Nous avons entendu beaucoup de gens dire combien ils trouvaient
difficile de faire le bien; leur vie chrétienne était des plus
insatisfaisante à leurs yeux, étant marquée seulement par l'échec et
ils se trouvaient tentés d'abandonner, découragés. Pas étonnant qu'ils
se découragent; les échecs continuels seraient suffisants pour
décourager n'importe qui. Le plus brave soldat du monde perdrait
courage s'il avait été défait dans chaque bataille. Il arrive que ces
personnes déclarent avec larmes qu'elles ont presque perdu toute
confiance en elles-mêmes. Mais si seulement elles perdaient totalement
confiance en elles-mêmes et mettaient toute leur confiance en Celui
qui possède le pouvoir de les sauver, elles auraient une histoire
totalement différente à raconter. Elles se réjouiraient alors en Dieu
par notre Seigneur Jésus-Christ. L'apôtre dit : « Réjouissez-vous
toujours dans le Seigneur, réjouissez-vous » (
Philippiens 4.4
). L'homme qui ne se réjouit pas en Dieu, même lorsque tenté et
affligé, ne livre pas le bon combat de la foi. Il livre le pauvre
combat de la confiance en soi et de la défaite.
Toutes les promesses d'un bonheur final sont pour le vainqueur. « À
celui qui vaincra », dit Jésus, « je donnerai de s'asseoir avec moi
sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père
sur son trône » (
Apocalypse 3.21
). « Celui qui vaincra héritera de toutes choses » dit le Seigneur (
Apocalypse 21.7
). Un vainqueur, c'est quelqu'un qui remporte des victoires.
L'héritage n'est pas la victoire, c'est seulement la récompense de la
victoire. La victoire s'acquiert maintenant; les victoires à gagner
sont les victoires sur la convoitise de la chair, la convoitise des
yeux et l'orgueil de la vie la victoire sur le moi et les indulgences
égoïstes. L'homme qui lutte et voit l'ennemi céder a de quoi se
réjouir; personne ne peut l'empêcher de se réjouir, car la joie
jaillit spontanément en voyant l'ennemi s'enfuir. Certaines personnes
considèrent avec crainte la pensée d'avoir à livrer une guerre
continuelle avec le moi et les convoitises du monde. C'est parce
qu'elles ne connaissent encore rien de la joie de la victoire; elles
n'ont fait que l'expérience de la défaite. Mais ce n'est pas une chose
si ennuyante que de se battre constamment lorsque la victoire est
continuelle. Le vétéran ayant livré une centaine de batailles et ayant
été victorieux dans chaque combat languit de retourner sur le champ de
bataille. Les soldats d'Alexandre qui n'avaient jamais connu la
défaite sous son commandement étaient toujours impatients d'être jetés
dans la mêlée. Chaque victoire augmentait leur force, inspirée
seulement par leur courage, et affaiblissait dans les mêmes
proportions celle de l'ennemi défait. Maintenant comment pouvons-nous
remporter des victoires continuelles dans notre guerre spirituelle?
Écoutez le disciple bien-aimé :
« Car tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui
triomphe du monde, c'est notre foi. » (
1 Jean 5.4 ).
Lisez de nouveau les paroles de l'apôtre Paul :
« Je suis crucifié avec Christ; et néanmoins je vis; cependant ce
n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis
maintenant dans la chair, je vis par la foi au Fils de Dieu, qui m'a
aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (
Galates 2.20 ).
Voilà le secret de la force. C'est Christ, le Fils de Dieu, celui à
qui a été donné tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, qui fait
l'oeuvre. S'Il vit dans le coeur pour faire l'oeuvre, est-ce se
glorifier que de dire que des victoires continuelles peuvent être
gagnées? Oui, ça l'est; mais c'est là se glorifier dans le Seigneur et
c'est permis. Le psalmiste dit : « Mon âme se glorifiera dans le
Seigneur »; et Paul dit :
« Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier
d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui
le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! » (
Galates 6.14 ).
Les soldats d'Alexandre avaient la réputation d'être invincibles.
Pourquoi? Était-ce parce qu'ils étaient naturellement plus forts et
plus courageux que tous leurs ennemis? Non, mais parce qu'ils étaient
conduits par Alexandre. Leur force se trouvait dans son leadership.
S'ils avaient servi un autre chef, ils auraient souvent éprouvé la
défaite. Quand l'armée de l'Union prit panique et se mit à fuir devant
l'ennemi à Winchester, la présence de Sheridan changea leur défaite en
victoire. Sans lui les hommes n'étaient qu'un racaille tremblante;
avec lui à leur tête, ils formaient une armée invincible. Si vous
aviez pu entendre, après la bataille, les remarques des soldats qui
ont servi sous la direction de ces chefs et d'autres semblables, vous
auriez entendu les louanges de leur général se mêler à toutes leurs
réjouissances. Ils étaient forts parce qu'il l'était; ils étaient
inspirés du même esprit qui l'animait.