Nous pouvons avoir recours à toute une batterie de moyens
destinés à communiquer l'amour à notre enfant. Mais tous
ces moyens ne constituent cependant que des oeuvres
humaines. Nous devons plutôt travailler au niveau des mobiles.
Nous n'avons pas à nous inquiéter des oeuvres (ce serait du
légalisme) qui deviennent automatiques chez celui qui aime; il n'a
pas besoin de les planifier. Son seul et vrai mobile, c'est l'amour.
Il aime naturellement car il est devenu participant de la nature
divine. Or Dieu est Amour.
Et, « partout où la vie de Dieu anime le coeur des hommes,
elle se traduit en actes de charité et de bienfaisance. » (Vers
Jésus, p. 77).
« Que devons-nous faire, pour faire les oeuvres de Dieu? » demandèrent
les apôtres à Jésus. « L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez
en celui qu'il a envoyé. » (
Jean 6.28-29 ). Il ne s'agit pas de faire,
mais de croire. Dieu pourvoit. Tout vient de Lui. Cela ne vous
semble pas pratique? Au contraire, c'est tout à fait concret.
Lorsque Christ vit en moi, que je suis uni à Lui par la foi, je fais les
oeuvres de Christ (
Galates 2.20 ).
On ne peut concevoir des moyens ou des méthodes pour aimer. Le
meilleur et le seul moyen, c'est de vivre avec Christ, de communier
avec Lui, matin, midi et soir, comme le faisaient Daniel et David (
Daniel 6.10;
Psaumes 55.18 ), et comme l'ont fait les vrais
chrétiens de tous les temps. Il sera alors présent et dirigera toutes
nos actions comme une douce odeur de grâce qui nous accompagne
et qui enveloppe tout. Cet amour environne la terre entière, il n'en
tient qu'à nous de le respirer. Notons que c'est une caractéristique
du véritable amour d'être spontané, de n'être ni planifié, ni motivé.
Encore une fois, il jaillit naturellement dans le coeur de celui qui
communie avec le Seigneur.
Nous l'avons dit : nous commettons une faute majeure dans notre
approche éducative si nous omettons Dieu, l'aspect religieux, la
communion. Nous pouvons en parler, être d'accord, mais Lui
donnons-nous la place qui Lui revient, quotidiennement? Est-Il
détrôné au profit de l'oeuvre humaine, de notre empressement à
« faire » ceci ou cela? Si les parents se sentent impuissants dans leur
approche éducative, doit-on encore leur enseigner à faire des
oeuvres pour vraiment aimer leur enfant? Non! C'est assez! Nous
ne pouvons prétendre leur enseigner le véritable amour sans les
amener à contempler le Christ et à saisir ce qu'Il a fait et fait encore
pour nous. « Pour tous [les enfants aussi], il n'y a qu'une réponse...
contemplez-Le. » (Vers Jésus, p. 19). Cela peut être accompli pour
le jeune enfant au travers des soins que lui prodigue sa mère, dans
les leçons tirées de la nature ou dans les histoires qu'elle lui raconte
sur Jésus, le tout premier mot d'ailleurs qu'il devrait apprendre à
prononcer. Ainsi, lorsqu'ils deviendront plus âgés, ils continueront
à aimer Jésus et à Le contempler. Ce sera leur combat pour la foi.
Mais qu'est-ce que contempler Christ et quel bienfait pouvons-nous
en retirer?
« Il nous serait avantageux de passer une heure chaque jour
dans la méditation et la contemplation de la vie du Christ.
Nous devrions la considérer point par point, en nous
efforçant, par l'imagination, d'en reproduire toutes les
scènes, surtout les dernières. En méditant ainsi sur le grand
sacrifice accompli pour nous, notre confiance en Christ se
trouvera affermie, notre amour sera ravivé, et nous partagerons
davantage Sa pensée. Si nous désirons finalement être
sauvés, nous devons apprendre la leçon de la repentance et
de l'humiliation au pied de la croix. » (Desire of Ages, p. 83;
Jésus-Christ, p. 67).
Comment sauver nos enfants sinon en leur enseignant cette même
vérité pratique?