves les plus fous.
Lorsqu'Il l'aura fait, rendez-Lui gloire et souvenez-vous que le
bonheur que vous avez découvert n'est pas une chose que vous méritez.
Il a été acquis pour vous au prix du sacrifice infini de Christ sur la
croix.