L'Objectif moral des prophéties

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« CHRIST EN VOUS » L'ASSURANCE DE LA VICTOIRE

Il n'y a pas de vérité plus nécessaire et plus réconfortante enseignée dans les Écritures que le fait que notre Seigneur Jésus-Christ règne dans le coeur de chaque croyant. La fréquence avec laquelle ce fait sublime est déclaré dans le Nouveau Testament devrait sûrement nous impressionner par sa grande importance. L'apôtre Paul dont la connaissance étendue de l'Ancien Testament et dont l'apprentissage sous la tutelle du divin Professeur (voir Galates 1.12; Éphésiens 3.3, etc.) lui ont donné une interprétation très claire des prophéties concernant le Seigneur régnant au milieu de Son peuple « Israël », a enseigné triomphalement que le Seigneur Jésus règne dans le coeur de chaque croyant aussi bien que dans le corps de l'Église. Il a déclaré qu'il avait été particulièrement doté de sagesse « afin que j'annonçasse pleinement la parole de Dieu, le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire. » (Colossiens 1.25-27, marge).

Les prophéties de l'Ancien Testament déclarent que Dieu -- « le Saint d'Israël » règne « en Sion » et que par Sa présence et Sa puissance les ennemis d'Israël seront défaits et Israël triomphera glorieusement sur eux. (Voir Psaumes 2.1-9; Joël 2.1, 15, 32; 3.16, 17, 21; Abdias 17; Michée 4.2, 7; Ézéchiel 39.7, etc.) Ésaïe a déclaré : « Quand l'ennemi viendra comme un fleuve, l'Esprit de l'Éternel le mettra en fuite. Et le Rédempteur viendra pour Sion, pour ceux de Jacob qui se détourneront de leurs péchés, dit l'Éternel. » (Ésaïe 59.19, 20) Remarquez l'application inspirée de ce verset par rapport aux « Gentils » « étrangers au commonwealth d'Israël » [sans droit de cité] (Éphésiens 2.12) -- qui, par leur acceptation de Christ comme Seigneur deviennent alors membres de « l'Israël de Dieu » (Galates 6.16), « n'étant plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » (Éphésiens 2.19). Paul a enseigné que le véritable Israël de Dieu sera composé de Juifs et de Gentils libérés du péché : « Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob l'impiété; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés. » (Romains 11.26-27). Dans les provisions de la nouvelle alliance, Dieu a promis de « soumettre nos iniquités » (Michée 7.19) pour « enlever notre penchant à pécher ». Puisque Dieu ne forcera pas la volonté, nous devons coopérer avec Lui en Lui cédant notre coeur dans une reddition quotidienne. Aussi, jour après jour, le Seigneur écrit Sa sainte loi dans notre coeur comme Il a si gracieusement promis de le faire (Jérémie 31.31-34; Hébreux 8.8-12). Nous apprenons à dire avec le Psalmiste : « Combien j'aime ta loi! Elle est tout le jour l'objet de ma méditation. » (Psaumes 119.97) « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien » (Matthieu 6.11). « Puis il [Jésus] dit à tous : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. » (Luc 9.23) « Je meurs chaque jour » (1 Corinthiens 15.31). « Portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps... notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. » (2 Corinthiens 4.10, 16) Le plus grand problème en ce monde est et a été depuis l'introduction du péché, celui de la victoire personnelle et quotidienne sur le péché. Un auteur de cantiques a bien exprimé le grand besoin de l'homme :« Et personne, ô Seigneur, n'a de paix parfaite,

Car nul n'est totalement libéré du péché,

Et ceux qui voudraient Te servir de leur mieux

Sont encore plus conscients du mal intérieur. »

Le christianisme est plus que la bonne nouvelle que Dieu pardonne le péché; il proclame également que Dieu a promis la puissance quotidienne pour vaincre le péché. Un autre auteur a exprimé le désir du coeur sincère d'obtenir cette « guérison double » ou « parfaite » : « Sois du péché le parfait remède, sauve-moi de sa culpabilité et de sa puissance. »

Le péché peut être vaincu seulement par la présence de Christ dans le coeur. C'est le grand thème sur lequel s'attarde fréquemment l'apôtre Paul. Dans son chapitre des superlatifs, « à plus forte raison » (Romains 5), il déclare avec une éloquence brillante : « À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie... à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul.. mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 5.9-21) Le péché a amené l'homme dans un état d'esclavage dont il ne pourra jamais se sortir. Étant né avec une nature pécheresse, il est impossible à l'homme de cesser de pécher (Jérémie 13.23; 17.9, etc.). Mais une vie libre du péché est assurée à tous ceux qui permettent à Jésus de régner sur le trône de leur coeur. Tyran puissant, le péché règne sur le coeur et entraînera l'homme vers la destruction éternelle, mais Jésus sauvera du péché tous ceux qui mettent leur confiance en Lui. Le péché est puissant mais « bien plus » de force est donnée au croyant pour « régner dans la vie par un seul, Jésus-Christ ». « À plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » en nous. Avec Christ vivant et régnant sur le coeur, la victoire sur le péché est assurée. Au chapitre 6 de Romains, Paul continue de souligner cet enseignement essentiel de la délivrance du péché par la présence de Christ en nous. Au lieu de voir le péché régner dans le coeur (Romains 6.12), le croyant voit Christ régner dans son coeur et lui donner la délivrance de la puissance du péché (voir les versets 11, 12-22). Après avoir décrit la bataille contre le mal et la quête sincère de l'âme pour la sainteté (Romains 7), Paul présente le secret de la sanctification -- l'Esprit de Christ en nous. Il dit : « En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort... si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous... Et si Christ est en vous... l'Esprit est vie à cause de la justice. Et si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8.2-11) La victoire sur le péché est assurée par la puissance intérieure, vivante et agissante de l'Esprit de Christ, qui vivifie le corps mortel et lui donne la puissance de résister au mal. Ayant démontré que les croyants juifs ou gentils ont les mêmes privilèges, Paul applique ensuite la prophétie d'Ésaïe de la venue du Rédempteur en Sion, le détournement « de la transgression en Jacob » et la défaite de l'ennemi dans le contexte de la victoire du chrétien sur le péché.

Les prophéties de l'Ancien Testament concernant le Seigneur qui règne en Sion et la victoire de Son peuple ne doivent pas être comprises comme étant séparées de l'histoire de la délivrance du péché, car la délivrance du péché est l'objectif moral pour lequel elles ont été écrites. Cette interprétation des prophéties de l'Ancien Testament était sans aucun doute comprise par certains Israélites pieux d'autrefois, mais le Saint-Esprit les a rendues beaucoup plus claires à partir du jour de la Pentecôte. Paul en particulier a reçu des révélations spéciales pour rendre les choses claires pour les Gentils et pour les « saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les païens, savoir : Christ en vous, l'espérance de la gloire. » (Colossiens 1.25-27).

Dans son « Dictionnaire grec du Nouveau Testament », le Dr Strong dit à propos de Sion : « Au sens figuré, l'Église (militante ou triomphante). » Le mot hébreu pour Sion possède certains dérivés significatifs, ainsi : « étinceler de loin, c'est-à-dire être éminent; aussi être permanent... la force, la victoire ». Tout croyant en Christ peut connaître à partir de son expérience personnelle le glorieux accomplissement présent des prophéties de l'Ancien Testament concernant le Seigneur régnant « en Sion », car c'est du Seigneur Jésus régnant sur le coeur que viendra la « force » de vivre une vie de « victoire ».

La victoire sur le péché par la puissance de Christ en nous est « l'espérance de la gloire ». « L'Esprit de vérité... demeure en vous et sera en vous... et moi en vous... et mon Père l'aimera et nous viendrons à Lui et ferons notre demeure avec lui » (Jean 14.17-23). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous? » (1 Corinthiens 6.19) « Dieu est en vous » (1 Corinthiens 14.25). « Jésus-Christ est en vous » (2 Corinthiens 13.5). « Vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » (1 Jean 4.4). « Fortifiés avec puissance par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ puisse habiter dans vos coeurs par la foi » (Éphésiens 3.16-17). « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis par la foi du Fils de Dieu » (Galates 2.20).

Dans les paroles de l'hymne « Vis Ta vie en moi », Frances R. Havergal a exprimé magnifiquement le secret de la victoire personnelle sur le péché :

« Vis Ta vie en moi,

Ô Jésus, Roi des rois!

Sois Toi-même la réponse

À toutes les questions que j'énonce;

Vis Ta vie à l'intérieur de moi,

Qu'en toutes choses, je suive Ta voie!

Que Ta gloire puisse briller

Sans obstacle à travers moi.

Le temple a été abandonné à Toi

Et du péché purifié;

Que la gloire de Ta Shekinah

Resplendisse maintenant du fond de moi. »

Dans un autre hymne, elle écrivait :

« Prends mon coeur, il T'appartient;

Il sera Ton trône royal. »

Dans Hébreux 12.22, nous lisons : « Mais vous êtes venus à la montagne de Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et à un groupe innombrable d'anges, à l'assemblée générale et à l'Église des premiers-nés. » Sion est une montagne céleste dont le nom même signifie ensoleillée et elle est la cité du Dieu vivant. Les expressions « mont Sion » et la « Jérusalem céleste » font non seulement référence à la capitale glorieuse et future du royaume éternel du Messie sur la terre renouvelée (Ap. 21 et 22) mais elles ont trait aussi à la demeure actuelle et au trône du Seigneur Jésus dans Son Église et en chaque croyant. Ceux qui acceptent Jésus comme leur Seigneur et Sauveur entrent dans la « Jérusalem céleste » et tant qu'ils demeurent loyaux aux commandements de Dieu (Ap 22.14), ils sont en sécurité comme s'ils étaient dans une puissante forteresse. Cette imagerie expressive est souvent présentée dans les Écritures. Ésaïe dit : « En ce jour, on chantera ce cantique dans le pays de Juda : Nous avons une ville forte; Il nous donne le salut pour murailles et pour rempart. Ouvrez les portes, afin que la nation juste qui garde la vérité puisse entrer. Celui dont l'esprit repose sur Toi, Tu le gardes dans une paix parfaite, parce qu'il se confie en toi. » (Ésaïe 26.1-3). Dans ces paroles inspirées, le prophète de l'évangile nous assure que les portes de cette « ville forte » sont toutes grandes ouvertes à ceux qui gardent la vérité, et ceux qui se voient (voir la marge du verset 3) comme étant gardés en sûreté à l'intérieur « des murs et remparts » du « Salut », seront gardés dans une « paix parfaite ». Nous lisons à nouveau de la plume d'Ésaïe : « Tu donneras à tes murs le nom de salut, et à tes portes celui de louange... l'Éternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire... » (Ésaïe 60.18-20) Le Psalmiste dit : « Ouvrez-moi les portes de la justice : J'entrerai, je louerai l'Éternel. Voici la porte de l'Éternel : C'est par elle qu'entreront les justes. Je te louerai, parce que Tu es devenu mon salut. » (Psaumes 118.19-21) « Le nom de l'Éternel est une tour forte; le juste s'y réfugie, et se trouve en sûreté. » (Proverbes 18.10) « L'Éternel est mon rocher, ma forteresse, mon libérateur... Mon bouclier... ma haute tour et mon refuge, mon Sauveur; tu me sauves de la violence. Il est la tour du salut. » (2 Samuel 22.2, 47) Voir aussi Psaumes 18.2; 144.2, etc.

L'image d'un individu ou de l'Église habitant en sécurité à l'abri des murs puissants d'une forteresse imprenable est répétée dans l'imagerie encourageante du livre de l'Apocalypse où le grand combat entre les forces du bien et du mal est décrit de façon si graphique et si réaliste que certains, ne discernant pas l'objectif moral du symbolisme employé, pensent qu'une guerre politique est ici représentée.

Le meilleur moyen de mémoriser une chose est de la réduire à un symbole que nous désirons confier à la mémoire et, par la loi de l'association, ce symbole ramène à la mémoire tout ce qui lui est associé. Les symboles présentent des vérités sous la forme la plus frappante et la plus informatrice. De puissantes vérités sont ainsi condensées et rendues simples et claires. C'est pour cette raison que le grand Professeur présente les enseignements vitaux de l'Apocalypse sous une forme symbolique.

Le lecteur est encouragé à cultiver le portrait symbolique de l'âme comme étant une forteresse : lorsqu'entourée et assaillie par de nombreux ennemis -- l'orgueil, l'égoïsme, l'envie, la jalousie, la convoitise, les ténèbres, les pensées négatives, etc. -- cherchant à s'infiltrer dans la citadelle de l'âme, le sombre envahisseur est repoussé et la victoire est gagnée à travers le Roi Jésus -- la Lumière et le Donateur de la vie -- qui habite en elle. Inculquer cet enseignement dans l'esprit de Ses enfants et les rendre capables de saisir ces éléments vitaux du salut est l'objectif moral pour lequel le Seigneur a inspiré Jean à présenter les portraits symboliques de l'Apocalypse : ils exposent les réalités chrétiennes.

Un auteur apprécié, qui applique continuellement l'imagerie martiale de l'Apocalypse pour décrire la grande controverse entre Christ et Satan, emploie la même imagerie biblique que nous avons présentée pour enseigner que la victoire de l'individu sur le péché dépend de la présence de Christ en nous.

« Quand l'âme s'abandonne à Christ, une nouvelle puissance prend possession du coeur. Un changement est accompli qu'aucun homme ne peut accomplir pour lui-même. C'est une oeuvre surnaturelle, introduisant dans la nature humaine un élément surnaturel. L'âme qui s'abandonne ainsi à Christ devient Sa propre forteresse qu'Il tient face à un monde en révolte et Il ne laissera aucune autre autorité que la Sienne se manifester en elle. Une âme ainsi gardée par les instruments du ciel est imprenable aux assauts de Satan... La seule défense contre le mal est la présence de Christ dans le coeur par la foi en Sa justice. » (Desire of Ages, p. 323; Jésus-Christ, p. 314)

Dans un autre ouvrage, cet écrivain emploie la même imagerie pour décrire le pouvoir que possède l'Église de résister aux assauts de ses ennemis :

« L'Église est l'instrument de Dieu pour proclamer la vérité... et si elle Lui est loyale, obéissant à tous Ses commandements, l'excellence de Sa grâce habitera en elle. Si elle est fidèle à son allégeance, elle honorera le Seigneur Dieu d'Israël et aucune puissance ne pourra lui résister. » (Acts of the Apostles, p. 600; Conquérants pacifiques, p. 532-533)

Les individus et l'Église sont comparés à « une cité placée sur une colline » (Matthieu 5.14). L'Église chrétienne et les croyants individuels sont représentés dans la prophétie d'Ézéchiel (chapitres 40 à 48) comme un temple bâti : sur « une très haute montagne ». Jésus a dit : « Sur cette pierre (Lui-même, « le Rocher des siècles ») je bâtirai mon Église; et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16.18). Le Nouveau Testament enseigne que l'Église est maintenant la Sion de Dieu, Sa cité Jérusalem, et que les prophéties décrivant la destruction ses ennemis en train d'attaquer Jérusalem et le peuple de Dieu, trouvent leur objectif moral dans leur relation avec la victoire de chaque croyant individuel en Christ et de l'Église dans son ensemble.

Dans le livre de l'Apocalypse, le centre séculaire de la tempête est la ville de Jérusalem dont le nom signifie « fondements de paix », Jérusalem, la cité du « Prince de la paix ». Pour comprendre correctement l'Apocalypse, Jérusalem doit être interprétée comme le centre de l'Israël national, alors que de nombreux ennemis montent contre Jérusalem, la cité de « paix ». Même si les ennemis étaient à l'extérieur, la paix régnait à l'intérieur de la cité quand Israël était fidèle. En ceci, nous voyons l'Église dans son ensemble ainsi que chaque individu. À travers leur allégeance au Dieu d'Israël, l'Église et les chrétiens individuels deviennent l'objectif de l'attaque de leurs ennemis, poussés à faire la guerre au Saint Fils de Dieu qui est à l'intérieur de la cité. Mais, tandis que les ennemis spirituels se rassemblent à l'extérieur des murs de « la sainte cité » (Ap. 11.2, etc.), le coeur est en paix avec Dieu.

Les ennemis du peuple de Dieu qui se rassemblaient littéralement autour de la cité de « paix » littérale de l'ancien Israël pour l'attaquer sont introduits dans l'imagerie spirituelle de l'Apocalypse comme types des ennemis spirituels qui se rassemblent autour de nous pour attaquer la cité spirituelle. L'Apocalypse poursuit cette représentation jusqu'à la fin du millénium; alors tous les ennemis littéraux de l'ancien Israël et tous les ennemis de l'Église se rassembleront littéralement autour de la cité littérale (Ap. 20.8-9) dans laquelle règne le Fils de Dieu visible, le Destructeur du mal qui fait « la guerre » à Celui-ci et à Son peuple. Dans Joël 2.32, la délivrance des ennemis à l'extérieur de Jérusalem est garantie au reste » qui est dans Jérusalem : « Car la délivrance sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, comme a dit l'Éternel, et parmi les réchappés que l'Éternel appellera. » Comme nous l'avons déjà vu, c'est cette prophétie que Pierre cite dans son allocution remplie de l'Esprit, lors du jour de la Pentecôte, et l'applique en rapport avec le salut à travers le Roi Jésus, qui est « à la fois Seigneur et Christ ». Des exemples sont donnés dans l'Ancien Testament où l'Israël national a trouvé la délivrance à l'intérieur de Jérusalem par la puissance de Dieu (voir 2 Rois 18.17-37; 19.1-37; Ésaïe 37.32-36, etc.). À la fin du millénium, quand les ennemis de Dieu et de Son peuple se rassemblent pour attaquer « le camp des saints » et « la ville bien-aimée » (Ap. 20.8-9), ils sont détruits par la toute puissance du « Roi de Justice », le Seigneur Jésus-Christ qui règne à l'intérieur de la cité.

Tous les noms propres, les lieux et les désignations de l'Apocalypse sont employés dans un sens symbolique jusqu'à ce que le Révélateur décrive la sainte cité -- la nouvelle Jérusalem -- à la fin du millénium. Le Seigneur montre ainsi le principe à employer pour « diviser correctement » l'Apocalypse et les autres parties des Écritures Saintes. Le millénium est la ligne qui sépare l'application du spirituel de l'application du littéral, tout comme la croix a mis fin au système littéral, national et figuratif et a introduit la période de l'application antitypique, spirituelle ou ecclésiale. L'Apocalypse révèle clairement la triple application des choses d'Israël mais comme nous avons traité ce thème dans un autre livre, nous n'irons pas plus loin sur ce sujet.

De même que l'histoire de l'ancien Israël est appliquée dans le Nouveau Testament comme types ou symboles décrivant les expériences de l'Église et de même que l'Église est représentée comme ayant pris la place de l'Israël national, même dans son contexte géographique en Palestine, ainsi, dans l'Apocalypse, le Seigneur a décrit les expériences présentes de Son Église en termes symboliques. Même souffletée par de nombreux ennemis, l'Église, « sur le mont Sion » (Ap. 14.1, 20; Ézéchiel 40.2; 43.12; 47.1, etc.), en tant que forteresse imprenable aux assauts de l'ennemi, sera « plus que conquérante par Celui qui nous a aimés » (Romains 8.37). « Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Corinthiens 15.57).

La grande controverse entre les forces du bien et du mal sur la question de l'obéissance à la Loi de Dieu trouvera son paroxysme dans « le conflit final ». Décrire de façon vivante cette bataille spirituelle est l'objectif moral pour lequel les portraits symboliques imagés ont été donnés dans l'Apocalypse.